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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 05:16

Et elles n’arrivent que maintenant ?

Robert SILVERBERG : Lettres de l’Atlantide

Le mythe de la machine à remonter le temps qui longtemps a hanté les auteurs de science-fiction, en commençant par H.G. Wells, est enfin devenu réalité grâce aux savants, aux chercheurs du 21e siècle, d’une manière plus spirituelle que nos romanciers.

En effet des êtres humains explorent le temps passé en étant transférés dans l’esprit de personnages ayant vécu des dizaines, des centaines, des milliers d’années auparavant.

C’est ainsi que Roy Colton, l’un de ces nouveaux explorateurs de la nuit des temps, squatte l’esprit du Prince Ram en l’an 18862 avant J.C. Et ce qu’il découvre par les yeux du jeune prince ne laisse pas de l’étonner.

La civilisation de l’Atlantide dépasse de beaucoup tout ce que les légendes ont pu colporter depuis des siècles, depuis Platon.

Tandis qu’en Europe, nos ancêtres les Solutréens vivent encore à l’âge de pierre, les Atlantes possèdent une technologie comparable pratiquement à notre 19e siècle. Ils voyagent sur des navires dépourvus de voiles et dont le moyen de propulsion semble être la vapeur, s’éclairent à l’électricité, écrivent sur du vélin, construisent des palais de marbre, et j’en passe.

Tout étonné Roy Colton n’imaginait certes pas être confronté à une civilisation aussi avancée.

Connaissant la tragique destinée de l’Atlantide et de ses habitants, Roy est taraudé par une question : Doit-il ou non prévenir le Prince et changer par ses révélations le cours de l’histoire ?

 

Robert Silverberg, auteur prolifique et néanmoins talentueux, nous offre sa version personnelle de l’existence de la mythique Atlantide et de sa disparition, tout en utilisant quelques thèmes qui ont jalonné ses chefs d’œuvre : la parabole sur le pouvoir, le destin d’un homme ayant le don de lire l’avenir, plus quelques autres que je ne citerai pas afin de ne pas par déflorer l’intrigue de ce petit roman.

Petit par le nombre de pages, mais d’un grand intérêt comme pratiquement tous les livres de Robert Silverberg.

 

Réimpression mars 1994.

Réimpression mars 1994.

Robert SILVERBERG : Lettres de l’Atlantide (Letters from Atlantis – 1992. Traduction de Frédéric Lasaygues). Collection SF/Fantasy N°3167. Editions J’Ai Lu. Parution janvier 1992. 160 pages.

Réimpression mars 1994.

ISBN : 2-277-23167-3

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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 05:57

Que peut-on murmurer dans une chambre ?

Dean KOONTZ : La chambre des murmures

Dans un comté reculé du Minnesota, Cora est la victime de rêves récurrents mais surtout elle se sent la proie d’une araignée qui s’est installée dans son cerveau. Et parfois elle a des visites impromptues.

Cette enseignante quadragénaire, célibataire et sans enfant, est fort estimée par ses concitoyens. Elle a même été désignée comme meilleure enseignante de l’année. Elle possède un adorable chien, un teckel nommé Dixie Belle, qui déguste en sa compagnie des tranches de bacon frit. Sans oublier sa principale occupation, écrire. Elle écrit beaucoup, a rempli de nombreux carnets, et pour l’heure elle rédige son journal, sans se raturer, sans chercher ses morts.

Jane Hawk ancienne du FBI en cavale possède à son compteur quelques petits assassinats. Si cela avait été exécuté dans le cadre de ses fonctions, elle ne serait pas embêtée. Mais voilà, depuis que son mari a été tué ou s’est suicidé, elle a mis son garçon à l’abri et recherche activement les protagonistes de son malheur. Elle change régulièrement d’aspect physique, prend toutes les précautions possibles, mais elle sait que ceux qui sont à ses trousses ne vont pas désarmer si facilement.

Elle s’installe dans une maison vide de tout occupant, dans l’un des nombreux quartiers de Los Angeles, face à celle d’un journaliste, et tandis qu’il est sorti, elle piège ses téléphones fixes. Et la conversation entre ce journaliste et un avocat est assez édifiante. Les renseignements qu’elle recueille ne lui suffisant pas elle oblige l’avocat à compléter ses informations par la manière forte. Et elle échappe de peu aux sbires de ceux qu’elle traque.

Elle sait que la NSA, le FBI et de hautes personnalités richissimes disposent d’un procédé scientifique asservissant ceux qui ont subi une injection de nanomachines, des nanoparticules spéciales qui annihilent le mental des receveurs, les transformant en esclaves au service de prédateurs, une confrérie secrète qui s’intitule les Arcadiens.

Pendant ce temps, dans le Minnesota, Cora a soigneusement préparé, sous influence, des jerricans d’essence déposés dans voiture et elle fonce dans un hôtel de prestige, un attentat occasionnant la mort d’une quarantaine de personnes, dont le gouverneur de l’Etat et quelques autres notables. Le shérif Luther Tillman est abasourdi. Cora était une amie de longue date, et il ne comprend pas son geste. Ce qu’il comprend encore moins, ce sont les réactions des responsables dépêchés sur place pour enquêter. Ils se conduisent comme s’ils voulaient étouffer l’affaire.

La maison de Cora est incendiée et il ne reste plus rien. Sauf les quelques cahiers dans lesquels l’enseignante rédigeait romans et nouvelles, et surtout l’un d’eux, le dernier, sorte de journal sur lequel figurent toujours les mêmes lignes. Avec parfois de petites variantes, infimes mais assez révélatrices pour l’inciter à se rendre dans une petite ville du Kentucky.

Cora a obtenu, non sans difficulté, l’endroit dénommé Haut-Fourneau-le-lac et incidemment elle va faire la connaissance du shérif Luther. Ils vont unir leurs forces pour combattre leurs ennemis.

 

Ce roman est la suite de Dark Web, paru en 2018 aux mêmes éditions de l’Archipel, mais ceux qui, comme moi, ne l’ont pas lu, ne seront pas perdu pour autant dans cette histoire.

Les chapitres sont courts, comme si l’auteur avait découpé son récit en séquences cinématographiques. Une écriture très visuelle et les scènes d’actions s’enchaînent sans répit. Le lecteur est aspiré dans cette histoire et il a du mal à effectuer quelques pauses physiologiques de temps à autres, tant il est absorbé par cette succession d’événements parfois tragiques.

Des images et des personnages se sont incrustés dans mon esprit en lisant ce roman. D’abord celui de Mack Bolan, dit l’Exécuteur, une série de romans initiés par Don Pendleton, qui met en scène un ancien marine vengeant la mort de sa famille en traquant les membres de la Mafia. Et l’on pourrait juxtaposer le personnage Jane Hawk à ce héros de papier, avec toutefois quelques différences notables puisque la jeune femme, si elle poursuit une vengeance, c’est à l’encontre de chercheurs, de membres du FBI et autres individus bien placés.

Le village de Haut-Fourneau-le-Lac m’a rappelé le Village, cet endroit calme et paisible en apparence, dont le Numéro 6, le Prisonnier cherche par tous les moyens de s’évader dans une célèbre série télévisée des années 1960.

En vieux routier de la littérature d’action et de suspense, d’angoisse teintée de science-fiction et de terreur, Dean Koontz joue avec les nerfs de son lecteur et il nous propose une fois encore un roman troublant, aux nombreux personnages, que l’on croit secondaires mais qui jouent un rôle non négligeable dans cette histoire qui n’épargne pas certaines institutions.

Il égratigne, il gratte là où ça démange, et ce qu’il dénonce ne se limite pas aux Etats-Unis mais peut être élargi à bon nombre de pays, dits démocratiques.

Dean Kootz n’apprécie pas la politique et ses représentants, et il ne se prive pas de l’écrire.

Mes mômes font ce qu’ils veulent, tant qu’ils jurent sur la Bible de ne jamais entrer en politique. Je les ai pas élevés pour qu’ils se salissent.

Et naturellement les premiers visés sont les médias…

Je répète ce que nous serinent les médias. Ils se servent des mots à tort et à travers

tout autant que les réseaux sociaux et surtout Internet :

Aucune information hostile aux autorités ne se retrouve sur le Net sans raison. Si elle est disponible à tous, c’est qu’il y a une bonne raison, sinon ils l’auraient fait disparaître ou l’auraient maquillée depuis longtemps.

Ce que l’on appelle de la manipulation de masse. Manipulation relayée par les journalistes :

Les journalistes sont les rois du baratin, c’est bien connu.

Mais eux-mêmes ne croient pas à ce qu’ils écrivent :

Si je croyais toutes les idioties que colportent les médias, je ne serais pas journaliste.

Et on en revient à la politique, l’engrais du journaliste :

Il n’y a plus de place pour le moindre sentimentalisme dans le journalisme actuel, sauf lorsqu’il est question de politique.

Et que penser des présentateurs des journaux télévisés ?

Les seuls journalistes bien payés étaient ceux des journaux télévisés, et ceux-là méritaient autant le titre de journaliste que la qualification d’astronaute.

L’on s’en rend compte en écoutant, si on les écoute, les chaînes d’informations françaises, qui défilent en boucle ou non, des informations expurgées, ne laissant apparaître que ce qui plait au gouvernement. On citera naturellement les non-dits ou la rétorsion d’images lors des manifestations des gilets jaunes, des vidéos amateurs par exemple qui sont diffusées mais tronquées.

 

Dean KOONTZ : La chambre des murmures (The Whispering Room – 2017. Traduction de Sébastien Danchin). Editions de l’Archipel. Parution le 6 février 2019. 462 pages. 24,00€.

ISBN : 978-2809825626

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21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 05:31

Ah, les joies d’une sieste, non crapuleuse… !

Jean-Pierre ANDREVON : Ce qu’il y avait derrière l’horizon…

Lorsque Jo se réveille de sa sieste vespérale en cette fin d’après-midi d’un dimanche tranquille, auprès d’une rivière, alors que sa canne à pêche et surtout l’hameçon accroché au bout de la ligne attendent un poisson suicidaire, il pense avoir passé un après-midi calme et paisible, comme bien d’autres.

Pourtant le retour vers la grande ville ne se déroule pas exactement comme d’habitude. Aucun bruit ne trouble la sérénité du paysage. Il ne rencontre aucune âme qui vive, aucune voiture.

Silence et solitude semblent s’être donné la main. Cela ne l’inquiète guère, juste un certain trouble l’habite. Quelques trous de mémoire également. Comme des absences.

Mais chez lui, l’horreur l’attend. D’abord son fils qui inexplicablement tente de l’électrocuter, puis sa jeune fille, encore un bébé, qui le mord cruellement, puis sa femme qui elle aussi veut attenter à sa vie.

Mais la terreur ne fait que commencer et tout bascule comme s’il était entré dans un monde parallèle.

Le héros se débat contre des entités qu’il ne peut maîtriser. Il ne doit son salut que dans la fuite. C’est l’incompréhension la plus totale qui le guide.

 

Débutant de façon fort bucolique, l’angoisse s’installe très vite dans ce roman de Jean-Pierre Andrevon.

Malheureusement, l’épilogue ne concrétise pas tous les espoirs, toutes les promesses du début et le lecteur ressort légèrement frustré de cette histoire.

 

Réédition : Collection Anticipation N°1836. Editions Fleuve Noir. Parution septembre 1991. 192 pages.

Réédition : Collection Anticipation N°1836. Editions Fleuve Noir. Parution septembre 1991. 192 pages.

Réédition L’Atelier de Presse. L’Atelier du Futur. Parution 2008.

Réédition L’Atelier de Presse. L’Atelier du Futur. Parution 2008.

Jean-Pierre ANDREVON : Ce qu’il y avait derrière l’horizon… Collection Science Fiction n°2. Editions Patrick Siry. Parution septembre 1988. 160 pages.

Réédition : Collection Anticipation N°1836. Editions Fleuve Noir. Parution septembre 1991. 192 pages.

Réédition L’Atelier de Presse. L’Atelier du Futur. Parution 2008.

ISBN : 2-7391-0001-9

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 05:34

Mais un ange diabolique !

RICH Frank : L'ange de la vengeance.

Jake Strait est un privé spécial qui officie aux Etats-Unis dans les années 2030. Enquêteur exterminateur il est payé pour tuer, avec l'aval des FSP, Forces de Sécurité et de Protection. Il ne roule pas pour autant sur l'or et vit dans un quartier minable.

Dashmiel et Barbara Chamberlain lui demandent, papiers officiels en main, de tuer Crawley, dangereux récidiviste du crime, proxénète et dealer. Le contrat rempli il transfère le pécule du défunt sur son compte.

Il est abordé dans un bar par une jeune femme, Britt, qui affirme débuter dans le plus vieux métier du monde. Après une nuit agitée, elle tente de le rayer du nombre des vivants. Elle l'accuse de détenir son argent, celui qu'il a pris à feu Crawley. L'inspecteur Blake l'informe que Crawley n'était qu'un minable poète en butte contre le pouvoir et que les papiers signifiant son exécution sont des faux. Les Chamberlain sont des membres du Parti, le parti officiel et unique qui règne sur le pays. Ils vivent chez les rupins sur la Colline.

Grâce à Joe, un de ses copains spécialiste en faux papiers, il se rend sur la Colline. Il se fait passer pour un spécialiste es-peinture, assiste à un vernissage et en profite pour rendre visite aux Chamberlain. Ils avouent que Britt est leur fille disparue depuis quelques semaines.

Un tatouage sur le bras de Dash inquiète Strait. Tout en étant un pontife du Parti l'homme serait proche des néo-nazis. Strait sent qu'il est mené en bateau. Au vernissage il joue les trouble-fête et part en catastrophe. Au poste de garde des vigiles tentent de l'arrêter. Il échappe au barrage avec l'aval du chef de corps, un capitaine des FSP, qui lui rappelle un souvenir désagréable. Des années auparavant, alors qu'il faisait partie des Rangers, Strait avait été l'unique rescapé d'une embuscade.

Des propos confirmés par Joe sous l'emprise de l'alcool et si Strait s'en est sorti ce n'est que pur hasard. Blake au courant des derniers évènements confisque la plaque de détective de Strait tout en parlant de suicide collectif. Il rencontre Moïse Perry, sorte de prédicateur illuminé qui doit mener une croisade d'alcoolos, puis retrouve Britt alors qu'elle sort d'une maison. D'un côté les FSP et de l'autre une bande de punks attendent la jeune femme. Strait lui sauve la vie et c'est le début de la cavale.

 

Une fois de plus c'est la résurgence nazie, l'avidité d'un homme assoiffé de pouvoir et le combat du solitaire qui régissent ce roman dans lequel l'esprit roman noir prime sur la S.F.

De placer l'action dans quelques décennies permet à l'auteur de pouvoir dénoncer les agissements politiques sans contrainte et sans retenue. Mais ce roman pourrait tout aussi bien se dérouler à notre époque, qu’en 2030, à certains détails près. L'écart entre les riches et les pauvres est accentué, seuls quelque Robin des Bois moderne tel que Strait peut se lancer dans la bagarre.

Quant à la télé, selon Rich, ce n'est qu'une boîte à propagande, mais il ne nous apprend rien.

RICH Frank : L'ange de la vengeance. (Avenging Angel – 1993.Traduction de Grégoire Dannereau). Collection SF polar N°6. Editions Fleuve Noir. Parution 17 Avril 1997. 288 pages.

ISBN : 2-265-05737-1

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22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 05:34

Qui s’y frotte s’y pique !

André CAROFF : Les monstres de Mme Atomos.

Un jour, un inconnu vous aborde dans la rue ! Il ne vous offre pas des fleurs, mais incidemment vous pique par maladresse. Ce n’est rien ou pas grand-chose. Seulement au bout de quelques heures, votre caractère bon enfant est transformé. Vous devenez vindicatif, violent, et vous vous en prenez à votre femme et à vos enfants. Vous êtes transformé en bête humaine, et massacrez votre famille qui n’y comprend rien ! Et pour cause ! Et vous continuez vos méfaits auprès de vos voisins et même des personnes étrangères de votre entourage.

Cet incident qui aurait pu passer inaperçu devient peu à peu une hécatombe, une hémorragie parmi les habitants de la cité portuaire. Bientôt près de quatre mille victimes sont recensées. Baltimore a peur !

Pour Smith Befford, Yosho Akamatsu et le docteur Alan Soblen, nul doute que madame Atomos vient encore de faire des siennes, malgré la trêve qui avait été conclue entre les hommes du FBI et la sinistre vengeresse.

En effet cinq mois auparavant, madame Atomos s’était emparée de la femme de Smith ainsi que de son gosse. Elle avait donné six mois pour que l’armée américaine quitte le Vietnam ainsi que la rétrocession en sa faveur de la Californie, du Nevada et de l’Arizona. Sinon la femme de Smith et son fils seront transformés en serviteurs de l’Organisation Atomos.

Une organisation implacable qui continue à faire des ravages parmi la population de Baltimore. Smith et ses amis rencontrent William Jewel, le directeur du FBI local qui met à leur disposition ses hommes, s’impliquant personnellement dans l’enquête et la traque des nuisibles. Des sentinelles sont postées sur les docks, mais à cause d’inattention ou parce qu’ils n’ont pas vraiment pris la mesure du danger, ils sont transformés en cadavres. Toutefois Smith est en permanence sur les dents, et en compagnie de Yosho, il repère des sortes de zombies dont l’un possède le physique de l’une des premières victimes des piqûres.

Smtih va pouvoir délivrer Mie et son fils, seulement, alors qu’ils sont près de capturer madame Atomos et sa bande celle-ci parvient à s’échapper. Car outre une organisation remarquablement structurée, elle possède des armes, un sous-marin, des complicités, et à fait construire des refuges souterrains.

 

Comme on le voit, il n’y a guère de temps morts dans ce roman catastrophe, car le final joue sur une forme d’apocalypse comme ces films du même nom, hauts en couleurs, plein de bruit et de fureur. Et l’épilogue nous promet de nouvelles aventures frénétiques, suite des précédentes. Mais chaque roman peut se lire indépendamment des autres ce qui ne veut pas dire qu’il faut pour autant les occulter. Car si Smith a gagné une bataille, il n’a pas gagné la guerre.

Madame Atomos est aveuglée par sa haine et tous les moyens sont bons pour l’entretenir et l’assouvir. Elle fait penser à ces méchants démoniaques de la littérature populaire qui vont de Fantômas à Fu-Manchu en passant par Zigomar.

En effet elle possède des moyens inouïs pour réaliser ces funestes projets et elle incarne le Mal Jaune qui était souvent mis en scène. Mais cette saga met en opposition deux façons de vivre, de voir, deux continents en perpétuel conflit économique et politique. La guerre du Vietnam étant là pour nous le rappeler.

Roman d’action et d’aventures, Les monstres de Madame Atomos versent également dans le fantastique, la science-fiction, l’angoisse et le suspense. Une histoire au cours de laquelle le lecteur ne s’ennuie jamais.

 

Sommaire du volume publié chez Rivière Blanche :

Préface de Francis Saint Martin

- L'erreur de Mme. Atomos

- Mme. Atomos prolonge la vie

- Les monstres de Mme. Atomos

- L'Affaire Atomos, une nouvelle inédite de Win Scott Eckert

Première édition : Collection Angoisse N°143. Editions Fleuve Noir. Parution 3e trimestre 1967. 224 pages.

Première édition : Collection Angoisse N°143. Editions Fleuve Noir. Parution 3e trimestre 1967. 224 pages.

André CAROFF : Les monstres de Mme Atomos. Collection Noire N°3. Editions Rivière Blanche. Parution juillet 2007. 404 pages. 25,00€.

ISBN : 978-1-932983-87-6

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15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 05:38

Oniria, où tu voudras quand tu voudras…

Jimmy GUIEU : Oniria.

Depuis une quinzaine de nuits, l’ingénieur chimiste Raymond Dubray est la proie d’un rêve récurrent inquiétant. Une créature enchanteresse, vêtue d’un voile arachnéen, dans un décor de lande, surgissant de la brume avec en fond sonore une envoûtante mélopée, s’impose à son esprit avant de se dissoudre peu à peu, la musique devenant de plus en plus hallucinante et douloureuse. Elle se nomme Oniria.

Enfin, un matin, il s’aperçoit en se réveillant qu’il a inscrit un mot sur un bout de papier posé sur sa table de nuit. C’est bien son écriture mais il ne se souvient de rien. Acide glutamique. Il a probablement agi en état de somnambulisme, allant chercher un papier et un stylo rouge dans sa serviette et rédigeant ces deux mots dans le noir. Acide glutamique, un produit dont personne ne se sert dans le laboratoire où il travaille.

Pendant le même temps, Micheline Laurent, la secrétaire laborantine de Raymond Dubray, est assaillie par le même rêve à deux exceptions près. Cette fois il s’agit d’un homme qui sort des limbes dans le même décor. Et au petit matin, elle se rend compte qu’elle a noté sur un bout de papier la mention Trichloréthylène.

Les deux collègues s’estiment mutuellement et non seulement s’apprécient mais ressentent une amitié sincère entre eux. Arrivés au laboratoire, coïncidence, le directeur du laboratoire demande à Dubray de travailler sur le glutaminol afin d’étudier la composition d’une spécialité pharmaceutique nouvelle. Etonnement de la part du chimiste, mais également de celle de Micheline puisque le patron en profite pour lui réclamer de distiller sept litres de trichloréthylène, dans le but d’essayer de nouveaux types de flacons spéciaux en matière plastique.

Les deux amis en arrivent à se confier et à confronter la teneur de leurs rêves. Et d’après les recherches qu’ils ont effectuées au cours de la journée, décident de procéder à une expérience le soir même chez le chimiste, seulement un petit incident se produit. Ils sont anesthésiés et ils se retrouvent à terre profondément endormis. Ils rêvent, couchés l’un à côté de l’autre, d’Oniria qui cette fois se compose des deux entités. Un couple de poltergeists selon Raymond.

Ils sont réveillés beaucoup plus tard par Pierre Deschamp, un collègue et ami biochimiste qui doit procéder à des expériences sur des souris de laboratoire, et qui est fort étonné de les retrouver ensemble. Les résultats des tests auxquels il procède sont assez édifiants. Raymond et Micheline sont à nouveau assaillis par leurs rêves récurrents et ils retrouvent les deux entités qui déclarent s’appeler Yanhoa et Talg’hor. Mais le décor n’est plus le même. Cette fois ils sont dans une sorte de laboratoire.

 

Reconnu comme un spécialiste des phénomènes paranormaux, Jimmy Guieu intègre cette discipline dans ce roman, quelque peu verbeux, alors que je m’attendais à une histoire onirique.

En s’aidant de découvertes récentes, lors de la parution de ce roman, dont l’acide aminé glutamique qui fut employé en neurologie-psychiatrie comme psychostimulant mais abandonné en 2005 et en explorant la métempsycose, le psychisme, le double de l’être humain dans des émanations provenant d’un univers mental, et peut-être réel, Jimmy Guieu se complait à la relation d’expériences scientifiques et surtout psychiques qui alourdissent la narration.

Il met en scène un phénomène paranormal provoqué par l’inhalation de produits utilisés de façon aléatoire, et souvent des expériences ratées ont débouché sur des résultats surprenants, mais ces entités nées concomitamment dans les esprits de Raymond et de Micheline, deviennent des êtres venant de l’au-delà sans pourtant être de chair s’imposant à leurs cerveaux.

Ce roman s’adresse plus aux esprits scientifiques et à ceux qui s’intéressent aux phénomènes paranormaux qu’à un lecteur désireux de passer un bon moment de lecture tranquille avec une histoire angoissante mais limpide.

 

A défaut de comprendre par quels moyens – psychiques ou mécaniques – cette influence fut exercée, on peut valablement penser que la suggestion s’opéra en nous par un phénomène, encore assez mal connu, appelé perception inconsciente ou subception. Cette propriété de notre cerveau démontre l’existence d’une conscience inconsciente, qui se manifesta, pour mon compte, lors de notre sommeil. Mais la subception apparaît aussi chez des sujets aptes à sombrer volontairement ou involontairement dans une sorte de schizoïdie. J’entends par là, pour des sujets sains d’esprit et non pas des schizophrènes, la faculté de s’isoler de l’ambiance extérieure et de perdre tout contact avec elle.

 

Réédition : collection Super luxe N°66. Editions Fleuve Noir. Parution 2e trimestre 1979.

Réédition : collection Super luxe N°66. Editions Fleuve Noir. Parution 2e trimestre 1979.

Réédition : collection Science-fiction Jimmy Guieu N°72. Editions Presses de la Cité. Parution mai 1989.

Réédition : collection Science-fiction Jimmy Guieu N°72. Editions Presses de la Cité. Parution mai 1989.

 

Pour en savoir un peu plus sur Jimmy Guieu :

 

Jimmy GUIEU : Oniria. Collection Angoisse N°92. Editions Fleuve Noir. Parution 4e trimestre 1962. 224 pages.

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30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 05:15

Ils font de l’accrobranche ?

Georges-Jean ARNAUD : La forêt des hommes volants.

L'ethnologue Gémini engage le capitaine et aventurier Ugo Cardone afin de l'accompagner au cœur de la forêt amazonienne.

Un ancien journaliste, qui vit dans une maison sur pilotis dans un bidonville de Manaus, est en possession d'un document dont la teneur est du domaine de la légende. Il leur montre deux photos mais Cardone pense à un trucage. Gémini, lui, est plus confiant.

Seulement il leur faudrait la pellicule d'où ces deux photos ont été extraites.

Les Japonais sont en lice et Cardone a juste le temps de s'emparer du rouleau mystérieux avant que ceux-ci égorgent le journaliste un peu trop attiré par l'appât du gain.

Gémini, Cardone et ses hommes remontent le cours de l'Amazonie puis un de ses affluents à la recherche des mythique hommes-volants. Ils sont accompagnés dans leur voyage par une jeune femme, Soumiù, laquelle exerce un chantage auprès du capitaine. S'il ne la prend pas à son bord, elle racontera ce qu'elle a vu à la police, en enrobant quelque peu le cours des événements. Elle accuserait de meurtre Cardone à la place des véritables meurtriers. Il accepte, sachant que le crime est en partie de sa faute.

 

Ce que ces nouveaux aventuriers vont découvrir s'apparente à la phobie du péril jaune des années 1930 et 1940.

Georges-Jean Arnaud intègre une technologie science-fictionnesque proche de celle élaborée par Jules Verne à une uchronie sans pour cela dériver vers le fantastique et le merveilleux scientifique.

L'action se déroule en 1937 et à l'horizon se profile le sceptre de la Seconde Guerre Mondiale avec l'emprise nazie sur l'Europe et le début de l'hégémonie japonaise en Asie.

Un roman solide à l'image de l'œuvre de G.-J. Arnaud.

Georges-Jean ARNAUD : La forêt des hommes volants. Série Ugo Cardone N°2. Collection Aventures & Mystères N°15. Editions Fleuve Noir. Parution janvier 1996. 192 pages.

ISBN : 2-265-05596-4

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24 novembre 2018 6 24 /11 /novembre /2018 05:41

Il était une fois… dans quelques décennies et peut-être même avant !

Brice TARVEL : Une camionnette qui servait de volière.

Dans une vieille camionnette toute rouillée, qui ne peut plus rouler car amputée de ses roues, gisant dans un champ non loin de l’étang, vit Kadou. Il élève des grillus, petites bestioles semblables à des tiques qui, une fois infiltrées sous la peau, provoque des hallucinations et diffusent un sentiment de fausse plénitude. La nouvelle drogue des habitants de Varisse, de Courpigny et autres villages des environs du Chaudron.

Le Chaudron, un beau, ou plutôt un mauvais jour, s’est réveillé tel un volcan, éjectant ses nocivités radioactives, et depuis bon nombre de villageois des environs sont atteints de tares et difformités.

Ainsi Zuzu, la gamine dont une natte pousse plus vite que l’autre, avec des gambettes aussi grosses que des baguettes de coudrier. Gobe-Mouche, dont le cerveau n’est pas tout à fait rempli, tels les pots de confiture dans lesquels on a pioché et remis le couvercle à la hâte, et affublé d’un bec-de-lièvre guère encourageant, vit dans une péniche penchée sur l’eau. Il est, sinon amoureux, attiré par Zuzu et sa bouche. Il lui demande des trucs impossibles pourtant elle l’aime bien, mais pas trop, car il éloigne des individus pas trop honnêtes cherchant à lui nuire et les chiens errants susceptibles de lui mordre ses mollets de coq. Obèse, il déguste des grenouilles enfilées sur un bâton et cuites à la hâte.

Les habitants de Varisse, qu’il ne faudrait pas oublier, se terrent ( ?!) dans la fange de l’étang, seules dépassant leurs têtes aux cheveux bleuâtres. Les Xylolâtres, les adorateurs des arbres vêtus d’écorces. Braillet, le restaurateur qui s’obstine à vouloir pêcher des carpes immenses, et sa femme Patate-à-l’eau qui prépare la tambouille pour les maigres touristes qui fréquentent l’Auberge de l’étang.

Et puis il ne faudrait pas oublier non plus Ninichina, une poupée qui a perdu son tronc et la tête avec. Elle parle avec sa bouche inférieure qui sert également de divertissoire à Kadou lorsqu’il sent ses gonades déborder de sirop de corps d’homme. Il s’agit d’une droïde datant d’avant l’explosion du Chaudron, et qui n’a qu’une obsession, récupérer son haut probablement noyé près de la maison de l’éclusier. Ou encore Timo, le Tatoué, le bricoleur qui souhaite remettre en état de roule (on ne dit pas en état de marche quand on ajoute des roues) la camionnette du vieux Kadou. Et puis les Scruts, dont le rôle s’avère maléfique, tout en désirant étudier le comportement des survivants.

Enfin, le seul animal vivant qui n’a pas muté, Gamin, un chien atteint d’aucune maladie, n’ayant subi aucune déformation. Contrairement aux sauterelles aux élytres de cuivre, aux roseaux qui chantent dans le vent des airs des Beatles, j’en oublie mais bon, le décor est posé, c’est le principal.

 

Dans le ciel tournoient des aérostats, qui proviennent de Durocor, la grande ville qui a été épargnée ou presque. Des scientifiques qui ne font que vouloir embêter les rescapés du Chaudron, désirant effectuer des prélèvements afin de contrôler le taux de radioactivité. Ils sont habillés de combinaisons blanches comme des astronautes débarquant sur la Lune, avec un masque en forme de groin.

Un de ces dirigeables est obligé d’atterrir à cause d’une panne, et en sort quelques individus dont Riza, une Noire magnifique avec des perles chantantes dans les cheveux qui se prend d’amitié pour Zuzu. Et elle l’emmène avec elle à Durocor à bord de la nacelle d’un dirigeable. Pendant ce temps, Gobe-Mouche ne perd pas son temps, récupérant dans l’étang la moitié supérieure de Ninichina. Seulement il manque les bras. Il va falloir compenser cette absence de membres en les empruntant, bon gré mal gré à madame Longois, la maîtresse d’école qui serait elle aussi, selon les rumeurs, une droïde.

 

Voilà, vous avez tous les éléments ou presque, alors vous agitez bien ce roman et vous êtes immergé dans une histoire qui peut paraître farfelue, décalée, mais est terriblement annonciatrice de jours pas franchement gais.

Brice Tarvel se montre égal à lui-même, ou presque, dans ce thème fantastique post-apocalyptique, thème déjà exploré dans ses précédents romans, tels que Pierre-Fendre, L’or et la toise et Au large des vivants, les deux volumes composant Ceux des eaux mortes, ou encore Dépression.

Un thème de prédilection qui est traité avec une certaine bonhommie, une dérision humoristique mais sous lesquels se niche une forme d’angoisse palpable du destin de l’humanité. D’ailleurs ce thème est également traité dans Enfin l’Apocalypse, une nouvelle qui complète cet ouvrage. Le titre de cette nouvelle est assez explicite pour ne pas trop m’étendre dessus mais disons qu’après un problème nucléaire, encore ! il ne reste plus de vivants qu’une famille dans le village. Et l’on peut affirmer qu’il s’agit bien d’une nouvelle à chute.

Donc, si j’ai retrouvé avec plaisir l’ambiance et l’atmosphère des romans de Brice Tarvel, avec cette pluie qui tombe en abondance dans la seconde partie de l’histoire, ces personnages en rupture avec l’uniformité mentale et physique dans laquelle on voudrait nous réduire, ces épisodes amusants et tristes à la fois, c’est le traitement dans la rédaction qui m’a déçu.

Contrairement à ses précédentes œuvres, Brice Tarvel écrit dans un langage brut, dénué de fioritures, même si par-ci par-là il s’abandonne à une forme poétique. Foin de cette écriture finement travaillée, de ce langage fleuri, de ces phrases à l’intonation médiévale, de ces métaphores plaisantes, de cette recherche stylistique qui en font sa marque de fabrique, de cette prose poétique jubilatoire, Brice Tarvel s’adonne ici à la mode qui prévaut dans le nouveau roman populaire : des dialogues issus de la nouvelle génération qui privilégie le cru, le brut de décoffrage, à cette joyeuseté langagière à laquelle il nous avait habitués. Désolé de l’écrire, mais nous sommes plus proches de la vulgarité de Jean-Marie Bigard que du lyrisme d’Edmond Rostand.

Mais comme cela est sensé se dérouler dans quelques décennies, on peut penser que tout le monde s’exprimera ainsi, malgré les quelques réticences ou remontrances exprimées par Zuzu, dite l’Arsoupette et de Riza :

J’ai pas envie de laisser Gamin tout seul. Ni ma mère, ni même Gobe-Mouche à qui j’évite souvent de faire des conneries.

Comment tu parles ! Je t’apprendrai un beau langage…

Un peu plus loin :

Tu as promis de m’apprendre à bien parler et tu viens de dire « Peau du cul ».

Je suis adulte, j’ai le droit d’employer les premiers mots qui se présentent.

 

Brice TARVEL : Une camionnette qui servait de volière. OVNI éditeur. Parution le 21 décembre 2016. 212 pages. 5,00€.

ISBN : 979-1095443087

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 05:50

Hommage à Hugues Douriaux décédé le 5 mars 2018 !

Hugues DOURIAUX : Vermine.

Zlonni est un être vivant, de race indéfinie, mais le lecteur perspicace arrivera bien avant la fin du roman à le démasquer.

Chassé par ses congénères, bouté hors du temps où il vivait, parce qu’il s’est vanté connaître le dieu qui les nourrit, lui et tous ceux de sa race, il parcourt le monde à la quête du Graal.

C’est-à-dire trouver un autre dieu et aussi découvrir la Vérité. Mais quelle Vérité ?

Le chemin est long et plein d’embûches, de pièges, d’ennemis qui ont pour non les Longues-oreilles ou les Briseurs de reins.

Il va découvrir l’amour mais entre une Blanche et un Noir existent bon nombre de préjugés dont il est extrêmement difficile de se débarrasser. Le bonheur ne peut s’acquérir qu’à force de tolérance.

D’ailleurs Hugues Douriaux fait dire à son personnage principal :

Je me rends compte qu’un être solitaire ne peut rien en face d’une foule d’imbéciles, fut-il animé des meilleures intentions.

Un roman humaniste qui mériterait une réédition !

Hugues DOURIAUX : Vermine. Collection Anticipation N°1593. Editions Fleuve Noir. Parution décembre 1987. 192 pages.

ISBN : 2-265-03729-X

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31 octobre 2018 3 31 /10 /octobre /2018 06:12

C’était avant la guerre des étoiles !

Paul FRENCH : La bataille des astres

La nouvelle fusée Atlas, de conception ultramoderne, est prête à décoller en direction de Cérès. Prévu sans pilote et sans équipage, l’astronef est pourvu d’un robot qui le dirigera jusqu’à destination. Et cet astronef doit surveiller et enregistrer les agissements des Pirates de l’Espace qui tentent de s’approprier les planètes, satellites et astéroïdes alentour.

Sur la Lune, d’où elle doit s’élancer, les derniers préparatifs sont surveillés par les savants Hector Conway et Augustus Henree, tous deux membres du Comité directeur du Conseil des Sciences. Mais ils sont inquiets. Ils redoutent de la part de David Starr, dit Lucky pour sa capacité à se dépêtrer de tous les dangers, une initiative personnelle. Par exemple d’agir seul contre le consulat de Sirius. Normalement John Bigman Jones, surnommé ainsi à cause de sa petite taille, doit surveiller l’intrépide astronaute.

Ils ont raison, car pendant que Bigman détourne l’attention des gardes dans la Base interplanétaire, David Starr s’infiltre dans la fusée. Il sait que les Pirates de l’Espace vont tenter de s’en emparer et il attend tranquillement que ceux-ci se manifestent.

Effectivement, entre Mars et Jupiter, dans une zone où les astéroïdes pullulent, le plus grand d’entre eux étant Cérès, David Starr aperçoit par un hublot un navire de l’espace s’approcher. Bientôt des tremblements secouent la carlingue et il en déduit que les nacelles de sauvetage viennent d’être décrochées. Et au bout d’un moment un pirate s’introduit dans l’habitacle. L’homme est fort étonné de découvrir David Starr, persuadé qu’il était de s’emparer d’un astronef vide.

Débarrassé de son scaphandre, Anton, le responsable des Pirates, et quelques autres dont Dingo, un bagarreur, se demandent ce que fait Starr dans cet engin interplanétaire. Armé de son déflagrateur Starr, qui prétend se nommer Williams, invente une fable pour expliquer sa présence. Il déclare être indépendant, rechercher l’aventure et vouloir se joindre aux hommes des astéroïdes.

Anton, accompagné de ses hommes et de David Starr, inspecte la fusée qui parait inoffensive. Mais lorsqu’ils entrent dans la salle de bain, luxueuse, ils se rendent compte que l’engin est truffé d’explosifs. Starr-Williams est médusé, apparemment, et pour prouver sa bonne foi, il accepte de se battre en duel dans l’espace contre Dingo.

Il gagne et est déposé sur un petit astéroïde sur lequel vit un ermite du nom de Erm. L’homme réside sur ce bout de caillou depuis près de quinze ans, selon ses dires, et il s’est aménagé dans un souterrain un abri plutôt confortable, vivant de conserves et de produits lyophilisés. Le plus étonnant étant la bibliothèque dont les étagères sont pleines de livres-filmés.

Ce ne sont que les débuts de cette aventure périlleuse et Bigman se montrera un allié précieux dans certaines circonstances dans lesquelles David Starr jouera sa vie.

 

Dans ce roman pour la jeunesse à la Jules Verne, Paul French alias Isaac Asimov marie action et descriptions scientifiques, astrologiques et physiques. Mais avec sérieux, car il s’agit bien d’un roman de science-fiction et non de fantastique. Par exemple, les astéroïdes, les planètes, sont dénombrés, nommés, et il explique même comment se repérer dans la galaxie, à la façon des navigateurs en pleine mer, mais les points permettant de se localiser étant bien différents, et devant prendre en compte plusieurs paramètres.

L’auteur revient également sur la jeunesse de David Starr et sur l’accident qui a coûté plus de vingt ans auparavant la vie de ses parents, astronautes eux aussi et disparus dans des conditions plus ou moins mystérieuses.

Ce roman date de 1953 et Isaac Asimov émet des thèses et hypothèses qui sont loin d’être farfelues. Soixante-cinq ans ont passé depuis cette publication, et si effectivement l’Homme est allé sur la Lune, les progrès dans le domaine de la conquête de l’espace sont loin d’être ceux que décrits. Mais avant que la première fusée soit lancée, avec un animal à bord comme être vivant, en 1957, Isaac Asimov voyait déjà grand, mais il n’était pas le seul.

L’Opéra de l’espace, ou Space-opéra, était l’un des thèmes privilégiés en science-fiction. Mais il n’y pas de petits hommes verts sur Mars, dans ce roman. Les Martiens sont évoqués, mais vivent dans des abris souterrains, ne se mélangeant pas, et ils ont sûrement raison, aux humains qui ont colonisé la plupart des planètes solaires.

 

Paul FRENCH : La bataille des astres (Lucky Starr and the pirates of the asteroid – 1953. Traduction de Henri PACQUET). Collection Captain W.E. Johns n° 106. Editions Presses de la Cité. Parution 11 décembre 1954. 192 pages.

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