Ce n’est pas la clé de Sol, alors ?
Le véritable héros, le véritable protagoniste des œuvres de Sax Rohmer, romans et nouvelles, ce n’est pas le diabolique docteur Fu-Manchu, mais bien l’Orient.
Pas seulement la Chine et ses habitants, quoiqu’ils tiennent une place prépondérante, mais également l’Inde ou l’Asie mineure. C’est l’Orient, l’Orient mystérieux transposé, transplanté, réduit telle une maquette dans un quartier londonien, Chinatown, situé entre Limehouse Causeway et Pennyfields.
Un quartier mal famé, aux impasses noyées dans le brouillard, aux ruelles peu sûres, aux bouges enfumés, exhalant une forte odeurs d’épices et d’encens, avec une arrière senteur d’opium ; des façades grises, monotones, des fenêtres aux carreaux sales qui dissimulent des richesses incomparables, anachroniques, dans un décor de misère, de beuveries, de crimes crapuleux et sinistres, avec en bruit de fond la Tamise et ses docks.
L’on pourrait croire que Sax Rohmer a un compte à régler avec les Asiatiques, mais en réalité ce n’est qu’un paravent (chinois). Pour preuve ce dialogue extrait de la première nouvelle de ce recueil, Rhapsodie pour Limehouse.
Parfois dans vos écrits vous avez dit du mal de mes compatriotes. N’est-ce pas la vérité ?
C’est la vérité, répondis-je, mais seulement dans une certaine limite. Peut-être ai-je dépeint sous un jour défavorable certains individus de votre race ; mais jamais le Chinois en général. Il y a des méchants en Chine comme dans tous les pays.
L’exotisme et le mystère ont toujours fasciné et l’aventure est toujours plus belle lorsqu’elle est parée de dorures et de brocards scintillants, dissimulée dans des boîtes ou des cercueils à secrets, parfumée à l’encens et aux extraits de pavots, gardée et défendue par des dragons de jade.
Sans oublier les sectes mystérieuses et leurs mots de passe, leurs rendez-vous énigmatiques.
Composant ce volume, où l’on retrouve les inspecteurs Wessex et Kerry, le détective Paul Harley et le journaliste Malcolm Knox, le narrateur, huit nouvelles aux titres alléchants, dans la tradition des feuilletons et romans populaires. Parmi ces nouvelles deux ont déjà été traduites en France et non pas une seule comme annoncée dans la bibliographie due à Francis Lacassin. Mais tout ceci est détaillé dans le sommaire ci-dessous :
Préface par Francis Lacassin.
Rhapsodie pour Limehouse (Limehouse Rapsody – 1939. Traduction Jacques Brécard. Publiée dans Le Saint Détective Magazine n°53 de juillet 1959 sous le titre Un bourreau respectable).
La clé du temple du ciel (The Key of the Temple of Heaven – 1922. Traduction Robert-Pierre Castel)
Le mandarin noir (The Black Madarin – 1922. Traduction de Jacques Brécard. Publiée dans Le Saint Détective Magazine n° 139 de septembre 1966).
La fille de Huang Chow (The daughter of Huang Chow - 1921. Traduction Robert-Pierre Castel).
La natte de Hi Wing Ho (The Pigtail of Hi Wing Ho – 1916. Traduction Robert-Pierre Castel).
La maison de l’idole d’or (The House of the Golden Joss – 1920. Traduction Robert-Pierre Castel).
L’homme au crâne rasé (The Man with the Shaven Skull – 1920. Traduction Robert-Pierre Castel).
Le gosse de Kerry (Kerry’s Kid – 1922. Traduction Robert-Pierre Castel).
Bibliographie par Francis Lacassin avec l’indication des revues et éventuellement des recueils dans lesquels ces nouvelles ont été publiées.
Sax ROHMER : La clé du temple du ciel. Série L’Aventure insensée dirigée par Francis Lacassin N°2067. Edition 10/18. Parution décembre 1989. 320 pages.
ISBN : 9782264013040
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