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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 08:50

Y'a-t-il un homme dans son lit ?


ardeursecrete.jpg


Jeune et jolie, veuve après seulement quinze mois de mariage, Renée est devenue solitaire et taciturne. Ce n’est pas l’accident qui a coûté la vie à son mari qui l’a rendue quasi neurasthénique, mais sa nuit de noces ratée. Vierge, elle a subi les assauts d’un soudard qui n’a pas su éveiller sa féminité.

Depuis, elle est devenue frigide. Au bout de quelques mois elle prend pour amant Dino, un ami de sa cousine Monique qui habite Neuilly. Quoique réputé comme Don Juan, et excellent dans ses rapports avec les femmes, Dino essuie un échec. Renée restée sur sa faim rompt et décide de changer d’air.

Elle passe quelques semaines en Suisse, prend un nouvel amant qui lui aussi loupe son entrée en matière. Dépitée par ce manque de résultat, elle s’installe chez Monique qui vit maritalement avec Raymond. Le couple, libre de mœurs, héberge un toubib reconverti comme musicien de jazz, Jimmy.

Renée confie à Monique ses problèmes de libido. La cousine n’a de cesse de décoincer la jeune veuve. Elle l’incite à vivre comme eux, partageant la salle de bains en toute simplicité. Elle lui vante les qualités viriles de son amant et lui conseille même de coucher avec. Une expérience qui une fois de plus s’avérera décevante. Lorsque Dino vient la relancer, elle accepte l’offre de Jimmy qui lui propose de partager sa chambre.

Les deux jeunes gens sont attirés l’un par l’autre, et ce qui doit se produire arrive au plus grand plaisir de Renée. Enfin !

Cette simple histoire d’amour paraît aujourd’hui bien fade. Les scènes érotiques n’ont d’érotique que le nom. Pourtant à l’époque certains ont crié au scandale. Que n’ont ils lu l’amant de Lady Chatterley !

L’auteur évoque surtout la poitrine de Renée, se complaisant à la décrire. Quant aux réactions de la jeune femme vis à vis de l’amour physique, il tente de les expliquer par de pseudos psychanalyses. Il reconnaît toutefois que l’aversion que Renée peut éprouver lors de ses rapports est due aux précipitations masculines, l’homme ne pensant qu’à son plaisir, même s’il est considéré comme un amant hors pair par ses autres conquêtes. En fait, c’est l’amour qui résoudra les problèmes de Renée.

 

Citation : Quand on trompe une femme, on peut faire tout sauf le lui dire ! (Page 42).

 


FAXEN S.T. : Ardeur secrète. Collection Noire et rouge. Le Fleuve Noir. (1952)

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 08:58

Il ne fallait pas le louper celui-là !

 

dernier-taxi.jpg


Chauffeur de radio-taxi parisien, Caroline élève seule Catherine sa petite fille de cinq ans. En ce jour de décembre, comme à son habitude, elle conduit sa fillette à l’école, puis se rend au garage où elle assure les remplacements de ses collègues en congés. Alors que sa journée est terminée et qu’elle rentre de l’aéroport d’Orly, elle charge ses deux derniers clients : une mère conduisant son gamin dans une clinique pour y subir une opération de l’appendicite. Arrivée sur place, la mère indécise sur l’adresse exacte de l’établissement, confie Pierrot à Caroline et quitte le taxi afin de se renseigner. C’est le moment que choisit Paul Fougère, dit Pierrot le tueur, qui vient de s’évader de la prison de la Santé toute proche, pour s’engouffrer dans le véhicule. Un couteau sur la gorge de Pierrot, il ordonne à Caroline de le conduire en pleine campagne. Comme elle tente de se rebeller, il la blesse à l’épaule. Au cours du trajet le taxi s’embourbe dans un chemin. En voulant prendre une torche dans son coffre, Caroline glisse dans la boue et le tueur en profite pour la violer. Elle parvient néanmoins à échapper à son tortionnaire et roule en marche arrière tout en calant son combiné radio en position émetteur. Elle a le temps de donner quelques renseignements à la standardiste des radio-taxis afin que l’on puisse localiser sa position avant que le véhicule dérape et heurte le talus. La jeune femme tente de fuir dans les bois mais elle est vite rejointe par le kidnappeur.


Cependant Pierrot, qui s’était endormi, se retrouve seul dans le taxi. Croyant que le micro ne fonctionne pas il l’arrache afin de s’en servir comme d’une arme dérisoire. Il ignore que les policiers alertés essayent de déterminer l’endroit où ils se trouvent, guidés par le signal sonore émis par l’appareil. Grâce au concours d’un collègue de la jeune femme qui connait la région, ils arrivent néanmoins à situer plus ou moins leur position. Pierrot quitte le taxi et s’enfonce dans la nuit. Soudain, il ressent une violente douleur dans l’abdomen et s’évanouit sur le bord de la route. Une jeune fille rentrant chez elle à vélo aperçoit le corps et fait retourne sur ses pas afin de prévenir les gendarmes. Paul Fougère, furieux, fait croire que le garçon s’est surement perdu dans les marais voisins. Il redresse l’aile du véhicule, tordue lors de la collision, et le taxi peut effectuer un demi-tour. Revenus sur la départementale, ils trouvent le corps inanimé de Pierrot. Fougère décide de le prendre à bord puis casse froidement le bras de la conductrice qu’il ne juge pas assez docile à son goût. Fougère retourne ensuite dans le sous-bois avec son otage afin de récupérer un magot caché quelques années auparavant au pied d’un chêne et provenant d’un hold-up pour lequel il a été condamné.


Pierrot va-t-il succomber à une péritonite ? Fougère va-t-il retrouver l’argent enfoui, ou son complice sera-t-il passé avant lui ? Catherine va-t-elle sortir indemne de cette nuit de cauchemar, et si oui comment ? Autant de questions que le lecteur est en droit de se poser, arrivé à cette partie du récit. Car, nonobstant quelques petites incohérences au début du roman – comme le fait que l’évadé soit en possession d’un couteau de provenance inconnue, ou que la mère de Pierrot, habitant entre Orly et Villejuif, conduise son enfant en proie à une crise d’appendicite aigüe menaçant de se transformer en péritonite à Paris – ce roman est empreint d’une angoisse sourde tenant en haleine le lecteur. De l’angoisse purement rationnelle car aucun élément de surnaturel ou de fantastique à proprement dit n’est intégré dans le récit.

André Caroff use, pour faire monter la pression, de stratagèmes qui aujourd’hui semblent éculés mais qui sont directement issus du roman feuilleton et du roman populaire, comme d’annoncer avec une certaine emphase les événements à venir. Il écrit ainsi page 12 : « tout cela était d’une banalité mortelle, mais lorsqu’elle pensa cela, Caroline Bertrand ne savait pas encore qu’une aventure terrible la guettait derrière la brume de ce jour de décembre », ou encore page 65 « A cet instant précis Caroline sut qu’elle le tuerait ».


A part quelques scènes qui préfigurent ce qui deviendra quelques années plus tard le roman Gore, ou quelques descriptions inquiétantes dont la teneur visuelle se résume en quelques lignes, tout le roman est basé sur l’angoisse ressentie par les protagonistes face à un être obtus et violent.

André Caroff qui lui-même a exercé le métier de chauffeur de taxi, a probablement écrit ce roman à la demande d’Eugène Moineau, alors responsable du service communication au sein du Fleuve Noir. Le lecteur qui était adolescent à l’époque de la parution du livre – c'est-à-dire au début des années 60 – retrouvera un environnement familier et sera plus en osmose avec l’histoire que celui qui est né dans les années 80. Les moyens de transports et de communications qui jouent évidemment un rôle primordial dans ce récit, n’étaient pas aussi évolués et performants qu’aujourd’hui, quoi que avec les plateformes téléphoniques les mises en relations sont actuellement plus longues qu’auparavant malgré le fameux sketch du 22 à Asnières et les moqueries faciles sur les demoiselles du téléphone.


A lire mon portrait d'André Caroff  .


André CAROFF : Le dernier taxi. Collection ANGOISSE n° 80. Editions Fleuve Noir.

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 12:04

Fermez les portières, attention au départ !

Et encore plus à l’arrivée !

 

train-perdu.jpg


François, professeur de géopolitique et stratégie internationale, est chargé de donner une conférence en Zoldavie, et accessoirement effectuer une mission plus officieuse, transmettre des documents à une entreprise. Son wagon-couchettes est en queue de rame et son compartiment accueille deux autres voyageurs dont une jeune femme rousse placée face à lui. Son sommeil est rythmé au gré des arrêts.

Alors que le train traverse le territoire de la Zoldavie, peu à peu celui-ci décélère et bientôt s’immobilise en pleine campagne. Les dix-huit voyageurs présents dans la voiture se posent nombre de questions, jusqu’au petit jour, moment où l’un d’eux s’aperçoit que le reste du train a continué sa route. Le wagon s’est décroché et les supputations vont train, justement. Accident, sabotage ?

Afin que la panique ne s’installe pas, Albert, l’un des voyageurs, prend la situation en main, répartissant ces nouveaux Robinson deux par compartiments. François et Violette, qui est chanteuse de rock et investie d’une mission pour les Beaux-arts vont cohabiter. Alors qu’Albert collecte les vivres afin de mieux les répartir, on ne sait jamais combien de temps cette galère peut durer, deux avions de chasse, à l’identité indéterminée, survolent le wagon. L’espoir se profile, mais au bout de quelques heures, il faut bien se rendre à l’évidence, personne ne s’occupe de leur sort. D’autant que les communications tentées par portables ne passent pas. Albert occupe les voyageurs comme il peut.

Cinq d’entre eux se proposent de rejoindre à pied la gare la plus proche. Entre temps François, marié mais dont la femme est restée chez eux, et est dépressive depuis la mort de leur unique enfant, et Violette se procurent des moments de complicité qui débouchent sur des relations charnelles.

 

Dans ce quasi huis clos savamment concocté par Jean-Bernard Pouy, le lecteur devient passager de ce wagon immobilisé en pleine campagne et participe à ces pics d’espoir et aux moments de déprime engendrés par des évènements extérieurs qui se concrétisent comme des mirages. Fausses joies et vrais découragements s’alternent jusqu’au dénouement, véritable pied de nez auquel le lecteur ne peut s’attendre. Quoique, venant de Pouy, on peut justement s’attendre à tout, et c’est bien là l’une de ses forces et de ses charmes (littérairement parlant, bien entendu !).


Jean-Bernard Pouy : Train perdu, wagon mort. (Réédition de Collection Rail Noir n° 3. La Vie du Rail - 2003). Editions Point Roman Noir ; septembre 2009. 6,10€.

 

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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 08:38

Happy Birthday to  you !

 

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Le 21 octobre 1948 naissait Daniel Picouly, à Villemomble dans le département de la Seine-Saint-Denis. Aussi pour fêter cet anniversaire, il m’a semblé bon de faire un petit retour en arrière, en 1991 exactement, et de vous proposer cette chronique concernant son premier roman.

Une petite ville au bord de la mer. Une jeune fille prénommée Héra, serveuse dans un restaurant. Elle attend un enfant, mais c’est un enfant trahison. Alors elle avorte, dans les waters du lycée tout proche, tandis que sa copine Nelly fait le guet. Tant pis pour le concierge à la jambe de bois, il n’avait pas à faire sa ronde dans le couloir. Exit le gêneur, par-dessus la balustrade. On le retrouvera mort dans un placard, dans lequel sont soigneusement rangées les cartes de géographie. Même décédé, il parcourra encore le monde, ce marin qui avait du mal à s’habituer au plancher des vaches.

Ivan, pendant ce temps se venge. Sur Denise, sur Lachoune. Sur François aussi. Mais il n’a pas le courage, ou le temps, de trucider le professeur avec sa canne épée. Ce n’est que partie remise. La vengeance doit se déguster et Yvan n’est pas un glouton.


picouly.jpgDans cette petite ville tranquille, l’horreur se cache derrière les rideaux, toujours présente. Mais personne ne la voit, ou ne veut la voir. Pourtant que de personnages étranges gravitent dans la cité lorsque la nuit tombe. Le Bestiau, par exemple, amoureux d’une odalisque, copie d’un tableau de Boucher, et qui fournit des chiens à un Hollandais et élève des rats. Ou Denise, la patronne du restaurant, qui aguiche les mâles pendant que son mari assiste aux matchs de football. La folie guette attendant l’entrebâillement de la porte mentale. Alors elle pourra s’écouler à flots, éclaboussant tout sur son passage pulvérulent. Une folie morbide, une folie meurtrière, une folie furieuse.

 

 

 

 


Premier roman de Daniel Picouly publié en 1991, La Lumière des fous est écrit en style télégraphique. Comme ces coups de poing que l’on assène rageusement sur une table, lorsqu’on extériorise sa colère mais que l’on ne peut aller plus loin que la colère verbale et orale. Pourtant il ressort de cette écriture métaphorique un certain lyrisme, qui ne laisse pas insensible, et qui alliée aux images chocs bouleverse le lecteur pantelant.


Daniel PICOULY : La lumière des fous. Collection Fenêtre sur nuit. Editions du Rocher (1991). Réédition éditions J’ai Lu janvier N° 4772 (1999). 250 pages. 6€.

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 13:53

Malgré sa pénurie financière, la Grèce possède encore son héritage culturel.

nuees-sanglantes.jpg

En 423 avant J.C., Athènes et Sparte se déchirent dans un conflit plus connu sous le nom de guerre du Péloponnèse. Depuis le décès de Périclès, la cité d’Athéna se partage entre ceux qui désirent à tout prix continuer les combats et ceux qui désirent y mettre un terme. Mais ce n’est pas pour autant que la saison théâtrale des Grandes Dionysies doit être annulée. Au contraire. C’est l’occasion pour les auteurs de présenter leurs nouvelles tragédies ou comédies.

S’affrontent Euripide, Cratinos, Ameipsias, Philonidès pseudonyme pour cette circonstance d’Aristophane qui propose une pièce dans laquelle Socrate est violemment caricaturé.

Les quolibets et les acclamations fusent de l’assistance parmi laquelle se trouve Antisthène, jeune philosophe pouilleux d’une vingtaine d’années, insolent, fils d’un citoyen athénien et d’une esclave phrygienne, se proclamant citoyen du monde, méprisant les richesses et les honneurs. Pendant la représentation des Nuées d’Aristophane, rapidement démasqué par certains spectateurs qui reconnaissent ce trublion, ce novateur, ce provocateur par sa mise en scène, Antisthène est intrigué par le manège d’un des esclaves scythes chargés de garder les lieux.

L’homme a bandé son arc et décoche une flèche vers Aristophane, le manquant de peu. Grâce au courage et à la présence d’esprit d’Antisthène, l’archer est rapidement maîtrisé, démembré et dépecé. Qui avait intérêt à supprimer Aristophane ? C’est ce que s’attache à découvrir le jeune philosophe avec l’aide de quelques compagnons et de son maître Socrate.


Disons le tout net, dans ce roman policier historique l’intrigue sert surtout à visiter la Grèce antique, et principalement Athènes, via ses us et coutumes de l’époque, principalement sa culture théâtrale. Et qui, bizarrement, rejoint la notre (d’époque et non pas de culture même si on peut effectuer des parallèles sur les intermittents du spectacle et les iconoclastes du théâtre, Jérôme Savary en tête). Une vision moins austère que celle que l’on a pu découvrir dans les manuels scolaires, mais faut avouer que certaines scènes (de théâtre !) s’apparentent plus à la comédie musicale Hair, si décriée par les bien pensants à la fin des années soixante, qu’à un spectacle de la Comédie Française avec son rigorisme. Un roman qui n’est pas destiné uniquement aux hellénistes, mais à tous ceux qui se piquent de curiosité.


Martial CAROFF : Les nuées sanglantes. Collection Granit Noir n°30, éditions Terre de brume. Septembre 2003. 240 pages. 10€.

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 12:44

Un libraire enquêteur qui n'aura connu, malheureusement que dix aventures !

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Pierre de Gondol, le libraire érudit, est plongé dans une caisse de bouquins qu’il vient de recevoir et retrouve avec plaisir de vieux Bob Morane, Jean Ray et autres prestigieux romans populaires des anciennes éditions Marabout.

Un individu qui ressemble plus à un rocker qu’un à lecteur (quoique ce ne soit point incompatible) nommé Albert Petitjean demande à Gondol d’effectuer une petite enquête sur une étrange disparition. Entre l’épisode publié dans Métal Hurlant et celui qui a fait l’objet d’un album, La comète de Carthage a subi de petites transformations. Toutes petites mais qui intriguent cet amateur éclairé de B.D. et par conséquent Pierre de Gondol toujours à l’affût d’énigmes littéraires.

Par exemple découvrir pourquoi entre la parution en magazine et la réédition en album, dans une case, les images ont été légèrement modifiées. L’homme, un soldat, représenté sur une photographie n’apparaît plus ensuite. Et d’après une lettre de Chaland à son admirateur, l’homme aurait été un mathématicien russe, poète et dont un obscur éditeur lyonnais aurait publié le journal, entrecoupé d’un impressionnant dossier issu des services secrets soviétiques.

Pourquoi les dessins ont ils été modifiés ? Pierre de Gondol peut-il se procurer un exemplaire de cet ouvrage qui lèverait peut-être le voile sur une affaire plus importante ? Tels sont les missions confiées à Pierre de Gondol qui se met immédiatement en chasse.

Yves Chaland fut un dessinateur météore marquant des années 1980 créant des personnages comme le Jeune Albert, Freddy Lombard ou reprenant pour un temps les aventures de Spirou. Et c’est autour de ce personnage que s’articule le roman de Pelé et Prilleux, le meilleur à mon sens de la série Pierre de Gondol, truffé de clins d’œil mais qui à partir d’un petit rien va très loin dans l’exploration de l’œuvre du dessinateur, frisant la S.F. et l’espionnage. Un ouvrage remarquable qui fera découvrir un univers de la Bande Dessinée avec un œil nouveau.

Michel PELE & Frédéric PRILLEUX : La parabole de la soucoupe. Collection Pierre de Gondol N°10. Editions Baleine (2002). 272 pages. 15€.

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 18:27

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Avant de vous proposer une chronique sur le roman Ne tremble pas ! de Peter LEONARD, je vous invite à effectuer un petit voyage littéraire dans l’univers de son père, le grand Elmore.

Elmore LEONARD est né le 11 octobre 1925 à La Nouvelle-Orléans en Louisiane, mais il n’y vécu guère, sa famille étant atteinte du syndrome de la bougeotte. Ses parents s’installent à Détroit, dans le Michigan, alors qu’il est âgé de neuf ans. Une ville qui devient le décor de bon nombre de ses romans. Il débute comme rédacteur dans une agence publicitaire, puis il se tourne vers l’écriture de scénarii de films culturels et industriels ainsi que de films éducatifs pour L’Encyclopédie Britannique. A partir de 1965 il se consacre exclusivement à son métier d’écrivain, activité qu’il menait parallèlement aux autres en écrivant depuis 1950, d’abord avec des westerns dont Hombre qui décidera de son avenir professionnel et littéraire, les droits ayant été achetés par la 20Th Century Fox.

Les adaptations cinématographiques tirées de ses romans ou nouvelles sont nombreuses. Pour mémoire je citerai 3H10 pour Yuma de Delmer Daves en 1957, L’homme de l’Arizona de Budd Boetticher en 1957, Hombre de Martin Ritt en 1967, Valdez d’Edwin Sherin en 1971, Monsieur Majestick de Richer Fleisher en 1974, soit plus de vingt-cinq adaptations.

Elmore LEONARD a subi (sans que cela lui fasse mal) les influences littéraires de John Steinbeck, James Cain et principalement d’Ernest Hemingway, influence que l’on retrouve dans ses romans par un style clair, précis, percutant, aux dialogues réalistes, notamment dans La Loi de la cité dont la chronique suit.

Je veux toutefois préciser que les trois romans qui sont présentés dans cet article ont été l’objet de chroniques radiophoniques en 1988/1989, et que certains seront peut-être choqués sur des avis que je partage toujours. Il parait que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, donc j’assume cette imbécilité, mais je préfère être catalogué ainsi que comme un opportuniste, un versatile ou quelqu’un qui se laisse influencer pour se mettre au diapason de celui qui crie le plus fort.

 

elmore3.jpgClément est un être ombrageux, coléreux, vindicatif. Habitué à vaincre, il n’aime pas rencontrer de résistance, de la part de qui que ce soit. C’est ainsi qu’il va tuer sauvagement les deux occupants d’une voiture sous un prétexte futile.

Le sergent Raymond Cruz, de la police judiciaire de Détroit, se fait une haute opinion de son rôle de défenseur de la justice. Lelmore4-copie-1.jpga chasse à l’homme s’organise, Raymond Cruz employant tous les moyens légaux ou à la limite de la légalité afin de prouver la participation de Clément, participation effective, dans ce double meurtre et divers assassinats antérieurs. Mais Clément déjoue tous les pièges, chausse-trappes ou embûches et cette chasse à l’homme se transforme en duel, en joute oratoire, en manipulations de toutes sortes.

C’est l’affrontement entre le bon et le méchant, le bien et le mal. Mais les délimitations sont parfois imprécises et selon les circonstances le bon peut devenir méchant, très méchant. La Loi de la cité s’inscrit comme l’un des meilleurs romans d’Elmore LEONARD qui pourtant en possède pas mal à son actif.

La loi de la cité d’Elmore LEONARD (traduction Fabienne Duvigneau). Collection Danger Haute-Tension aux presses de la Cité (1985). Réédition collection Rivages/Noir N° 652. Editions Rivages.

 

elmore7.jpgElmore LEONARD a qui l’on doit d’excellents romans noirs tels que La loi de la cité ou La Brava, des westerns comme Hombre ou Valdez est arrivé, nous propose avec Bandits une histoire aussi passionnante que les autres, mais que j’estime plus touffue, plus dense, plus construite que les précédents tout en gardant des dialogues à l’emporte-pièces et des personnages hauts en couleurs, des marginaux de préférence. Une histoire qui égratigne au passage les Etats-Unis car plus que le développement du récit ce sont les à-côtés qui retiennent l’attention du lecteur, plus particulièrement l’implication des Américains au Nicaragua et le rôle des Sandinistes.

Jack Delaney travaille avec son beau-frère mais le métier qu’il exerce ne le passionne guère. Croque-mort dans une entreprise de pompes funèbres, c’est peut-être reposant mais stressant aussi à la longue. Et la vue des cadavres, faut pouvoir supporter. Mais s’il ne cherche pas par ailleurs, c’est qu’en réalité il ne le peut pas. Condamné à l’emprisonnement pour une durée pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans, il ne doit sa libération qu’à cette condition : bosser avec son beau-frère. elmore2Et tout ça pour une malheureuse histoire alors qu’il gagnait sa vie comme rat d’hôtel.

Chargé d’aller chercher le cadavre d’une jeune Nicaraguayenne dans un hôpital de lépreux, il va faire la connaissance d’une étrange religieuse, et s’apercevoir que la présumée défunte est tout ce qu’il y a de plus vivante. Heureusement parfois on peut trouver quelques compensations, sous forme de billets verts par exemple. Deux millions de Dollars, ce n’est pas négligeable n’est-ce pas ? Alors, aidé d’un ancien flic reconverti comme barman et d’un ancien braqueur de banques poursuivi par le démon de midi, Jack Delaney va essayer de s’approprier cette manne tout en se gardant d’un trio animé d’intentions pour le moins belliqueuses.

Bandits d’Elmore LEONARD (traduction Jacques Martinache), éditions Presses de la Cité (1988). Réédition collection Rivages/Noir N°674. Editions Rivages. 9,15€.

 

elmore6Etre inspecteur à la Brigade des explosifs de Détroit n’est pas toujours de tout repos. Et puis, quoiqu’on en dise, genre, ils connaissent bien leur boulot, ils sont payés pour ça, etc., la possibilité de se retrouver sur un petit nuage parce qu’on n’a pas calculé tous les risques inhérents à ce métier n’est guère réjouissante. Alors aller désamorcer quelques bâton de dynamite cachés dans le coussin d’un fauteuil sur lequel est assis un trafiquant de drogue ne tente plus vraiment Chris Mankowski. D’ailleurs Mankowski désire se faire muter dans une autre brigade, aux Crimes sexuels par exemple.

Sa première affaire pourtant est tout aussi elmore1explosive. Une jeune comédienne prétend avoir été violée par un richissime alcoolique. L’argent possède bien des pouvoirs et le richard en question ne reste pas longtemps sous les verrous. Un être manipulé qui ne pense qu’à manger, boire et quelques futilités supplémentaires. La philosophie des trois B. C’est un être au cerveau ramolli, comprimé, manipulé par un frère qui n’a perçu qu’une partie de l’héritage familial, et par son homme à tout faire, ex Panthère Noire, qui n’attend que le moment propice pour subtiliser une partie de la galette. Que deux gauchistes/terroristes sur le retour entrent dans la danse n’arrangent en rien les calculs des uns et des autres.

Humour noir, très noir même, pour ce roman où Elmore LEONARD se montre une fois de plus à son avantage. L’intrigue est solidement charpentée, bien construite. Et n’ayons pas peur des mots, je préfère Elmore LEONARD à, par exemple, James Ellroy, la nouvelle coqueluche de la littérature américaine (je précise que cette chronique date d’octobre 1989 et que depuis mon avis n’a pas changé !).  

Les fantômes de Détroit d’Elmore LEONARD (traduction Jacques Martinache), éditions Presses de la Cité (1989). Réédition collection Rivages/Noirs N° 609, éditions Rivages. 9,15€.

 

Bonnes lectures !

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 12:32

Sous-titré : Sur quelques cas troublants de changements d’identité.

 voleursvisages.jpg


Qui dans son enfance n’a jamais été tenté, ne s’est jamais maquillé , grimé, déguisé, pour son plaisir mais également pour donner le change, pour endosser la peau d’un personnage, pour se croire autre que ce que l’on était, pour casser le moule d’une monotonie et accéder aux rêves de puissance.

Ce petit jeu innocent, certains devenus adultes le perpétuent, pour échapper à la grisaille du temps ou plus pragmatiquement pour se défiler devant la loi, la justice. Cette recherche d’une identité nouvelle, à travers trois figures de proue du roman populaire, du roman policier, du roman criminel, j’ai nommé Rocambole, Arsène Lupin, Fantômas, fut l’une des préoccupations majeures afin de régler quelques vengeances, ou tous simplement échapper à leurs poursuivants, à leur destin.

Le travestissement, le grimage, mais également l’utilisation de nombreux alias, permettaient ainsi aux auteurs de ces héros protéiformes de relancer l’action, de mieux jouer avec les ficelles de leurs marionnettes, à moins qu’eux-mêmes soient devenus pantins dans les tribulations de leurs personnages. En changeant de visage, d’identité, le héros ne vieillit pas, engendrant la nostalgie de la jeunesse, façon comme une autre de défier le temps qui passe.

Rocambole, Arsène Lupin et Fantômas se sont montrés les chantres du maquillage, du déguisement, possédant chacun de leur côté leurs motivations, mais d’autres eurent également recours à ces phénomènes de substitution, Chéri-Bibi et le Bossu alias le Chevalier de Lagardère, pour ne rester que dans le domaine français.

Au nom du Bien et du Mal, ils innovèrent, et la chirurgie esthétique ne leur faisait pas peur. S’ils souffrirent, ils l’acceptèrent, ayant besoin de se refaire une virginité. Traqués, leurs successeurs ont trouvés la parade à la photographie, aux relevés génétiques, aux empreintes digitales, car si la science avance, la malice et l’ingéniosité ne sont pas en reste.

Ce changement d’identité souligne la dualité qui réside en chacun de nous, et de nos jours nombreux sont les écrivains qui usent du stratagème du pseudonyme pour attirer de nouveaux lecteurs, pour masquer le renouvellement et l’abondance de leur production, ou proposer des écrits à d’autres éditeurs lorsqu’ils sont sous contrat.

Didier Blonde s’est amusé à disséquer les œuvres de trois maîtres de la littérature populaire, à explorer les aventures de nos héros d’enfance qui perdurent dans nos mémoires, et ont encore les suffrages des réalisateurs de cinéma. Il les a poursuivis au fil des pages, au fil de leurs pérégrinations. Les joueurs d’anonymat n’auront plus aucun secret pour nous, les masques une fois tombés, ils continueront à hanter nos souvenirs.

Le roman d’aventures, le roman policier, sans ces artifices perdent de leurs charmes, mais le temps n’est pas encore arrivé où on acceptera de ressembler à tout un chacun, à se diluer dans la masse, sauf peut-être les mannequins anorexiques à la lippe boudeuse. Dans toute couvée se niche le vilain petit canard, et celui-là défiera le temps, les hommes, à la recherche de sa ou ses personnalités.

Didier BLONDE : Les Voleurs de visages. Editions Métailié. 168 pages. 12,04€.

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 12:51

Le 18 juillet 1907 s'éteignait à Fontenay sous Bois Hector Malot, dont le chef-d'oeuvre Sans Famille fut l'une des nos lectures juvéniles.

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L'œuvre d'Hector Malot, auteur d'une soixantaine de romans, est occultée par trois titres souvent réédités dans des collections dédiées aux jeunes lecteurs : "En famille", "Romain Kalbris" et l'indémodable, le pathétique "Sans famille" adapté en dessins animés pour la télévision. Des ouvrages destinés, selon une formule consacrée, à une tranche d'âge oscillant entre sept à soixante-dix sept ans. Dans sa préface, Yves Pincet précise comment et pourquoi "Le mousse" resta inédit et publié à titre posthume. Il ne faut pas croire qu'il s'agit là d'un fond de tiroir, comme parfois, dans la louable intention de connaître l'intégralité d'une œuvre, des éditeurs dépoussièrent quelques textes sans intérêt. Ecrit à l'intention de sa petite-fille Perrine, "Le mousse" reprend les thèmes humanistes chers à Hector Malot : l'enfant orphelin, le réalisme et la description d'un tableau social de la deuxième partie du XIXème siècle qui entame une industrialisation postmoderniste.

Le "Merthyr", un navire anglais, s'échoue en baie de Seine, alors que les éléments sont déchainés, en face de Villerville, commune située entre Trouville et Honfleur. Lorsque les marins pêcheurs du village, avec à leur tête les Le Houx père et fils, peuvent s'approcher du bateau en perdition, l'équipage s'est embarqué à bord de canots de sauvetage, oubliant sur le navire une enfant endormie serrant dans ses bras une poupée. La gamine ne parle que l'anglais et ne peut donc pas raconter son odyssée, seulement décliner son prénom : Olwen. Elle est rebaptisée Michelle et est hébergée par la famille Le Houx.

Les canots de sauvetage des marins anglais se sont fracassés sur les rochers. Seul le cadavre de la mère de Michelle est retrouvé sur la plage par le Sorcier, un être retors qui s'empare des bijoux de la défunte et des papiers dévoilant son identité. Il gardera par devers lui ces précieux biens puis les négociera, tandis que Michelle va passer son enfance, employée comme mousse, afin d'aider sa famille adoptive.

Un grand-père qui ne veut reconnaître sa petite-fille, des marins luttant contre les éléments, la misère, un homme de loi bon, un sorcier touche-à-tout et malin, un peintre de marine, une femme espérant toujours le retour de son mari péri en mer, ce sont quelques-uns des personnages figurant dans ce tableau dramatique à l'épilogue heureux.

malot.jpgMais Hector Malot ajoute à ces scènes quelque peu misérabilistes, une pointe d'ironie et d'humour. Il est né à La Bouille, une commune de la Seine Maritime, anciennement Seine Inférieure, le 20 mai 1830, d'un père exerçant la profession de notaire et de premier édile de la commune, devenant par la suite juge de paix. Hector Malot rend implicitement hommage à son géniteur en écrivant les citoyens ne se préoccupent jamais des malheureux maires qu'ils traitent en domestiques. Petit coup de griffe également à l'encontre de certains artistes utilisant des nègres : A combien de toiles n'avait-il jamais mis la main et qui, cependant signées de son nom, lui avaient valu sa réputation pour la plus grosse part, ainsi que des médailles et de l'argent ?

Si le style d'Hector Malot semble aujourd'hui un peu désuet, ses histoires, elles, n'ont pas vieilli.

Les éditions Encrage débutent une réédition des œuvres d’Hector Malot avec au catalogue : En famille, Souvenirs d’un blessé et Clotilde Martory, et l’on ne peut que saluer cette louable initiative.

Ce livre comporte de nombreuses illustrations d'époque extraites d'autres œuvres d'Hector Malot.

Petit rappel : Le numéro 7 de la revue Rocambole a été consacré à Hector Malot. Qui, gamin, n’a pas pleuré en lisant les aventures de Rémi le héros de Sans Famille, un livre culte, qui n’a pas frémi en suivant dans ses tribulations de Romain Kalbris, sans oublier En Famille. Mais Hector Malot, classé peut-être trop rapidement auteur pour la jeunesse, possède à son actif une bibliographie beaucoup plus conséquente. Le Rocambole nous invite également à découvrir l’humaniste qui se cachait derrière l’écrivain. Malot la Probité comme le surnommaient ses contemporains. Des chroniques, des études, notamment sur des dessinateurs (dans ce numéro André Galand présenté par François Ducos) et des infos complètent cette revue, peu onéreuse en comparaison de son intérêt littéraire indéniable et de sa présentation luxueuse.

Hector MALOT : Le Mousse. Editions du Rocher. 226 pages, 98 francs/15,20€. Novembre 1997.

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 06:40

PAIN-PERDU.jpg

Ce roman est la réédition d’un ouvrage paru aux éditions Canaille, collection Coupe sombre, en 1992. Je vous propose l’article que j’avais rédigé à l’époque, alors que Jean-Jacques Reboux après bien des pérégrinations, se décidait à créer sa propre maison d’édition.

Le loto, cet enjeu mythique que tout un chacun rêve de gagner un jour afin de palper une brassée de gros billets, sourit aux audacieux. C’est-à-dire ceux qui osent miser, même s’ils ressentent un léger pincement au cœur. Et il ne faut pas croire que parce qu’un boulanger issu du Maine et Loire, installé dans le Var pour des raisons personnelles, touche le gros lot, que l’auteur de l’histoire tire sur la ficelle. Tous les hasards sont permis, même les plus imprévus.

Aussi lorsqu’Aimé Leproudhon se trouve à la tête d’un joli pactole de près d’un milliard de centimes, il décide de récompenser à leur juste valeur ceux qui lui sont restés fidèles parmi sa parentèle, d’aider son mitron et sa vendeuse, et d’assouvir quelques fantasmes sexuels. Mais surtout de revenir dans la petite ville de Villemoche, cité médiévale, capitale de la chaussure, bourgade angevine célèbre pour sa douceur et son nom à coucher dehors. Comme par un fait exprès, Villemoche se met en tête de vouloir faire la une des journaux. Ne voilà-t-il pas qu’un de ses enfants réputés, l’industriel Martial Poitrenaud, le député-maire, est découvert étranglé dans sa villa.

Ce ne serait qu’une banale histoire de faits divers, réservés aux localiers de troisième zone, si le mystère ne venait y mettre son grain de sel. Ou plutôt des miettes de pain dans les poches de la victime. Dauthuile, le journaliste et ami du commissaire Coltraz chargé de l’affaire, est spécialement envoyé pour justifier sa paye et remonter les tirages de son canard. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un farfelu ne s’était avisé de jeter la perturbation chez les autochtones en les privant de pain et si Poitrenaud, le bienfaiteur de la commune, n’était que la seule victime recensée. Poitrenaud n’est que le premier nom d’une liste de trépassés, édiles ou personnages influents de la cité, dont le patronyme a fait couler l’encre quelques années auparavant.

Et tous ces braves morts sont découverts avec des reliquats de croutons au fond de leur poche. Quel désordre et quel gâchis !

Jean-Jacques RebPain perdu chez les vilains 1992oux, dont la plume alerte et sarcastique semble indisposer les éditeurs parisiens puisque, après avoir été reconnu comme nouvelliste de talent par l’obtention de prix à l’occasion de festivals et concours divers, s’est résigné à créer sa propre maison d’édition. Une initiative en forme de pied de nez iconoclaste et vengeur qui lui réussit puisqu’une fois de plus il a failli obtenir le gros lot en étant finaliste au Grand Prix de Littérature Policière et sélectionné pour le Prix Galeries Lafayette du Mans (ce prix a été remplacé depuis par le prix Michel Lebrun, prix remis à l’occasion des anciennes 24 heures du livre du Mans). Un jeune auteur qui ne manque ni de talent, ni d’ambition, et mérite le détour, telle la petite chapelle nichée dans la verdoyante campagne, plus sobre et plus authentique que la cathédrale ravalée, rénovée, rafistolée, factice, qui draine des touristes indifférents. Une bouffée de fraîcheur qu’il se promet de renouveler pour notre plus grand plaisir et pour notre santé de lecteur confiné dans un carcan imposé par les grosses machines éditoriales.

Voilà ce que j’écrivais en 1992, et je n’ai rien changé à ma prose afin de garder l’authenticité de ce que j’avais ressenti. Depuis Jean-Jacques Reboux a connu des hauts et des bas, plus de bas que de hauts, et pourtant il a gardé la foi.

Pour la réédition de ce roman, Jean-Jacques Reboux a changé quelques noms de personnages et a réécrit l'histoire. Peut-être afin d'enlever quelques scories et le mettre au goût du jour. Quoi qu'il en soit, même si ce n'est plus tout à fait le même livre, l'esprit et le fond n'ont pas changé.

Alors si vous êtes convaincus vous pouvez commander ce roman via la SOUSCRIPTION de "Pain perdu chez les Vilains".

Pour recevoir Pain perdu chez les Vilains avant sa sortie en librairie, envoyez un chèque de 12 € aux Editions Après la Lune 14 rue Emile-Dubois 75014 Paris.

Pain perdu chez les Vilains (n°22) + Le blues de l’équarrisseur de Serge Vacher (n°21) : 22 € + un 3e titre offert, à choisir parmi les titres de la collection (à l'exception de Sansalina qui est épuisé).

Chèques à l'ordre de Après la Lune.

Voir la liste ICI

Jean-Jacques REBOUX : Pain perdu chez les Vilains. Editions Après la lune, collection Lune blafarde N°22. 12€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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