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25 août 2018 6 25 /08 /août /2018 13:01

Oh la belle bleue ! Oh la belle verte !

Oh Label rouge ! Oh Label noir !

Didier FOSSEY : Artifices.

Une fois n’est pas coutume, je vais débuter ma chronique par une scène. Pas une scène de crime, ni une scène de ménage, mais une mise en scène explicite.

Un personnage empruntant au petit matin l’escalier qui le mène de sa chambre à l’étage jusqu’au salon au rez-de-chaussée, peut contempler un désordre vestimentaire prélude à une union charnelle et copulatoire, véritable inventaire à la Prévert.

Il croisait sur les marches, un soutien-gorge, sa chemise, un pull à col roulé, son jeans, un autre pantalon, un string… Arrivé au rez-de-chaussée, il chercha son slip et le retrouva négligemment jeté sur le dossier du canapé.

Cherchez l’erreur ! Si vous ne trouvez pas, la solution est en fin d’article. Il n’y a pas d’artifice.

 

Donc procédons dans l’ordre et commençons par le début :

2013. En l’hôpital psychiatrique de Cadillac, roulez jeunesse pense Mathias qui se morfond. Il est interné pour troubles psychologiques, échappant à une prison mortifère. C’est un tueur en série mais il espère bien un jour être relaxé. Tout du moins il fait tout pour se concilier les bonnes grâces du docteur Lascard et des infirmiers. Il se montre calme, obéissant, mais évite autant faire que peut d’ingurgiter les cachets qui lui sont enfoncés dans la gorge. Au début car peu à peu devant sa bonne volonté, l’attention se relâche.

2015. Promenons-nous dans les bois, refrain connu. Ce qui moins agréable, c’est de découvrir un homme, du moins ce qu’il en reste, attaché à un arbre. Un meurtre peu banal en la forêt de Rambouillet et l’affaire est confiée à la Criminelle et plus particulièrement au commandant Boris Le Guenn et à ses hommes. Une petite équipe qui compte également dans ses rangs une femme, Nathalie, qui n’a pas froid aux yeux, mais qui n’est pas encore habituée à découvrir des cadavres dans de telles circonstances.

D’après la police scientifique, l’homme aurait subi les assauts contrôlés d’une chandelle, pour le commun des mortels tel que moi une fusée, un gros pétard qui lui serait entré dans le tronc via les gonades. Du travail de professionnel apparemment, car on ne manie pas ce genre d’engin sans un minimum de connaissance. Sans oublier qu’il faut connaître des revendeurs de cet artifice détonant. L’enquête s’avère délicate, mais au moins l’identité de cet explosé révèle qu’il habitait à Méré, petit village non loin de La Queue-lez-Yvelines. Un nom prédestiné ?

D’autant qu’un second cadavre est retrouvé ayant subi le même mode opératoire ou presque. La concordance de ce meurtre avec le précédent incite les autorités à refiler le bébé à Le Guenn, malgré le désaccord de la gendarmerie. Une spécialiste des feux d’artifices, des chandelles, une lumière dans son domaine, est embauchée comme consultante.

 

Difficile affaire qui laissera des traces chez Le Guenn, d’autant que celui-ci est affligé d’un problème familial. Mais son passé le rattrape.

En parallèle, le lecteur peut suivre les démêlés d’une gamine, qui, son pot de lait à la main, se rend à la ferme. Telle Perrette, mais elle ne rêve pas en cours de route. Elle cauchemarde, et lorsqu’elle rentre chez sa famille d’accueil, elle pleure en chemin.

 

Tout en sobriété, Didier Fossey narre cette histoire navrante d’une fillette issue de la DASS, aujourd’hui ASE c’est-à-dire Aide Sociale à l’Enfance. Mais ces gamins ne sont pas vraiment aidés par cet organisme, qui fait tout pour qu’ils ne soient pas pris en charge affectueusement par les familles d’accueil à qui ils sont confiés. Et les autres élèves, ainsi que les habitants du village, ne voient pas d’un bon œil ces orphelins issus dont on ne sait quel ventre, des étrangers à la commune, de futurs délinquants qui sait.

C’est bien ce problème sociétal que Didier Fossey met en avant, tout en restant mesuré dans ses descriptions. Il décrit avec pudeur l’enfance perturbée de cette enfant qui ne peut se plaindre.

D’autres éléments entrent également dans cette histoire, dont l’histoire de Mathias, qui grâce à des subterfuges, obtient l’autorisation de se promener dans le parc de la clinique psychiatrique.

Et c’est la conjonction de tous ces problèmes qui font de ce livre une intrigue poignante, dans lequel le passé des différents protagonistes joue un rôle primordial.

Je regrette toutefois que page 218, le prénom d’une jeune femme placé dans le cours de la narration induise le lecteur en erreur.

Mais revenons à notre énigme du début. L’avez-vous résolue ? Non ?

Reprenez la disposition des vêtements telle qu’elle est décrite dans le sens du haut vers le bas, mais en reprenant du bas vers le haut. On se déshabille comme l’on veut, selon les désirs du partenaire, et dans la précipitation des aspirations des intervenants. Mais enlever son slip avant son pantalon, cela relève de la magie, de l’illusionnisme, ou d’un tour de force digne des plus grands équilibristes. Donc, l’homme qui descend l’escalier aurait dû découvrir son slip sur une marche et son pantalon sur le canapé. Bref il s’agit d’un déshabillage à l’envers, mise en scène qui n’abuserait pas un bon détective, ou un bon policier.

A moins que Didier Fossey ait voulu embrouiller le lecteur afin de détendre l’atmosphère, petit point rose dans une grande histoire noire.

Didier FOSSEY : Artifices. Editions Flamant Noir. Parution le 18 juin 2018. 390 pages. 19,50€.

ISBN : 979-1093363455.

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22 août 2018 3 22 /08 /août /2018 08:36

Et ce n’en est pas, de la Camelote…

Et d’Avalon à Camelot. Anthologie rassemblée et présentée par Lucie Chenu.

Des centaines d’ouvrages ont été consacrés à Arthur Pendragon, plus connu sous le nom du Roi Arthur, mais également des bandes dessinées, des adaptations cinématographiques, des séries télévisées, dont dernièrement Kaamelott d’Alexandre Astier, des dessins animés dont Merlin l’Enchanteur de Walt Disney dans lequel l’affrontement entre Merlin et Madame Mim reste un classique du genre, des jeux vidéos et même une comédie musicale.

Des romans qui suivent fidèlement la légende arthurienne édictée par Chrétien de Troyes, mais beaucoup s’en détachent apportant un souffle épique, de l’humour potache, extrapolant leurs aventures dans notre ère, voire en leur proposant des anticipations dans des univers plus ou moins proches dans des contextes de science-fiction.

Les versions qui sont proposées dans ce recueil nous offrent des possibilités de retrouvailles avec les différents personnages qui composent la geste arthurienne, de les transposer dans notre époque moderne, ou à des périodes plus ou moins récentes, en les propulsant dans des avenirs qui ne sont pas forcément meilleurs. Tous les auteurs pressentis pour faire évoluer les personnages auxquels ils se sont attachés à imaginer de nouvelles aventures, ou proroger celles qu’ils ont déjà vécues, se sont immergés dans leur esprit, leur insufflant des sentiments qui n’étaient pas forcément les leurs à l’époque d’origine, tentant de les cerner et de les opposer.

 

Gudule nous ramène quelques décennies en arrière, dans un petit village breton. Un cirque vient de s’installer sur la place du village mais une mère de famille entre en trombe dans le commissariat affirmant que son fils a été enlevé. Il était allé au spectacle avec son grand-père qui à cette occasion retrouvait une joie enfantine, malgré son handicap qui l’obligeait à se déplacer en fauteuil roulant. Un humour sous-jacent irradie dans cette entame qui augure des textes suivants une panoplie intéressante.

Ainsi Rémy Gallart met en scène un jeune homme, qui vivant ailleurs dans un monde interdimensionnel dédié à la technologie, se trouve propulsé sur Terre. Il est renversé par une jeune femme qui roule à bord d’un véhicule. Elle se nomme Viviane, et il s’en doutait. Mais se doutait-il des événements qui allaient suivre ?

Yaël Assia nous incite à découvrir dans la plus pure tradition des contes, débutant sa nouvelle par Il était une fois un pays, un épisode d’Halloween. Et le petit garçon qui figure dans cet épisode se souvient qu’autrefois il fut Taliesin, poète historique et barde mythique de la littérature galloise.

Estelle Valls de Gomis place son intrigue dans le Londres de l’année 1898. Gauvain, tel est le nom du héros, s’est installé en la capitale britannique, laissant sa femme en Bretagne, et il se rend un soir sur les bords du lac de Regent’s Park. Un poisson délaissé par un pêcheur se meurt sur la berge. Il le rejette à l’eau et en reconnaissance l’animal aquatique lui offre un bijou, une sorte de croix d’argent. Puis Gauvain est attiré par le cimetière de Highgate, le décor du roman de Bram Stoker paru récemment, Dracula.

Luvan met en scène le Chevalier Noir, qui à chaque fois renait de ses cendres, ou plutôt se réincarne, sortant de l’écorce d’un arbre et affrontant divers personnages arthuriens.

Dean Whitlock, seul auteur étranger invité, confronte, au début de sa nouvelle, une jeune fille gothique et un nain, nettoyeur de toilettes. Morgane s’est invitée dans la partie réservée aux hommes afin que Rag, le nabot, l’emmène dans un endroit déterminé pour retrouver Arthur. Seul Rag peut la conduire dans des dédales souterrains, et ils récupèrent en cours de route Dreads, qui semblait les attendre et se joint à leur petit groupe.

Anne Fakhouri suit les traces de Keu, le sénéchal du roi Arthur, envoyé en mission afin de comprendre pourquoi le pays d’Escalot dépérit. Une facette inhabituelle pour ce personnage, frère nourricier d’Arthur, qui sera obligé d’abandonner son arrogance et sa morgue habituelles.

 

Souvent c’est le profil psychologique des personnages qui importe au détriment de l’action, dans des nouvelles parfois elliptiques, peut-être un peu abstruses, souvent métaphoriques, attendrissantes, mais toujours intéressantes dans leur développement.

 

 

Sommaire :

Présentation de Lucie Chenu

GUDULE : Excalibur Circus

ASSIA Yaël : Trick or Treat

FAKHOURI Anne : Ce que chuchotait l'eau

LUVAN : Le chevalier noir

GALLART : Rémy : Voyage sans retour

WHITLOCK Dean : Le sacre du nouvel an

VALLS DE GOMIS        Estelle : L'histoire du Haut-portail

LARA Léonor : Décharmé, peut-être

DOKE Sara : Fata morgana

CLUZEAU Nicolas : Une légende est née

Dictionnaire des auteurs.

Et d’Avalon à Camelot. Anthologie rassemblée et présentée par Lucie Chenu. Collection Grande Bibliothèque Arthurienne. Editions Terre de Brume. Parution le 16 mai 2012. 240 pages. 18,50€.

ISBN : 978-2843624803

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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 07:35

Au moins cela fait plaisir de voir quelqu’un sourire !

Gyles BRANDRETH : Oscar Wilde et le cadavre souriant

Parti aux Etats-Unis où il a été invité pour des conférences, auréolé de la parution récente de son recueil de poèmes publié en 1881, Oscar Wilde est aussi connu pour son excentricité vestimentaire. Il débarque le 2 janvier 1882 à New-York puis il va parcourir le pays, le succès le boudant au début de sa tournée mais allant grandissant.

A Leadville, dans le Colorado, il fait la connaissance dans une situation critique pour son portefeuille d’un professionnel des jeux de cartes. Un certain Eddie Garstrang qu’il retrouvera, à la fin de son périple, dans les bagages d’un homme de théâtre français, Edmond La Grange, dont la tournée a été triomphale. Garstrang, ayant perdu aux cartes contre La Grange, est devenu son secrétaire. Et comme le vieil habilleur de l’homme de théâtre vient de décéder, ce sera Traquair, le serviteur noir américain d’Oscar, qui le remplacera.

Mais ce qui unit Oscar à La Grange, c’est la proposition que ce dernier a faite au poète. Traduire Hamlet afin que la pièce de Shakespeare soit jouée à Paris, au Théâtre La Grange. Oscar embarque fin décembre en compagnie de la troupe La Grange afin de regagner l’Angleterre puis la France. Autour de la table, Edmond La Grange, Liselotte La Grange, sa mère qui pour tout le monde est Maman et est affublée d’un détestable caniche nommé Marie-Antoinette. Richard Marais est l’homme d’affaires de la compagnie. Il est chauve, terne, sans personnalité ni point particulier sauf celui d’être atteint de surdité. Carlo Branco, descendant d’une longue lignée d’acteurs portugais, est le plus vieil ami d’Edmond et l’acteur principal. Enfin, Gabrielle de La Tourbillon, actrice trentenaire et maîtresse officielle d’Edmond qui possède le double de son âge. Juste une petite remarque comme cela en passant et qui ne prête pas à conséquence, quoi que Gabrielle soit attirée par les hommes jeunes.

Les deux enfants d’Edmond, issus d’un précédent mariage avec Alys Lenoir, décédée, les jumeaux Bernard et Agnès, vingt ans, ne sont pas présents sur le navire, mais leur rôle dans la pièce qui sera montée à Paris est déjà défini.

Si le voyage se passe bien, l’arrivée à Liverpool est mouvementée, à cause de l’humour d’Oscar Wilde, humour pas apprécié par les douaniers. Et en ouvrant la malle du poète, ils découvrent non pas des livres comme Oscar le prétend, mais de la terre et Marie-Antoinette morte étouffée. Le premier cadavre de la liste qui sera suivi par bien d’autres, et des humains cette fois, lorsque tout ce beau monde sera arrivé dans la capitale française.

C’est au commencement du mois de février 1883 (à Paris, au début du printemps ?!) que Robert Sherard, le narrateur, rencontre par hasard dans le foyer du théâtre La Grange celui qui deviendra son ami et dont il écrira les mémoires. Mémoire peut-être défaillante ou approximative comme on peut le lire, puisque février est considéré comme le début du printemps. Ne nous formalisons pas pour si peu et continuons notre lecture.

Traquair, l’habilleur de La Grange est retrouvé décédé dans une petite pièce attenante à la loge du comédien. Il se serait asphyxié au gaz. Suicide, meurtre, accident ? La Grange et ses proches décident de ne pas prévenir la maréchaussée, et le soin de procéder aux premières constations et aux formalités administratives est confié aux bons soins au docteur Ferrand ami et médecin de la troupe. Et par voie de conséquence, Robert Sherard devient l’habilleur d’Edmond La Grange, ce qui lui permet de côtoyer l’univers théâtral de l’intérieur.

 

Et cet univers, Sherard ne le dédaigne pas, au contraire. Outre son amitié avec Oscar Wilde, et ses relations privilégiées avec Gabrielle de La Tourbillon, un véritable tourbillon, il sera amené à faire la connaissance d’autres personnages, parfois hauts en couleurs, telle Sarah Bernhardt et sa ménagerie, ses fêtes, ses exigences, sa beauté, son talent.

L’auteur, via son personnage de Robert Sherard qui a réellement existé, nous entraîne dans une histoire dont Oscar Wilde est le héros. Tandis que Wilde fête ses vingt-huit ans, Sherard lui n’en a que vingt et un et il est subjugué par le poète. Et ils vont ensemble découvrir Paris, ses quartiers louches, mais également les beaux quartiers, dont Neuilly où est située la clinique psychiatrique du docteur Blanche. L’opium et autres produits illicites sont consommés avec abondance. Et surtout l’univers du théâtre, avec ses acteurs qui subissent l’ostracisme de la plupart des gens bien pensants, même si cela reste l’occupation favorite du peuple.

L’intrigue est presque mise de côté, et ne trouve une véritable résolution que dans l’épilogue, quelques années plus tard, et qui donne véritablement son sens au titre. Le récit est enchâssé en effet dans une scène se déroulant lors de la visite chez Madame Tussaud, un musée de cire antérieur à celui du Musée Grévin, avec comme protagonistes, nos deux amis et Conan Doyle. Lequel est mystifié par le sens de l’observation et de la déduction d’Oscar Wilde.

Wilde possède bien d’autres qualités dont l’humour qui parfois lui joue de bien mauvais tours. Mais il ne peut s’empêcher de manier l’ironie. Il pratique aussi les aphorismes ce qui se trouve être le sel d’une intrigue où le côté policier est quelque peu dilué mais habilement amené.

 

Pour un poète, le plagiat est véniel et le mensonge presque capital. Mentir, c’est-à-dire formuler de belles contrevérités, est le véritable but de l’art.

 

Quelle que soit sa nationalité, la presse se contente aujourd’hui de narrer avec une avidité obscène les inconduites de gens médiocres et nous rapporte avec la minutie des ignorants le détail précis et prosaïque de l’existence de personnes absolument sans intérêt.

 

L’œil est le carnet de notes du poète, et celui du détective.

 

Il y a un sujet sur lequel les hommes et les femmes sont d’accord. Ni les uns ni les autres ne font confiance aux femmes.

 

Réimpression le 19 septembre 2013, dans une nouvelle traduction de Carine Chichereau.

Réimpression le 19 septembre 2013, dans une nouvelle traduction de Carine Chichereau.

Gyles BRANDRETH : Oscar Wilde et le cadavre souriant (Oscar Wilde and the Dead Man’s Smile – 2009. Traduction de Jean-Baptiste Dupin). Collection Grands Détectives N°4412. Editions 10/18. Parution le 4 février 2010. 416 pages. 8,10€.

Réimpression le 19 septembre 2013, dans une nouvelle traduction de Carine Chichereau.

ISBN : 978-2264046512

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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 11:13

Les écorchés, aurait aussi bien pu convenir comme titre.

Aline BAUDU : Les égarés.

Deux nouvelles noires au sommaire de ce mini recueil. Le sable de Djerrah et Déraillement. Deux tranches de vie, deux destins, deux histoires dans lesquels on pourrait, presque, se reconnaître, tout au moins dans la seconde.

Dans Le sable de Djerrah, le lecteur fait la connaissance de Jean, un garçon mutique qui passe son temps à fabriquer des balais à l’aide de branchages de peuplier et de genêt dans la ferme familiale. Ou alors il balaie la cour, les dépendances. Il ne parle pas de la journée.

Francette, sa jeune sœur, s’amuse à trier dans une passoire les gravillons du sable, imaginant découvrir un jour des pépites d’or. Une occupation qui dérange Jean, lequel éparpille son mamelon d’or présumé, à l’aide de son sempiternel balai qui traîne en permanence avec lui. Pendant ce temps la mère dépiaute un lapin pour le repas du midi. Jean ne peut pas voir cette opération délicate, il ne peut pas, surtout il ne veut pas.

C’était au temps où dans les salles de cinéma était projeté un film dans lequel une jeune débutante se voyait projetée sous les feux des projecteurs et des yeux concupiscents des hommes. Et Dieu… créa la femme, paraît-il. Il a aussi créé les guerres, comme celle d’Algérie, à laquelle Jean a participé comme appelé. Il y eut beaucoup d’appelés, et peu d’élus. Depuis Jean traîne ses souvenirs comme un écorché vif.

 

Déraillement, le genre d’accident au quotidien, quand un célibataire quiètement engoncé dans sa vie d’homme solitaire rencontre une jeune femme. C’est beau l’amour, quand c’est partagé. C’est envahissant aussi, quand la femme se met en tête de chambouler le train-train quotidien. D’obliger son amoureux à coucher sous la tente, ce qu’il refuse catégoriquement, à se promener à vélo, à manger des légumes plutôt que de la viande…

C’est excitant, une nouvelle vie, gérée par la femme qu’on aime, c’est énervant aussi, et des idées folles traversent la tête.

 

Plus le temps passe, plus je vieillis, plus la lecture de nouvelles me procure du plaisir. Le plaisir de découvrir des univers différents à chaque fois, des petites scènes du quotidien que l’on aurait pu vivre ou des situations que l’on a plus ou moins connues, des sensations, des sentiments, que l’on ressent par procuration.

Les pavés ne m’intéressent plus guère, les ayant connus en 1968, puis après durant des décennies, les pavés littéraires je précise. Maintenant, il me faut passer d’une histoire à une autre, le plus rapidement possible, car outre lire des intrigues différentes, de se transposer dans des ambiances et des atmosphères diverses, cela permet de découvrir de jeunes auteurs, jeunes dans l’écriture, peu importe l’âge, qui s’affirment de texte en texte et offrent des possibilités de renouvellement.

Aline Baudu est l’une de ces auteurs qui sous la houlette de Mademoiselle Ska s’exprime avec justesse, sans s’épancher dans des considérations oiseuses, mais prenant aux tripes.

Pour vous procurer cet ouvrage, une seule adresse :

Aline BAUDU : Les égarés. Deux nouvelles noires numériques. Collection Noire Sœur. Editions Ska. Parution 1er septembre 2016. 21 pages. 1,99€.

ISBN : 9791023405330

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18 août 2018 6 18 /08 /août /2018 09:48

Je serai pendu demain matin

Ma vie n'était pas faite

Pour les châteaux…

Christian JACQ : L’énigme du pendu.

Depuis qu’il est en retraite, l’ex inspecteur-chef Higgins apprécie la vie au grand air, la culture de ses roses, les balades à pied dans la campagne et la forêt environnantes.

Mais découvrir à la nuit naissante un pendu accroché à un vénérable chêne surnommé Le Juge éternel, n’est guère réjouissant. D’autant que les indices abondent et lorsqu’on sait qu’abondance de biens nuit…

Dans la poche droite du mort, une bible reliée cuir sur laquelle sont gravées des initiales, une lame du jeu de tarot représentant le Pendu, les bottes du mort astiquées et reluisant de façon presqu’indécente, un bouquet de bruyère séchée dépassant de sa pochette. Enfin, au pied du chêne, une chaise aux trois pieds torsadés et dont le dossier est constitué de deux énormes cornes pointues le long desquelles grimpent des diables à la queue fourchue.

Sacrée mise en scène pour un suicide, à moins qu’il s’agisse d’un meurtre rituel, le plus difficile à élucider.

Scott Marlow, superintendant à Scotland Yard, qui venait tout bonnement et ingénument d’inviter Higgins à Londres pour une remise de décorations se verra ipso facto embauché. Donnant-donnant.

Scott Marlow aide Higgins dans son enquête et le couvre auprès des autorités locales, et Higgins, malgré sa répugnance, accepte de se déplacer à Londres et faire acte de présence à la cérémonie des médailles.

 

Dans cette enquête qui fleure bon le terroir, l’humidité et le pudding à la graisse de bœuf, le fantastique frôle le quotidien. Higgins et Marlow sont amenés à interroger des personnages inquiétants, obtus, bornés, ou en complète opposition avec la vie quelque peu rétrograde du village.

Thomas Lingham, le forgeron irritable, Agatha Herald, l’institutrice-infirmière, Roger Wood, le pasteur de la commune, Mitchell Grant, le sonneur de cloches, Geffrey Le Mauvais, c’est son nom, ouvrier agricole, sans oublier les châtelains du village, désargentés mais infatués, et la belle Bettina Laxter, veuve du pendu. Une belle brochette de coupables présumés.

D’après une étrange légende, les maîtres du domaine d’Evillodge, un domaine voué à l’humidité, succombent tous avant l’heure comme frappés par une malédiction tenace. Alors, cette malédiction aurait-elle agi une fois de plus envers le nouveau propriétaire, Jason Laxter, un réformateur et un étranger mal vu, mal accepté par les villageois ?

L’énigme du pendu marie avec bonheur humour, enquête criminelle et soupçon de fantastique. Sans oublier l’ambiance et l’atmosphère qui confèrent une aura trouble dans une intrigue tout aussi troublante.

 

Première édition : Higgins mène l’enquête. Signé J.B. Livingstone. Collection Dossiers de Scotland Yard. Editions du Rocher. Parution mars 1990. 254 pages.

Première édition : Higgins mène l’enquête. Signé J.B. Livingstone. Collection Dossiers de Scotland Yard. Editions du Rocher. Parution mars 1990. 254 pages.

Réédition Les Dossiers de Scotland Yard. Editions Gérard de Villiers. Parution mars 2001. 254 pages.

Réédition Les Dossiers de Scotland Yard. Editions Gérard de Villiers. Parution mars 2001. 254 pages.

Christian JACQ : L’énigme du pendu. Collection Les enquêtes de l’inspecteur Higgins. Coédition XO et J. Editions. Parution 16 août 2016. 234 pages. 13,90€.

ISBN : 978-2845638983

 

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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 08:23

C’est un jardin extraordinaire…

Michel AMELIN : Dans les jardins du casino.

Goldhead est une charmante petite station balnéaire sise près de Brighton. Jusque là, tout va bien. Sauf que cette charmante petite station balnéaire se morfond et aimerait bien retrouver un peu d’entrain, un peu de vie, se rappeler au souvenir des touristes.

La découverte des cadavres de deux jeunes filles, deux sœurs, qui participaient au Bal des Débutantes va certes allumer les projecteurs sur cette aimable cité mais d’une façon plutôt incongrue.

En guise de touristes, ce sont deux policiers qui sont dépêchés par Scotland Yard. L’inspecteur Croft et le sergent Connington. E.W.J.H. Simpson-Flax, journaliste de son état, a eu le triste privilège d’effectuer cette macabre découverte, et ce n’est pas tout car les cadavres s’accumulent à plaisir pour compliquer l’enquête.

 

Michel Amelin qui s’est fait connaître des lecteurs de magazines tels que L’Evénement du Jeudi, Ça m’intéresse, ou encore Femme d’aujourd’hui et d’autres, grâce aux courtes énigmes qu’il leur propose, s’est décidé à chausser la pointure au dessus, et nous offre un roman qui ne manque pas d’humour tout en étant un hommage à la littérature policière britannique, genre qu’il préfère au roman noir.

Ayant pour maître F.W. Croft et Henrry Wade, ainsi qu’Agatha Christie, c’est tout naturellement qu’il nous propose une enquête d’énigme classique, fort bien construite et bien écrite.

Nul doute que cet instituteur de classes enfantines, aux talents éclectiques, car outre les énigmes déjà citées il a fournit de nombreux articles à des revues spécialisées et possède un bon coup de crayon comme caricaturiste, nul doute donc que Michel Amelin récidive pour la plus grande joie des lecteurs nostalgiques de ce genre littéraire méprisé de nos jours par les tenants, de plus en plus nombreux, du roman noir. Mais il a préféré par la suite s’adonner à l’écriture de romans juvéniles intéressants dans la tradition gothique.

 

Ce roman, la réédition d’un ouvrage paru au Masque en 1989, est réédité uniquement en version Kindle. Dommage que les possesseurs d’Ebook ne puissent pas le trouver dans d’autres boutiques. Ceux qui le désirent peuvent se rendre à l’adresse ci-dessous :

 

Michel AMELIN : Dans les jardins du casino.

Michel AMELIN : Dans les jardins du casino. Version numérique. Michelamelinbestsellers. Parution 12 avril 2016. 2,99€.

Première édition : Collection Le Masque Jaune N°1952. Librairie des Champs Elysées. Parution 6 avril 1989. 156 pages.

ISBN : 978-2702418796

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 09:49

Mais pas Game over !

Michel HONAKER : Evil Game.

Pour Ebenezer Graymes, dit le Commandeur, aussitôt une mission terminée, une autre commence.

Il lui faut combattre sans relâche les forces du Mal, ce qui n’est pas toujours de tout repos.

Une fois de plus nous le retrouvons au cœur du Bronx, ce quartier mal famé de New-York. Banshee Aviathan est de retour. Magicien dévoyé, voué aux cultes sombres, c’est le Mal personnifié. Et un redoutable ennemi pour le Commandeur.

Attiré par Myrrha et pas assez méfiant envers cette sorcière, cette Gorgone moderne, le Commandeur perd la première bataille. Mais il ne renonce pas à bouter Banshee Aviathan hors de limites du monde réel.

Comme jokers, les Veilleurs des Six fenêtres, se joignent à la bagarre, un combat rude, âpre, où tous les coups sont permis. Surtout les coups bas. Combats de Titans, aussi bien physiques que psychiques.

 

Cette nouvelle aventure est conçue comme un jeu. Jeu de rôle mortel dans lequel tous les moyens sont employés, armes de destruction, incantations magiques, et séduction. Comme ces jeux sur ordinateur dans lesquels le petit bonhomme doit affronter des dangers multiples.

Mais entre Graymes et Aviathan, entre le Commandeur Blanc et le Commandeur Noir, il n’y aura pas de parties supplémentaires comme sur les consoles de jeux.

Michel Honaker une fois de plus réussit à nous étonner et l’on commence à se demander jusqu’où il nous entraînera. Dans quels dédales il conduira son héros lors de la prochaine histoire au titre évocateur de Troll. Et longue vie à Ebenezer Graymes afin qu’il nous régale encore longtemps avec ses aventures magiques, maléfiques et démoniaques.

 

Première édition : Collection Anticipation N°1783. Le Commandeur N°6. Editions Fleuve Noir. Parution novembre 1990. 192 pages.

Première édition : Collection Anticipation N°1783. Le Commandeur N°6. Editions Fleuve Noir. Parution novembre 1990. 192 pages.

Michel HONAKER : Evil Game. Le Commandeur 5. Editions L’Ivre Book. Edition numérique. Parution le 11 août 2018. 2,99€.

ISBN : 978-2-36892-620-8
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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 13:08

Attention aux éclaboussures !

Roland SADAUNE : Fatal plongeon.

Canal Saint-Martin, Quai de Valmy, Rue de la Grange-aux-Belles… Un quartier qui rappelle certaines scènes aux cinéphiles. Mais également un quartier qui accueillit, il y a guère, les tentes des SDF sous la houlette des Enfants de Don Quichotte, une association caritative.

Des SDF qui sont devenus des êtres solitaires, parfois solidaires à cause du chômage. Car il existe un engrenage infernal dans la descente aux Enfers de la vie communautaire.

Un SDF sur trois est divorcé ou veuf, disent les statistiques, mais combien se sont fait larguer en accédant au chômedu

Le narrateur, Philippe Fargus, quinquagénaire qui dans une autre vie fut un commercial dans une boîte située dans une tour de la Défense, a été prié de quitter son emploi, compression de personnel afin de réduire les dépenses et augmenter les dividendes des actionnaires. Il est logé temporairement par sa sœur, qui élève seule ses enfants. Et il passe sa journée à traîner, à boire des caouas arrosés, à rencontrer des collègues de la mouise.

C’est ainsi qu’il apprend par l’un des poteaux de la rue que celui-ci possède un colocataire au square des Récollets. Quand l’un est absent, l’autre surveille son soupirail. Des bouches de chaleur jalousement gardées. Il n’y a pas de loyer à payer, aussi les places sont prisées. Et ce colocataire se prénomme Benoît. Benoît comme… Les souvenirs remontent à la surface, comme autant de bulles d’aigreur, dans l’esprit de Phil.

 

Une histoire simple, banale, pourrait-on croire, mais Roland Sadaune sait faire monter et passer l’émotion des exclus de la vie. Ceux que l’on regarde parfois avec mépris, ne sachant pas ce qui se cache derrière leur déshérence, pourquoi et comment ils en sont arrivés à vivre, survivre dans la rue. La faute à l’alcool, un jugement décliné avec assurance mais souvent sans fondement.

La violence est intérieure, elle s’exprime avec retenue, avec pudeur, avec honte aussi.

Roland Sadaune n’est jamais aussi bon que dans ses textes courts, des peintures exécutées sur le vif, en bleu-nuit et traînées de rouge.

 

Et pour commander cette nouvelle, une seule adresse :

 

Roland SADAUNE : Fatal plongeon. Nouvelle numérique. Collection Noire sœur. Editions SKA. Parution le 30 octobre 2015. 12 pages. 1,49€.

ISBN : 9791023402568

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11 août 2018 6 11 /08 /août /2018 08:35

Ou les mémoires d’une fine lame !

Alain SEYFRIED : Lame sœur.

Notre héros narrateur est né dans un atelier du quinzième arrondissement parisien, sous la main experte et délicate d’un artisan. Un artisan, qui tel Geppetto fabriquant amoureusement Pinocchio d’après un morceau de bois, vient de réaliser une véritable œuvre d’art.

L’artisan artiste en fait la réclame auprès de Christelle Demanges qui n’a guère besoin d’autant d’explications élogieuses pour l’acquérir. Mais cet objet, avec lame rétractable stabilisée et amovible ce qui confère à l’instrument une précision et un équilibre inégalable. Sans parler du manche qui confine à une perfection que seul peut réaliser un véritable amoureux de son travail.

Mais cet objet est destiné comme cadeau à son patron et amant, le Professeur Michel Pinon-Valières, responsable à la Pitié-Salpêtrière de l’Institut de cardiologie. Un mandarin reconnu professionnellement auprès de ses collègues et de ses patients comme une véritable artiste, lui-aussi, du scalpel.

Mais quel est l’avenir de cet ustensile dans les mains expertes d’un chirurgien qui exerce entre Paris et le Sud de la France ?

 

Une nouvelle charmante qui, selon l’éditeur, est un petit bijou d’humour saignant. Une nouvelle noire dans la tradition du genre pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Si la narration par un objet n’est pas courante, on peut toutefois comparer ce texte à celui de Pascale Fonteneau dans Etats de lame, toutes proportions gardées bien évidemment.

Seul texte de l’auteur, que vous pouvez retrouver sur son site, suivez le lien ci-dessous si vous le désirez, et on aimerait qu’il en fournisse d’autres du même acabit, car on reste un peu sur sa faim. Toutefois dégustons cette nouvelle écrite au scalpel.

 

Et pour vous procurez ce texte, rendez-vous ci-dessous :

Alain SEYFRIED : Lame sœur. Novella numérique. Collection Noir de suiTe. Editions Ska. Parution 2 novembre 2015. 46 pages. 2,99€.

ISBN : 9791023403176

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8 août 2018 3 08 /08 /août /2018 09:46

A Honolulu, seuls, tous les deux sur la plage …

Steven BELLY : Le réveil du Kilauea.

Dans l’archipel des îles Hawaii, les vagues ne manquent pas pour pratiquer le surf, occupation favorite de Kira.

Ce qui n’était pas prévu au programme, c’est que Kira découvre près d’une plage le cadavre d’une jeune adolescente. Bon, si encore il avait été entier, mais non, il a été découpé, proprement qui plus est. Les vacances commencent bien !

Aussitôt alerté par Kira, le lieutenant William Keala, le policier attaché au département criminel d’Honlulu mais passant quelques jours de vacances sur son île natale de Kauai, débute son enquête. Kira lui fournit une identité, Sofia Stern de nationalité canadienne, vrai faux passeport à l’appui. Keala est dubitatif, mais hospitalité oblige, il propose à Kira d’être hébergée dans l’hôtel que tient sa femme. Funeste proposition puisque le lendemain, alors que Kira est au dehors, le bâtiment est la proie d’un incendie. Keala qui s’était absenté est abattu moralement, mais le travail avant tout.

Parti chercher du poisson pour le manger, en revenant il a aperçu une voiture dans laquelle étaient assis deux individus ne possédant pas le profil du touriste de base. Or, le cadavre disparait et il en conclu que Kira était peut-être visée à cause de sa découverte. Kira, qui maîtrise l’informatique en véritable hackeuse, contacte des amis, vérifie les images qu’elle a prises grâce à sa caméra dite d’action, effectue des recherches sur divers sites. De son côté Keala tente de déterminer, avec la police scientifique, l’identité du cadavre envolé. Et la procédure employée pour démembrer cette jeune fille porte la signature d’un professionnel, russe de nationalité ou d’origine.

Keala et Kira, la protégée de Mack Bolan plus connu sous le surnom de L’Exécuteur, vont unir leurs efforts afin de découvrir qui est ce tueur mais ils vont rapidement s’apercevoir que d’autres éléments nagent dans ce qui semble être un marigot nauséeux. Car outre le Russe, dont ils parviennent à déterminer l’identité en visionnant des images vidéos tournées dans un centre commercial, d’autres personnages, et pas des moindres sont sur leurs traces. Des hommes émargeant à des organismes occultes ou non, tels que le NSA, et d’autres beaucoup plus confidentiels.

 

Au début de ce roman, n’ayant pas lu les précédentes aventures de Kira et précédemment celles de l’Exécuteur alias Mack Bolan, personnage créé par Don Pendleton et dont les aventures se comptent environ à 600 volumes grâce à la participation d’une pléiade d’auteurs, Français et Américains, publiées en France chez Vauvenargues, donc n’ayant pas lu les précédentes aventures de notre héroïne, je me suis senti un peu perdu.

Mais au fur et à mesure de la lecture de l’intrigue j’ai réussi à me remettre les rouages de l’esprit à l’endroit et mieux discerner la psychologie de cette guerrière informaticienne.

L’informatique, là aussi j’ai coincé, car trop de détails, de technologies, de marques également sont mentionnées, ont perturbé quelque peu ma lecture, au début. N’étant pas un spécialiste ni un forcené des nouvelles technologies informatiques, je dois avouer que j’ai passé quelques passages, passages qui raviront surement les amateurs mais qui pour moi se concrétisent par des impressions de remplissage. Mais tout le monde n’est pas comme moi, heureusement, et ceux s’y connaissent râleraient avec juste raison si les explications étaient omises.

Outre les aventures trépidantes vécues par Kira et son allié de circonstance, et les diverses péripéties qui se greffent avec les membres de diverses organisations secrètes américaines, ce sont les explications sur les agissements des diverses entreprises informatiques puisant les informations dans des réseaux sociaux, et les connivences du nouveau président américain profitant des aides informatiques fournies par le NSA et autres pour berner les Américains qui se révèlent intéressantes et pas innocentes.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, si les scènes d’action ne manquent pas, celles de violence et de torture sont quasi inexistantes, de même que les scènes de sexe qui s’étalent sur deux pages tout au plus, peut-être pour respecter le cahier des charges imposé par l’éditeur.

 

Si seulement ces crétins savaient qu’à partir d’un minimum de 68 likes d’un internaute, il est possible de prédire sa couleur de peau, son orientation sexuelle ou ses convictions politiques.

 

Désormais, les algorithmes savent ce que nous faisons et ce que nous pensons. Ils nous connaissent mieux que nos propres amis, pour ne pas dire notre famille.

 

Des gens éduqués, informés, partagent aujourd’hui sans ciller des vidéos ou des news qui sont de vulgaires hoax sans s’interroger sur leur véracité.

 

La vérité est un iceberg qui flotte sur un océan de mensonges. Ce qui veut dire que 90% de son volume est sous la surface de l’eau.

 

Effarant, non ?

Peu d’informations concernant l’auteur Steven Belly ont filtré, sachons toutefois qu’il s'agit du pseudonyme d’une équipe d’auteurs de polar rompus à l’exercice de la série littéraire et télévisuelle.

Steven BELLY : Le réveil du Kilauea. Série Kira. Editions Les Saturnales. Parution le 22 février 2018. 256 pages. 7,95€.

ISBN : 978-2364010680

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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