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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 11:16

La suite des pérégrinations d’Alain et Jocelyne dont nous avons fait la connaissance dans Onde de choc.

Alain BLONDELON : Dégénération future.

 

Réfugiés sur l’île d’Yeu, quelques rescapés de l’Onde de choc survivent, confrontés à un nouveau problème. La vie continue, les femmes enfantent, mais quelques mois après le début de leur grossesse, elles sont atteintes de violentes céphalées et saignent du nez. Pas alarmant à priori, sauf qu’à la naissance les enfants sont handicapés. Les gamins sont difformes et accusent un net retard mental. Une dégénérescence natale qui affecte le moral de ceux qui vivent sur l’île. Une scission est provoquée et quelques membres de la communauté embarquent vers d’autres lieux, pensant qu’il s’agit probablement d’une maladie liée à l’endroit où ils vivent. Alors Lionel et son amie Sandrine, qui sont les responsables naturels du groupe, confient une mission à Alain et Jocelyne. Celle de trouver un médecin qui pourrait installer un hôpital de fortune.

Jocelyne veut profiter de ce voyage afin de retrouver son amie Christelle qui vit en Irlande et qu’elle n’a pas revu depuis les événements qui ont bouleversé la Terre. A bord d’un petit voilier ils entament leur périple en longeant les côtes bretonnes, mais bientôt il leur faut songer à se ravitailler. Ils abordent donc à Brest.

Le port et la ville sont dévastés, en ruines, et il leur est malaisé de trouver un magasin pouvant recéler quelque denrée. Lors de leur exploration ils entendent un vrombissement inquiétant.

Un énorme frelon pique sur eux. Ils se réfugient avec précipitation dans une boutique et l’hyménoptère s’assomme contre la vitre. Alain en profite pour abattre la bébête avec son fusil à canon scié. Fin du combat ? Que nenni ! D’autres bestioles, par dizaines, mesurant une quarantaine de centimètres, arrivent en escouade. Les grosses goulues déchiquètent le frelon hors de combat puis repartent repues. Alain et Jocelyne reprennent leur périple et arrivés sur dans une grande surface entièrement saccagée, ils se trouvent quasiment nez à nez avec des individus qui poursuivent une jeune femme. Ils s’interposent et parviennent à faire s’enfuir les malotrus.

Après quelques péripéties mouvementées, ils parviennent enfin en Irlande mais Christelle n’habite plus l’endroit où ils pensaient la trouver. Alors retour sur le continent jusqu’à Nevers via Rouen, où encore une fois ils ont maille à partir avec des prédateurs humains et rencontrent des dégénérés survivant avec difficulté et des communicants, une faculté de transmettre des messages par la pensée qui leur sera bien utile. Les combats sont nombreux et ils risquent leur vie à moult reprises.

Dans une atmosphère de canicule, Alain Blondelon trimballe ses personnages, ne leur épargnant aucune vicissitude. Le Futur pointe à notre fenêtre avec ses rayons qui dardent en étouffant tout. Mais s’il s’agit d’une extrapolation de l’avenir, et un peu une parabole d’Adam et Eve découvrant ou redécouvrant le monde, il est à noter que ce n’est pas tant comment est devenue la Terre après l’Onde de choc que de s’apercevoir que malgré toutes les avanies, les êtres humains n’ont pas retenu la leçon. Au lieu de s’entraider, de signer une alliance cordiale, ils vivent en petits comités, et très nombreux sont les rapaces, les nuisibles, qui ne pensent qu’à exterminer leurs congénères. Autre époque, autres mœurs, mais encore et toujours de la discrimination.

Il est bon aussi de se poser la question de savoir si les efforts, les essais, les recherches scientifiques concernant les modifications génétiques, quelle que soit leur provenance nucléaire ou chimique, ne peuvent pas se retourner contre l’homme. Mais de toute façon ceux qui sont à l’origine des mutations, animales ou végétales, ne seront pas là pour apprécier leurs résultats. Les bienfaits sont tout de suite avancés sans que quoi que ce soit n’est fait pour en analyser les méfaits.

Quant au dénouement, il induit une suite qui j’espère ne saurait tarder. La couverture, signée Adam Tredowski, est très belle, mais reflète peu le contenu du roman.

Et je ne saurai trop vous conseiller de vous rendre sur le site des Editions RIvière Blanche et de consulter leur catalogue.

Alain BLONDELON : Dégénération future. Collection blanche N° 2090. Editions Rivière Blanche. 210 pages. 17,00€.

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 07:09

Et si c'était l'avenir ?


ondedechoc02.jpg

Leur partie de pêche n’ayant rencontré qu’un maigre succès, Alain, le narrateur et son ami Lionel décident de plier bagages et de rentrer. Les petites routes qu’ils empruntent son désespérément vides mais lorsqu’ils parviennent aux alentours de Lyon, un spectacle de désolation se présente à eux. Des voitures, des camions sont encastrés les uns dans les autres, comme si un immense carambolage s’était produit. Mais aucun être humain à l’horizon, vivant ou mort, n’apparaît dans le décor. Arrivés chez eux ils échangent leur voiture pour des motos.

A Lyon ils recueillent deux jeunes femmes, Sandrine et Jocelyne, qui sont poursuivies par des militaires. Parfois des meutes de chiens, agressifs et vindicatifs, les poursuivent, auxquels ils échappent non sans mal. Ils se réfugient sur une île, au sud de Chalon, s’approvisionnant dans des magasins déserts, se servant en carburant au petit bonheur la chance et s’équipant de fusils et de munitions. Pendant qu’Alain dévalise un magasin de sport deux militaires en patrouille s’emparent de sa moto et il est obligé de rentrer à pied. Non sans avoir obtenu de précieuses informations sur l’emplacement du camp de la soldatesque : au Haut-Folin, en un endroit surnommé le Pylône, près d’un étang.

Un détail s’impose à l’esprit d’Alain : au moment de l'incident qui est survenu faisant disparaître comme par enchantement les humains, ils étaient tous quatre près d’un point d’eau. Lionel emprunte deux motos et vogue la galère. Une nouvelle meute de chiens les pourchasse et Alain est mordu assez gravement au mollet. Tandis que Lionel et Sandrine continuent leur route, Jocelyne le soigne et ils retournent sur leur île. Une terrible explosion se produit et une pluie de cendre recouvre les environs. Ils repartent à la recherche de Lionel avec qui ils communiquent par talkies-walkies.

A bord d’un 4X4 ils se dirigent dans le Morvan sachant leur ami et Sandrine réfugiés dans une grotte près d’un lac. Ils se font agresser par trois individus qui s’emparent de leur véhicule. Il ne leur reste plus qu’à retrouver Lionel et Sandrine à pied. La jonction effectuée Lionel leur raconte qu’ils ont rencontré un vieil homme, le professeur Bernard, qui s’était enfui du camp de prisonniers. Le savant leur a expliqué qu’une équipe de chercheurs avait mis au point, à la demande des armées d’une dizaine de nations parmi les plus riches, un “ système capable d’émettre une série d’ondes basées sur la combinaison des ondes cérébrales associées à une partie du spectre du rayonnement solaire… Toutes formes de vie dont le Q.I. supérieur à un seuil prédéfini et réglable se volatilisaient ”. Bref pratiquement l’effacement de toute vie humaine, à part dans quelques îlots protégés par des nappes d’eau. Ils quittent leur refuge et traversent la France s’installant sur l’île d’Yeu. Mais les soucis sont toujours présents, les militaires, les chiens enragés et les rats pouvant à tout moment envahir le havre de paix qu’ils se sont confectionnés à force de persévérance.

Comme nos grands anciens qui œuvraient plus dans la fiction que dans la science proprement dite, tel Paul d’Ivoi et quelques autres, Alain Blondelon écrit un roman d’aventures, une sorte de road-movie, avec pour personnages de nouveaux Robinson des temps modernes. Au contraire de leur illustre aïeul tout ou presque se trouve à portée de main, encore faut-il pouvoir s’en emparer et savoir s’en servir. Jeune adolescent, j’aurais adoré ce livre, adulte vieillissant, j’ai aimé, comme quoi en prenant de l’âge, on retrouve son âme d’enfant tout en devenant plus exigeant. Tout n’est pas parfait, loin de là, il existe des imperfections pardonnables pour un premier roman. Mais Alain Blondelon devra gommer ces quelques défauts, dont l’épilogue convenu qui utilise un poncif maintes fois rabâché malgré une fin ouverte, dans ses prochains romans et s’il le fait, alors il pourra se révéler comme un grand.

Alain BLONDELON: Onde de choc. Collection Rivière Blanche N°2054. Editions Black Coat Press. 184 pages. 16€.

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