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21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 04:15

Un roman toujours d’actualité !

Christopher STORK : Alter Ego.

Les manipulations génétiques sont arrivées à un stade tel que le bon sens et la morale jugent ses expériences suffisamment poussées, suffisamment avancées pour que nos scientifiques, nos biologistes prennent enfin un peu de repos.

D’ailleurs l’un de ceux-ci ne l’a dit-il déclaré publiquement il y a peu ? (Je précise que cette chronique a été écrite en février 1988).

Mais que se passerait-il si un de ces savants, qui jouent aux apprentis-sorciers, découvrait et mettait en application un nouveau mode de reproduction, comme celui décrit dans Alter Ego par exemple ?

Quel serait le sort et l’avenir de l’humanité déjà bien attaquée par d’autres expériences et qui produisent bon nombre de nuisances, comme la pollution ?

Mieux vaut ne pas trop y penser et plutôt passer un bon moment d’évasion avec qui en fin de compte n’est qu’un roman.

Et si vous le désirez vous pouvez toujours essayer de répondre à cette question posée par l’un des personnages :

Quelle est exactement la différence entre un chef et un dictateur ?

Christopher STORK : Alter Ego. Collection Anticipation N°1604. Editions Fleuve Noir. Parution janvier 1988. 192 pages.

ISBN : 2-265-03750-8

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26 mai 2020 2 26 /05 /mai /2020 03:43

Y’a-t-il un arbitre dans la salle ?

Gérard DELTEIL : Hors-jeu.

Vous êtes bien tranquillement installé dans votre chambre à jouer au Wartronic, un jeu vidéo, avec un camarade.

Soudain, l’écran vidéo devient gris, une odeur de plastic brûlé se dégage du récepteur ainsi qu’un filet de fumée. Puis c’est l’implosion.

Dans le brouillard qui envahit la pièce un curieux personnage se tient debout devant vous, avec à la main une arme étrange ressemblant à un jouet.

Cette situation, deux adolescents la vivent en proie à une frayeur bien justifiée. Ce personnage insolite leur explique qu’il vient de la planète B2 sur laquelle la guerre fait rage entre les Centauriens et les Sidariens. Il ne s’agit ni plus ni moins que de la matérialisation d’un univers ludique.

Cochrane, puisque tel est le nom de ce guerrier, voudrait bien retourner sur B2 et combattre à nouveau, prêter main-forte à ses compagnons. Le meilleur moyen étant de se renseigner auprès du fabricant, Cochrane entame des recherches qui de Paris le mèneront à New-York.

 

Un roman plaisant que Gérard Delteil a dû écrire en s’amusant et qui est truffé de clins d’œil. Une ville de la banlieue parisienne s’appelle Courvilliers, contraction de Courbevoie et d’Aubervilliers. Une référence à Didier Daeninckx.

L’un des personnages se nomme Richard Matheson, du nom d’un célèbre auteur de romans de science-fiction, tandis qu’un autre a pour nom, Ed Lacy, un auteur américain de romans policiers.

Hors-jeu ne renouvelle pas le genre, mais c’est un agréable roman qui sévit dans le système des jeux-vidéos, jeux qui n’avaient pas encore atteint à cette époque la côte et l’engouement dont ils bénéficient de nos jours, et auxquels on joue, confiné ou non.

Gérard DELTEIL : Hors-jeu. Collection Anticipation N°1597. Editions Fleuve Noir. Parution décembre 1987. 192 pages.

ISBN : 2-265-03733-8

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6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 04:00

Voyage, voyage…

avec Gérard Klein sous pseudonyme !

Gilles d’ARGYRE : Le long voyage.

Après un voyage particulièrement long et ennuyeux qui a duré vingt-cinq ans, dix ans en temps réel, cinq si l’on défalque les temps de sommeil, Hiram Walker revient à la maison. Il était parti à bord de l’Enfant-prodigue en 2177, retour en 2202, explorer les environs de Proxima du Centaure mais il revient déçu, persuadé avoir raté sa mission. Et la maison, c’est sa planète, la Terre. Un peu comme E.T. l’a dit après et plus tard…

Hiram se souvient de sa jeunesse, de l’autre côté de la Frontière séparant l’Est des Etats-Unis de l’Ouest, frontière grillagée érigée après la Grande Guerre des Trois Semaines. Il a vécu, misérable petit Noir, dans une sorte d’immense ghetto, parqué comme ses semblables, vivant de rien, quand il y en avait. Mais à quinze ans, il avait décidé de passer de l’autre côté de la frontière, comme bien de ses compagnons de misère.

Il avait passé des tests, dont il était sorti victorieux, à son grand étonnement, car il n’avait guère eu le loisir de fréquenter l’école, et était parvenu à réaliser son rêve : devenir pilote de fusée. Et c’est ainsi qu’il était parti dans l’espace, seul, muni de la mission de découvrir une planète accueillante susceptible de recevoir un flot de migrants, la Terre n’étant plus à même de nourrir ses enfants.

Il est reçu par le Président des Etats de la Terre, et ses ministres qui fomentent une destitution. L’Administration spatiale a elle aussi son mot à dire, et entre les deux assemblées les divergences sont nombreuses. La dissension règne.

Pourtant Hiram Walker propose une idée, qui pour farfelue qu’elle soit, est acceptée. Il faudrait qu’une des planètes solaires, Pluton, soit arrachée à l’attraction du Soleil, et amenée près de Proxima du Centaure, après avoir été colonisée et transformée en planète habitable.

 

Dans l’ombre, des discordes entravent cette utopie, mais sur les deux assemblées règne la Mémoire qui, théoriquement, doit avoir le dernier mot. Une sorte de zombie, un mort qui ne se meut que grâce à des artifices technologiques, portant un masque cachant un visage squelettique (d’où l’illustration de couverture) et dont seul le cerveau est encore capable de fonctionner, est activé afin de jeter la perturbation comme un chien dans un jeu de quilles. Il s’intègre dans l’équipe devant partir sur Pluton dont le Chef de bord est Hiram Walker, bientôt rejoint par des compagnons qui poursuivent le même but.

 

Si ce roman se place dans la longue série des voyages interplanétaires, thème fort utilisé à l’époque dans la collection Anticipation, d’autres aspects développés dans l’intrigue ne sont pas négligeables.

L’édification par exemple de cette frontière séparant les Etats-Unis en deux, une muraille grillagée d’une centaine de mètres de haut, avec des sas d’accès pour permettre aux migrants ayant passés des tests avec succès de rejoindre la partie Ouest. Les habitants de l’Est étant confinés, en grande majorité des Noirs et des miséreux. Une nouvelle forme de ségrégation raciale et sociale.

Les dissensions également qui s’établissent entre deux formes de gouvernement, gérés dans des tensions où chacun se veut calife à la place du calife, mais le tout surveillé par une entité fantômatique qui se réveille de temps à autre, s’érigeant comme un Dieu appelé la Mémoire, et serait la représentation d’un ancien dirigeant. Comme si en France un ancien président de la République mort serait toujours en activité grâce à des hommes politiques se réclamant de sa parole, de ses actions, de son charisme.

Réédition : J’Ai Lu Science-fiction N°2324, sous le nom de Gérard Klein. Parution 1988 et 1990.

Réédition : J’Ai Lu Science-fiction N°2324, sous le nom de Gérard Klein. Parution 1988 et 1990.

Gilles d’ARGYRE : Le long voyage. Collection Anticipation N°243. Editions Fleuve Noir. Parution 1er trimestre 1964. 192 pages.

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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 04:06

Déconfiné ?

KEMMEL : Je reviens de… (L’incroyable aventure).

La trentaine avenante et célibataire endurci, Henri Boulanger prend quelques jours de vacances à la neige. En cours de route il a fait la connaissance de Conchita, une Espagnole, mais alors qu’il est en train de déjeuner avec elle, dans l’hôtel où ils ont pris pension, il est attiré par une superbe jeune femme blonde prénommée Hubna. Il commence à lui faire la cour en suédois, au grand dam de Conchita.

Henri Boulanger est traducteur à l’Onu et parle couramment six langues, ce qui est un avantage dans la drague internationale. Et donc le lendemain, comme il n’y a pas de neige, ce qui est somme toute bête lorsque l’on veut faire du ski surtout à Noël, le restaurateur leur propose un panier garni pour un petit pique-nique sur le plateau. Et les voilà tous les trois grimpant hardiment mais arrivés à l’endroit idéal qu’elle n’est pas leur surprise de découvrir allongé sur l’herbe un sous-marin. Enfin c’est ce que croit Conchita qui se trompe. Il s’agit d’une soucoupe.

Les trois amis, oui ils sont devenus amis, tentent de repartir mais ils sont bloqués par une barrière électrifiée invisible. Et deux boules de feu ou de foudre les obligent à entrer dans l’appareil. Ils sont réceptionnés par des poulpes, attachés sur des civières, et endormis grâce à une injection. Au bout de quelques heures Henri se réveille, ainsi que ses compagnes ne les oublions pas, et bientôt ils distinguent une forêt, des villages. Toute une vie. La soucoupe s’est posée sur la face cachée de la Lune. Mais Henri et ses compagnes ne sont plus seuls.

En effet à bord de la soucoupe sont également présents un pasteur Anglais et l’une de ses fidèles paroissiennes ainsi qu’un mécano vivant à Puteaux. Il raconte qu’il a été happé, alors qu’il se promenait du côté de Sartrouville à l’aide d’un immense filet de pêche venu du ciel. Et ce n’est pas tout. Car il y a également des vaches, des moutons, des poules, et autres animaux de la ferme ramassés dans les mêmes conditions de chalut. Naturellement, tout ce petit monde a faim et ils se rabattent sur le lait des vaches, une première depuis bien des décennies pour le mécano qui aurait préféré un bon petit vin de Touraine ou d’ailleurs.

Donc débarquement sur la face cachée de la Lune et nos astronautes malgré eux sont face à des humains venus de Mars. Les poulpes ne sont que des serviteurs occupés à régler de multiples tâches d’intendance. Ces Martiens prennent d’abord Henri et consorts pour des animaux comme ceux qu’ils ont déjà récupérés, mais en langage des signes et autres façons de s’exprimer, bientôt Martiens et Terriens vont pouvoir communiquer, aidés de boitiers mis au point par les kidnappeurs venus d’’ailleurs.

Et c’est ainsi que débute la folle équipée des six prisonniers de l’espace, leur débarquement sur Mars, puis une visite prolongée sur Vénus, découvrant que la technologie de leur ravisseurs est d’une modernité confondante, ayant plus de cinq cents d’avance sur les technologies terriennes. Et surtout, le nucléaire est banni de leur bagage scientifique depuis des siècles après avoir eux-mêmes goûté à la guerre atomique.

Nos amis vont vivre des aventures… rocambolesques spatiales !

 

L’humour règne sur ce roman, mais un humour qui confine à la dérision, au quolibet parfois, à un détachement de la part du personnage principal qui prend les événements à la légère tout en étant sensible à leurs aléas. C’est surtout dans la mise en scène et dans la narration que cet humour s’exprime le mieux, parfois dans les dialogues. Cela m’a fait penser, époque oblige, à Robert Lamoureux, dans les situations cocasses décrites.

Mais sous ces propos racontés avec raillerie, se cachent quelques énoncés qui ne dépareraient pas de nos jours et sont souvent empreints d’une sobre gravité.

Je vais boire du lait… Je ne sais pas traire une vache ! Je connais six langues à fond, j’ose le dire… Mais je suis incapable d’extraire une goutte de lait du pis d’une vache, fut-il plein à craquer ! Ah, les lacunes du bachot et de l’éducation moderne !

L’automatisation est portée à un degré tel sur Mars, que le travail est superfétatoire.

Ne travaille pas qui veut, vous savez ! fit N°1. Les machines font ici presque tout. Pour les surveiller, on a d’autres machines ! Quelques ingénieurs suffisent ! Leur durée de travail est de deux heures une semaine sur quatre… Mais cela va être prochainement réduit encore, paraît-il.

 

Quant à ce que pense de l’armée Henri Boulanger, via l’auteur interposé, je vous laisse découvrir son opinion savoureuse.

J’étais épouvanté. Sur la Terre avant mon départ – même à l’O.N.U. – on parlait de la guerre atomique fort paisiblement. Il ne faisait aucun doute que l’éventualité n’est fut acceptée par tout le monde, hormis quelques savants que l’on priait de se taire. Ils avaient inventé la bombe ; on les avait payés, félicités, décorés. L’emploi de leur engin regardait maintenant les généraux et non eux. Les généraux étaient ravis d’avoir à manier une arme aussi épatante. Si elle amenait la Fin du Monde ? Allons donc ! Un général ne croit pas à la Fin du Monde. S’il avait assez d’imagination pour cela, il ne serait pas général !

 

A de nombreuses reprises, évocation est faite concernant le Prince de Monaco et son attirance pour la pêche.

 

Sous le pseudonyme de Kemmel, se cachait le créateur du personnage du capitaine Sauvin, alias le Poisson chinois, c’est-à-dire Jean Bommart. Il a écrit de nombreux romans policiers et d’espionnage qui connurent un grand succès depuis le milieu des années 1930 jusqu’au milieu des années 1970, édités aussi bien dans la collection Le Masque qu’en Série Noire, pour ne citer que les plus célèbres.

D’ailleurs le lecteur qui s’intéresse aux dédicaces et aux envois qui précèdent le début de l’histoire, savaient sans qu’on le leur souffle que Kemmel et Jean Bommart n’étaient qu’une seule et même personne grâce à cette petite phrase : A Jean Bommart mon alter ego.

KEMMEL : Je reviens de… (L’incroyable aventure). Collection Anticipation N°84. Parution 1er trimestre 1957. 192 pages.

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 04:14

Un romancier qui pétille ?

Maurice CHAMPAGNE : Le refuge mystérieux.

Dans la nuit du 17 au 18 juin 1929, La France, un paquebot parti trois jours auparavant du Havre, qui vogue par mer d’huile, se dirige vers New-York.

Le 18, dans la matinée, un garçon chargé du service alerte le commandant de bord. L’un des passagers, l’ingénieur Gérard Aubierne, a disparu. Il a été vu pour la dernière fois vers 22 heures, et dans sa cabine, son lit n’est pas défait. Les recherches entreprises immédiatement restent vaines. Et il est, selon les autres passagers, impossible de songer à un acte suicidaire. Un autre passager manque lui aussi à l’appel, le docteur Soudraka, un Hindou de Calcutta. Deux disparitions simultanées incompréhensibles.

La relation de cet événement est relatée par Gérard Aubierne lui-même.

Débute alors la narration de cette mystérieuse aventure par le héros lui-même.

Désemparé par un chagrin d’amour, Gérard Aubierne, alors qu’il rentre un soir chez lui, est abordé par un Hindou qui prétend se nommer Soudraka. Et dans le discours qu’il lui tient, Aubierne retient cette phrase : Il vous importe peu de vous tuer à telle heure plutôt qu’à telle autre.

Puis l’homme l’emmène chez lui et la conversation qui s’ensuit est assez édifiante. Soudraka connait un certain nombre de choses sur l’ingénieur, dont sa peine de cœur. Et c’est ainsi que quelques jours plus tard, Aubierne, entraîné par Soudraka, quitte le paquebot à bord duquel ils voyagent, accrochés l’un à l’autre par un filin. Ils plongent dans l’océan et sont récupérés par un hydravion. Aubierne est invité à boire une boisson relaxante, et lorsqu’il se réveille, il se trouve dans un appartement luxueux. Des toiles de maîtres sont accrochées et un portrait, celui de sa bienaimée qui l’a quitté, est déposé sur un meuble.

Bientôt il fait la connaissance dans la salle à manger des autres résidents, sept étrangers de nationalités différentes. Deux Russes, dont une jeune femme, un Argentin, un Américain, un Hollandais, un Japonais et un Espagnol. Tous ces personnages se côtoient sans véritablement entretenir de relations amicales. Il règne même une certaine froideur. Un serviteur Hindou pique une fiche sur un panneau. Un nom et une date sont inscrits sur cette fiche. Le Japonais laisse tomber ces quelques mots : Mort cette nuit.

Aubierne découvre qu’il voyage à bord d’une île flottante, ne comportant ni faune ni flore. L’île des Désespérés. Une plaque métallique comme celle du pont d’un porte-avion, et posé dessus un hangar contenant l’hydravion. Tout autour de cette île, la mer, l’océan Pacifique, immense vivier à requins. Soudraka lui apprend que cette île se déplace à l’aide d’un moteur à radium, une invention de l’un des ses frères. Et l’un des Russes les quitte, appelé à subir une expérience.

Des liens se tissent, qui ne sont pas encore d’amitié, entre Aubière et le Japonais, ou avec Nadia, la frêle jeune femme russe. Mais Aubierne est impressionné, lorsque déjeunant en compagnie du Japonais et de Soudraka, un panneau glisse dévoilant un immense aquarium. Un aquarium qui entoure l’île plongée dans les profondeurs sous-marines. La salle est plongée dans le noir, et le confinement ne semble pas encourager les relations entre certains des convives. Un cri, Nadia dressée avec à la main un couteau à dessert, et à quelques pas l’Argentin un filet de sang sur la joue.

 

Ce roman n’est pas sans rappeler deux ouvrages de Jules Vernes, 20 000 lieux sous les mers et L’île à hélice, mais traité différemment, comportant une intrigue qui n’a rien à voir avec ces deux ouvrages. Juste une analogie avec le décor et cet engin qui ressemble à un immense sous-marin. Et le confinement forcé de quelques personnages. Mais le contexte est différent, et la pagination ne permet pas un développement à la façon de Jules Verne.

Aussi, les motifs qui animent le docteur Soudraka et ses frères est-il passé sous silence. L’on sait juste qu’ils s’adonnent à des recherches scientifiques médicales, et qu’ils pratiqueraient à des vivisections, selon l’un des confinés.

Mais ce qui importe, ce sont les relations qui s’établissent entre ces candidats potentiels à la mort, ayant eu à subir des épisodes douloureux, affectifs ou financiers, précédemment. Chacun réagit selon sa sensibilité, ou son manque de sensibilité, son courage devant l’adversité et le fait accompli.

Et la jalousie guide certains des personnages, alors qu’entre Nadia et Aubierne le narrateur s’ébauche une histoire d’amour. L’épilogue est un peu tiré par les cheveux mais les actions qui amènent à ce dénouement sont dignes de scènes cinématographiques.

Un bon moment de détente dans ces temps qui conduisent à la morosité.

Maurice CHAMPAGNE : Le refuge mystérieux. Collection Livre d’aventures. N.S. N°35. Editions Tallandier. Parution 1938. 64 pages.

Première édition Collection Voyages lointains et Aventures étranges. N° 25. Parution 1928.

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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 04:34

J'étais sur la route
Toute la sainte journée
J'n'ai pas vu le doute en toi s'immiscer…

Pierre PELOT : Observation du virus en temps de paix.

Après cinq ans passés loin de chez elle, Cathy revient enceinte de sept mois et peu de bagages. Elle avait quitté Sainte-Agnès-de-Tambour, un petit village proche de Houma, en Louisiane, pour une raison propre à elle mais elle revient au pays.

Elle pratique le covoiturage avant l’heure, et arrivée sur un parking elle entre délibérément dans la cabine d’un vieux van, un vieil homme au volant. Snoop, ainsi se présente-t-il, accepte Cathy comme passagère, mais peut-il faire autrement vu son état.

Ils devisent sans se confier, sans vraiment étaler leur passé. Surtout Snoop qui en réalité se nomme Burden, un monstre solitaire, et qui surveille dans son rétroviseur s’ils ne sont pas suivis.

Ils n’ont guère de provisions. Snoop se sustentant de bricoles glanées dans les distributeurs, et Cathy possédant un vieil hamburger dont la date limite de péremption est probablement dépassée.

Enfin, ils arrivent à Sainte-Agnès de Tambour, à la maison familiale de Cathy. Rien n’a changé, sauf que son père n’est plus là. La poussière si. Les alligators non, et la cage de congélateur où étaient entreposés les poulets à destination des sauriens est vide. Avant, elle explique à Snoop, ils élevaient des alligators. Mais le père n’est plus là. Elle demande à Nancy Reagan, enfin c’est pas son vrai prénom mais son patronyme si.

Alors départ pour Houma où le père serait hospitalisé.

 

Si le décor de ce roman intimiste n’était la Louisiane, on pourrait penser à un roman vosgien de Pierre Pelot. Il ne se passe rien, ou presque. Tout est axé sur les descriptions de paysages, sur les réflexions intérieures des personnages, sur leurs non-dits, sur de vagues discussions.

Observation du virus en temps de paix repose sur deux personnages, même si d’autres font une rapide apparition surtout vers la fin. Beaucoup de digressions dans ce roman parfois répétitives. Des faits, des pensées, des impressions qui languissent sans que l’intrigue avance. Il faut attendre le troisième tiers du roman pour enfin connaître l’histoire de Burden et savoir comment il est devenu un monstre recherché par bon nombre d’individus, des chasseurs, le FBI et consorts.

Pas besoin de développer le processus qui a déclenché cette fuite, car déjà raconté dans le roman qui clôt la série des ballades ( !) de Burden dans Offensive du virus sous un champ de bataille. Mais c’est véritablement dans le dernier tiers du roman que l’intrigue prend toute son ampleur.

Les cinq romans qui composent cette saga peuvent se lire indépendamment les une des autres, même s’il est préférable de les découvrir dans leur ordre de parution. J’en profite pour remercier Jean-Michel A. qui m’a gentiment transmis cet ouvrage afin que je puisse le lire et en établir une chronique en cette période où le virus est roi. Roi des médias, bien évidemment.

 

Pierre PELOT : Observation du virus en temps de paix. Collection Anticipation N°1495. Editions Fleuve Noir. Parution novembre 1986. 192 pages.

ISBN : 2-265-03419-3

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2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 03:14

Ne réveillez pas un virus qui dort…

Jean-Louis LE MAY : Safari pour un virus.

La partie de plaisir envisagée avec Laure de la Roncières, de son vrai nom Camille Pétard, se doit d’être différée car Théodore Asblignac est obligé de se rendre en Afrique pour une partie de chasse, invité par le président du Kenya, Ysotto N’Kema.

Théodore Asblignac est surtout un marchand d’armes œuvrant officieusement pour le gouvernement français. La transaction s’effectue dans des conditions financières intéressantes, et la partie de chasse peut se dérouler dans la brousse. Une chasse non autorisée, mais après tout n’est-il pas en compagnie du Président du pays, et l’hyppotrague mâle, une sorte d’antilope fort rare et dont la chasse est théoriquement interdite, convoité est bientôt débusqué.

Asblignac n’aurait jamais dû se faire photographier le pied posé sur le corps de l’animal et en d’autres positions, car une tique qui ne demandait qu’à quitter le corps animal en profite pour s’incruster dans le corps du chasseur. Or cette tique possède en elle un virus trapézoèdre à vingt-quatre faces qui se développe dans ce nouvel environnement. Un virus en sommeil depuis des millions d’années et qui se trouve brutalement réveillé, pour son plus grand plaisir.

Dans l’avion qui le ramène à Paris, Asblignac commence à ressentir les effets néfastes de l’infection qui se développe en lui. Fièvre, sueur froide, délire. Comme il se trouve en première classe dans une cabine particulière, l’on pourrait penser qu’il se trouve confiné. Mais le virus qui fait des petits s’échappe par la ventilation et les quelques quatre-cents passagers ainsi que le personnel de bord se trouvent eux aussi infectés.

Asblignac est débarqué en urgence à l’escale de Nice où il décèdera quelques heures plus tard. N’étant pas d’un naturel égoïste il sème à tous vents ses virus qui se multiplient et se propagent comme les akènes à aigrettes des pissenlits. Bientôt la ministre de la Santé est alertée, un plan sanitaire est déployé, la liste des morts s’allonge car naturellement les passagers de l’avion contaminent eux aussi les personnes qu’ils rencontrent, et comme ils sont issus d’endroits différents, la maladie s’étend un peu partout, franchissant sans vergogne les frontières.

Pendant ce temps, à Paris, six jeunes étudiants en sixième année de médecine qui se connaissent depuis quatre ans vivent au huitième étage d’un immeuble. Quatre garçons, pas forcément dans le vent, et deux filles. Ils possèdent chacun leur petit studio mais se retrouvent souvent pour étudier. Pas de séances grivoises, ils sont sages et sérieux. Afin de se changer les idées, avant de présenter le début de leur thèse, ils décident de se rendre dans les bois près de Saint-Germain, et des affinités se découvrent. Mais ils sont fort étonnés en rentrant de voyager seuls. Ils apprennent par la radio que le pays est sous tension.

Pourtant certaines personnes qui ont côtoyés les malades infectieux ne ressentent pas les symptômes de cette attaque virale.

 

Un Hyppotrague

Un Hyppotrague

Evidemment, ce roman de 1979 ne pouvait prévoir la pandémie dont nous sommes victimes actuellement. Si l’histoire fait penser à une anticipation il s’agit aussi et surtout d’une prémonition de la part de l’auteur qui ne pensait certes pas que ce qu’il écrivait allait se dérouler de cette façon.

Surtout les réactions qui s’ensuivent, de la part des gouvernements, des médias, des particuliers. Les morts s’agglutinent, enfermés dans des sacs plastiques déposés au pied des portes, lorsque la demande d’enterrement est acceptée.

Mais peut-être quelques citations seront plus représentatives de cette analogie entre la description effectuée par l’auteur et l’événement dont nous subissons de plein fouet les manifestations, à notre insu la plupart du temps.

Cet épisode pandémique se déroule en juillet 1986, soit dans un futur proche de la rédaction de l’ouvrage. Cette épidémie, le terme pandémie n’était pas encore utilisé dans les conditions décrites, qui avait alors échappé à nos étudiants en médecine, amène cette discussion et prend encore plus de sens de nos jours.

N’empêche pour que la radio en parle, il faut que quelque chose n’aille pas, surtout après la campagne plage propre de ces dernières semaines.

Tu sais, les journalistes en remettent si facilement qu’il faut attendre un peu pour voir.

Pour moi, tu ne m’ôteras pas de l’idée qu’il y a une épidémie qu’ils ne veulent pas déclarer pour ne pas affoler les gens, mais dont ils sont obligés de parler parce que ça commence à se savoir. (Page 82)

 

Nous n’en sommes qu’au début. Par la suite les choses s’accélèrent.

Ce qui signifie la fermeture totale de toutes les frontières dans les heures qui viennent. (Page 106)

 

Ces mêmes étudiants reviennent de leur promenade en forêt et s’étonnent de ne voir personne dans les rues.

C’est bien français. Doit y avoir un match de foot à la télé. Des réflexes conditionnés. Pas un seul couillon ne se rend compte qu’il devient comme le clébard du russki Pavlov, et qu’au mot foot, ou rugby, ou intertruc, il bave et appuie docilement sur le bouton avant de se statufier pour le temps. Suffit aux gouvernants de glisser une petite intox bien menée et le tour est joué. (Page 120)

 

Bien assez entendu de conneries. La radio ne débite que ce que le gouvernement veut bien qu’elle dise. Pour les règles à respecter, c’est bien normal. La mise en place de masques respiratoires en pharmacie est également normale. La circulation est contrôlée entre les villes mais libre à l’intérieur. Tout ça est logique. Pour nous, rien n’est changé, à priori. Mais il est à peu près sûr que tout gars possédant le moindre petit diplôme ou même simplement une carte de carabin va être enrôlé. (Page 132)

 

Tout cela sent l’improvisation et ce n’est qu’un début. (Page 133)

 

Et je pourrais multiplier à l’infini les exemples et les citations, mais bon, sachez toutefois que par un heureux concours de circonstances, la parade contre ce fléau est découverte. Mais il n’est pas sûr que le remède n’engendre pas des conséquences inouïes, imprévisibles.

Afin de pimenter le récit, Jean-Louis Le May incorpore quelques scènes érotiques, qui n’apportent rien au récit mais permettent de respecter la pagination. Et puis c’était dans l’air du temps alors que les collections spécialisées fleurissaient sur les étals des libraires et maisons de la presse.

Mais implicitement, Jean-Louis Le May rend hommage à la Femme, à son courage, à sa force mentale, à son bon sens, à son discernement, à son esprit d’analyse et d’entreprise. Loin des évaporées, de certaines représentantes de la politique, blondes ou brunes.

Jean-Louis LE MAY : Safari pour un virus. Série Chroniques des temps à venir 3. Collection Anticipation N°954. Editions Fleuve Noir. Parution 4e trimestre 1979. 224 pages.

ISBN : 2-265-01138-X   

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 05:46

Quand la réalité rejoint la fiction, ou presque…

Pierre PELOT : Offensive du virus sous le champ de bataille.

Les savants fous ont de tout temps existé et lorsque les gouvernements les aident dans leurs recherches, cela leur est encore plus facile à perpétrer leurs méfaits.

C’est ainsi que dans un établissement de retraite pour vétérans, dans le Missouri, le professeur Morgansen a mis au point le virus dit de la mémoire folle. Seulement l’un des virus mutants échappe au contrôle du professeur et l’un des sujets, Tony Burden, depuis août 1996 véhicule un virus contenant un fragment de mémoire d’un vétéran stressé par une mission de sabotage. Atteint et porteur de cette saloperie, il contamine tous ceux qu’il approche.

Cette mémoire parasite influe sur ces malades qui deviennent des meurtriers. La folie meurtrière se propage dans tous les états du Sud des Etats-Unis et bientôt un lien est établi entre tous ces cas. Un blocus est organisé entre les états du sud et le gouvernement, provoquant une nouvelle guerre entre Confédérés et le Nord. Morgansen disparaît, avec ou sans l’aval du gouvernement qui recherche par la même occasion ce porteur qu’est Tony Burden.

Depuis, ce vétéran âgé de soixante six ans parcourt le pays, propageant la maladie, et lorsque nous le retrouvons dans ce roman, en janvier 1997, il marche le long de la route 27, avec dans l’idée de se rendre à Knoxville dans le Tennessee. Pourquoi Knoxville ? Il n’en sait trop rien, mais il marche inlassablement.

Il arrive dans le bourg de Sunbright, muni d’un fusil qui ne le quitte jamais, les poches bourrées de munitions. Il a à son actif quelques meurtres, mais c’est bien parce que les victimes l’ont cherché.

Il longe les murs, s’agenouille sous les fenêtres, se dissimulant au maximum. Rien ne bouge. Il ne rencontre personne. Au bout du village, il aperçoit une voiture, mais le propriétaire est à l’affût derrière sa fenêtre. Les deux hommes parlementent et Burden est invité à s’introduire dans la maison. L’homme est fort remonté contre le docteur de la petite ville qui a procédé, comme l’exigent les autorités, à la vaccination de sa famille. Mais ce vaccin est mortel. Burden s’enfuit à bord du véhicule tandis que l’homme se suicide.

Ensuite le vétéran est arrêté par une troupe d’individus et les échanges ne sont guère amicaux. Des coups de feu sont échangés et Burden est emmené par l’un des belligérants en voiture. Débute alors une nouvelle pérégrination chargée de nombreux incidents. Car son sauveur affirme avoir reconnu Burden, même si celui-ci se défend de s’appeler ainsi, et vouloir le contraindre à reconnaître Morgansen dont il connait le lieu de sa cache.

L’histoire se termine un peu en queue de poisson, comme expliqué ci-dessous.

 

Après Mémoires d'un épouvantail blessé au combat (Anticipation n° 1482), Observation du virus en temps de paix (Anticipation n° 1495), Alabama Un Neuf Neuf Six (Anticipation n° 1553), Sécession bis (Anticipation n° 1565), ce roman relate la cinquième aventure de Tony Burden, un vétéran de l’armée américaine, en janvier 1997. Normalement un dernier ouvrage intitulé La ballade (sic) de Tony Burden, dernier couplet, était prévu pour paraître dans la même collection, mais apparemment il n’a jamais été publié, ou alors sous un autre titre, et n’est pas répertorié dans cette série.

Cette histoire m’a fait penser quelque peu à un mélange de la série télévisée américaine Le Fugitif et aux romans de Jerry Ahern, Le Survivant. Dans ces deux exemples, le contexte et les conditions sont différentes, mais il s’agit bien dans le cas de Tony Burden de fuir et d’échapper aux policiers du FBI, lancés à ses trousses, et à tous ceux dans la population qui voient en lui le Mal incarné, et veulent le tuer pour se débarrasser d’un porteur du virus épidémique alors que lui-même est animé d’un désir de vengeance.

A noter que la couverture n’a rien à voir avec l’histoire.

Et cela lui semblait normal d’exister désormais agrippé à ce fusil, comme un plant de haricots grimpants accroché à son tuteur.

Pierre PELOT : Offensive du virus sous le champ de bataille. Collection Anticipation N°1580. Editions Fleuve Noir. Parution octobre 1987. 190 pages.

ISBN : 2-265-03696-X

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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 05:06
Orages, oh des espoirs !
Michel PAGEL : Orages en terre de France.

Et si la révolution de 1789 avait avorté, les guides de la France étant tenues par l’église et les représentants de la religion Catholique ?

Et si la Guerre de Cent ans n’avait jamais cessé d’exister, l’antagonisme franco-britannique perdurant depuis l’an mil ?

Extrapolant sur ces deux hypothèses, Michel Pagel narre quatre pages d’histoire, imaginant notre pays, de l’an de grâce 1991 à l’an de grâce 1995, sous la domination d’évêques, d’archevêques prenant leurs ordres et leurs consignes auprès du Vatican.

Le Roi de France, régnant dans un régime constitutionnel, fait figure de pantin. Les provinces, toujours divisées en comtés, passent successivement de la domination anglaise à l’occupation française, et vice-versa, ce qui engendre moult conflits permanents entre parents et enfants. Selon leur lieu de naissance, sol annexé par l’un ou l’autre de ces deux pays, ils vivent, réagissent en opprimés, en révoltés ou, au contraire, se conduisent en loyalistes.

Les séquelles de l’Inquisition exercent leur oppression sur la population, constituant dans certains domaines scientifiques un frein puissant. L’obscurantisme est lié à de nombreux préceptes et l’application à la lettre des commandements de Dieu, et leur déviance inéluctable, empêchent le développement des moyens de communication. “ Tu ne voleras point ” prends une signification absurde jusqu’au jour où la science est reconnue comme un progrès vital pour les belligérants.

Dans d’autres domaines, au contraire, la technologie est performante et toujours profitable aux stratégies militaires.

 

Dans ce recueil de quatre nouvelles uchroniques se déroulant dans le Comté de Toulouse, le Comté du Bas-Poitou, l’Île de France et le Comté d’Anjou, le fil conducteur est issu d’une rivalité toujours latente, d’une rancune tenace : Jeanne d’Arc et Napoléon servent de référence encore aujourd’hui dans nos récriminations quotidiennes et épidermiques.

Ce roman est la réédition d’un ouvrage paru en 1991 dans la défunte collection Anticipation du Fleuve Noir sous le numéro 1851, version revue et corrigée en 1998 dans la collection SF métal.

Ce qui à l’époque pouvait passer pour d’aimables fabliaux prend aujourd’hui une consistance nouvelle, alors que l’on nous parle de plus en plus d’intégration, de droit du sang et droit du sol, de sans-papiers, d’identité nationale et tout le tintouin.

Michel Pagel qui alterne romans humoristiques et récits plus sérieux, plus graves dans la teneur et le propos, possède plusieurs cordes à son arc. Il construit petit à petit une œuvre solide, et s’inscrit, non seulement comme une valeur sûre de la jeune S.F. française (à l'époque de la première édition de ce roman) mais comme un romancier tout court.

 

Première édition Collection Anticipation N°1851. Parution décembre 1991.

Première édition Collection Anticipation N°1851. Parution décembre 1991.

Réédition Collection S.F. métal, N°48. Fleuve Noir. Parution mars 1998.

Réédition Collection S.F. métal, N°48. Fleuve Noir. Parution mars 1998.

Michel PAGEL : Orages en terre de France. Réédition Collection Hélios. Les Moutons Electriques Editions. Parution 13 mars 2020. 198 pages. 7,90€. Version numérique : 5,99€.

ISBN : 978-2361836511

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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 05:43

C’est d’actualité ?

F. RICHARD-BESSIERE : Micro-invasion.

Le petit Bud, quatre ans, est difficile à canaliser. C’est un gamin hyperactif et il vient de se faire renvoyer de la garderie pour la deuxième fois. Ce qui n’empêche pas ses parents, surtout son père, Sidney Gordon, de lui gagner au tir une jolie soucoupe volante. Un objet qu’il emmène chez leurs amis, Archie et Gloria Brent, qui ne pouvant se déplacer leur propose de les rencontrer chez eux dans la campagne new-yorkaise.

Archis Brent qui vient de démissionner de la présidence de la Commission Atomique Internationale veut leur montrer sa nouvelle invention. Une machine avec laquelle il a mis au point un système qui, je résume vite fait, lui a permis de créer ou isoler l’atome originel de la création de l’univers. Il est fier de son bébé et ils peuvent tous voir une sorte de galaxie confinée dans une cage en verre.

Alors qu’ils examinent cette invention dans l’espèce de hangar qui sert de salle d’expérience au professeur, un point noir s’échappe, tournicote dans la pièce, grossit, vole, et bientôt se transforme en soucoupe volante. Ils tentent d’échapper à cette manifestation fantastique mais en passant la porte, ils se rendent compte qu’ils ont devant eux un paysage différent de celui qu’ils avaient admiré avant d’entrer dans cette grange.

Ils sont devenus des Gulliver au pays de Brobdingnag, ils sont réduits à ne taille encore plus petite de celle d’une fourmi. D’ailleurs ils manquent de se faire écraser sous le pied de Funnigan, le patron de Sydney Gordon, le directeur du journal New Sun, qui devait leur rendre visite. Un épisode représenté avec justesse par Brantonne en couverture.

Et voilà les deux couples ainsi que le jeune Bud entraînés dans une aventure totalement délirante, pour le lecteur mais pas pour eux, ayant le micro-univers pour décor. Ils sont fortement conviés à s’installer dans la soucoupe qui prend son envol et ils se retrouvent dans une galaxie qui leur est totalement inconnue. Le chef de bord et les membres d’équipage, qui ressemblent, à quelques particularités près, à des êtres humains, sauf que la pigmentation de leur peau est entièrement rouge. Sauf Zog, qui est un peu leur serviteur, qui est de la couleur des épinards.

Zog leur fournit quelques explications et ils apprendront plus tard qu’il est prisonnier. Les diverses entités qui peuplent cette galaxie sont en guerre les uns contre les autres, mais que sur l’une d’elle, les habitants et les prisonniers s’attèlent à une tâche éreintante. Ils cassent des pierres, les broient, les réduisant en poussière. Des pierres qui ressemblent à des diamants. D’ailleurs Bud en a trouvé une dans la soucoupe. Or ces pierres ont la particularité de grossir, d’envahir, de se multiplier comme le coronavirus (ou tout autre virus dont la composition n’est encore connue) et de réduire à néant la planète sur laquelle elles sont arrivées et les autres par un système de propagation infernal.

Mais ça, ce ne sont que les débuts de leurs péripéties qui comportent de nombreux dangers. Une histoire dans laquelle ils se perdent un peu, car Margaret, la femme de Sydney Gordon et mère du petit Bud, sous le coup de l’émotion, devient daltonienne. Ce qui fait qu’elle confond les couleurs rouge et verte et ne sait plus distinguer les amis des ennemis. D’autant que leurs amis ne sont pas forcément ceux qu’ils prétendent être.

 

Une histoire invraisemblable, débridée, délirante mais amenée de façon scientifique, ou pseudo-scientifique, et dont la tonalité change parfois en cours de route. De sérieux le récit prend des chemins de traverse ponctués d’humour et de situations improbables. De grave le ton passe à un humour bonasse, débonnaire, comme s’il s’agissait d’un pastiche.

Le rôle de Bud, ce gamin qui essaie d’attirer l’attention des adultes souvent en vain, n’est pas négligeable. Mais un autre aspect du roman n’est pas négligeable non plus : c’est le rejet de la guerre et l’espoir d’une paix universelle. Seulement, pour préserver cette paix fragile, il faut des armes de guerre pour combattre la guerre. Une antinomie semblable au serpent qui se mord la queue.

Seulement cette antinomie dans la rédaction et dans le contexte même des tribulations de Sydney Gordon, de sa famille et de ses amis, laisse penser sérieusement qu’il y avait bien deux auteurs pour rédiger ce roman, ce dont François Richard Bessière s’est toujours défendu. Mais il est vrai aussi que les dénégations concernant l’implication de François Richard, le directeur de la collection et romancier lui-même, n’étaient pas toujours convaincantes.

 

Réédition : Editions du Triangle. Triangle Fiction N°15. Parution 1er trimestre 1977.

Réédition : Editions du Triangle. Triangle Fiction N°15. Parution 1er trimestre 1977.

F. RICHARD-BESSIERE : Micro-invasion. Collection Anticipation N°210. Editions Fleuve Noir. Parution 4e trimestre 1962. 192 pages.

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