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22 mai 2017 1 22 /05 /mai /2017 05:30

Hommage à Sir Arthur Conan Doyle né le 22 mai 1859.

Arthur Conan DOYLE : La nouvelle catacombe.

Il n'y a pas que Sherlock Holmes dans la vie de Sir Arthur Conan Doyle, l'écrivain Ecossais a écrit également de très nombreux romans et nouvelles d'inspiration historique, maritime, médicale et autre.

Dans ce recueil trois nouvelles qui démontrent son talent de conteur et sa capacité à se renouveler, quitte à parfois égratigner comme on le verra dans Le Drapeau vert.

 

La première de ces nouvelles, La nouvelle catacombe, nous entraîne en Italie, à Rome. Immisçons-nous subrepticement dans un salon. Deux hommes, deux amis, l'un Anglais, l'autre Allemand, sensiblement du même âge et qui partagent la même passion pour l'archéologie, discutent à propos d'objets que Burger a amené dans un plat en vannerie. Kennedy en déduit immédiatement que Burger vient de découvrir une nouvelle catacombe, et il aimerait en connaître l'endroit. Seulement il est avare pour fournir des renseignements, ce que lui reproche Burger. Alors un compromis est trouvé. Burger lui dévoilera le lieu si Kennedy l'informe de ses relations avec une certaine miss Mary Saunderson.

 

Transportons-nous maintenant avec Slapping-Sal dans les Caraïbes, à bord de La Léda, une frégate anglaise de trente-deux canons, commandée par le capitaine A.F. Johnson. Dans une tempête ils ont perdu de vue Le Didon, vaisseau qui les accompagnait. C'est le moment pour le capitaine de prendre connaissance du pli cacheté qui lui a été remis. Sa mission, s'il l'accepte mais il ne peut pas faire autrement, est de rencontrer la frégate française La Gloire, qui perturbe les activités commerciales du Royaume-Uni, et de mettre fin à ses agissements ainsi qu'à ceux de la Slapping-Sal, un navire pirate qui a non seulement pillé des navires britanniques mais a torturé les équipages. Si l'affrontement entre La Léda et La Gloire est particulièrement mortel pour bon nombre de marins, dans les deux fractions, une alliance inopinée peut faire basculer la victoire dans un camp ou dans l'autre, selon l'honneur des participants.

 

Enfin Le drapeau vert nous entraîne d'abord en Irlande puis en Nubie dans les années 1870. Dennis Conolly, malgré la mort de son frère jumeau lors d'un affrontement entre soldats Anglais et fusiliers Irlandais, s'engage sous la bannière britannique. Trop fauché pour s'embarquer vers les Amériques, et la verte Erin devenant trop dangereuse pour lui, il s'enrôle et est avec quelques compatriotes versé dans le bataillon des Royal Mallows. Ce bataillon est destiné à servir à l'étranger, et c'est ainsi que Dennis et ses compagnons se retrouvent en Nubie combattre une alliance conclue entre trois chefs arabes. Le ressentiment des soldats Irlandais envers leurs hiérarchie britannique est vif, une mutinerie est même sur le point de se déclencher, mais un épisode de la bataille va permettre de souder les rangs.

Dans ce dernier texte Sir Arthur Conan Doyle n'est guère respectueux envers la Reine Victoria, dont le nom n'est jamais cité, seulement sous son surnom de la Veuve. Mais le regard qu'il porte envers les combattants résonne quelque peu avec l'actualité :

Assis au milieu des rochers ou couchés à l'ombre, ils regardaient curieusement la colonne [britannique] qui se déployait lentement sous leurs yeux tandis que les femmes,  avec des outres emplies d'eau et des sacs de dhoora, allaient de groupe en groupe, leur récitant aux uns et aux autres les versets de guerre du Coran qui, au moment de la bataille, sont, pour le vrai croyant, plus enivrants que le vin.

Si les aventures de Sherlock Holmes sont très souvent rééditées, il serait bon de ne pas oublier les autres textes, contes, nouvelles et romans, de Conan Doyle, qui offrent toute une palette de plaisirs de lectures.

 

Contient :

La nouvelle catacombe (The New Catacomb - 1898)

Le Slapping-Sal (The Slapping Sal - 1893)

Le drapeau vert (The Green Flag - 1893)

Traductions de Henry Evie. Illustrations de couverture et intérieures de Martin Van Maële

 

Arthur Conan DOYLE : La nouvelle catacombe. Collection Rouge N°27. Société d'Edition et de Publication. Parution vers 1910. 100 pages.

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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 05:19

Un labyrinthe moderne qui réserve bien

des surprises.

Romuald HERBRETEAU : Perdus dans la zone commerciale.

Souvent le mot Aventure est associé à des contrées exotiques, des lieux emplis de dangers en tous genres, avec peut-être des trésors cachés et des bêtes monstrueuses, des découvertes importantes pour l'humanité, des bagarres homériques... Mais qui irait imaginer que l'Aventure peut se trouver au coin de la rue, dans une zone commerciale parmi la foule pressée d'effectuer ses achats ou déambulant afin de passer le temps.

Pourtant lisez ce qui suit et vous n'en reviendrez pas !

Malgré les consignes de leur mère, Sofiane préfère se promener dans la galerie commerciale avec son copain le gros Enzo que de rester en compagnie de son petit frère Bilal à qui il donne rendez-vous devant le magasin de sport.

Et hop, c'est parti pour l'aventure. Après avoir démontré ses talents d'acrobate, Sofiane accompagné d'Enzo s'embusque dans un cul de sac menant aux toilettes pour se fumer un petit joint. Ce qui est logique, il faut toujours un joint pour les toilettes, si l'on veut éviter les fuites. Et des fuites il va y en avoir, car un agent de la Sécurité les surprend et leur demande de le suivre.

Une injonction qui laissent les gamins de marbre, ou plutôt qui les incite à prendre la poudre d'escampette. Une porte de service, un escalier qui plonge dans l'obscurité, un palier chichement éclairé, les pas de leur poursuivant résonnant sur les marches, une trappe défoncée et les voilà, juste avant que l'agent les saisissent par un pan de vêtement, dans une sorte de parking abandonné.

Un clochard nommé Barnabé les accueille, sa puanteur aussi mais ils s'en seraient bien passé, et il se demande ce que les deux gamins viennent faire dans son royaume, ce parking désaffecté qui a été muré pour des raisons qu'il ignore. Mais d'autres individus rôdent au-delà de la faille qu'emprunte Barnabé, suivi par Sofiane et Enzo, des zombies ou des fantômes, des chalands venus effectuer leurs courses et jamais ressortis car perdus dans cet ensemble souterrain. Ils ont faim et aimeraient déguster cette chair fraîche qui se présente à eux.

Sofiane et Enzo parviennent à leur échapper mais leur pérégrination n'est pas terminée car à la sortie, alors qu'ils sont sur le toit du centre commercial, ils s'aperçoivent qu'une partie du centre commercial s'est écroulée. Est-ce pour fêter cet événement annoncé par un champignon de poussière qu'un cirque défile précédé par des notes de musique discordantes, des animaux mal en point, des clowns, des nains, et un fier personnage fier comme un général de parade d'une armée sud-américaine, et trottinant près de lui, Jasmine le chien qui devait rester avec Bilal, le petit frère de Sofiane.

Et ce n'est que le début de cette aventure qui confine à la parabole, avec ce cirque dont les membres dévorent les spectateurs. Et nous ne sommes pas à la moitié de cette Aventure urbaine, qui décrit un monde citadin en déliquescence.

Une histoire qui pourrait être un cauchemar évolutif dont l'épilogue clôt un épisode appelant une ou des suites et qui nous change des habituels récits d'aventure mais fait froid dans le dos.

 

Romuald HERBRETEAU : Perdus dans la zone commerciale. Collection Aventures N°4. Editions du Carnoplaste. Parution avril 2017. 28 pages. 3,00€.

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29 avril 2017 6 29 /04 /avril /2017 05:32

Pas une seule fausse note

Arnaud CUIDET : Les chœurs de la mer rouge.

Est-ce un lac, ou véritablement une mer rouge ? Henry Bradford, archéologue, est sceptique et regardant l'eau écarlate qui s'étend devant lui. Il veut en avoir le cœur net, et la petite expédition se remet en route.

Bradford est à la recherche du continent de Mû, et d'après un vieux grimoire récupéré dans la pyramide d'Arand-Ka, il est persuadé toucher au but. Mais pour cela il lui faut déterminer si cette immensité rouge est bien la Mer rouge ou simplement un lac. Et des difficultés matérielles commencent à se dresser devant la petite expédition. Il leur faut absolument trouver à boire ainsi que du pétrule (orthographe certifiée d'origine contrôlée !) pour les véhicules.

Alors que l'expédition roule dans les dunes de sable tout en suivant les contours du rivage, ils sont tout à coup face à des ossements qui datent de milliers d'années, les reliquats d'un Drakonis Major. Mais la tension monte entre les membres de cet équipage conduit par un jeune explorateur archéologue. D'autant qu'un Drakonis vivant fait irruption et malgré les armes automatiques en action, il propulse et détruit quelques véhicules, semant la perturbation dans le convoi. Une roquette récupérée parmi les rangs de l'Axe Noir, et qui a déjà causé des dégâts parmi les rangs de l'Alliance, permet d'annihiler le monstre. Deux indigènes à la peau bleue assistent à cette démonstration de force.

Harry Bradford continue son périple, bravant mille dangers, et pour mieux s'en rendre compte, le lecteur peut se référer au dessin de couverture, qui montre notre héros campé sur un radeau de fortune bravant les éléments marins et météorologiques déchaînés.

 

Il est évident que l'auteur emprunte à quelques éléments de la mythologie grecque et à des périodes modernes pour construire son intrigue. Naturellement le continent de Mû fait référence à l'Atlantide, un mythe qui perdure et souvent utilisé par les fantastiqueurs, mais également on peut penser au voyage d'Ulysse raconté dans l'Odyssée.

Quant aux références de l'Axe Noir et de l'Alliance, elles nous renvoient à des épisodes militaires de la Seconde Guerre Mondiale en Afrique du Nord, et le côté archéologique peut être lié aux découvertes dues à de nombreux explorateurs et archéologues, dont Max Mallowan qui épousa Agatha Christie, dont il fut le second époux, en 1930, le couple voyageant en Irak, Syrie par exemple. Et l'archéologie égyptienne et le mystère des pyramides et autres lieux, ont influencé et inspiré bon nombre de romanciers.

Né en 1975, Arnaud Cuidet est notamment l'auteur d'un roman paru chez Rivière Blanche, Le crépuscule des Rois (collection Blanche N° 2135) mais surtout est surtout connu comme auteur de Jeux de rôles.

 

Arnaud CUIDET : Les chœurs de la mer rouge. Collection Aventures N°3. Editions du Carnoplaste. Parution Avril 2017. 28 pages. 3,00€.

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26 avril 2017 3 26 /04 /avril /2017 05:22

Dans la jungle, terrible jungle...

Jean-Hugues VILLACAMPA : Loyola de la jungle.

Dans ce deuxième fascicule de la nouvelle collection Aventures aux éditions du Carnoplaste (voir ci-dessous ma présentation), Jean-Hugues Villacampa joue avec les genres et les codes du roman populaire, roman populaire qui a diverti des millions de lecteurs dans les années fastes de la littérature dite, improprement de gare.

Et l'on retrouvera, parsemés dans le texte des clins d'œil à Xavier de Montépin, à Ridder Haggard, à Jules Verne, Edgar Rice Burroughs, voire à Arthur Rimbaud, sans que leurs noms soient indiqués. Juste un amusement entre l'auteur et le lecteur qui retrouvera les références, ou pas.

Ce n 'est pas un rêve ou un cauchemar qui sort de son endormissement Mathilde, qui n'était pas partie, la bonne du curé d'une paroisse de Valenciennes en cette nuit du 16 décembre 1854. Des vagissements provenant, elle n'en doute point, de la gorge d'une créature monstrueuse, des coups frappés à la porte et Mathilde s'évanouit. Lorsqu'elle reprend conscience, c'est pour constater, en compagnie du père Deboul (!) qu'un couffin a été déposé sur le seuil.

A l'intérieur, un bambin souriant, aux cheveux d'un blond-blanc (ou inversement) et des yeux aux iris blancs striés de bleu quasi iridescent. A son cou est accrochée une fine chaînette d'argent à laquelle pendouille une médaille mariale. En inscription un prénom Ignace, et une date, 4 octobre 1854. Le père Deboul ne veut pas garder ce garçonnet de deux mois et quelques jours, malgré les implorations de Mathilde, mais bientôt il doit s'y résoudre. La tempête du siècle oblige les gens à se calfeutrer chez eux, et Ignace trouve donc un foyer où il peut s'épanouir en toute quiétude, avec, outre les deux personnes déjà citées, Charles-Louis, le chat de la maisonnée. Eh, oui, le père Deboul a un chat...

Les années passent, Ignace grandit, se passionne pour les livres scolaires et religieux mais surtout pour les romans ayant un rapport avec les exploits militaires et pour décor l'Afrique. Seuls ses yeux perturbent le père Deboul qui décide de l'envoyer à Munich, effectuer son noviciat. Ses camarades, taquins comme tous les gamins, ne tardent à le surnommer Loyola. Et c'est ainsi qu'à seize ans Ignace est une belle plante d'un mètre quatre-vingt-dix, vivant à l'école de jésuites de Munich mais il refuse d'intégrer les rangs des officiers militaires. il devient toutefois ami avec un major des uhlans, rapides, de la garde noire de Bavière.

Ignace va pouvoir démontrer sa force et ses réflexes, lors d'un incident provoqué par un agresseur envers un évêque et les paroissiens sont subjugués par la chevelure nimbée de soleil du géant, blond et non vert. Bientôt Ignace et son ami nommé Kavallerieangriff vont partir en Afrique sur les traces de Pline l'Ancien, dont ils partagent la passion pour ce continent.

Une dernière petite chose, une dernière petite précision : Ignace, malgré son physique avantageux, n'a jamais été attiré par les femmes, nonobstant les nombreux regards énamourés dont il jouit. Il a trop été entouré d'amour par la vieille Mathilde, une forte femme poilue, dont il garde un souvenir ému.

 

Je vous laisse poursuivre les aventures africaines d'Ignace, ai-je précisé que c'était un petit, petit, petit nom charmant, dans ce court roman exotique et militaire, à la conquête de territoires inconnus, parsemés de dangers, en compagnie d'hommes valeureux et d'une science aéronautique naissante.

 

Dans la même collection, à lire :

Présentation de la collection Aventures :

Jean-Hugues VILLACAMPA : Loyola de la jungle. Collection Aventures N°2. Editions du Carnoplaste. Parution avril 2017. 28 pages. 3,00€.

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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 14:32

Et la chair n'est pas forcément faible...

Jacques BAUDOU : Le naufragé de l'île de chair.

Tout étonné de se retrouver en pleine mer dans un dinghy, Hugues essaie de se souvenir ce qui lui est arrivé.

Il se rappelle juste qu'il était à bord d'un hydravion, qu'il venait de boire un cocktail rafraîchissant puis qu'il s'était endormi.

Heureusement son sac de voyage a été déposé près de lui et il trouve une pagaie à ses pieds, ce qui va lui permettre de rejoindre la bande de terre qui se profile à l'horizon.

Après des heures d'effort, il parvient à mettre le pied sur l'estran. Epuisé mais content, il cache son canot de sauvetage et part découvrir les lieux en s'immisçant dans la forêt qui borde la plage. Un sentier s'enfonce sous la canopée et il le suit, découvrant des débris bétonnés couverts de lichens et des structures métalliques rongées par la rouille.

Puis Hugues arrive dans une clairière dans laquelle s'égaillent quelques gallinacées et au milieu de cet espace libre se dresse une tente marabout. Le local abrite une diversité d'objets qui auraient plus leur place dans un laboratoire urbain, ainsi que des bibliothèques, des étagères emplies de dossiers et même une machine à écrire.

L'île n'est pas déserte, et Hugues n'est pas un nouveau Robinson. Une jeune femme descend d'une échelle de corde à la lisère de la clairière. Il se présente, c'est la moindre des choses, Hugues Laudace, globe-trotter, et l'habitante des lieux se nomme Rachel Winter, biologiste. Elle est armée d'une arbalète d'une arbalète et Hugues est effrayé à l'idée de penser qu'elle va s'en servir contre lui.

Elle a aperçu l'hydravion amerrir et Hugues être balancé comme un sac de linge sale dans le canot. Puis elle lui narre son parcours de biologiste et pourquoi elle réside depuis quelques années sur cette île qui dans les années 50 et début 60 fut le théâtre d'essais atomiques par l'armée britannique.

C'est ainsi que Hugues est amené à partager le quotidien de Rachel, et à vivre une aventure qui ne manque pas de piquant.

 

Inscrit résolument dans l'esprit des récits d'aventures qui étaient publiés en fascicule, Le naufragé de l'île de chair n'est pas qu'une aimable bluette destinée à des adolescents. En effet les îles du Pacifique furent le théâtre de nombreux essais atomiques, souvenons-nous de Mururoa, et Jacques Baudou nous propose une vision, pas forcément joyeuse et optimiste de ce qui pourrait arriver dans quelques années, si ce n'est déjà fait, sur ces morceaux de terre que l'on décline comme paradisiaques. Et le titre trouve se justification dans la dernière partie du récit.

Un texte simple, sans prétention, aimablement construit et amené, avec à l'intérieur une histoire qui se greffe autour de Hugues et du pourquoi de son débarquement de l'hydravion. Une double histoire donc et Jacques Baudou inaugure cette nouvelle collection avec une saveur à l'ancienne pour un monde moderne.

Jacques BAUDOU : Le naufragé de l'île de chair. Collection Aventures N°1. Editions du Carnoplaste. Parution avril 2017. 32 pages. 3,00€.

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20 avril 2017 4 20 /04 /avril /2017 13:59

C'est une bonne question, merci de l'avoir posée !

Léon VALBERT : Crimes ou suicides ?

Grâce aux conclusions pertinentes du docteur Harifax, médecin légiste, l'inspecteur Bergougnasse boucle en moins de temps qu'ii m'en faut pour écrire cette phrase l'enquête qui lui a été dévolue.

Cette affaire à peine résolue, le commissaire Galinacci lui en confie une autre : la femme du morticole a été retrouvée morte. En dépit de sa douleur, Harifax tient à autopsier lui-même la défunte.

Lorsqu'ils se sont mariés, elle n'avait que vingt ans à peine et lui quarante. Ils s'étaient connus à l'Ecole de Droit alors qu'elle suivait les cours de législation médicale qu'il dispensait. Un véritable roman d'amour qui s' achève tragiquement.

Rien ne prédisposait toutefois à penser qu'un tel drame put arriver. Des traces de piqûres hypodermiques dans la cuisse et sous l'omoplate autorisent deux hypothèses : le crime ou le suicide. Or la seconde piqûre n'aurait pu être faite par la défunte seule. A moins qu'ii s'agisse d'une erreur accidentelle. Ce qui étonne le juge.

Mais le toubib a réponse à tout : Il faut toujours compter avec le hasard... ou la fatalité. Un deuxième cadavre est découvert dans les mêmes conditions, celui du chauffeur d'Harifax. L'homme était un Russe émigré et Bergougnasse demande à son ami l'agent Froc de la brigade politique de se documenter parmi les compatriotes du mort. L'un d'eux a poursuivi de ses assiduités la femme d'Harifax mais il proteste de son innocence dans les deux crimes qui lui sont imputés.

La femme de chambre se présente auprès du juge. Elle déclare avoir trouvé dans le tiroir d'un secrétaire des lettres prouvant l'infortune conjugale du médecin légiste. Bergougnasse et Galinacci ne sont point convaincus par l'inculpation du slave. Bergougnasse imagine donc un stratagème dans lequel tombe tête baissée l'assassin, Harifax lui-même. lequel n'en était pas à ses premiers meurtres. Tout petit déjà il s'ingéniait à faire accuser ses condisciples pour des fautes qu'ils n'avaient pas commises.

 

crimes ou suicides ? Disons-le tout net : dès le départ le lecteur se doute qu'il s'agit bien de crimes que Bergougnasse va devoir résoudre. Et l'entêtement du toubib à pratiquer les autopsies malgré sa douleur est trop sincère pour être honnête. Dès lors le lecteur n'a plus qu'à se laisser porter par les circonlocutions et circonvolutions verbales, dialectiques et ampoulées des protagonistes.

Mais est-ce bien là le moyen employé pour introduire un liquide virulent dans le torrent circulatoire ?

se demande Harifax au cours des explications fournies aux policiers lors de l'autopsie de sa femme.

Et afin de démontrer le sérieux de son roman, Léon Valbert n'hésite pas à citer, outre les références empruntées aux communications faites à l'Académie des sciences, une tirade du Roméo et Juliette de Shakespeare. C'est beau la culture.

Et voilà comment, conclut le détective, en rallumant sa pipe qui s'était éteinte au cours de ce récit... voilà comment, mon vieux Froc-Froc, j'ai reconstitué pour ton édification personnelle, l'histoire complète et authentique, du médecin légiste fou et assassin. Tu avoueras, ajouta t-il, qu'elle dégote de loin les romans policiers les mieux charpentés.

Avis tout à fait personnel que le scripteur de cette notule ne partage pas. Des histoires mieux charpentées il en a lu plus d'une, écrites avant et après que Léon Valbert ait pondu sa prose qui ne restera pas dans les souvenirs.

 

A propos de Léon Valbert.

pseudonyme d'Albert Léon Vavasseur né le 27 mai 1867 - 1947, auteur, journaliste, chroniqueur. Pseudonymes: Léon Valbert, Paméla, Bobèche. Il a collaboré avec Rodolphe Bringer et Albert Verse. Pour plus de renseignements vous reporter aux liens ci-dessous.

Léon VALBERT : Crimes ou suicides ? Editions André Bonne. Parution octobre 1945. 32 pages.

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 09:44

Lorsqu'Adrien Sobra ne s'appelait pas encore Marc Agapit.

Ange ARBOS : La tour du silence.

Ce sont les gens qui disent... rétorque le narrateur à son ami et voisin Julien Delambre qui affirme qu'il vient d'émettre une hypothèse idiote. Et les gens ont vite fait d'échafauder des conjectures non vérifiées.

Il paraitrait qu'un cadavre a été retrouvé dans le parc du pépiniériste, leur voisin, et que ledit pépiniériste aurait tué l'amant de sa femme.

Delambre, afin que son voisin ne s'échappe pas et aille raconter n'importe quoi, l'enferme dans son salon puis entreprend de narrer la genèse de cette découverte macabre. Mais auparavant il lui pose quelques questions concernant cette découverte, notamment si le bahut dans lequel le squelette a été retrouvé était un magnifique meuble sculpté. Si une épée en bois peint reposait à côté du mort et si la tête de celui-ci était ceinte d'une couronne en bois peint également.

Suite aux affirmations de son voisin, il raconte cette histoire édifiante :

Lors d'une réception costumée, alors qu'un diseur accapare l'attention des invités, le majordome informe le maître des lieux qu'il est mandé au téléphone pour une affaire importante. Puis peu après, le majordome revient dans la pièce prévenant le secrétaire du comte que celui-ci l'attendait dans son bureau un quart d'heure plus tard. Le temps imparti étant écoulé, le secrétaire s'éclipse puis revient et parle à voix basse à la comtesse qui sort de la pièce puis réapparait en poussant des cris et s'évanouit.

Dans le bureau situé à l'autre bout du château les invités ne peuvent que constater l'absence du comte, mais relèvent néanmoins quelques indices prouvant qu'un attentat aurait été commis à l'encontre du noble. Des traces de sang, une statuette brisée, des douilles d'arme à feu.

Immédiatement averti le juge d'instruction pose les questions rituelles à la comtesse, une jeune femme d'une vingtaine d'années et mariée depuis peu. Et bien évidemment il s'agit de savoir si le comte possédait des ennemis. Et c'est à partir de ce moment que l'affaire se corse, même si elle se déroule en région parisienne.

Peu avant, Eloi, un vieux serviteur du comte, et sa fille Véronique, avaient été congédiés. Eloi, veuf de bonne heure, avait donné à Véronique une instruction raffinée et celle-ci âgée de dix-huit ans était entrée au service de la nouvelle comtesse comme lectrice. Les deux jeunes femmes n'étaient séparées que de quatre ans, mais, coïncidence troublante, elles se ressemblaient comme deux sœurs. Et Véronique entretint cette ressemblance en prenant la démarche, la coiffure, la voix même de sa maîtresse. Maîtresse qui fut bafouée semble-t-il car Véronique aurait effectué des avances éhontées au comte, d'où son renvoi et celui de son père.

Or Eloi et sa fille Véronique sont partis en Normandie, dans un petit village où le vieil homme possède une demeure. Les enquêteurs interrogent évidemment les voisins, les fonctionnaires dont le chef de gare, et selon tout ce beau monde, Eloi et Véronique ne se seraient pas absentés de leur villa, ou tout au moins du village.

Mais le doute s'installe. La comtesse est-elle celle qu'elle prétend être, ou Véronique aurait-elle pris sa place ? Commence un chassé-croisé qui embrouille les enquêteurs, une sombre histoire de substitution de personnes, et il est difficile de démêler le vrai du faux du faux du vrai. D'autant que selon les circonstances, la comtesse avoue être Véronique, puis se rétracte, revenant sur ses déclarations.

 

Ange Arbos, dont ce roman figure parmi ses premiers écrits, propose un jeu de miroir, proche d'une affaire de gémellité sans en être une puisqu'il s'agit de sosies. Mais le lecteur sait d'avance que les deux femmes se ressemblent, qu'elles peuvent se substituer l'une à l'autre. Ange Arbos ne sort pas un protagoniste de son chapeau en fin d'intrigue mais la présence de ces deux femmes est toujours constante. A moins que l'une d'elle joue deux rôles.

Dans un registre résolument policier classique, le futur Marc Agapit imprègne toutefois son histoire d'une once de fantastique, avec subtilité, la mise en scène du départ y influent pour beaucoup, de même que l'approche du récit par Delambre.

Le narrateur aperçoit quelques photos dont une de groupe représentant des personnages costumées et une autre le portrait de Jeanne la Folle. Or s'il s'agit de la comtesse et des membres participant à la soirée organisée par le comte, ceci n'est pas anodin. Car le comte était déguisé en Philippe le Beau et la comtesse en Jeanne la Folle, deux personnages historiques. Jeanne la Folle ainsi dénommée suite à la douleur ressentie à la mort de son mari.

Sans oublier les quelques allées et venues du domestique de Delambre lors de la narration de cette affaire, qui jette un doute sur les motivations du conteur vis-à-vis de ce voisin-narrateur pressé d'arriver à une conclusion qui au départ est erronée, puisque puisant dans des rumeurs.

Le sens de la narration est déjà présent, mais trouvera son développement par la suite lorsque Ange Arbos alias Marc Agapit se tournera résolument vers le fantastique et l'angoisse pour ses romans édités au Fleuve Noir, et qui restent des ouvrages de référence recherchés par les amateurs et les collectionneurs.

 

Ange ARBOS : La tour du silence. Collection Police N°155. Editions Ferenczi & fils. Parution 4 avril 1936. 64 pages.

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 13:49

Après Miss France, mystère...

Jean d'ARJANSE : Le mystère de la Villa du Soleil.

Jeannine, la charmante secrétaire et nouvellement promue fiancée de l'avocat Dufrayer, prend quelques jours de congés à Dieppe, afin de se remettre de ses émotions sentimentales.

Son accueil à la pension de famille La Villa du Soleil n'est pas à la hauteur de ses espérances. La bonne lui annonce qu'une erreur est intervenue dans la date d'inscription de son arrivée et qu'on ne l'attendait que la semaine suivante. Toutefois elle lui propose une chambre dans l'annexe, un immeuble situé juste à côté de la Villa.

Alors qu'elle procède à ses ablutions, deux incidents se produisent. Un des brillants de sa bague de fiançailles s'est desserti et alors qu'elle se rend à la salle de bains afin d'effectuer quelques recherches, elle entend des bruits suspects puis découvre un cadavre.

Sa présence est remarquée et des inconnus l'assomment. Peu de temps après, à Paris, le commissaire Lenormand dîne en compagnie de son ami Dufrayer. Il est inquiet car un détective, l'ex-inspecteur Jacques Trente, ne lui a pas donné de nouvelles depuis quelques temps, alors qu'il devait être à Dieppe. Trente devait servir de garde du corps à un millionnaire, Roland Quayne, qui craignait d'être enlevé.

Dufrayer lui fait part de ses préoccupations : Jeannine ne lui a pas donné de signe de vie depuis son arrivée à Dieppe. Il demande à Lenormand de profiter de son séjour pour rechercher sa fiancée.

En compagnie de Le Furet, son jeune secrétaire, le commissaire se rend dans la station balnéaire normande. L'affaire Quayne retient toutefois plus l'attention de Lenormand qui relègue au second plan les inquiétudes sentimentales de son ami l'avocat.

D'après un gardien de la paix qui connait bien Trente, le détective surveillait une villa. Les deux hommes intrigués par des ampoules allumées en plein jour s'introduisent dans la demeure. Ils trouvent le cadavre de Trente, un poignard enfoncé entre les omoplates. Ils relèvent des empreintes de pas sur le sol ainsi que dans la cave où une assemblée s'est tenue récemment. De même une trace de pneu figurant dans le parc de la villa est semblable à une autre trace relevée devant la Villa du Soleil. Lenormand décide de se faire passer pour Dufrayer et de loger à la Villa du Soleil. Il est reçu par la propriétaire, madame Malby, une charmante vieille dame qui le présente aux autres pensionnaires parmi lesquels il reconnait deux malfrats, Le Tombeur et Fleur-des-Pois.

Il reçoit une lettre signée Jeannine, laquelle s'excuse auprès de son prétendu fiancé de l'avoir abandonné, de rompre pour des prétextes futiles. Pour Lenormand, aucun doute, cette missive a été écrite sous la contrainte. Mais grâce à son flair, son bon sens et l'aide de Le Furet, il va bientôt délivrer la jeune femme et mener cette enquête à bien.

 

Cette honnête histoire classique, écrite dans un style non moins classique, emprunte toutefois à ce que l'on pourrait qualifier de poncifs de la littérature policière : substitution d'identité et déguisement, ceci afin de perturber le lecteur et l'égarer sur des chemins de traverse.

On ne s'ennuie pas mais il manque ce petit grain de folie qui a marqué certaines œuvres utilisant les mêmes stratagèmes.

Si Dieppe sert de décor à l'intrigue, ce n'est que de nom, car il manque une description de la côte normande, et l'histoire pourrait se dérouler dans n'importe quel petit port anonyme.

Achevé d'imprimé le 25 juin 1954 pour le compte de la S.E.N., ce livre, d'après le copyright, est la réédition d'un ouvrage paru aux éditions Nicea en 1944.

Jean d'ARJANSE : Le mystère de la Villa du Soleil. Collection Secrets. Editions S.E.N./Nica. Parution juin 1945. 96 pages.

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 11:13

Aucun rapport avec la Pop-star britannique !

Elton JONES : Tu vas payer !

Vous ne savez pas qu'il ne faut jamais rien dire aux journalistes... surtout quand ce sont des femmes ?

L'homme qui rabroue ainsi Bob Jozan n'est autre que son patron, Raymond Lacy, un détective privé qui commence à avoir une certaine notoriété.

Bob Jozan, gamin mi-Irlandais mi-Français, est bavard, gaffeur. Et s'il possède des intuitions étonnantes, il lui arrive de saboter les enquêtes de Lacy, tout en lui fournissant des révélations qui au bout du compte se révèlent payantes.

Lacy doit quitter Nice, après avoir effectué avec réussite la mission qui lui avait été confiée, et regagner Londres, mais Bob interrompt son travail de rangement vestimentaire dans les valises adéquates, lui annonçant qu'il vient de lui prendre un rendez-vous pour une affaire importante. Lacy se méfie, Bob a l'habitude de lui dégoter des affaires qui sont toujours importantes mais se révèlent banales. Pourtant lorsqu'il apprend le nom de son futur client, le détective décide de sursoir à son départ et d'écouter les desiderata de son assistant.

Le beau-père d'Hervé, un des copains de Bob, a reçu des lettres de menace de la part d'un de ses anciens employés. Il n'en sait guère plus aussi le mieux pour Lacy est de se rendre à Grasse rencontrer Marcellini-Diaz, le destinataire des missives, qui dirige une grosse usine de parfumerie. Comme Lacy ne refuse jamais une possible rentrée d'argent, dès le lendemain direction la ville des parfums à bord d'un autocar. Mais auparavant il se renseigne auprès d'un inspecteur de police et d'un rédacteur en chef d'un journal local.

Roger Téry, condamné à quinze ans pour le meurtre de sa femme en 1947, vient d'être libéré. Il était l'inspecteur des ventes de Marcellini-Diaz mais il a toujours nié être le meurtrier.

Bob, insouciant, ne peut s'empêcher de faire la cour à deux jeunes filles qui voyagent en leur compagnie. Sido est reporter aux Nouvelles Niçoises et sa compagne, âgée de seize ou dix-sept ans, est présentée comme photographe. Elles doivent effectuer un reportage sur les vieux moulins à huile. Sido en profite pour leur demander s'il serait possible d'écrire un papier sur l'usine de parfumerie.

Marcellini-Diaz donne toutes les explications possibles, du moins ce qu'il en sait vraiment, sur cette affaire et sur Roger Téry, un homme aimable, leur montre également les lettres de menaces, et surtout avoue qu'il était l'amant de la femme du meurtrier présumé.

 

Une histoire simple, sans chichis, qui tourne autour d'un drame familial, comme souvent, avec des rebondissements et une chute logique mais pas téléphonée. Pourtant l'auteur, outre la déclaration émanant de Lacy, placée au début de cet article, procède avec un humour involontaire.

Ainsi Sido, la jeune journaliste, à la question de Bob leur demandant :

Votre journal ne vous donne pas de voiture ?

Sido répond en toute ingénuité :

Il faut se mettre à genoux devant le rédacteur en chef, l'administrateur et les chauffeurs pour en avoir une. Nous préférons prendre le car.

Une réponse pour le moins ambigüe qui ferait gloser dans les chaumières de nos jours.

 

Mais qui est cet Elton Jones qui ose mettre de telles réparties dans la bouche de jeunes filles ?

Un écrivain qui a produit de nombreux romans policiers et sentimentaux, sous les pseudonymes de Tony Guilde, Patrick Regan ou encore Gilles Grey, et qui s'appelait Gilette Ziegler, décédée en1981.

Archiviste-paléographe et historienne, cette Niçoise qui fit partie de la Résistance, commença à écrire en 1941 pour diverses maisons d'éditions en zone libre puis chez Ferenczi, Jacquier ou encore Julliard. Son dernier roman policier connu, Le bois du silence parait chez EFR en 1963 puis elle revient à la rédaction d'ouvrages historiques dont Les coulisses de Versailles et Les Templiers.

Malgré son prénom, les romans de Gilette Ziegler n'étaient pas rasoir.

Elton JONES : Tu vas payer ! Collection Mon Roman Policier N°519. Editions Ferenczi. Parution 1er trimestre 1958. 32 pages.

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23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 13:15

Ce n'est pas un nouveau groupe de Jazz !

Jacques CHAMBON : Les kidnappers de New Orléans.

Alors qu'il songeait sérieusement à finir de préparer ses bagages et prendre son train pour Miami, pour une nouvelle prestation, l'artiste Walt Gobbler est importuné par un visiteur.

Ce n'est autre qu'un vieux camarade de Havard devenu policier, avec quelques affaires délicates résolues avec succès à son actif. Et Den Borson souhaite utiliser les talents de Walt Gobbler pour mener à bien une transaction dans laquelle sont impliquées deux gamines.

En effet Walt Gobbler est un transformiste à l'égal de Fregoli et ses interprétations de personnages célèbres tels que Mussolini, Hitler, Chamberlain, le président Roosevelt, Lindbergh ou encore Maurice Chevalier enchantent les spectateurs partout sur les scènes où il se produit, étant même surnommé l'homme-protée.

Les filles de Morrimer, un gros industriel surnommé le Roi du béton, ont été kidnappées et la rançon exigée s'élève à deux cent mille dollars. Et Walt Gobbler doit endosser le personnage de Morrimer afin de rencontrer les kidnappers afin de leur remettre l'argent de la rançon sous la forme d'un chèque.

Il devient à s'y méprendre Morrimer et parvient à imiter la signature du Roi du béton puis c'est le début de la grande aventure. Il se rend sur le lieu du rendez-vous où il est réceptionné par une jeune femme qui l'emmène au refuge des truands.

Le grimage est parfait, trompant tout le monde, y compris les fillettes, mais il faut compter sur les impondérables. De petites erreurs de comportement qui ne prêtent pas à conséquence, mais les accessoires ne sont toujours... au poil.

 

En soixante-quatre pages, à la typographie petits caractères, ce qui équivaut au double au minimum d'une pagination actuelle, Jacques Chambon nous emmène dans les environs de la Nouvelle-Orléans pour une histoire simple et plaisante. Certes il n'entre pas dans tous les détails, il ne digresse pas, le quota de pages exigé par l'éditeur lui imposant de respecter un cahier des charges.

Pourtant il met en scène de façon presque parodique des truands, une affaire de kidnapping rondement menée, et les transactions qui s'ensuivent sans s'embarrasser de détails inutiles. Avec bien entendu un retournement de situation auquel on s'attend peut-être mais qui est le bienvenu. Pas de violence, pas de trémolos non plus, juste une histoire policière rondement menée.

Donc pas de musique en général ni de jazz en particulier, pas de descriptions touristiques sauf par moments le Mississipi, ses berges et leurs retenues d'eau afin de planter rapidement le décor, rien de ce qui fait le charme de cette ville et de ses environs ou encore l'ambiance des carnavals. L'intrigue pourrait tout aussi bien se dérouler en France, dans une petite ville de province.

Il est amusant de constater qu'en juin 1939, date de parution de ce roman, des personnages célèbres pouvaient être copier sur scène et plus particulièrement Hitler ou Mussolini. Quelques semaines plus tard, il est évident que ceux-ci ne provoquent plus l'amusement.

 

J'allais omettre le principal. Sous la signature de Jacques Chambon, ce cache le créateur de Catamount, Albert Bonneau. Vous pouvez découvrir cet auteur dans un ouvrage lui a été consacré et dont la chronique se trouve ici

Et une chronique des aventures de Catamount ici

Jacques CHAMBON : Les kidnappers de New Orléans. Collection Police N°321. Editions Ferenczi & Fils. Parution 12 juin 1939. 64 pages.

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