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10 janvier 2018 3 10 /01 /janvier /2018 09:22

Os long ? Os court ? Au secours…

La grande guerre contre les os. Collection Aventures N°12.

C’est bien joli d’extrapoler et d’imaginer ce que pourrait être l’avenir lointain, mais si de temps en temps on retournait en arrière et regardait comment nos ancêtres se débrouillaient face à l’adversité.

En l’an 11966 avant J.C., c’est précis, quelque part en Europe de l’Ouest, cela l’est déjà un peu moins, trois cycles après le crash, une déflagration violente déchirant le ciel et qui est décrite dans le prologue, le décor est installé.

En compagnie de deux femmes, une jeune et une vieille, mais l’âge importe peu, Ock revient de la pêche avec dans ses filets de quoi nourrir le clan pendant quelques jours. Car pour ce qui est de la viande et des plantes, il ne faut plus trop y compter. La famine guette les divers clans qui évoluent dans la contrée. Flore et faune dépérissent à cause d’une maladie mystérieuse, et la météorologie, un réchauffement climatique, aggrave les problèmes.

Ock est le chef incontesté du clan de la Falaise de l’Ours, de par son charisme et sa musculature qui en impose. Lors du retour au campement, Ock et ses compagnes sont attaqués par des chevaux, plutôt des carcasses de chevaux. Il n’y a même plus la peau sur les os. Juste les os qui tiennent ensembles par on ne sait quel prodige. Mais leurs mâchoires sont encore actives, et Ock a beau se battre comme un forcené, il ne peut empêcher les équidés de mordre les deux femmes.

Les dégâts sont immédiatement visibles car bientôt celles-ci sont réduites à l’état de squelettes, et malgré les coups portés par Ock, les chevaux se reconstituent immédiatement après leur démantibulation, leur dislocation. Ock fuit à travers buissons et fourrés, et lorsqu’il parvient à son campement, il ne retrouve que des restes.

Alors il lui faut fuir à nouveau, encore et encore, rencontrer d’autres clans, celui d’Orick, qu’il déteste, notamment, trouver des alliances pour combattre ces manifestations mortifères.

 

Dans une ambiance un peu vaudou, les êtres humains étant transformés en des sortes de zombis agressifs, ce roman de Thomas Geha est un hommage non déguisé à Rosny aîné et à sa production romanesque composée de récits préhistoriques.

En effet outre un personnage nommé R’ossni, un lieu se nomme Xi’p’uz, ce qui est référence au roman intitulé Les Xipéhuz, roman de 1887, ce qui ne nous rajeunit pas.

Le lecteur ne sera donc pas étonné si les dialogues sont pratiquement absents, les divers protagonistes n’ayant pas de conversation, ne s’exprimant qu’en phrases courtes, hachées. Mais cela n’est en aucun cas gênant, il s’agit même d’une forme de style quasi imposé, les paroles étant superflues. Les descriptions des décors, des actions (et réactions), des sentiments aussi, suffisent et sont assez explicites pour ne pas encombrer le texte de dialogues verbeux et souvent inutiles, sauf à augmenter une pagination superfétatoire artificiellement.

Douzième et dernier volet, pour l’instant, de la collection Aventures des éditions du Carnoplaste, l’éditeur de fascicules, ce roman nous invite à un nouveau voyage mi-fantastique, mi-aventures merveilleuses, chaque histoire étant différente aussi bien dans le contexte que dans le déroulement des intrigues imaginées.

 

La grande guerre contre les os. Collection Aventures N°12. Editions Le Carnoplaste. Parution septembre 2017. 32 pages. 3,00€.

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7 janvier 2018 7 07 /01 /janvier /2018 08:49

La balade du pendu !

De retour du gibet. Collection Aventures N°11.

En cet hiver 1029 dans le Massif Central, un homme, le narrateur, aperçoit un individu qui vient de trucider une jeune femme sur un pont.

La nuit est noire et la tempête de neige sévit à grands renforts de flocons. Peut-être est-ce pour cela que le narrateur est couvert d’une capuche, à moins qu’il ne désire pas être reconnu par l’agresseur. Mais des mots échangés en Anglais les font se reconnaître. L’assassin est plus prompt que notre héros.

Il appelle à l’aide, s’entaille la main avec son épée, et hèle les habitants du village qui se précipitent. Le héros est dans de sales draps. Il court mais tel un cerf il est bientôt acculé sur un promontoire. Et comme les ennuis vont par paire, il se prend une jambe dans un piège à loups. Il faut toujours se méfier des pieds jaloux. Il ne peut rien tenter ayant perdu son épée dans sa fuite.

Lorsque les poursuivants arrivent sur place, tenant en laisse de gros molosses, ils sont inquiets. La capuche s’étant relevée, son visage est à nu et les hommes sont pris de peur. L’un d’eux prend même la croix de bois qui pend à son cou et se signe. Pour ces villageois, nul doute qu’ils sont en face d’un démon.

Après quelques tergiversations, il est décidé que la pendaison sera préférable au bûcher. Seulement, notre héros, continuons de l’appeler ainsi il le vaut bien même s’il n’a pu sauver la jeune femme, ne décède pas de la strangulation qu’aurait dû exercer la corde lorsque le tabouret a été projeté de sous ses pieds.

Persuadés qu’ils ont affaire à un cadavre, deux soudards montent quand même la garde en bas de l’estrade. Survient un homme, qu’ils appellent Maître et qui n’est autre que l’assassin. Il supprime les deux gardiens qui n’étaient pas des anges et une conversation étrange s’établit entre le pendu et l’assassin…

L’histoire se poursuit à Londres, en 1888, puis toujours à Londres en l’été 2053.

 

Patrick A. Dumas, l’auteur, dont le A du second prénom pourrait être Alexandre, nous propose une histoire fantastique à tous les sens du terme, à obédience historique, avec une pointe de science-fiction, composant une intrigue en spirale, traversant le temps par étapes, l’épilogue pouvant nous ramener au premier épisode. Une mise en abyme.

Le lecteur attentif remarquera deux hommages non déguisés à deux grands de la littérature d’évasion et de la science-fiction, Herbert-George Wells et Poul Anderson.

Cela fait du bien parfois de sortir de la monotonie et de voyager dans le temps, d’hier à demain, un peu à la recherche du temps perdu, à moins que ce soit retour vers le futur.

 

De retour du gibet. Collection Aventures N°11. Editions Le Carnoplaste. Parution septembre 2017. 32 pages. 3,00€.

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18 décembre 2017 1 18 /12 /décembre /2017 09:25

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes…

Prisonniers des serpents. Collection Aventures N°9.

Jeune enquêteur judiciaire au département des Affaires d’Etat, Bao You, issu d’une famille de l’aristocratie militaire, pourrait, tout en cheminant en compagnie de Jiu Yonggan, son garde du corps, déclamer ces vers de Racine, s’il savait ce qui l’attend au bout de son voyage. Ou encore il pourrait fredonner de manière folâtre Nuit de chine, nuit câline, nuit d’amour… d’Ernest Dumont et Jean-Louis Benech

Mais l’heure n’est pas à la fantaisie ou à étaler sa culture qui, on le sait, est comme la confiture sur une tartine, moins il y en a plus on l’étale.

Non il est parti en mission, mission qu’il a revendiquée auprès de son supérieur le magistrat Yue. Des disparitions ont été signalées dans une commanderie dans la région des Nanman, un territoire qui correspond à peu près de nos jours au sud de la province du Yunnan.

Enfin, nos voyageurs, qui se meuvent à dos d’équidés, arrivent en vue de la cité de Jinghong. Mais quelle n’est pas la colère de Bao You lorsque le préfet militaire affirme qu’aucune disparition n’a été recensée. Pourtant une lettre leur avait signalé des enlèvements. Qui croire ?

Peut-être cette gamine, qui a entendu l’envoyé spécial se poser des questions et qui a du mal à s’exprimer en chinois (en mandarin ?). Elle demande Vous envoyé… envoyé le Empire de justice ? Bao You en sursaute d’étonnement et sa surprise s’accentue lorsqu’elle quémande Allez chercher… tous… s’il vous plait. On peut être sous l’emprise de la terreur tout en restant polie.

Et Bao You accompagné de Jiu, se rend à l’endroit indiqué, dans la forêt et effectivement un petit village se dresse dans une clairière. De modestes maisons en bambou. Les habitants ont probablement été enlevés, mais les maigres vivres dont ils disposaient n’ont pas été touchés. Un large panier tressé tressaute, et Bao You en arrache vivement le couvercle.

De nombreux serpents sont lovés à l’intérieur…

 

On remarquera au fil des lectures de ces petits fascicules que chaque auteur possède ce que l’on pourrait appeler son dada, sa passion, ses points forts, ses connaissances, et il les met au service de la rédaction d’une nouvelle à tendance Aventure, Fantastique ou Policière.

Nicolas Henry est passionné par la Chine, ancestrale, et c’est tout naturellement qu’il a mis en scène un jeune enquêteur qui pourrait être le digne successeur du Juge Ti, s’il lui plait d’imaginer de nouvelles pérégrinations plus ou moins dangereuses.

Nicolas Henry est également le coauteur de l’anthologie avec Romain D’Huissier Dimension Chevalerie chinoise, un volume paru dans la collection Fusée N°31, chez Rivière Blanche en avril 2014.

 

Et pour commander Prisonniers des serpents, ayez le bon réflexe en cliquant sur le lien ci-dessous :

 

Prisonniers des serpents. Collection Aventures N°9. Editions le Carnoplaste. Parution septembre 2017. 32 pages. 3,00€.

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12 décembre 2017 2 12 /12 /décembre /2017 09:32

Je suis une poupée de cire, une poupée de son… et lumière !

Le monastère des femmes de cire.

L’air chaud et sec qui règne dans la vallée du Pénée, en Thessalie, n’est pas apprécié de la même manière par tous les membres du petit groupe qui chemine dans l’oliveraie.

Si Trufaldin, le petit chien schnauzer, qui tire la langue de contentement et court dans tous les sens, Joséphine d’Alençon, gouvernante en la bonne ville de Paris, tire la langue à cause la chaleur et de la marche, exercice auquel elle n’est pas habituée. Ils accompagnent Clermonde Bouffar, jeune actrice parisienne, et quelques autochtones, ou presque, dont Bedrettin, le berger Turc, et deux Grecs vêtus en fustanelle, l’habit local.

La montée est rude, pourtant à force de courage, surtout de la part de Joséphine, les voici en vue d’un pan de montagne. En haut ils peuvent apercevoir le monastère, du moins une partie.

Ils décident de bivouaquer sur place mais ne voilà-t-il pas que Trufaldin, toujours aussi sautillant, a disparu. Il est retrouvé enduit de miel, ou de cire, et non loin une forme allongée est en très piteux état. Avec de la cire sur le corps.

Tout d’un coup, un filet descend le long de la paroi et Joséphine ainsi que Clermonde se retrouvent enveloppées dans les mailles et hissées jusqu’à l’entrée d’une grotte. Des moniales, ou tout du moins ce qui ressemble à des moniales, dressées droites comme des statues, sont rencognées dans la pénombre.

Le but de ce voyage est simple. Clermonde désire un enfant et les diverses expériences qu’elle a tentées se sont révélées vaines. Quoi que, une fois… Mais vaut mieux ne pas en parler. Donc, elle a ouï dire dans des réunions de salon à Paris, que dans ce monastère, elle pourrait enfin se retrouver enceinte. Comment, elle ne se pose même pas la question.

 

Cette épopée se déroule en 1877 et à l’époque, nombreux étaient ceux qui se piquaient de se référer à l’Antiquité et principalement à la Grèce, à sa mythologie, et son fonctionnement historique.

Le voyage de Clermonde Bouffar n’est donc pas une incongruité, et les désirs et aspirations étaient parfois empreintes de naïveté.

Christophe Swal joue sur ces curiosités naturelles et tout naturellement il écrit un peu comme auraient pu le faire des romanciers populaires de cette époque.

Toutefois, tout comme dans Scelerata, rousse à l’âme noire, il est freiné dans ses explications par la pagination, et l’épilogue est un peu abrupt. Un bon moment de lecture toutefois à renouveler.

Christophe Swal est également l’auteur et le dessinateur de L’ours et le trappeur, un livre jeunesse publié aux éditions Les Fourmis rouges.

 

Pour vous procurer ce fascicule et les autres de la même collection, une seule adresse :

Le monastère des femmes de cire. Collection Aventures N°8. Editions Le Carnoplaste. Parution juin 2017. 32 pages. 3,00€.

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6 décembre 2017 3 06 /12 /décembre /2017 14:35

Une nouvelle Diane chasseresse ?

Scelerata, rousse à l’âme noire.

Pas facile de parler (ou d’écrire) sur ce texte qui semble extrait d’un récit plus long, d’une aventure plus élaborée.

Au début on rencontre Scelerata, qui comme dit dans le titre et dévoilé en image de couverture, est une rousse flamboyante affublée de grandes lunettes. Elle possède un fouet et sait s’en servir pour chasser les démons. Elle sévit dans une ville aux carcasses de béton, traquant les diables et lorsqu’elle les a achevé repart emportant avec elle un trophée qu’elle glisse dans une sacoche accrochée à sa ceinture.

Dans une bibliothèque quatre adolescents discutent. L’un d’eux frotte un archet sur un violon qu’il nomme Paganini, même si les sons qui sortent de l’instrument sont loin d’être mélodieux.

Dans un autre endroit de l’immeuble deux jeunes filles discutent. Tandis que Josette planche sur un contrôle pour le lendemain, un devoir sur la poésie flamande du dix-huitième siècle, Clotilde s’inquiète de savoir ce que fabrique le frère de son amie. Frère qui n’est autre que l’un des quatre adolescents rencontrés ci-dessus. Clotilde ne tenant plus en place, préfère partir à la recherche de son béguin, ou simple ami, allez donc savoir avec les jeunes filles de cette époque indéterminée mais qui n’est pas de nos jours. Probablement un peu plus loin dans le temps.

D’où elle se trouve, Scelerata aperçoit comme un éclat, et rapidement elle se déplace afin de continuer sa chasse aux démons. Ou du moins ce qu’elle pense être des démons.

 

Cette fable moderne, qui n’est pas véritablement un roman d’aventures au sens de l’exotisme et des voyages, mais nous propulse dans un univers qui l’on pourrait décrire comme parallèle, peut déstabiliser en première lecture.

Mais peut-être que Jérôme V., l’auteur, a prévu une suite à cette narration, afin de mieux nous présenter Scelerata, en fournir les tenants et les aboutissants, et développer ce personnage dans une histoire à rallonges, sous forme de feuilleton.

A suivre donc, comme il était indiqué dans les bons vieux feuilletons littéraires et radiophoniques.

Et l’auteur me demanderez vous avec à propos ? Il s’agit de Jérôme V. Oui, je sais, c’est peu, mais peut-être se cache-t-il afin de ne pas subir le courroux de Scelerata !

Scelerata, rousse à l’âme noire. Collection Aventures N°7. Editions Le Carnoplaste. Parution juin 2017. 32 pages. 3,00€.

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 08:43

Mais qui donc est l’auteur ?

Les perles rouges de la déesse Dragon. Collection Aventures N°6.

Vous le saurez en fin d’article, car Robert Darvel, le grand maître des éditions du Carnoplaste, fidèle à sa passion des fascicules, et plus particulièrement ceux édités par Ferenczi & fils, ne laisse apparaître en couverture que le titre du roman, le nom de la collection et celui de l’éditeur, ainsi que le prix, indispensable.

Les lecteurs des années 1930 jusqu’à la fin des années 1950, étaient des inconditionnels de ces petits formats qui leurs permettaient de passer d’une histoire à une autre rapidement, et ne se préoccupaient pas de savoir qui avait écrit quoi, mais étaient attirés par les titres et les images de couverture, souvent moins naïves qu’il paraissait. Et les quatrièmes de couverture étaient réservées à d’autres collections ou publications de l’éditeur.

 

Quatre personnages à l’assaut des pentes des Himalaya, dans le froid et la brume. En tête Tenzing, le sherpa tibétain, puis suivent le professeur Hiro Konichi, arrogant et rogue comme à son habitude, puis le docteur Rose Mellac, vêtue d’un manteau de haute-couture, puis la jeune Magalie, secrétaire et souffre-douleur du professeur. Mais ce n’est pas parce qu’elle est habillée à la dernière mode que le docteur Rose Mellac est une tête-en-l’air et elle sait rapidement remettre en place le grincheux.

Quoiqu’il en dise ou aimerait le faire croire, Konichi ne finance pas cette expédition mais les employeurs de Rose Mellac. Tenzing n’a accepté de servir de guide que pour les beaux de cette femme sublime mais appâté également par l’aspect financier, car il est seul pour nourrir ses quatre frères et sœurs.

Le professeur Konichi a réussi à convaincre le docteur Rose Mellac et surtout ses employeurs, lors d’une conférence sur les baies Goji, une plante véritable miracle de la nature et qui permettrait selon les dire du grincheux de garder Santé et Longévité. Et un tel slogan ne peut laisser indifférent tout être humain désirant de vivre plus longtemps et en bonne santé, surtout si cette flore peut se révéler rentable.

L’entente cordiale ne règne pas vraiment dans ce petit groupe, le professeur se montrant irascible et rabaissant continuellement la pauvre Magalie qui n’en peut mais. Après une marche harassante, tout ce petit monde arrive devant une paroi quasi infranchissable. Des blocs de pierre bouchent ce qui pourrait être plus loin, entre deux pans, un défilé. Des empreintes de pas marquent la neige. Comme d’énormes pieds.

Ils suivent les traces et parviennent à une fissure qui ouvre sur une sorte de tunnel. Et au bout de du chemin, ils arrivent dans une vallée peuplée de géants. Vont-ils enfin découvrir cette plante merveilleuse ?

 

Le mythe du Tibet et des vallées encastrées dans les montagnes, avec ses habitants retirés loin du monde civilisé, avec en prime des bêtes immenses ou Yétis, a fait le bonheur de bon nombre d’auteurs spécialisés dans le roman d’aventures mystérieuses, ainsi que de certains cinéastes. Mais Elsa Karloff (eh oui, c’est le nom de l’auteur !) renouvelle le genre en y apportant sa touche personnelle, pour un épilogue qui ne tombe pas dans Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil

Qui se cache derrière Elsa Karloff, pseudonyme très frankensteinien ? En effet, pour les cinéphiles, cette association du prénom et du nom les ramènera à La fiancée de Frankenstein, un chef d’œuvre de James Whale en 1935 avec comme interprètes principaux Boris Karloff et Elsa Lanchester.

On se contentera de ces quelques indications en attendant d’autres ouvrages d’Elsa Karloff.

 

Les perles rouges de la déesse Dragon. Collection Aventures N°6. Editions du Carnoplaste. Parution juin 2017. 32 pages. 3,00€.

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23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 10:48

S’épile-t-il ?

L’homme à la jambe de femme. Couverture de Fred Grivaud. Collection Aventures N°5.

Dans un estaminet du port d’Honfleur, les vieux loups de mer ont l’habitude de se retrouver pour boire, et surtout d’écouter les aventures que leur narre volontiers Maître Alexandre.

Tandis que les autres consommateurs s’attachent à vider consciencieusement leur timbale de calvados, Maître Alexandre boit au goulot du rhum, une bouteille qui lui est réservée par Louis-Marie Tancrède, le tavernier ancien pêcheur manchot.

L’histoire se déroule à la fin du XVIIe siècle, alors que Charles II n’a pas encore de successeur, ce qui désole sa mère. Elle a chargé le commandant Balthazar d’Amansa de ramener d’Amérique un fabuleux joyau d’origine maya, La Libellule de Tikal, aux nombreuses particularités dont une, celle qui intéresse la reine, est d’apporter la fécondité aux femmes qui le possèdent.

L’Amor Dolorosa, un navire dirigé par le capitaine Furibard, arrive en face de Rocas Altas, une baie où est ancré le galion la Santa Trinidad, protégé par une flottille de frégates. Et le capitaine Furibard, affublé d’une jambe de bois confectionnée par le charpentier du bord et qui représente une femme, est attiré par ce trésor.

Seulement le passage jusqu’au galion est fermé par les frégates. Il pense pouvoir s’infiltrer entre elles et arrivé jusqu’au navire s’approprier le trésor. La bataille est rude, mais l’Amor Dolorosa parvient à s’extirper sans avoir récupéré le bijou.

Le capitaine Furibard passe par des périodes de dépression, périodes au cours desquelles il s’enferme dans sa cabine pour écrire des poèmes qu’il met en bouteille avant de jeter celles-ci à la mer.

L’idée de s’approprier la Libellule de Tikal est ancrée dans sa tête alors… l’aventure continue !

 

Dans la grande tradition des histoires de pirates et des romans maritimes, L’homme à la jambe de femme nous entraîne dans une course au trésor, entre Français et Espagnols, un classique.

Avec moult aventures, malgré le nombre réduit de pages, et des scènes qui au cinéma ferait pâlir d’envie Gore Verbinsky, le réalisateur des trois premiers Pirates des Caraïbes. D’accord, je m’avance peut-être, néanmoins je le répète certains scènes valent amplement le détour.

Mais paradoxalement, ce ne sont pas les scènes de combat qui sont les plus impressionnantes.

Laissez-vous balloter au gré des vagues, et offrez votre visage au vent et aux embruns. Et aux poèmes dont se gargarise le capitaine Furibard, des poèmes de François de Malherbe, un Caennais.

Et comme en sous-titre, il est précisé qu’il s’agit d’Une aventure du Capitaine Hercule Savinien Furibard, dit Capitaine Furioso, on peut espérer que d’autres aventures vont suivre…

Mais qui est donc Nicolas Sorel, l’auteur de cette nouvelle maritime ? Est-ce l’auteur de Petit navire aux éditions Amavada basées à Caen ? Ou le pseudonyme d’un auteur déjà connu et qui veut élargir sa palette sous un autre nom ? Seul l’avenir nous le dira.

 

L’homme à la jambe de femme. Couverture de Fred Grivaud. Collection Aventures N°5. Editions du Carnoplaste. Parution juin 2017. 32 pages. 3,00€.

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17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 08:06

Hommage en retard à Marcel Priollet, alias Henri de Trémières, Claude Fleurange, René Valbreuse et René-Marcel de Nizerolles, décédé le 10 novembre 1960.

R.M. De NIZEROLLES : L’océan vagabond. Les aventuriers du ciel N°21.

Tandis que Tintin le petit Parisien et ses compagnons se trouvent captifs du monde géant de Jupiter, sans grand espoir de jamais retourner sur leur planète d’origine, sur Terre la vie continue avec quelques aléas pour leurs amis.

Notamment pour Jean de Requirec, fougueux descendant des corsaires malouins et fidèle camarade d’Yvonne, la sœur de Tintin. Cette gentille jeune fille a été enlevée et Jean se lance sur sa trace afin qu’elle puisse participer à l’aventure du Bolide N°2 destiné à partir à la recherche des Aventuriers.

Jean, habillé en boy-scout, a retrouvé la tanière de Ferdinand Lahoulette et de Jack Smith, les kidnappeurs, et il se rend dans leur gîte rue du Moulin Vert. Lahoulette étant parti, il subit les assauts de Jack Smith qui tente de l’étrangler. Mais Jean possède des ressources insoupçonnées. Par exemple de retenir son souffle, feignant d’étouffer, puis lorsque Smith se penche sur sa poitrine, de simuler sa mort en suspendant les battements de son cœur.

Persuadé que Smith le croit mort, Jean quitte la pièce quelques moments plus tard et interrogeant finement la tenancière de l’hôtel il apprend que Lahoulette était revenu en taxi chercher son compère. Si elle est incapable de donner le numéro du véhicule, elle sait toutefois que le taxi a parcouru 14 kilomètres aller-retour, et qu’il s’était arrêté place du Théâtre-Français, son client désirant effectuer une course. Des informations précieuses dont va se servir Jean de Requirec en se rendant chez son ami Gérard Lonvalet, le célèbre explorateur.

Grâce à leurs calculs, Jean situe à peu près le garage, d’où est parti le chauffeur, du côté de la rue Dautancourt. Et c’est sur un coup de chance, comme souvent, et à un chat un peu familier, qu’il repère le bâtiment, miteux. Il converse avec un jeune employé et feint de s’intéresser à un véhicule couvert de boue. En fouillant discrètement il découvre une feuille de papier griffonnée portant ces quelques lignes : Yvonne Blanchard sera embarquée à Boulogne à bord du cargo hollandais Gogh.

C’est peu et c’est beaucoup à la fois. Tandis que Gérard Lonvalet va continuer d’enquêter à Paris, Jean de Requirec et Jacques Lambert, un pilote aérien, s’envolent à bord d’un monoplan. Arrivés à Boulogne, ils se mettent en quête du Gogh qui possède quelques heures d’avance sur eux. Le bâtiment a gagné la haute mer, mais pour quelle destination ?

 

Pendant ce temps, que deviennent Tintin, le petit Parisien, et ses amis, M. Saint-Marc, Timmy-Ropp et Rhinoff ? Ils ont été accueillis avec enthousiasme dans le palais du roi du Douzième Etat, et peuvent à loisir découvrir les nombreuses inventions joviennes.

Ils avaient pu cultiver l’impression d’avoir sous les yeux le spectacle de nos cités futures, lorsque le progrès, sur Terre, aura dit son dernier mot.

Sous la houlette d’un guide jovien, que Tintin surnomme Chrysostome, ce qui veut dire Bouche d’or, ce que tout le monde sait mais que j’ai appris, ils visitent le pays et découvrent le secret de la fameuse Tâche rouge sur Jupiter, voyagent à bord d’une bulle et s’aperçoivent que sur Jupiter, des attentats peuvent aussi être perpétrés.

 

Parmi tous les récits d’expéditions interplanétaires, cette série des Voyages extraordinaires d’un petit Parisien dans la lune et les planètes est peut-être la plus susceptible d’intéresser, voire de passionner les jeunes lecteurs. Du moins c’est que pensait l’éditeur à l’époque et qui déclarait en quatrième de couverture :

Ce merveilleux récit – destiné aux jeunes… mais qui passionnera aussi les grands – constitue une lecture saine et abondante, paraissant en volume illustré.

Et il est vrai qu’on ne s’ennuie pas dans cette suite, parfois farfelue, parfois scientifique, du moins certaines thèses avancées sont plausibles, qui n’a que pour but de divertir.

L’imagination de l’auteur n’était pas centrée que sur un seul genre et Marcel Priollet s’était diversifié dans sa production romanesque, passant aussi bien du roman d’aventures à la science-fiction et au roman policier, mais surtout au roman de mœurs et d’amour, avec des titres tels que : Mère à quinze ans (6 fascicules), Trompée au seuil de la chambre nuptiale (30 fascicules), Pour une heure d’abandon (6 fascicules), tous titres évocateurs qui ne pouvaient qu’attirer l’œil des lecteurs, et lectrices, en mal de sensations émotionnelles.

Au total, plus de 350 titres ont été recensés pour le catalogue de la BNF, ce qui en fait l’un des auteurs les plus prolifiques de la littérature dite de gare mais que l’on nommera tout simplement littérature d’évasion ou littérature populaire.

La série des Aventuriers du ciel est composé dans son édition originale de 1936 comporte 108 fascicules de 16 pages chacun. La deuxième édition ne comporte que 26 fascicules de 32 pages.

 

Première édition Les Aventuriers du ciel n°47. FERENCZI (Joseph Ferenczi et fils éditeurs), Parution juillet 1936. 16 pages. Illustration de Raymond HOUY.

Première édition Les Aventuriers du ciel n°47. FERENCZI (Joseph Ferenczi et fils éditeurs), Parution juillet 1936. 16 pages. Illustration de Raymond HOUY.

R.M. De NIZEROLLES : L’océan vagabond. Les aventuriers du ciel N°21. Editions Ferenczi. Parution janvier 1951. 32 pages.

Voyages extraordinaires d'un petit Parisien dans la Lune et les planètes - 2ème édition.

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12 juin 2017 1 12 /06 /juin /2017 08:37

Hommage à Max-André Dazergues, infatigable et prolifique polygraphe, né le 12 juin 1903.

Max-André DAZERGUES : L'aérolithe sous-marin.

Une boule de feu, échappée des eaux tourmentées du lac Tanganyika, puis retombe, tel est le phénomène auquel assiste Makoleko, un guerrier Massaï.

Pour le Massaï, et pour toute autre personne sensée, l'eau aurait dû éteindre le feu. Et en retombant, aucune fumée, aucune trace de vapeur ne se dégage, aucun bruit ne se produit, et cette manifestation, ou manque de manifestation thermique, intrigue les habitants de la région et notamment les membres d'une expédition en voyage d'études à la recherche de gisements de pétrole et d'or. Une explication est avancée, celle d'une éruption volcanique sous-lacustre.

Cette supposition entérinée, Sir Henri Lanster, savant d'origine britannique, et son assistant et collaborateur d'origine belge Grégoire Van Fulten, ne font guère de cas de ce qu'a pu colporter comme élucubrations le guerrier Massaï. Ces autochtones sont plus connus pour leurs intentions belliqueuses et leur mauvais voisinage que pour leurs commentaires ou leurs superstitions.

La petite troupe composée des deux savants et de leurs quatre porteurs, des Bantous venus de Congo belge comme Van Fulten, continue son périple, logeant le lac Tanganyika. Il commence à se faire tard, et la nuit est quasiment tombée, lorsque Katoli, l'un des Bantous, entend un bruit suspect. Quelqu'un rôde selon lui. Le Bantou a l'ouïe fine, et il explore le voisinage.

Il ne voit personne, mais découvre dans un fourré une boulette d'argile recouverte de peinture rouge. Pour lui, cela ne fait aucun doute les Massaïs sont proches. Il ne pensait pas si bien dire. Alors qu'ils traversant un marécage, ils sont agressés par des sauriens vauriens.

En réalité, ces hommes-caïmans méchants sont des Massaïs commandés par Makoleko, entretenant la légende des hommes-crocodiles. Ils tuent les Bantous, à l'exception de Katoli et des deux hommes blancs. Entre Katoli et Makoleko existe un vieux contentieux tribal. Les survivants sont emmenés dans une île au milieu du lac, île qui possède la particularité d'être rouge.

 

La collection Mon Roman d'Aventures, qui a démarré en 1942 pour s'éteindre en 1957, offrait des plages, et des pages, de lectures agréables pour lecteurs pressés, orientée vers la Science-fiction principalement mais pas que. Elle était destinée à un large public, autant pour des adolescents que pour des adultes qui désiraient se détendre dans le métro, par exemple, après une journée de travail, et plus généralement dans les moyens de transport.

L'aérolithe sous-marin puise son intrigue dans un événement qui frise le fantastique et se clôt avec une explication scientifique simple. Mais le propos n'est pas tellement dans cette explication, car c'est surtout le côté exotique, en plein cœur de l'Afrique Noire, qui importe. Le point central réside sur l'antagonisme entre tribus rivales, entre ethnies rivales, une rivalité qui peut être séculaire ou remonter tout simplement à quelques années en arrière.

 

Max-André DAZERGUES : L'aérolithe sous-marin. Collection Mon Roman d'Aventures N°303. Editions Ferenczi. Parution 3e trimestre 1954. 32 pages.

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28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 10:02

Un des nombreux pseudonymes de

Max-André Dazergues, le mentor de Frédéric Dard.

André MADANDRE : Robinson des neiges.

Dans un estaminet de Sainte-Isoline, petit village de deux cents âmes situé dans le Grand-Nord, aux frontières du Canada français, trois hommes assis autour d'une table discutent de la légende du Caribou-fantôme ou Renne aux cornes d'or.

Abrosiak, un Indien Athabasca, affirme avoir aperçu ce fameux caribou du côté du Lac Gris. L'animal se tenait immobile dans un bouquet. Ses deux interlocuteurs sont soit sceptique comme Pascal Balle-Sûre, un vieux trappeur qui n'a pas usurpé son surnom, soit subjugué comme Christian Ledriquet alias Kiki-Castor, un adolescent de seize ans qui s'est fait un renom comme chasseur de castors.

Dans leur fougue, les trois compères élèvent la voix, et cette histoire de renne aux cornes d'or intéresse l'un des consommateurs accoudé au bar. Il s'agit de Jerville-le-Borgne, un trappeur à la réputation douteuse qui tire son sobriquet d'un œil de verre. Il ne compte que peu d'amis, et bon nombre des villageois se méfient de lui. Certains redoutent même ce fieffé aventurier.

Kiki-Castor est tenté de se rendre sur les abords du Lac Gris et si Pascal Balle-Sûre se défile, Abrosiak accepte de l'accompagner. Et les voilà partis tous les deux le lendemain en traîneau. Alors qu'ils arrivent près d'un cairn, une baraque construite en pleine forêt à l'intention des trappeurs et chasseurs, ils distinguent des chiens errant, un traîneau renversé et un homme attaché. Il ne s'agit ni plus ni moins que Jerville-le-Borgne qui affirme avoir été agressé par des Inuits.

Ils se réfugient dans le cairn, et pensent y passer la nuit mais Abrosiak, qui avait pris la garde, distingue la silhouette du caribou aux cornes d'or. Branle-bas de combat, Abrosiak s'éloigne tandis que des Inuits, jusqu'alors tapis dans la neige, se dressent et s'emparent de Kiki-Castor.

Il s'agit d'un piège fomenté par Jerville-le-Borgne et la petite troupe s'enfonce dans les bois jusqu'au Lac Gris à bord des traîneaux.

S'ensuit une histoire au cours de laquelle Kiki-Castor va sauver la vie à l'un des Inuits, Koldak, des boues dansantes, c'est-à-dire des sables mouvants qui stagnent près d'une construction en bois, en plein milieu du lac. Une construction qui serait due aux castors mais qui en réalité a été édifiée par des mains humaines. Kiki-Castor est prisonnier de ce fourbe de Jerville-le-Borgne mais un bienfait n'est jamais perdu et il pourra, alors que sa vie est en danger, compter sur des renforts inattendus.

 

Ce court roman, qui s'adresse aux lecteurs de tous les âges, nous offre un nouveau voyage grâce au guide qu'était Max-André Dazergues, après un roman signé du pseudonyme d'André Star en Polynésie (voir lien ci-dessous). Exotisme en tous genres, actions et découvertes, manipulations, magouilles, jalousies et traitrises, tous les ingrédients du roman d'aventures se retrouvent sous forme condensée dans ce texte.

Les descriptions de paysages et la psychologie des personnages sont tout juste évoquées, seule l'histoire mystérieuse de ce caribou aux cornes d'or étant le seul ressort de cette intrigue dont le lecteur pressent dès le début que cela se terminera bien. La morale est sauve, les personnages se montrent magnanimes, mais le principal réside dans un bon moment de lecture, une évasion à bon compte comme nous le proposaient Max-André Dazergues et ses confrères dans ces petits fascicules dont le seul but était d'intéresser leurs lecteurs et à les inviter à découvrir d'autres aventures palpitantes tout au long des semaines. De petits romans qui se lisaient d'une traite, dans le métro ou les trains de banlieue qui emmenaient les ouvriers sur leur de travail, et retour.

 

André MADANDRE : Robinson des neiges. Collection le Risque tout. Editions S.A.E.T.L.. Parution décembre 1945. 20 pages.

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