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8 août 2018 3 08 /08 /août /2018 09:46

A Honolulu, seuls, tous les deux sur la plage …

Steven BELLY : Le réveil du Kilauea.

Dans l’archipel des îles Hawaii, les vagues ne manquent pas pour pratiquer le surf, occupation favorite de Kira.

Ce qui n’était pas prévu au programme, c’est que Kira découvre près d’une plage le cadavre d’une jeune adolescente. Bon, si encore il avait été entier, mais non, il a été découpé, proprement qui plus est. Les vacances commencent bien !

Aussitôt alerté par Kira, le lieutenant William Keala, le policier attaché au département criminel d’Honlulu mais passant quelques jours de vacances sur son île natale de Kauai, débute son enquête. Kira lui fournit une identité, Sofia Stern de nationalité canadienne, vrai faux passeport à l’appui. Keala est dubitatif, mais hospitalité oblige, il propose à Kira d’être hébergée dans l’hôtel que tient sa femme. Funeste proposition puisque le lendemain, alors que Kira est au dehors, le bâtiment est la proie d’un incendie. Keala qui s’était absenté est abattu moralement, mais le travail avant tout.

Parti chercher du poisson pour le manger, en revenant il a aperçu une voiture dans laquelle étaient assis deux individus ne possédant pas le profil du touriste de base. Or, le cadavre disparait et il en conclu que Kira était peut-être visée à cause de sa découverte. Kira, qui maîtrise l’informatique en véritable hackeuse, contacte des amis, vérifie les images qu’elle a prises grâce à sa caméra dite d’action, effectue des recherches sur divers sites. De son côté Keala tente de déterminer, avec la police scientifique, l’identité du cadavre envolé. Et la procédure employée pour démembrer cette jeune fille porte la signature d’un professionnel, russe de nationalité ou d’origine.

Keala et Kira, la protégée de Mack Bolan plus connu sous le surnom de L’Exécuteur, vont unir leurs efforts afin de découvrir qui est ce tueur mais ils vont rapidement s’apercevoir que d’autres éléments nagent dans ce qui semble être un marigot nauséeux. Car outre le Russe, dont ils parviennent à déterminer l’identité en visionnant des images vidéos tournées dans un centre commercial, d’autres personnages, et pas des moindres sont sur leurs traces. Des hommes émargeant à des organismes occultes ou non, tels que le NSA, et d’autres beaucoup plus confidentiels.

 

Au début de ce roman, n’ayant pas lu les précédentes aventures de Kira et précédemment celles de l’Exécuteur alias Mack Bolan, personnage créé par Don Pendleton et dont les aventures se comptent environ à 600 volumes grâce à la participation d’une pléiade d’auteurs, Français et Américains, publiées en France chez Vauvenargues, donc n’ayant pas lu les précédentes aventures de notre héroïne, je me suis senti un peu perdu.

Mais au fur et à mesure de la lecture de l’intrigue j’ai réussi à me remettre les rouages de l’esprit à l’endroit et mieux discerner la psychologie de cette guerrière informaticienne.

L’informatique, là aussi j’ai coincé, car trop de détails, de technologies, de marques également sont mentionnées, ont perturbé quelque peu ma lecture, au début. N’étant pas un spécialiste ni un forcené des nouvelles technologies informatiques, je dois avouer que j’ai passé quelques passages, passages qui raviront surement les amateurs mais qui pour moi se concrétisent par des impressions de remplissage. Mais tout le monde n’est pas comme moi, heureusement, et ceux s’y connaissent râleraient avec juste raison si les explications étaient omises.

Outre les aventures trépidantes vécues par Kira et son allié de circonstance, et les diverses péripéties qui se greffent avec les membres de diverses organisations secrètes américaines, ce sont les explications sur les agissements des diverses entreprises informatiques puisant les informations dans des réseaux sociaux, et les connivences du nouveau président américain profitant des aides informatiques fournies par le NSA et autres pour berner les Américains qui se révèlent intéressantes et pas innocentes.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, si les scènes d’action ne manquent pas, celles de violence et de torture sont quasi inexistantes, de même que les scènes de sexe qui s’étalent sur deux pages tout au plus, peut-être pour respecter le cahier des charges imposé par l’éditeur.

 

Si seulement ces crétins savaient qu’à partir d’un minimum de 68 likes d’un internaute, il est possible de prédire sa couleur de peau, son orientation sexuelle ou ses convictions politiques.

 

Désormais, les algorithmes savent ce que nous faisons et ce que nous pensons. Ils nous connaissent mieux que nos propres amis, pour ne pas dire notre famille.

 

Des gens éduqués, informés, partagent aujourd’hui sans ciller des vidéos ou des news qui sont de vulgaires hoax sans s’interroger sur leur véracité.

 

La vérité est un iceberg qui flotte sur un océan de mensonges. Ce qui veut dire que 90% de son volume est sous la surface de l’eau.

 

Effarant, non ?

Peu d’informations concernant l’auteur Steven Belly ont filtré, sachons toutefois qu’il s'agit du pseudonyme d’une équipe d’auteurs de polar rompus à l’exercice de la série littéraire et télévisuelle.

Steven BELLY : Le réveil du Kilauea. Série Kira. Editions Les Saturnales. Parution le 22 février 2018. 256 pages. 7,95€.

ISBN : 978-2364010680

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5 août 2018 7 05 /08 /août /2018 13:10

Bon anniversaire à Brice Tarvel, né le 5 août 1946.

Brice TARVEL : Pierre-Fendre

A moi, il me fend la Pierre, et à toi, il ne fend rien ?

Derrière chaque roman, se cache un auteur, et derrière chaque auteur se cache un homme (ou une femme, ménageons les susceptibilités) qui possède son univers, ses préoccupations, ses thèmes favoris, quel que soit le genre littéraire abordé.

Chez Brice Tarvel, l’élément récurrent c’est l’eau. Normal, me direz-vous, puisque l’eau c’est fait pour récurer. Mais on la trouve sous toutes ses formes naturelles, en pluie, suintante, dégoulinante ou stagnante dans des plans d’eau ou des rivières. Mais ne nous laissons pas déborder par cette précision, et plongeons allègrement dans le récit qui est un peu une histoire en vase clos.

Sous un immense dôme d’où exsude l’eau, Viridis est une salle-territoire bénéficiant d’un éternel printemps et ses habitants qui ne connaissent rien d’autre même s’ils savent que d’autres salles-royaumes existent, n’ont guère envie de quitter ce vaste enclos. Car tout autant que Chaloir, Feuille-Sèche et Pierre-Fendre, Viridis possède sa propre autonomie, sa saison bien définie. Chaloir, c’est l’été, chaud, étouffant, et rares sont ceux qui traversent ce désert de sable, des tribus qui se déplacent à l’aide de bouts de bois accrochés à leurs jambes. Feuille-Sèche correspond à l’automne tandis qu’à l’autre bout s’étend Pierre-Fendre qui comme son nom l’indique l’hiver règne en permanence. Ces quatre territoire-saison sont ramassés dans un immense castel entouré de hauts murs les protégeant, selon les légendes, de la Sommeilleuse et du Grand Dehors. Le soleil est caché sous une chape de grisaille, comme un éteignoir qu’un jour un hurluberlu a essayé de teinter en bleu. En pure perte, la peinture s’effritant en confettis disgracieux.

Dulvan et Garicorne, deux jeunes garçons aventureux épris l’un de l’autre ont décidé de se rendre à Pierre-Fendre. Dans quel but se demande Aurjance, la sœur de Dulvan, qui s’inquiète du départ des deux adolescents. La réponse en est donnée par Jazole, l’oiseau-parleur :

Les deux jouvenceaux se sont donnés pour mission de secouer la Sommeilleuse afin de l’arracher à ses songes perpétuels. Ils espèrent ainsi faire tomber les murailles, faire disparaître le manoir et pouvoir accéder ensuite au Grand Dehors.

Aurjance enfourche donc son fier destrier, un gonche, un cheval mâtiné de dragon, et en compagnie de son amie Farille, les voilà toutes deux parties sur les traces des deux foutriquets. Seulement, la magicienne guérisseuse sorcière Murgoche, dont le physique fait penser à la grosse bonne-femme de Dubout, ayant ouï le départ de Dulvan et Garicorne, ne l’entend pas de cette oreille. Et elle se met en route également afin de les stopper dans leur entreprise.

En cours de route, qui n’est pas la même empruntée par ces trois minis convois, chacun d’entre eux va faire des rencontres intéressantes, ou pas.

Ainsi Dulvan et Garicorne, ils sont inséparables, décident de rejoindre Pierre-Fendre par les courtines, en haut de l’enceinte, et se trouvent bientôt nez-à-nez avec un aérostier, le baron Elven de Champdorge, dont le ballon a chu et la nacelle démantibulée. Le baron habite Feuille-Sèche et a laissé sa femme au foyer afin de découvrir le monde restreint par les airs. Quant à Murgoche, elle va faire alliance avec Yuk Long Renard, un brigand placé à la tête d’Acérains, sortes de grosses écrevisses, et autres maufaiteurs. Ils s’élancent dans Chaloir, subissant les affres de la chaleur et les attaques du sable. Un défaut dans le dallage qui s’étend sous la couche de granulats cristallisés et ils tombent, enfin ceux qui restent après avoir subis quelques avatars, dans des souterrains non balisés. Ils ont aussi récupéré, pendu dans un arbre Fauric, le forgeron qui est amoureux d’Aurgence.

Quant à Aurgence et Farille, elles vont être affublées d’un étrange compagnon, un borgnot nommé Blériot, qui a été embauché par le roi Archon de Viridis, pour retrouver deux pendards du nom de Dulvan et Garicorne. Il se prétend mire, médecin, mais en réalité il s’agit d’un Josh Randall médiéval.

Ces trois expéditions, au but différent, vont connaître bien des vicissitudes, des tourments, des mésaventures en tout genre, des drames, mais derrière, ou en contrepoint de la narration de ces pérégrinations, se profilent quelques métaphores, des paraboles que l’on peut s’amuser à dénicher si l’on en veut pas rester un lecteur passif.

Ainsi les passage de Viridis à Chaloir, puis à Feuille-Sèche jusqu’à Pierre-Fendre peuvent être comparés aux âges de la vie, chaque étape étant significative. D’autant que si Viridis peut faire penser à un royaume médiéval, Feuille-Sèche possède des avancées technologiques dont le fameux aérostat du baron Elven de Champdorge, mais également des armes à feu, pistolet et fusil, encore rudimentaires mais efficaces. Et si Viridis peut être similaire à l’adolescence, Feuille-Sèche serait alors le cap de la soixantaine, celui de la création et de la connaissance. Chaloir étant dans ce cas l’étape de la fougue du jeune homme, les tempêtes de sable agitant l’esprit rebelle de celui qui, ayant vingt à trente ans, brûle sa vie par les deux bouts. Quant à Pierre-Fendre… Le déclin de la vie, la neige qui recouvre le territoire étant celle qui parsème les cheveux d’une tête chenue.

Mais Pierre-Fendre est également un roman qui prône la tolérance, envers la pureté des sentiments des homosexuels, par exemple, les différentes religions représentées, à Feuille-Sèche où l’esprit d’un Dieu et la représentation de son effigie sur une croix, n’obturent pas l’esprit des habitants.

Et la grande muraille qui entoure cet immense castel pourrait être la métaphore de celles que construisent certains pays, jugés développés technologiquement à défaut de l’être intellectuellement, qui érigent des frontières de béton pour se protéger des migrants.

Un ouvrage foisonnant comportant également quelques clins d’œil, dont l’évocation du chat Chastragnette, animal cher à Robert Darvel.

Il y aurait encore beaucoup à dire, en bien, sur ce roman à l’écriture rabelaisienne, mais il ne s’agit pas de ma part de rédiger un article universitaire, d’ailleurs je serais bien en peine de le faire, ne possédant pour tout bagage qu’un Bac moins trois, mais de constater que certains ouvrages ne recueillent pas toute l’attention qu’ils mériteraient, alors qu’il suffirait à Brice Tarvel d’écrire une banale histoire d’amour genre Muly ou Lesso, pour devenir un habitué des meilleures ventes. Mais le désire-t-il vraiment ?

 

Brice TARVEL : Pierre-Fendre. Collection La Bibliothèque Voltaïque. Editions Les Moutons électriques. Parution le 24 août 2017. 272 pages. 19,90€. Version numérique : 7,99€.

ISBN : 978-2361833619

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2 août 2018 4 02 /08 /août /2018 10:09

Quand t'es dans le désert depuis trop longtemps

Michel HONAKER : Estéban du désert rouge.

Jeune indien Hopi, Estéban vit avec les quelques membres rescapés de sa tribu dans le désert de l’Arizona, non loin de la petite ville de San Isabel.

Il est un rêveur, aimant se promener seul dans ce paysage désolé, aux herbes faméliques, aux collines rouges, au sol enduit de sel, repaire des serpents, des coyotes et des vautours.

La chaleur est intense et il s’assoupit. Lorsqu’il se réveille en sursaut il se demande ce que sont devenues les trois fourmis blanches qu’il avait aperçues au loin. Des vautours planent en un ballet mortel et Estéban sait que les volatiles attendent pour fondre sur leurs proies.

Trois jeunes garçons qui bientôt sont des ombres perdues dans une sorte de tornade de poussière ocre. Et puis plus rien.

A San Isabel, le shérif s’inquiète pour les trois jeunes promeneurs qui ne reviennent pas de leur excursion. Estéban lui aussi s’interroge sur le sort des adolescents perdus dans la nature. Il n’y peut rien mais il sent qu’un sort contraire vient de se déchaîner sous forme de tornade de poussière. Les busards ne réagissent pas comme d’habitude.

Estéban est un adepte des vieilles traditions Hopis, même si son père et les autres membres de la tribu sont depuis longtemps habitués à côtoyer les Hommes Blancs. Et le shérif n’hésite pas à accuser les Hopis d’être à l’origine de la disparition des trois imprudents.

 

S’adressant à de jeunes enfants, onze/douze ans d’après l’éditeur, ce très court roman (soixante huit pages, le reste étant un extrait du catalogue) de Michel Honaker s’inscrit dans le domaine du fantastique, et des maléfices, supposés ou réels, liés aux sorcelleries et croyances indiennes.

Mais ce sont bien les rapports toujours ambigus et la méfiance des Blancs envers les autochtones qui sont mis en avant. Dès qu’un incident arrive, ce n’est pas de la faute des imprudents, mais celle des Hopis. Des coupables tout désignés, sans preuve.

Michel Honaker met également l’accent sur la survivance des traditions, de leurs bienfaits, de leur utilité en certaines circonstances, mais sans jouer sur le C’était mieux avant. Tout n’était pas parfait, le modernisme a du bon, mais parfois cela devient du grand n’importe quoi. On parle sans cesse d’intelligence artificielle, c’est pour mieux nous abrutir ? Il faut savoir rester humain et ne pas se plier indéfiniment à la machine. Et Estéban possède sa solution : quand rien ne va, il chante et il danse. Un moyen efficace pour conjurer le sort… !

 

Michel HONAKER : Estéban du désert rouge. Collection Castor Poche N°626. Editions Flammarion. Parution mars 1998. 94 pages.

ISBN : 978-2081643154

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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 09:06

C'est un fameux trois-mâts, fin comme un oiseau,

hisse et ho…

Jean-Marie PALACH : Le trésor des Guaranis.

Enrôlé comme mousse sur L’Invincible, une des frégates composant la flotte de René Duguay-Trouin, Loïc le jeune corsaire, surnommé Sabre d’or par ses compagnons à cause la fougue et de la bravoure avec lesquelles il a combattu lors de différentes péripéties maritimes narrées dans les deux précédentes volumes de sa jeune carrière, a été promu enseigne de vaisseau.

Notre jeune héros se remet doucement de ses aventures mouvementées à la recherche de compatriotes capturés par des indiens hostiles dans l’épaisse forêt proche de Rio de Janeiro. Il avait absorbé un puissant poison qui l’avait laissé dans un état catatonique et six mois après on le retrouve quelque peu flageolant encore mais prêt à s’embarquer pour de nouvelles aventures. Il a reçu des nouvelles d’Amalia, bien arrivée au Portugal, mais elle se plaint car son père, l’amiral José Olmeida de Azevedo, commandant en chef de la marine portugaise, a décidé de la marier alors qu’elle va fêter son seizième anniversaire. Une annonce qui ne plait ni à Amalia, ni à Loïc, les deux adolescents étant amoureux l’un de l’autre.

Le mariage doit se dérouler le 31 juillet 1712, jour des seize ans de la jeune Lisboète, et Loïc a décidé de la rejoindre contre vents et marées. Alors il entreprend de s’embarquer à bord du Pombal, un navire portugais qui va mettre le cap sur Lisbonne dans peu de temps. Et, s’il ne peut monter à bord, il lui faudra attendre un prochain départ aléatoire, ce qui retardera d’autant les retrouvailles avec sa belle qui alors sera mariée.

Or le Pombal ne prend plus de passagers, le gouverneur ayant imposé à son capitaine quinze religieuses et cinq jésuites retournant au Portugal. Joaquim de Oliveira, le capitaine a la réputation d’un homme cruel, et son second, Pedro Agostino, ne vaut guère mieux. Mais Loïc ne se décourage pas, s’il ne peut embarquer comme passager, il se fera embaucher comme mousse.

Il se rend dans un estaminet où ripaillent et boivent les marins du Pombal, cherchant à dégoter un engagement. Malheureusement, malgré sa connaissance du portugais, il s’exprime avec un accent qui le trahit comme étant Français. Il fait la connaissance du maître d’équipage et, en l’aidant à se défaire de quelques rufians qui en veulent à sa vie, voit se rêve se réaliser. Seulement il doit se méfier, car son accent risque de le trahir, et dans ce cas être convaincu d’espionnage.

Valverde, le maître d’équipage, est un homme bon et juste, respecté par ses hommes. Il n’hésite pas parfois à contredire le capitaine, ce qui le met plus ou moins sur la sellette, mais il n’en a cure. Il embauche Loïc en reconnaissance de l’aide apportée sous le nom de Rodrigo Spinola. Loïc se fait un ai en la personne du jeune Antonio, et un ennemi en celui d’Alvès, le quartier-maître, toujours accompagné de quelques nervis dévoués à sa botte. Le Benalla du capitaine.

Outre les ingrédients habituels, coton, café, bois précieux, le Pombal possède à son bord un coffre empli de trésors chapardés aux Guaranis. Dont un petit coffret gardé jalousement par le père jésuite mais qu’un gamin va dérober car il contient un bijou fétiche de sa tribu.

Loïc le corsaire va donc être mêlé à différents épisodes mouvementés, démontrant son courage et ses capacités de navigateur, risquant sa vie à diverses reprises, bravant les périls en tous genres, requins, tempêtes, hommes, se forgeant des amitiés mais également des inimitiés. Et se trouvant déboussolé devant une jeune novice qui ressemble à s’y méprendre à Amalia, sa bienaimée.

 

Roman d’aventures maritimes, exaltant le courage, Le trésor des Guaranis est une nouvelle réussite de Jean-Marie Palach destinée aux adolescents mais que les adultes liront avec un véritable plaisir.

A notre esprit s’imposent les images de films célèbres consacrés aux pirates et aux corsaires, tels que Les révoltés du Bounty, Capitaine Blood, L’Aigle des mers, Le Corsaire rouge, Barbe-Noire le Pirate, et combien d’autres exaltant les prouesses et le courage des marins dans l’adversité, contre les tempêtes ou leurs capitaines indignes.

Mais Loïc alias Sabre d’or parviendra-t-il à rallier le Portugal et à retrouver sa bonne amie ? C’est ce que nous saurons, peut-être, dans la suite, pas encore programmée de ce feuilleton épique non dénué de tendresse.

 

Jean-Marie PALACH : Le trésor des Guaranis. Collection Loïc le corsaire N°3. Editions du Volcan. Parution le 5 juillet 2018. 182 pages. 12,00€.

ISBN : 979-1097339135

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19 juillet 2018 4 19 /07 /juillet /2018 13:39

Eugène Sue, et moi je transpire !

Eugène SUE : Kernok le pirate.

Si Eugène Sue est surtout connu pour Les mystères de Paris et Le juif errant, il ne faut non plus oublier ses courts romans avec lesquels il a débuté sa courte carrière de romancier. En effet il est décédé en 1857, à l’âge de cinquante-trois ans.

Kernok le pirate, est le premier, et court roman publié dans la revue La Mode, en trois livraisons hebdomadaires, à partir du 13 mars 1830. Suivront d’autres courts romans dont El Gitano et Atar-Gull. Une mise en train avant d’aborder les romans sociaux dont l’imposant Mystères du peuple ou Histoire d’une famille de prolétaires à travers les âges, œuvre de longue haleine qui sera publiée de 1849 jusqu’en 1857 dont un jugement rendu par le tribunal de Paris du 25 septembre de la même année ordonnait la destruction des clichés et la suppression de l’ouvrage Les Mystères du peuple, par Eugène Sue, de tous les exemplaires saisis et de tous ceux qui pourront l’être, et en ordonne l’entière suppression (Revue Le Rocambole N°28/29, Relectures d’Eugène Sue, Automne-hiver 2004).

Kernok le pirate est un roman d’action, d’aventures maritimes, dans lequel la violence, surtout initiée par le héros, est présente quasiment de bout en bout. Court mais efficace, ce roman est empreint d’un humour noir, féroce, que l’on retrouvera par la suite dans certains romans de Paul Féval dont La fabrique de crimes.

Sur les conseils de sa femme Mélie, une jeune et jolie métisse, Kernok se présente dans la cabane d’un écorcheur (un cacou) qui vit avec sa femme Ivonne, sorcière, et leur fils, un simplet. Ils sont quelque peu naufrageurs également.

Ivonne connaît le parcours de Kernok, depuis son enfance comme mousse jusqu’à ce qu’il prenne le commandement de L’Epervier, un fier navire. D’après une légende, mais en général elles possèdent un fond de vérité, il aurait aidé le capitaine du navire à passer par-dessus bord. Donc la sorcière connait les antécédents de Kernok, mais ce qu’elle prédit n’est pas du goût du pirate. Elle voit Mélie en sang et lui affirme qu’il n’a plus que treize jours à vivre.

Nous retrouvons Kernok à bord de son bâtiment louvoyant entre les vagues, se montrant odieux envers ses hommes et plus particulièrement le mousse Grain-de-Sel. Zeli, le second, n’est pas en reste pour asséner les coups de garcettes, histoire de bien faire comprendre au mousse, et aux autres, que le maître à bord c’est d’abord Kernok, puis lui.

Arraisonner un navire est chose aisée pour les pirates, mais ensuite, il faut digérer les libations consécutives à la victoire sur l’ennemi. Ensuite c’est un navire anglais qui ose se frotter à L’Epervier, et les dégâts se comptent aussi bien en hommes qu’en matériel. Les millions de piastres arrachées de haute lutte lors du premier abordage vont trouver un emploi qui n’était pas prévu à l’origine. Et Monsieur Durand, le chirurgien-charpentier-canonnier de l’Epervier ne sait plus où donner de la tête et des mains.

 

Oh ! que j'ai admirablement conçu les corsaires, les aventuriers, les vies d'opposition : et là je me disais : la vie, c'est du courage, de bonnes carabines, l'art de se diriger en pleine mer et la haine de l'homme (de l'Anglais par exemple). Oh ! trente gaillards qui s'entendraient et mettraient bas les principes comme M. Kernok ! (Journal La silhouette – 1830

M. Eugène Sue a donné dans La Mode la ravissante marine de Kernok, révélant avec modestie un talent frais et gracieux qui grandira car il est jeune, très jeune (Journal Le Voleur ; 10 janvier 1831)

Quel est cet écrivain qui se montre si enthousiaste envers ce roman du jeune et prometteur Eugène Sue ? Tout simplement Honoré de Balzac qui ne tarit pas d’éloges envers son confrère.

Ce roman maritime et d’aventures, limite fantastique, est plein de bruit et de fureur, de violences, et montre la condition dans lesquels les marins étaient traités à l’époque, et surtout la vie difficile vécue par les mousses. Pourtant, tel Grain-de-Sel, ceux-ci subissaient leur sort sans vraiment en vouloir à leurs capitaines, car ils savaient que sous la férule se cachait, parfois, un avenir qui les entrainait vers une vie d’hommes capables d’affronter tous les éléments.

Sue entreprend, dès ce roman, une analyse profonde de la superficialité du jugement social et de l’Eglise qui a perdu le sens du langage et de ses principes.

Eugène SUE : Kernok le pirate. Poche Classique. Editions De Borée. Parution le 16 mai 2014. 144 pages. 5,90€.

ISBN : 978-2812911217

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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 08:45

Découvrez un Paris qui ne figure pas sur les guides touristiques !

Pierre PEVEL : Les Enchantements d’Ambremer.

Paris 24 juillet 1909.

Si d’un coup de baguette magique vous étiez transporté cent dix ans en arrière, vous ne manqueriez pas d’être étonné. Paris n’est pas tout à fait la capitale que vous connaissez, mais comme une transposition avec sa Tout Eiffel en bois, ses animaux féériques, ses gargouilles en pierre volant comme d’improbables oiseaux, ses chats ailés parlant, ses farfadets, ses arbres philosophes et sa ligne de métro qui relie deux mondes.

Car la conjonction de deux planètes se frôlant a redistribué les cartes célestes. L’Outre-Monde, en passant très près de la Terre, lui a communiqué ses pouvoirs, sa féérie, sa magie, permettant à quelques personnes de passer d’un monde à un autre.

Louis Denizart Hyppolite Griffont est un mage, appartenant au Cercle de Cyan, un club regroupant quelques magiciens de son acabit. Et de par sa fonction et son statut de magicien, il est amené à s’occuper d’affaires dévolues en général à des détectives. C’est ainsi qu’un directeur d’un cercle de jeu privé requiert ses services, sur la recommandation d’un ami commun, car il est intrigué par la chance insolente d’un joueur, un certain Jérôme Sébrier, parrainé par un homme du monde introduit dans les plus hautes sphères et appointé au Quai d’Orsay dans des fonctions mal définies.

Son amie Cécile de Brescieux, mage elle-même mais qui ne possède pas les mêmes pouvoirs appartenant à un autre Cercle, lui demande de retirer un ouvrage à la Bibliothèque royale d’Ambremer, la capitale d’Outre-Monde. Il s’agit de la Chronique familiale des La Tour-Fonval.

Ses deux missions vont amener Griffont à retrouver sur son chemin Isabel de Saint-Gil, une aventurière et fée déchue, qui revient de Saint-Pétersbourg. En digne émule d’Arsène Lupin, elle a dérobé quelques pièces précieuses et elle est poursuivie par des Russes implacables.

Ensemble, les voilà lancés dans des aventures trépidantes qui laisseront des traces, et des cadavres. Des objets enchantés sont au cœur de ces péripéties, objet convoités par la Reine Noire désirant se venger de sa sœur jumelle, la Reine des Fées, préfigurant la lutte du Mal contre le Bien, une série d’épisodes qui pourraient être néfastes au lien établi entre l’Outre-Monde et notre univers.

 

Le lecteur retrouve au détour des pages des personnages dont le nom ne lui sera pas indifférent. Ainsi l’inspecteur Farroux, à rapprocher avec Florimond Faroux, policier qui apparait dans de nombreuses enquêtes de Nestor Nurma, ou encore, les inspecteurs Pujol et Terrasson ainsi que le commissaire Valentin, tous trois rattachés aux brigades mobiles dites Brigades du Tigre, un feuilleton télévisé des années 1970 et 1980.

On pense également à des auteurs comme Alexandre Dumas, Michel Zévaco, Gaston Leroux, pour la verve, l’imagination, les dialogues, les côtés parfois farfelus de certaines scènes, et un petit côté Lewis Carroll également pour l’aspect merveilleux.

Et si comme moi, parfois en lisant un roman où la magie tenait un rôle prépondérant, vous vous demandiez pourquoi ces êtres dotés de ce don magique pouvaient réaliser certaines performances et pas d’autres, l’auteur nous explique les différences fondamentales entre magie instinctive, magie innée et magie initiatique. Et donc pourquoi ceux qui possèdent l’un de ces dons sont parfois impuissants dans certaines occasions.

 

Il y a toujours une femme, souligna la baronne. Et, comme par hasard, elle a toujours le mauvais rôle.

 

Le Livre de Poche N°27008. Parution mars 2007. 352 pages.

Le Livre de Poche N°27008. Parution mars 2007. 352 pages.

Editions Bragelonne. Parution mai 2015. 384 pages.

Editions Bragelonne. Parution mai 2015. 384 pages.

Folio SF N°571. Suivi de Magicis in mobile. Parution 9 mars 2017. 8,30€.

Folio SF N°571. Suivi de Magicis in mobile. Parution 9 mars 2017. 8,30€.

Pierre PEVEL : Les Enchantements d’Ambremer. Première édition : Le Pré au Clerc. Parution mai 2003. 348 pages.

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10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 09:04

Non, non, rien n’a changé

Tout, tout a continué…

P.-J. HERAULT : Régression.

Dans ce roman, le lecteur passe par diverses étapes le renvoyant à des images issues de ses lectures antérieures ou de la vision de séries télévisées plus ou moins proches.

Ainsi, au départ, le lecteur pourrait se croire transporté dans un western, avec des chevauchées épiques et à l’horizon sur une proéminence des hommes à cheval surveillant le fuyard ; puis dans un roman de cape et d’épée au temps des mousquetaires, avec ses combats héroïques à l’arme blanche et l’amitié naissante entre quatre hommes et le fuyard, ou encore dans un épisode de La Porte des étoiles (Stargate en français) car la civilisation qui règne sur la planète Sirta est médiévale, comme ces planètes sur lesquelles débarquent via une porte passage vers d’autres mondes, le colonel O’Neill (alias Richard Dean Anderson) et ses compagnons, la capitaine Samantha Carter (Amanda Tapping) et Teal'c, un jaffa rebelle (Christopher Judge). Mais ces images ne sont là que pour donner une idée de l’ambiance et de l’atmosphère qui règnent dans ce roman, car le propos est autrement plus subtil, incluant racisme et la régression enregistrée d’une civilisation à cause de diverses conjonctions, religieuses et accidentelles.

 

La population du comtat libre de Darik vient d’être pratiquement exterminée par le seigneur Joss de Falk, du comtat du même nom, et ses hommes. Seul Roderick Pellan, issu d’une vieille famille de Darik parvient à s’enfuir avec ses quatre juments et Pers son étalon. Roderick est un Basané, mais ceux-ci vivaient en bonne intelligence avec les Livides dans le Comtat de Darik car l’esclavage y avait été aboli, pas comme dans les autres parties de Sirta. Des Pisteurs, des mercenaires, sont à sa poursuite, et il repère également des Hors Castes. Il parvient à les semer et à se réfugier dans les Territoires Damnés. Mais il est blessé.

Fourbu, il s’endort et est réveillé par une voix qui semble sortir de terre. Il s’agit de l’Ordi d’un vaisseau spatial qui avait amené quinze siècles auparavant des Terriens puis des Centauriens, mais le vaisseau spatial s’était enfoncé sous terre et les rescapés survivent comme au temps du Moyen-âge. Leurs armes sont des arcs et ils se vêtent de peaux de bêtes tannées. Quant à la flore et la faune, elles ont prospérés grâce aux animaux transportés dans le vaisseau ainsi que des graines qui se sont développées par la suite.

Roderick est soigné et l’Ordi lui propose de l’aider dans sa quête, car le jeune homme désire venger sa famille et ceux qui sont morts sous les attaques de Falk. D’abord l’Ordi, et ses robots toujours en état de marche, lui façonnent une arbalète avec le matériel adéquat, des traits en acier, ainsi qu’une épée magnétique capable de repousser les coups de ses adversaires éventuels. Roderick sera également aidé et surveillé par une sorte de drone, gros comme une abeille, qui enverra des images jusqu’à l’Ordi central, et un équipement miniature avec lequel la machine et l’homme pourront converser, échanger des informations, répondre aux questions diverses qui ne manqueront pas de surgir lors des déplacements de Roderick.

Roderick retrouve sur son chemin les quatre Hors Castes, deux Livides et deux Basanés, dont il se fait des amis, avec lesquels il s’introduira dans le château de Joss de Falk, tuant son ennemi, et s’emparant, tel un nouveau Robin des Bois, de son trésor, des pièces d’or qui lui permettront d’acheter divers objets et aider la population. Puis il trouvera un jeune homme grièvement blessé qu’il emmènera à l’Ordi lequel le soignera. Les Hors Castes dont le chef, celui qui est considéré comme le Chef, Kosta qui fait un peu penser à Athos, se posent bien des questions mais à chaque fois Roderick parvient à donner le change, possédant toujours une réponse logique à leurs questions, posées ou non. Seul Roderick connait la présence de l’Ordi, sa localisation, et il parvient toujours à communiquer ou à se rendre à proximité, sans que ses nouveaux amis s’en rendent compte.

Roderick s’est imposé une mission qu’il veut mener à bon terme et il va rechercher des érudits, se confronter à des prêtres dont il est convaincu que c’est un peu à cause d’eux que la civilisation de Sirta a régressé et il embauchera des artisans capables de lui confectionner ce dont il a besoin, des armes notamment mais d’autres objets vitaux pour son entreprise.

 

Après une période de régression, la civilisation de Sirta, sous l’impulsion de Roderick aidé de ses compagnons et de l’Ordi, va-t-elle évoluer et connaître à nouveau une embellie, c’est tout le propos de P.-J. Hérault dans ce roman épique et flamboyant. C’est également la dénonciation du racisme qui anime les Livides envers les Basanés. Mais racisme et régression sont-ils liés ? C’est-ce que pense l’Ordi :

Je vois que les sociologues avaient raison, il faut peu de chose pour que les vieilles habitudes reviennent. Avec la régression, le racisme est réapparu.

Mais bien d’autres faits de société sont abordés par P.-J. Hérault dans ce roman foisonnant. Par exemple les vieux grimoires détenus par quelques érudits, et les connaissances soigneusement cachées par les Prêtres afin de mieux assujettir ou laisser dans l’ignorance la plupart des habitants de Sirta. Des épisodes qui peuvent être mis en parallèle avec l’époque médiévale, mais pas que.

Serions-nous en période de régression ? Ne sommes-nous pas arrivés, alors que les technologies, surtout informatiques, se développent de plus en plus rapidement et inexorablement, en pré-période de régression ?

En effet, avec les voitures qui se conduisent toutes seules mais que l’on ne peut réparer sans une aide technologique, avec la possibilité de tout savoir ou presque depuis son ordinateur, de déléguer ce qui demandait un minimum de recherches à des applications spécifiques, de ne plus penser par soi-même grâce ou à cause de l’intelligence dite artificielle, ne sommes nous pas à l’aube d’une régression mentale, intellectuelle, manuelle ? Ne devenons-nous pas dépendant des machines et des nouvelles technologies ? D’autant qu’avec les logiciels de reconnaissance vocale, il n’est plus besoin de savoir lire, écrire, mais simplement de commander. Appuyez sur un bouton et l’ordinateur fera le reste !

Un roman d’aventures épiques mais également sociologique qui donne la possibilité aux lecteurs, s’ils le souhaitent, de se poser les bonnes questions !

 

P.-J. HERAULT : Régression. Collection Blanche N°2025. Editions Rivière Blanche. Parution août 2006. 372 pages. 20,00€.

ISBN : 978-1932983821

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5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 07:53

Et d’abord, on ne m’appelle pas Emmanuel, mais monsieur le détective en herbe !

Jean-Luc BIZIEN & Bruno DAVID : Le paquebot aux 100 suspects.

Le héros de cette aventure se prénomme Emmanuel. Je n’y peux rien, c’est ainsi. D’ailleurs le maître du jeu interpelle ainsi le lecteur, dès la première phrase du texte :

Vous êtes Emmanuel, un jeune garçon qui s’apprête à vivre une fabuleuse aventure…

Et en effet, en ce mois d’avril 1912, le jeune Emmanuel s’embarque avec ses parents sur le Titan, un paquebot dont c’est la première traversée vers les Amériques. D’après son constructeur, le navire est insubmersible. Donc, en théorie, tout devrait bien se passer.

Seulement Emmanuel entend les bribes d’une conversation échangée entre quatre individus cachés et dont il ne perçoit que quelques mots : Au large…. Avant l’aube… Chance d’en réchapper… explosifs…

Bref de quoi donner le tournis au gamin qui se voit confier la redoutable et difficile mission d’agir seul ou de convaincre les adultes, capitaine du navire ou ses parents de ce qu’il se trame.

 

Naturellement, Emmanuel, enfin vous, décide d’enquêter, plusieurs propositions étant à sa disposition. Et vous partez investiguer en divers endroit du paquebot à la recherche des malfrats, des explosifs qu’ils ont disséminé et d’annihiler ceux-ci afin d’éviter un drame.

Mais plusieurs pistes sont à suivre et vous devez choisir quelle sera la bonne, quitte à revenir à votre point de départ.

 

Il aura fallu que j’atteigne mes soixante-dix balais et plus pour dépoussiérer mes lectures et m’immerger dans un livre-jeu destiné aux enfants. Je peux vous affirmer que ce n’est pas une partie de plaisir, enfin si mais cela demande de la concentration, un sens certain et affûté de l’observation, de déduction, de logique. Bref, tout ce que possède un enfant, mais plus forcément un adulte qui trouve des pièges où il n’y en a pas et vice-versa.

Les solutions de jeux figurent en fin de volume, ce qui personnellement m’a bien aidé, car je l’avoue sans vergogne ne pas avoir tout trouvé. Quant à l’histoire, le pourquoi du comment, elle figure elle aussi en fin de volume mais pour la lire il faut s’aider d’un miroir, petite gymnastique intellectuelle et manuelle supplémentaire.

L’image est à l’appui du texte, et il faut regarder attentivement les moindres détails pour découvrir les solutions. Toutefois parfois cela semble flou, avec des contours mal définis et c’est lorsque l’on possède la résolution, que l’on s’aperçoit que l’œil s’était arrêté dessus sans en percevoir la signification.

Jean-Luc BIZIEN & Bruno DAVID : Le paquebot aux 100 suspects. Collection Vivez l’aventure. Livre jeu. Editions Gründ. Parution le 15 mars 2004. 48 pages.

ISBN : 978-2700037654

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4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 08:45

N’ayons pas peur des mots : ce livre, c’est le Pérou !

Michel AMELIN : La colère du Puma Inca.

Ayant perdu ses parents trois ans auparavant dans un accident d’avion, Nina Santamaria se retrouve orpheline, n’ayant plus que son grand-père pour seule famille.

Depuis elle est trimballé de pension en pension, accompagnée d’une gouvernante qui assure sa protection et son éducation, son riche aïeul, qui vit dans un palais à Cuzco au Pérou, n’hésitant pas à débourser une petite partie de sa fortune pour son bien-être.

Elle n’a que quatorze ans, mais aller dans un parc d’attractions à Miami, elle juge que ce n’est plus de son âge. Pourtant, Janet Paxton, sa nouvelle gouvernante depuis un an environ, tient à l’emmener dans cette usine à plaisirs préfabriqués. Et les voilà toutes deux à bord d’une Cadillac, Janet surveillant ses rétroviseurs tout en conduisant. Elle est persuadée qu’elles sont suivies, prémonition qui se vérifie lorsqu’un véhicule les talonne puis les percute. Coincée par l’airbag et sa ceinture, Janet ne peut rien faire et lorsqu’elle parvient à s’emparer de son arme à feu, c’est trop tard. Un homme leur projette des giclées de gaz paralysant.

Nina est enlevée sans ménagement et enfermée dans une minuscule pièce aux murs bétonnés. Elle perçoit de l’autre côté de la porte des bruits de voix, le mot Puma revenant à plusieurs reprises. Alors qu’elle se pose la question de savoir si une rançon a été demandée à son grand-mère qui vit à Cuzco, trois individus entrent dans la pièce dont un affublé d’un masque de…Puma.

Le problème réside dans le fait qu’elle a vu le visage de deux de ses kidnappeurs. Le troisième, masqué, abat froidement ses deux compagnons, puis la délivre, annonçant qu’elle ne lui sert plus à rien dorénavant. Nina peut sortir de ce piège et se retrouve en plein désert. Elle était prisonnière dans une station-essence abandonnée. A ce moment Janet Paxton arrive en compagnie d’agents du FBI. Elle apprend alors que son grand-père vient d’être assassiné à Cuzco, un poignard inca planté dans le cœur.

Raimondo Loza, le secrétaire, est maintenant le seul à gérer la demeure familiale et les affaires de l’aïeul. Alors direction Cuzco, la capitale des Incas, une ville en tout point remarquable pour ses vestiges archéologiques et ses musées. Le grand-père Santamaria et la municipalité s’opposaient à l’agrandissement de certains édifices, dont l’hôtel Atahualpa, dont les propriétaires souhaitaient noyer les environs sous une chape de béton, détruisant par là-même de nombreuses ruines ancestrales.

C’est dans une atmosphère enfiévrée que Nina arrive sur les lieux, car la population fête le solstice d’hiver, la fin de l’été et l’entrée dans l’hiver. Les rues pavoisent, les habitants revêtent les vêtements traditionnels, des orchestres jouent dans les artères et sur les places, des acteurs sont déguisés et l’un d’eux est affublé d’un masque grimaçant, ses compagnons déclarant que le Puma va dévorer le soleil.

Ce qui plonge Nina dans l’anxiété, d’autant que par téléphone Loza lui a intimé de se méfier de tous, même de sa gouvernante.

 

Dans une région propice aux légendes, chargée d’histoire, dont les traditions Quechua se mélangent aux rites imposés par les envahisseurs catholiques Espagnols, l’angoisse rôde. La mort aussi. Nina devra se garder à gauche, à droite, se défier de tous, car nul doute que sa présence dérange, étant la seule héritière de Santamaria.

Elle devra affronter de nombreux dangers, ne sachant pas si ceux qui veulent la protéger ne sont pas en réalité ses ennemis. Et au dessus de sa tête plane l’ombre du Puma, ombre qui va l’accompagner jusque dans des tunnels à la découverte d’une statuette. Mais, est-ce que tout ce qui brille est or ?

 

Un roman plaisant, bourré de rebondissements, avec un épilogue cataclysmique, destiné aux jeunes à partir de dix ans. Mais comme chantait Alain Souchon, J’ai dix ans, Je sais que c'est pas vrai Mais j'ai dix ans Laissez-moi rêver Que j'ai dix ans…

Action, suspense, angoisse sont indéniablement les maîtres mots de ce court roman, pourtant il est également empreint d’une réflexion sur l’antagonisme entre modernisme et traditions, sans oublier le côté historique et légendaire du Pérou.

 

Ce roman a bénéficié d'une réédition en version numérique sous le titre Dans les griffes de mon ennemi.

Pour le commander, voir le lien ci-dessous :

Michel AMELIN : La colère du Puma Inca. Collection Polar gothique N°407. Editions Bayar Poche. Parution le 12 février 1998. 144 pages.

ISBN : 978-2227738126

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3 juillet 2018 2 03 /07 /juillet /2018 07:28

Souvent, les vieilles demeures possèdent plus

d’esprit que leurs habitants…

Pierre BRULHET : Le manoir aux esprits.

Hériter d’un manoir en Normandie est bien la dernière chose à laquelle pouvait s’attendre Armand Lombre, architecte d’état.

Il vivote et est resté célibataire. Pourtant il possède une amie, Elisabeth, bibliothécaire dans la ville voisine. Une femme à la page.

Sa vie bascule le jour où un individu toque à sa porte, se présentant comme un notaire londonien. Maître Mac Gothum lui signifie que lui, Armand, hérite d’un manoir. Un vrai manoir, et non pas un mas noir. Il a eu du mal à retrouver sa trace, d’Armand pas du manoir, mais enfin au bout de deux ans, ça y est il peut lui annoncer la bonne nouvelle.

Au vu de la photo Armand est quelque peu déconfit. Il s’agit d’une ruine, mais un héritage ne se refuse pas. En principe, sauf s’il s’agit de dettes. De plus l’ancien propriétaire, le donateur, se nomme Don Gurt. Inconnu dans la famille d’Armand. Pas grave déclare Mac Gothum, il s’agit d’un parent très éloigné, un aventurier, un explorateur, un commerçant, dont le dernier lieu de résidence fut la Côte d’Ivoire. Le notaire lui remet un dossier qu’il compulse sans tarder.

Alors Armand aménage dans sa nouvelle demeure, mais des événements étranges se produisent. De nombreux portraits ornent l’entrée et les pièces, une profusion de tableaux qui donnent l’impression au nouveau propriétaire de ne pas être seul. Dans une penderie, il découvre d’anciens vêtements. Il enfile une redingote et deux personnages, un homme et une femme, entrent et se mettent à danser. Une illusion d’optique probablement.

Le problème, lorsqu’il pleut, est qu’il reçoit sur le visage des gouttes d’eau. La toiture est en piteux état et il va falloir penser à la réparer. Le lendemain matin, une paire de chaussures l’attend sur le seuil de sa chambre. Il enfile ces souliers qui l’emmènent dans une pièce dont la toiture est effondrée, ayant laissé passer la pluie malgré la bâche qui était disposée. Les lattes du plancher sont à moitié pourries et Armand découvre dans un trou de vieux albums photos, du charbon et surtout un coffret contenant des pièces d’or, des émeraudes, des rubis, des diamants. Un trésor inestimable qui va l’aider, en premier lieu, à payer les réparations urgentes.

Comme c’est dimanche et que d’habitude il rend visite à sa mère, il décide de lui écrire, seulement sa main tenant une plume n’en fait qu’à sa tête. C’est une image. Mais Armand ne revient pas de ce que sa main écrit. Ce n’est pas son écriture, il est bien placé pour la connaître quand même, et de plus, il s’agit d’une bafouille qui lui est adressée !

D’après cette missive qui lui signifie quelques recommandations et dispositions à prendre, il doit se lancer sur la trace de ses ancêtres, six exactement, et ramener six reliques. Et pour cela il devra voyager ! Nonobstant son incompréhension de certaines demandes, il va donc partir à l’aventure. Mais il ne sera pas seul, car Elisabeth va l’accompagner. Se pourrait-il qu’il y ait anguille sous roche ?

 

Tout autant destiné aux juniors qu’aux seniors, sans oublier les vétérans dont je fais partie, ce roman est un petit régal qui vous permettra de voyager durant quelques heures sans vous fatiguer et en ramenant de votre périple en compagnie d’Armand et d’Elisabeth des images fortes.

Des catacombes de la capitale, jusqu’en Côte d’Ivoire, en passant par les 8 000 momies de Palerme, ou encore Istanbul, le lecteur n’aura pas le temps de souffler jusqu’à l’épilogue assez surprenant.

Alors roman fantastique, oui, mais pas que car Le manoir aux esprits comporte de multiples intrigues qui le rattachent à une histoire policière, avec en incrustation les propos, confessions ou narrations des six ancêtres supposés ou réels d’Armand. Un roman dans lequel Pierre Brulhet s’investit puisqu’il a vécu en Afrique et en Normandie, dans la région de Coutances. Au moins, il peut décrire ce qu’il connait.

Une lecture agréable suivie par une nouvelle intitulée Mac Gothum, le notaire de l’étrange, dans laquelle on retrouve le personnage du notaire du roman.

 

Les rêves, c’est comme les nuages, si on ne les saisit pas lorsqu’ils passent au-dessus de notre tête, ils s’éloignent et peu à peu nous perdons leur image.

Pierre BRULHET : Le manoir aux esprits. Editions Juste Pour Lire. Parution 25 janvier 2012. 232 pages. Existe en version numérique : 5,99€.

ISBN : 978-2361510305

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Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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