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1 août 2019 4 01 /08 /août /2019 03:14

Et il sera privé de désert ?

Giova SELLY : Yousouf, le cavalier du désert.

Tomber amoureux de la fille du sultan dont on est l'esclave, cela peut s'avérer dangereux. Danger d'autant plus aiguisé lorsque cet amour est payé de retour. C'est à cause de cet amour impossible que Youssouf, vingt ans, sera amené à faire le mur et à s'évader de Tunis aidé dans son entreprise par le docteur Lombard et le fils du consul de France, Ferdinand de Lesseps.

Adieu jeune et belle Kaboura ! Au bout de cette évasion l'Aventure, avec un grand A, et la gloire attendent le jeune Youssouf en Algérie. Mais également le mépris, la jalousie, la soif de reconnaissance d'être enfin lui-même, un homme libre et non plus un esclave.

Né en 1810 en l'île d'Elbe, Joseph Ventini, dit Youssouf, est capturé par les pirates Turcs et vendu au Bey de Tunis alors qu'il n'avait que cinq ans. Evadé il trouvera refuge auprès de l'armée française, parmi laquelle il se distinguera, combattant avec hargne et férocité ses anciens coreligionnaires. Chevauchées, exploits et amours tumultueuses se succéderont d'Alger à Constantine en passant par Paris, dans un pays qui s'ouvre à la colonisation mais également à la résistance envers l'envahisseur.

Youssouf n'aura qu'une idée fixe en tête : être enfin reconnu à sa juste valeur et même plus par ses pairs. L'orgueil le pousse, le transcende car il est confronté aux lazzis, au mépris, aux rebuffades des officiers français qui, à part quelques-uns, ne cessent de le considérer comme un esclave sorti du rang. Toute sa vie, Youssouf sera obnubilé par cette soif d'ambition, une soif qu'il n'arrivera jamais à étancher. Pourtant il aura vécu un destin hors du commun.

Après avoir écrit quelques cinq cents nouvelles pour des magazines féminins, des romans à trame historique dans les collections Grands Romans et Grands Succès du Fleuve Noir, dont Chère Elise et une dizaine de romans policiers pour la collection Spécial Police de cette même maison d'éditions, Giova Selly signe avec Youssouf, le cavalier du désert une œuvre forte, à l'écriture nerveuse, dense, brillante, à l'image de son héros.

Giova SELLY : Yousouf, le cavalier du désert.

A noter toutefois que ce roman est la réédition revue et corrigée de L'Oriental paru en 1977 au Fleuve Noir, collection Grands Succès. Enfin Joseph Ventini a réellement existé et les aventures décrites ici sont en partie vraies.

 

Giova SELLY : Yousouf, le cavalier du désert. Editions Albin Michel. Parution juillet 1990. 348 pages.

ISBN : 978-2226041272

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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 03:16

Bécassine n’était pas si bécasse que ça !

Revue Rocambole N° 86/87 : Dossier Pinchon, Bécassine et C°.

Si une frange bretonnante rejette le personnage de Bécassine, il n’en va pas de même des autres provinciaux qui se reconnaissent plus ou moins en elle. Et elle aurait pu être aussi bien Picarde que Limousine, car même si certains affirment qu’elle porte une coiffe de Pont-Aven, qui d’ailleurs n’est guère ressemblante à la véritable, cela ne veut rien dire. En effet, de nos jours, tous ces gamins et adultes qui arborent fièrement des maillots de l’équipe de France de football, ou de footballeurs richissimes, sont-ils tous des joueurs pratiquants ?

Donc Bécassine, qui a enchanté des générations de jeunes lecteurs, aussi bien masculins que féminins, mais aussi d’adultes, est représentative des Français migrants vers la capitale pour trouver un emploi. Evidemment les Bretons sont largement représentés dans cet arrivage massif de demandeurs d’emploi, mais d’autres régions peuvent revendiquer également cet afflux. Auvergnats, les fameux bougnats et cafetiers, Savoyards, ces petits ramoneurs, et bien d’autres. Donc les Bretons, qui se sont même constitués en associations, se proclamant fièrement les Bretons de Paris.

Bécassine était une jeune fille naïve et ingénue, comme bien d’autres jeunes provinciales (ou provinciaux) qui encore de nos jours débarquent dans la capitale sans posséder de repères. Un peu moins maintenant que les concours de fonctionnaires et les mutations changent la donne.

Ce dossier, copieux, consacré à la première des héroïnes de bandes dessinées, revisite le mythe mais présente surtout son auteur, ou plutôt son dessinateur. Car Joseph Porphyre Pinchon, même s’il a écrit par ailleurs des nouvelles, n’est pas le scénariste des histoires qui mettent en scène Bécassine. D’ailleurs Bécassine est née un peu par hasard, le 6 février 1913 dans La Semaine de Suzette. Jacqueline Rivière, la rédactrice en chef de ce magazine, signe L’erreur de Bécassine, une histoire en une planche afin de boucler la dernière page, la page 16 restée vierge. Et comme Pinchon passait par là afin de remettre quelques dessins, elle lui demande d’illustrer cette historiette. Et c’est ainsi que tout débute.

Ensuite ce sera un certain Caumery qui écrira les scénarii des aventures de Bécassine. Caumery qui n’est autre que le pseudonyme de Maurice Languereau, le neveu de l’éditeur, Henri Gautier, et dont le nom perdure de nos jours sous le label des éditions Gautier-Languereau.

Pinchon, dont seul le nom surnage encore dans les esprits des lecteurs, et encore, a débuté comme peintre, mais fait plus méconnu, il fut dessinateur en chef à l’Opéra, dessinant les maquettes de très nombreux costumes, se montrant même révolutionnaire en ce domaine. Et encore plus méconnu, il fut durant la Première Guerre Mondiale chef de section dans une compagnie de camouflage. Mais il tâtonna également du cinéma.

 

Bécassine jouissant d’impopularité ? Comment ce fait-ce ? Pourtant cette brave jeune fille, native de Clocher-les-Bécasses, un nom de village qui n’est pas à proprement parler typiquement breton, connut les opprobres, encore peu, avec le film de Bruno Podalydès en 2018.

Les œuvres de Joseph Porphyre Pinchon, une bibliographie critique, un coup d’œil sur les romanciers publiés dans La Semaine de Suzette, Bécassine après Pinchon, et d’autres articles complètent ce dossier sur le créateur de Bécassine.

Mais ce numéro double du Rocamble propose également un article de Francis Lacassin, sur Bécassine et publié en 1969 dans Le Magazine Littéraire. Et dans la partie Varia, on trouvera des précisions sur un auteur méconnu, Maryan, sur L’enfance dans l’œuvre de Delly, Quand Maurice Leblanc cite Gustave Aimard ou encore Dans les mines du second rayon ou lorsque Albert Bonneau (re)visite Harlem, des précisions complémentaires à RétrofictionS, sans oublier les Contes du Rocambole : trois nouvelles signées Pinchon, Ferdinand le Gourmand ; Max Daireaux qui, avant Agatha Christie, écrivit Un crime de l’Orient-Express et une nouvelle méconnue de Paul Féval, Le banquier de cire et bien d’autres articles encore.

Petit reproche : au début le Rocambole paraissait quatre fois l’an. Depuis quelques années, un numéro double s’intercale, rétrécissant le rythme de parution. Et cette année, il n’y aura que deux numéros doubles. D’accord, le nombre de pages est identique que s’il y avait quatre volumes, mais quand même. Le plaisir n’est plus aussi vif que lorsqu’on attendait tous les trois mois son numéro du Rocambole.

Pour commander ce numéro ou s’abonner (ce qui est préférable) au Rocambole, une seule adresse :

 

Revue Rocambole N° 86/87 : Dossier Pinchon, Bécassine et C°. Editions AARP. Parution le 1er juin 2019. 352 pages. 30,00€.

ISBN : 978-2912349736

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30 juillet 2019 2 30 /07 /juillet /2019 04:43

Félix ne faisait pas de potins…

Maurice TILLIEUX : L’intégrale Félix N°8.

Contrairement à l’affirmation de certains qui énoncent avec componction que ceci ne nous rajeunit pas, je déclare que justement ceci nous rajeunit, nous permettant de nous replonger dans une enfance qui ne connaissait pas les soucis des adultes.

De mes souvenirs d’enfance surnagent quelques bandes dessinées. Naturellement les aventures parues dans Spirou, Tintin et Le Journal de Mickey, de petits fascicules surtout consacrés à des héros fictifs ou réels du Far-West tels que Hopalong Cassidy, Kit Carson et combien d’autres.

Mais jamais, ou alors je n’en ai pas souvenance, d’historiettes consacrées à Félix, le précurseur de Gil Jourdan, deux héros créés par Maurice Tillieux.

C’est avec un plaisir indicible que j’ai découvert ce personnage dans des historiettes qui ne dépassent pas les douze pages. Mais elles étaient publiées dans une revue belge entre 1949 et 1956, Héroïc-Albums, magazine dont la diffusion devait être confidentielle en France, et qui accueillit en son sein des auteurs qui par la suite devinrent des légendes de la bande-dessinée : Greg, Tibet ou encore Jidehem…

Ce qui m’a marqué au premier abord, c’est la sobriété des histoires (ce qui se comprend étant donné le nombre restreint de planches), mais surtout des dessins. Un style ligne claire, sans fioriture, sans détails excessifs, très simples. Pourtant ces dessins sont explicites, soignés, et seuls les détails indispensables à la compréhension de l’histoire sont présents sans être envahissants.

Comme le font remarquer Daniel Depessemier et Etienne Borgers dans les dossiers consacrés à Maurice Tillieux et à Félix en prologue de cet ouvrage, souvent l’auteur a puisé dans ses lectures de romans policiers, qu’ils soient américains et de tendance Hard-boiled, ou dans les ouvrages de ses compatriotes tel Stanislas André Steeman, le Simenon belge comme l’avait écrit étourdiment un critique littéraire, mais sans pour autant les copier, les plagier.

Si ces histoires possèdent un fond déjà exploité par ailleurs, il a su se défaire du contexte et leur donner un tournant qui en font des nouveautés. D’ailleurs, les romans policiers, tout comme la littérature générale ou dite blanche, emploient la plupart du temps, pour ne pas dire toujours les mêmes ressorts, et les mêmes thèmes. Ceux-ci ne sont pas extensibles, seule la manière de les cultiver, de les améliorer, de leur fournir de nouveaux débouchés, offrent ce qui s’avère une nouveauté. Et l’imagination et la créativité de l’auteur permettent à ces histoires de se renouveler.

Chaque histoire est précédée des programmes non stop, ou bandes annonces, qui étaient inclus dans les numéros précédents sa parution dans le magazine et donnaient le ton de l’intrigue. Ces histoires se suivent chronologiquement et offrent à chaque fois un nouveau décor.

Dans 50 degrés sous zéro, Félix et ses inséparables compagnons, Allume-gaz et Cabarez, quittent Temple, lieu de l’épisode précédent, pour se rendre à Chicago où une affaire de vols de fourrures les attend. Mais le nœud de l’intrigue se trouve à Milwaukee et en marge de cet épisode, Allume-gaz sera amené à se confronter à une terreur du ring, un catcheur nommé Le Gorille d’Oklahoma, prenant la place du Serpent d’Arizona bien malgré lui.

Dans L'argent est au fond, nos trois amis sont toujours à Chicago. Dans une salle des ventes, Allume-gaz achète un tableau estimé à 50$, une marine XVe signée d’un peintre italien, offrant 1000$. Et un acheteur se présente trop tard. Allume-gaz est fier de son acquisition, portant le tableau non emballé, face tournée vers les passants qui sont horrifiés. Et il y a de quoi. Pourtant en arrivant à leur appartement le vrai tableau est déjà là. C’est Félix qui l’avait échangé et l’acheteur déçu est lui aussi sur place. Un nommé Mike Curtis qui est amateur de vieilleries possède un document stipulant que sous la peinture se cache une carte au trésor. L’aventure commence avec pour but la récupération d’un trésor situé dans les eaux méditerranéennes. Plus précisément dans une baie de la Sardaigne. Mais quelques imprévus surgissent et Maurice Tillieux en profite pour placer quelques gags dont il a le secret.

A la fin de cet épisode marin, l’éditeur place un encart dénonçant les agissements d’un étudiant qui revend les anciens numéros trois fois leur prix d’achat. Ce qui l’amène à fustiger les mercantis de la brochure d’occasion… ! Alors, l’achat de ce collector est-il un investissement ? A vous de voir !

Mais ce n’est pas fini et je vous laisse le soin de lire les autres épisodes, dont la liste figure ci-dessous, ne désirant pas passer pour un défloreur d’intrigues.

 

Toutefois j’aimerai terminer mon petit article en vous faisant part d’une impression tenace qui m’a saisi dès les premières planches. Et peut-être serez-vous de mon avis si vous regardez attentivement les dessins figurant sur la couverture de l’album ou en vous rendant sur le site des éditions de l’Elan. J’ai été frappé (aie, pas sur la tête) par une certaine ressemblance graphique entre Félix et Tintin. Un Tintin qui porterait lunettes et béret mais sans Milou.

 

Ce volume comprend :

50 degrés sous zéro

L'argent est au fond

Le souffle du diable

Sabotage

Contrebande

Le Roi et le colonel

Maurice TILLIEUX : L’intégrale Félix N°8.

A lire également :

Maurice TILLIEUX : L’intégrale Félix N°8. Editions de L’élan. Parution le 19 mai 2019. 136 pages. 29,95 €.

ISBN : 978-2960185973

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29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 05:34

Laissez glisser, papier glacé
Les sentiments, papier collant
Ca impressionne, papier carbone
Mais c'est du vent

Pascal MALOSSE : Les fenêtres de bronze.

Des petits papiers comme s’il en pleuvait. Et d’ailleurs il en pleut, et Théo, se rendant à son travail comme garçon de café rue du Cherche-Midi, en découvre un sur le bitume.

Une feuille écrite des deux côtés d’une façon malhabile, et il a du mal à déchiffrer les lettres, à reconstituer les phrases et à en comprendre le sens. Et naturellement il perdu du temps et arrive en retard, houspillé par son patron. Peu lui chaut et lorsque d’autres feuillets se mettent à voltiger, il cueille les feuilles volantes comme il cueillerait des pâquerettes.

Rentré chez lui il se met au travail, recopiant péniblement sur son ordinateur ce qu’il décrypte. Cela lui prend du temps, et il prend un congé de maladie, au grand dam de son employeur afin de tout remettre au propre.

Cette lettre, écrite à la première personne, émane d’une jeune fille narrant ses conditions de détention. Sa vie de recluse depuis des années, elle ne se souvient plus depuis quand elle est enfermée dans une pièce dont les ouvertures sont closes à l’aide de volets de bronze. Un ascenseur lui monte sa nourriture. Son seul contact avec l’extérieur. Mais la pièce contient une quantité impressionnante de livres et elle a réussi à apprendre à lire toute seule. S’imprégnant d’un livre relatant la saga des Radziwiscy. Et elle a écrit cette missive envoyée comme on jette une bouteille à la mer par une simple fente dans un des volets.

Naturellement l’écriture est malhabile, reproduisant les lettres en script, comme dans les livres. Touché par les révélations de celle qui signe Elisa, Théo décide de découvrir où est retenue la recluse. Il parvient à situer l’immeuble, une immense maison de ville rue du Cherche-Midi, appartenant à une vieille famille polonaise, les Radziwiscy, qui longtemps a œuvré dans les ombres du pouvoir.

Il se fait embaucher et découvre la pièce dans laquelle vit Elisa. Mais rien n’est jamais facile dans la vie et il lui faudra mettre sa vie en péril pour sauver la jeune fille de ses détenteurs.

 

Montant progressivement en puissance, Les fenêtres de bronze est le roman type du roman d’angoisse, que Boileau-Narcejac et Georges-Jean Arnaud, en tant que romanciers, et Hitchcock, en tant que cinéaste, n’auraient pas désavoués.

Le pourquoi du comment est dévoilé peu à peu, car Pascal Malosse se garde bien de tout divulguer dès le départ. Et les révélations s’effectuent peu à peu, comme un dessin sur le sable à marée descendante. Et la fin est une fenêtre, non pas de bronze, mais ouverte et le lecteur pourra regarder au-delà du balcon, s’imaginer ce qui se cache derrière un voile.

Seul petit reproche, mais tout petit, ce n’est pas la teneur des feuillets qui m’a gêné, car il ne faut pas oublier qu’Elisa elle-même n’est pas en possession de tous les secrets de cette famille, mais dans l’écriture même. Dans le style narratif trop travaillé alors qu’elle s’est forgée à la lecture et à l’écriture en autodidacte. Personne ne lui a enseigné quoique ce soit, or cette narration est digne d’une romancière accomplie (je parle d’Elisa naturellement). A moins que, mais cela l’auteur ne le précise pas, Théo ait corrigé les fautes éventuelles et remplacé un vocabulaire primaire par le sien, réécrivant le texte à sa façon.

 

Pour commander directement cet ouvrage, et d’autres, chez l’éditeur, un seul geste, cliquer sur les liens ci-dessous :

Pascal MALOSSE : Les fenêtres de bronze. Collection Brouillards N°48. Editions Malpertuis. Parution novembre 2018. 184 pages. 15,00€.

ISBN : 978-2-917035-64-1

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28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 04:11

Suite et fin des enquêtes du commandant René-Charles de Villemur.

Sniff !

Luis ALFREDO : Itinéraire d’un flic. La compil.

Ce recueil reprend les quatre premiers épisodes des enquêtes constituant l’Itinéraire d’un flic, soit Pendaison, Sodomie, Kidnapping et Eventration. Le cinquième épisode, qui complète ce recueil, est intitulé Emasculation et clôt cette mini-saga tout en apportant des éclairages sur deux des affaires dont la commandant René-Charles de Villemur eut à s’occuper et qui interfèrent sur sa vie privée.

Dans ce cinquième opus, nous le retrouvons assis chez lui dégustant un whisky en compagnie de ses amis Joan Nadal, le détective privé, et Patrick Fonvieux, le journaliste. Alors qu’ils discutent d’une série de meurtres qui viennent de se produire récemment, le téléphone sonne. Il pourrait presque pleurer le téléphone, car c’est une mauvaise nouvelle qui se profile au bout du fil.

En effet, cinq corps émasculés ont été découverts depuis une quinzaine de jours sur la côté landaise. Et naturellement il est bon de se poser la question de savoir si cela à un rapport quelconque avec cette affaire narrée dans Pendaison. Et ce coup de fil émanant d’Octave, l’adjoint de René-Charles, est assez intrigant. En effet un commandant Villote, de Bordeaux, demande à être contacté immédiatement. René-Charles ne connait ni des dents ni des lèvres (comme aurait écrit San Antonio) ce collègue mais néanmoins il obtempère.

Catastrophe ! Un nouveau cadavre a été retrouvé sur une plage quelques heures auparavant et il s’agit de Christian, l’ancien compagnon de René-Charles. Une lettre a été récupérée sur lui, adressée à René-Charles, ce qui a permis au policier de le prévenir.

René-Charles de Villemur est persuadé du lien existant entre la pendaison, et que ces meurtres dédouanent le vagabond qui a été incarcéré. Aussi se rend-il en compagnie de ses deux amis dans le camping réservé aux homosexuels. Il assiste à un simulacre de fête et bientôt il se forge une opinion concernant le meurtrier. Mais également la présence en arrière-plan d’une machination organisée par un cartel ou par une multinationale possédant un rapport supposé avec la finance. A moins que…

 

Avec ce court roman qui clôt la saga des enquêtes du commandant René-Charles de Villemur, Luis Alfredo nous emmène dans l’univers des homosexuels, des transformistes, et malgré un petit passage, tout est écrit avec pudeur.

Pas d’à-priori, pas de lourdeurs sur ces pratiques sur ces hommes qui longtemps ont été diabolisés, ridiculisés, rejetés aussi bien par certains romanciers que par le pékin ordinaire. Pas d’humour graveleux, de moqueries, juste une exploration sensible d’un univers longtemps considéré comme pervers.

Il fut un temps, où comme beaucoup d’entre nous, je riais de quelques facéties, d’histoires dites de tapettes, mais de plus en plus, les scènes supposées humoristiques comme celle, célèbre, entre Jean Poiret et Michel Serrault dans La cage aux folles, ne me font plus rire. Elles me consternent même. Le ridicule de certaines situations, leur accentuation, leur intensité dans le grotesque me désolent mais il s’agit d’un problème social qui sera long à être annihilé.

Luis ALFREDO : Itinéraire d’un flic. La compil. Recueil nouvelles numériques. Collection Noire Sœur. Editions Ska. Parution 27 juin 2019. 308 pages. 3,99€.

ISBN : 9791023407778

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 07:13

Il s’en passe des choses lors d’une nuit de noces…

Gary DEVON : Nuit de noces.

Jeune actrice en devenir, Callie se marie avec Malcom qu'elle connait depuis à peine trois mois. Ils ont été condisciples au même collège quelques années auparavant mais elle ne s'en souvient pas. D'ailleurs Malcolm est fort discret sur son passé.

Aucun membre de sa famille, aucun ami pour assister à la cérémonie. Le mariage a lieu chez Emery et Dorothy Hudson, des producteurs qui ont recueilli Callie à la mort de ses parents.

L'humeur de Malcolm est changeante et inquiète la jeune femme qui s'interroge à propos de cette attitude, imputée à la solennité de cette journée particulière. Elle sent que l'entretien que les Hudson accordent à un inconnu trouble son mari. Les jeunes époux échappent à la meute des journalistes en empruntant un canot qui doit les conduire de l'autre côté du lac. Personne ne remarque sous le débarcadère les cadavres égorgés des Hudson.

Ils s'installent à l'hôtel et Callie sent son mari anxieux, nerveux, possédé d'une colère latente. Alors que Malcolm est sorti, elle aperçoit de sa fenêtre un inconnu qui la surveille. Elle pense à un journaliste mais peu après l'homme l'aborde. Il déclare s'appeler Hartwood et être le père de Malcolm. Il lui remet un dossier qu'elle compulse. Composé de coupures de journaux et de photos, ce dossier relate une vieille affaire criminelle. Malcolm y est décrit comme le meurtrier de la secrétaire de son père. Il n'avait que treize ans.

 

L'intérêt de ce roman réside dans la montée en puissance de l'angoisse, puis de la chute à double détente.

On ne peut s'empêcher de penser au roman de Robert Bloch, Psychose, sans qu'il y ait pourtant corrélation. Simplement l'histoire d'un enfant meurtrier et des affres qui étreignent peu à peu le personnage féminin. Peut-être parce que l'éditeur fait référence au film qu'aurait pu en tirer Hitchcock s'il avait encore été vivant.

Un bon roman qui fera passer une agréable nuit blanche, à défaut d’une nuit de noces.

Réédition Le Livre de Poche thriller. Parution novembre 1998.

Réédition Le Livre de Poche thriller. Parution novembre 1998.

Gary DEVON : Nuit de noces. (Wedding night – 1995. Trad. de l'américain par Jacqueline Lahana). Collection Spécial Suspense. Editions Albin Michel. Parution 30 octobre 1996. 256 pages.

ISBN : 978-2226085993

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25 juillet 2019 4 25 /07 /juillet /2019 04:20

Chic planète, dansons dessus, oh oh oh…

Murray LEINSTER : La planète oubliée

Les voyages interplanétaires se sont succédé depuis des milliers d’années et les galaxies n’ont plus aucun secret pour les Terriens.

Mais toutes les planètes ainsi découvertes n’offrent pas le même aspect scientifique. Certaines ont été explorées puis abandonnées. Parmi celles-ci, la planète oubliée que quelques centaines d’années plus tard d’autres explorateurs intergalactiques vont réétudier de manière plus approfondie et scientifique. Ils se rendent compte que cette planète est vierge, nue en surface, est dépourvue de trace de vie. Mais des échantillons d’air et d’eau sont prélevés, car, comme disent les agents immobiliers, cette planète possède un gros potentiel. Puis quelques centaines d’années plus tard, un astronef d’ensemencement la contamine à l’aide de bactéries, déversant une fine poussière de micro-organismes divers capables de transformer les roches en poussière, puis la poussière en terre.

Les navettes continuèrent, peuplant les mers de poissons, la surface d’œufs d’insectes et de spores de plantes jusqu’au jour où un navire spatial fit naufrage. Il transportait des êtres humains qui se retrouvèrent abandonnés sur la planète et durent s’adapter à un nouvel environnement. Mais une fois de plus la planète tomba dans les oubliettes des mémoires.

C’est ainsi que la flore et la faune se développa et que les rares êtres humains vécurent en tribus dans un environnement semblable à celui de l’ère préhistorique.

 

Burl, âgé d’une vingtaine d’années, est l’un des descendants de ces oubliés de l’espace. Il vit en compagnie de quinze à vingt représentants de l’humanité de la planète oubliée, se nourrissant principalement de champignons énormes. Car la flore et la faune se sont développées de façon monstrueuse, et l’homme est bien petit dans cet espace démesuré.

Un jour, désirant découvrir d’autres paysages et entraîné par une curiosité naturelle, il est amené à voir se développer en lui des sentiments qu’il n’avait jamais ressenti. Mais également à se conduire autrement qu’en pleutre.

Au cours de son parcours qui se révèle initiatique, il rencontre des hannetons géants, des araignées voraces, des fourmis tenaces, qui le dépassent en taille et en poids, déambulant dans une forêt de choux, de champignons qui lui fournissent sa substance. Il descend un cours d’eau, ne comptant plus les multiples vicissitudes auxquelles il se trouve confronté. Il se défend contre les agressions de toutes sortes à l’aide d’une épée-massue provenant d’une antenne d’hanneton. Et il se pare des ailes d’un phalène qu’il a vaincu, les portant comme un trophée de guerre.

Puis il revient au village de sa tribu, pensant sans cesse à Saya, l’une des jeunes filles, et à laquelle il voue un sentiment profond, lequel est partagé, mais ils ne savent pas ce qu’est l’amour.

Il décide d’aller explorer d’autres contrées et parvient, non sans difficulté, à entraîner la tribu à la recherche d’autres paysages, affrontant là encore de multiples dangers. Il se révèle à lui-même et aux autres, devenant le chef incontestable mais parfois contesté. Et, grimpant une montagne, ils vont découvrir un autre paysage, une flore et une faune évoluant dans un monde différent.

 

Roman de science-fiction et d’anticipation, La planète oubliée est un peu le roman de la Préhistoire, comme en a écrit Rosny Aîné. Peu de personnages, quasiment pas de dialogues, sauf vers la fin, ce roman malgré un épilogue quelque peu idyllique et utopique nous montre ce que pourrait être la Terre après une catastrophe nucléaire ou autre.

Il s’agit surtout d’un roman écologique avant l’heure, rappelons qu’il fut publié pour la première fois en 1954, dans lequel la faune et la flore prennent une très grande place. Mais les hommes ne maîtrisent pas du tout cette expansion, la subissant surtout.

Et le personnage de Burl est emblématique car il arrive à se surpasser dans les moments critiques. Sa façon de penser, qui au début est embryonnaire, puis la manière de se débrouiller, affrontant les éléments négatifs, l’élève. Il prend conscience peu à peu de ses possibilités et de sa disponibilité à maîtriser ses ennemis, surtout les insectes géants. Et surtout à prendre des décisions.

Des insectes dont les agissements règlent la nature, l’araignée tapie attendant sa proie, Burl pourrait en être une, les fourmis organisées en troupes guerrières, les hannetons à la carapace digne des chevaliers médiévaux… tout est décrit soigneusement. Mais Murray Leinster, s’il extrapole, se base sur des documents scientifiques, notamment sur les observations et ouvrages de Jean-Henri Fabre, le célèbre entomologiste, mais également de Maurice Maeterlinck, auteur de nombreux documents sur la vie des insectes, dont La vie des abeilles, La vie des termites, La vie des fourmis…

 

 

Il n’est pas bon pour les humains de se sentir en sécurité et de vivre dans le contentement. Les hommes ne progressent que grâce au besoin ou à la crainte.

Murray LEINSTER : La planète oubliée (The Forgotten Planet – 1954. Traduction de Michel Averlant). Editions J’Ai Lu N°1184. Parution 15 avril 1981. 192 pages. Nombreuses réimpressions. Couverture de G. Benvenuti.

ISBN : 2-277-21184-2

Première édition : Ditis/J’ai Lu. Parution 4e trimestre 1960. 192 pages.

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24 juillet 2019 3 24 /07 /juillet /2019 04:08

Attendez-vous à savoir…

comme disait Geneviève Tabouis dans Les dernières nouvelles de demain !

Bernard ALLIOT : Délit de fuite.

Dans un monde futur, quoique proche du nôtre, les chômeurs sont devenus des parasites sociaux.

D'un côté ceux qui ont du travail, de l'autre la majorité, les sans emplois, les chômeurs, les clodos. Et ceux qui ont du boulot ne se sentent pas l'âme partageuse. Entre les nantis et les autres, les miliciens. Et Anna, une assistante sociale, qui quête la nourriture afin de la redistribuer.

Anna qui est mal accueillie par les uns et par les autres, qui est rejetée comme une bille de flipper par ces plots électriques que sont les assistés et les pourvoyeurs. Jusqu'au jour où ça fait tilt à cause d'une tentative de viol.

Alors c'est la cavalcade, la fuite en compagnie d'un jeune paumé traumatisé, marginalisé, qui va s'épanouir à son contact, et d'un ex-riche président d'une association revendicatrice.

 

Politique fiction, fiction pure, prédiction fiction, ce roman - paru en 1989 aux éditions de l'Instant - est un peu tout cela à la fois.

Un constat, une tranche de vie sans solution mais dont l'intérêt du propos est noyé sciemment par une performance littéraire. Ce n'est pas Bernard Alliot, l'auteur, qui s'exprime, mais bien les personnages qu'il met en scène. Et chaque personnage, chaque protagoniste s'exprime selon sa condition sociale, son degré d'instruction, son humeur.

Le lecteur passe sans transition d'un langage ampoulé, précieux, académique, à un argot familier ou encore à un monologue enfantin, sans oublier le rapport poétique d'un gendarme appliquant les nouvelles normes de rédaction visant à harmoniser, à humaniser les relations entre l'armée et le civil.

Un roman complètement loufoque, dû au style narratif mais grave tout à la fois et extrêmement travaillé car répondant aux difficiles exigences que s'est imposé l'auteur. Un pari gagné haut la main par Bernard Alliot.

Je vous laisse méditer cette citation extraite du livre :

Je sais bien qu'il y a toutes sortes de gens désormais parmi les clodos vu que c'est le seul métier sans diplôme qui ait un avenir.

Première édition : Editions de l’Instant. Parution 5 juin 1989. 182 pages.

Première édition : Editions de l’Instant. Parution 5 juin 1989. 182 pages.

Bernard ALLIOT : Délit de fuite. Collection Les Noirs. Editions Fleuve Noir. Parution le 1er novembre 1996. 222 pages.

ISBN : 978-2265059726

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23 juillet 2019 2 23 /07 /juillet /2019 04:39

Et au plaisir de ne pas te revoir…

Charles EXBRAYAT : Bye, bye, chérie.

Jeune attaché d’ambassade en poste à Londres, Guillaume de Saint-Sève accepte la mission confiée à lui par des agents des Services Secrets français. Il s’ennuie un peu et la possibilité de rompre avec la routine l’enchante. Il est fiancé avec Helen Otterburn, fille de nobliaux enrichis en s’adonnant aux transactions boursières et il ne sait trop comment lui annoncer son départ pour Nice afin de récupérer une lettre convoyée par un agent des Services Secrets et la rapporter à Londres.

Mais la jeune fille est enthousiasmée par cette nouvelle, malgré le dépit enregistré de ne pouvoir accompagner son fiancé. Il faut avouer que ni l’un ni l’autre ne s’aiment vraiment. Il s’agit plus d’un projet de mariage leur permettant d’acquérir une position sociale enviable que d’une véritable union maritale générée par Cupidon.

Bref, Guillaume Saint-Sève promet à Helen de lui narrer les aventures dont il sera le héros, elle n’en doute pas.

Mais dans les services secrets britanniques, américains, russes et même chinois, des agents s’activent car des fuites se sont produites, grâce à des oreilles collées aux portes, à des communications téléphoniques, des indiscrétions de couloirs. Celles ou ceux qui ont propagé l’annonce de la mission de Guillaume de Saint-Sève ne sauront jamais si celle-ci réussira car elles, ou ils, connaitront une fin d’existence tragique.

Guillaume de Saint-Sève embarque donc pour la France et en cours de route les espions qui le surveillent font parfois cause commune pour éliminer l’un d’eux. Le premier à trépasser étant un agent chinois. Guillaume de Saint-Sève s’aperçoit que des espions étrangers l’épient, mais il sait que tant qu’il n’aura pas réceptionné la fameuse missive, rien ne pourra lui arriver. Après, advienne que pourra.

A Nice, Guillaume de Saint-Sève prend une chambre d’hôtel toujours espionné par ses confrères, qui eux sont aguerris. La chasse est ouverte et les dissensions entre les agents des différents services secrets les amènent à vouloir s’annihiler. Et notre héros est même l’auteur malencontreux d’un accident de défenestration, ce qui oblige les policiers locaux à enquêter. Et lorsqu’il narre à Helen cet épisode, elle ne se sent plus, elle en redemande.

Toutefois, à cause de la guéguerre que se livrent les divers espions qui gravitent dans cette histoire, Guillaume de Saint-Sève se met en valeur auprès d’immigrés Siciliens, ce qui lui permet de trouver en eux des alliés inattendus.

 

Ce roman mi-espionnage mi-policier se situe dans la veine humoristique des écrits de Charles Exbrayat, et qui s’inscrit dans la parodie, façon la série des Imogène, d’Une ravissante idiote et de quelques autres.

Un humour subtil qui n’est pas sans rappeler celui pratiqué par bon nombre de romanciers Anglo-Saxons dont P.G. Wodehouse avec ses protagonistes décalés. Guillaume de Saint-Sève apparaît au début comme un personnage un peu falot, ingénu, mais il prend peu à peu de la consistance. Il est vrai que les situations et les épisodes qu’il vit aident à le développer psychiquement, et il devient mature. Quant à Helen, c’est une jeune fille un peu écervelée.

Les répliques sont savoureuses, et n’empruntent jamais à une quelconque vulgarité ou humour lourd. Les jeux de mots sont inexistants, seules les situations, les remarques et les dialogues offrent ce côté bon enfant. Mais Charles Exbrayat, en mettant en scène des personnages d’horizons et de confessions politiques différents ne manque pas de griffer au passage.

Fédor Petrovitch était le type même du bon stalinien : fanatique et borné.

Les Français sont capables de n’importe quoi, c’est pour cela que l’on ne s’ennuie jamais avec eux.

Ne vous rappelleriez-vous pas, Commissaire, que les Américains ne sont jamais que des Anglais qui ont mal tourné ?

Charles EXBRAYAT : Bye, bye, chérie.

Charles EXBRAYAT : Bye, bye, chérie. Collection Le Masque jaune n°1330. Editions Librairie des Champs Elysées. Parution 1er trimestre 1974. 256 pages.

ISBN : 2-70242-121-0

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22 juillet 2019 1 22 /07 /juillet /2019 04:12

Nous les amoureux
On voudrait nous séparer…

Alain GANDY : Un suicide sans préméditation.

Le docteur François Bousquet, après des études à Paris et s’être marié, revient à Villefranche-de-Rouergue, reprenant le cabinet paternel. Sa femme veut tout régenter, et le force à renvoyer la secrétaire qui officiait déjà du temps de Bousquet père. Seulement, entre Suzanne Esquenoux et François Bousquet se sont établies des relations plus qu’amicales.

La jeune fille prolongée élevée chez les sœurs a trouvé le complément charnel qui lui manquait, lui le supplément affectif que sa femme lui refusait. Un soir, rendant visite à sa maîtresse exilée dans un petit village, il la découvre pendue. Affolé il demande conseil à Joseph Combes, gendarme à la retraite qui, pour occuper son temps libre, a créé son officine de détective privé. Combes se rend sur place en compagnie du toubib pour constater que le corps a été décroché.

En fouinant, Combes trouve des lettres anonymes accusant le docteur d’entretenir des relations coupables avec la femme d’un agent immobilier. Or le suicide n’est guère probant, quelques indices laissent supposer une mise en scène. Combes subtilise les lettres et ensuite doit marcher sur des œufs car le chef Casterrat, un jeune gendarme guindé, est prêt à imputer le meurtre à Bousquet. Heureusement Combes se voit confier officiellement l’enquête par le juge Massac, un vieil ami.

Comme les enfants sont en congés chez leur grand-mère, Combes et sa femme Claire, toujours de bon conseil, mettent les pieds dans le plat. Combes, perquisitionnant une nouvelle fois chez Suzanne, est agressé par deux hommes et blessé. L’un de ses deux assaillants, qui n’est autre que le cousin despote de Suzanne, est retrouvé mort.

 

Alain Gandy, sobrement mais avec efficacité nous emmène à la découverte de Villefranche-de-Rouergue et de ses environs, analysant sans complaisance une bourgeoisie provinciale qui n’est pas exempte de fourberie.

Mais il n’épargne pas non plus ceux qui, sous couvert d’aider les enquêteurs, sont toujours à l’affût des commérages. Un roman sociologique qui se lit avec plaisir et l’on ne pourra s’empêcher de penser à Exbrayat et ses romans provinciaux et régionalistes.

 

Alain GANDY : Un suicide sans préméditation. Collection Terre de France, production Janine Balland. Editions Presses de la Cité. Parution le 20 janvier 2005. 288 pages.

ISBN : 978-2258064522

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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