Perry en la demeure !
Un roman animalier prisé par Walt Disney, tout comme le grand succès de Félix Salten : Bambi !
Aussitôt réveillée, la petite Annette, trois ans, s’habille et s’installe sur son petit banc à l’extérieur de la maison. Elle parle, elle discute, elle converse, elle bavarde avec ses amis les animaux. Elle s’inquiète des uns et des autres et les réconforte.
Ainsi ce matin-là, elle est en compagnie de la pie et du geai et d’une nouvelle invitée, une maman écureuil. L’écureuille (orthographe selon Colette qui dans La paix chez les bêtes fait ainsi la distinction entre mâle et femelle) se plaint. Elle avait cinq enfants et il ne lui en reste plus qu’un. Sa petite Perri. Les autres ont été enlevés par la martre, la chouette et l’épervier. Mais le pinson la rassure, Perri vit.
Lorsque son père, garde-chasse, et son propriétaire reviennent, Annette veut leur raconter sa matinée et ses conversations avec ses petits amis, mais ils ne comprennent rien à ce qu’elle dit. Ce sont des hommes et elle n’est encore qu’une enfant au babillage confus.
Faisons maintenant la connaissance de Perri, la jeune écureuille qui découvre son environnement. Elle sait qu’elle doit se méfier de la martre, toujours à rôder, des corneilles et du renard, son amie la pie l’a mise en garde.
On va la suivre dans ses différentes pérégrinations dans la forêt au cours de la fin d’un printemps jusqu’au début du printemps suivant. Ses retrouvailles avec sa mère, la connaissance de Porro qui devient son ami et avec lequel elle joue dans les arbres, ramassant noisettes et faînes, les cachant puis oubliant où ils ont déposés leurs provisions.
La peur alors que la martre, le renard, les corneilles les surveillent et essaient de s’emparer d’eux, les mises en garde de la pie et du geai, du pivert et du pinson. L’orage qui les surprend et leur fait peur, les feuilles d’automne qui tombent mettant à découvert leurs cachettes sur les branches, les battues des chasseurs, leur surprise en découvrant d’autres animaux tels que lièvres et chevreuils ou encore les fiers cerfs, le contact visuel avec l’Homme, les visites à Annette de temps à autres, la séparation avec la mère, et bien d’autres péripéties comme la neige et la froidure qui font de Perri un animal presqu’adulte.
Et Porro qui s’éclipse parfois, la rencontre d’un écureuil noir, puis les aventures narrées par un écureuil inconnu qui a connu l’enfermement dans une cage grillagée (c’est quoi un grillage ?) et l’obligation qu’il avait pour se défouler et entretenir sa forme de se glisser dans une espèce de rouleau qui fait avancer tout en restant sur place. Des balivernes, des mensonges pour certains des animaux qui écoutent les divagations de cet écureuil qui a vécu bien des avatars qui ressemblent à des inventions de l’esprit, des mensonges, mais qu’il aura pourtant connus. Il a subi les méfaits de l’Homme, mais tous ne savent pas ce dont il veut parler.
Un univers vu et décrit par des animaux en liberté devant affronter moult dangers mais sachant en même temps profiter de la nature, quelle que soit la saison, avec ses bienfaits et ses inconvénients.
C’est également le roman du courage de l’animal, considéré comme sauvage, face à l’Homme supposé civilisé.
Un roman destiné aux filles et aux garçons jusqu’à 14 ans selon l’éditeur. Mais un grand nombre d’adultes devraient lire ou relire ce conte charmant, s’en imprégner et partager les multiples aventures de Perri et vibrer avec elle. Peut-être l’adulte portera-t-il un autre regard sur la Nature après cette lecture.
Félix SALTEN : Perri l’écureuil (Die Jugend Des Eichhörnchens Perri – 1938). Texte français de Jacqueline Des Gouttes. Illustrations d’Henri Blanc. Collection Idéal Bibliothèque N°158. Parution 1958. 192 pages.
Première édition : Delachaux & Niestlé à Neufchâtel. 1943. 182 p.
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