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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 13:23

Dans les coulisses de Hetzel et Jules Verne

Revue LE ROCAMBOLE N°51 : Dossier André LAURIE.

Fidèles à leurs principes, oserai-je écrire leur déontologie, les rédacteurs de la revue Le Rocambole poursuivent avec ténacité leur exploration du domaine de la littérature populaire, et dans ce nouveau numéro, le dossier est consacré à un auteur totalement méconnu, tombé en désuétude, et dont pourtant la vie est elle-même est un roman.

André Laurie, puisque c’est de lui dont il s’agit, n’est pas tout à fait un inconnu pour les amateurs des romans de Jules Verne, car figurent les deux signatures sur L’épave du Cynthia. Mais qui sait que deux autres romans signés Jules Verne seul ont été écrits, à quatre-vingt dix pour cent par André Laurie ? Le premier est L’héritage de Langévol devenu Les cinq cents millions de la Bégum et le second Le diamant bleu rebaptisé L’Etoile du Sud.

Mais bientôt André Laurie deviendra un auteur à part entière signant tout aussi bien André Laurie que Philippe Daryl ainsi que de deux autres pseudonymes Tiburce Moray et Léopold Virey. Mais André Laurie n’est pas son véritable patronyme. Pascal Grousset, dont le prénom sera rapidement transformé en Paschal, est né en Corse en 1844. Alors qu’il n’a qu’un an ses parents s’installent à Grisolles, village du Tarn et Garonne car son père est professeur de mathématiques. Très tôt il monte à Paris afin de poursuivre ses études. Il n’a que dix-sept ans. Il fréquente l’Ecole de médecine durant quatre ans, et commence à s’investir dans le journalisme privilégiant deux axes : la vulgarisation scientifique et la politique. Et malgré qu’il soit d’origine corse, par sa mère, il n’apprécie pas du tout les régimes bonapartiste et napoléonien. Il écrit des pamphlets et se trouve impliqué dans l’affaire Victor Noir.

En 1871, à vingt-sept ans il est ministre et fait partie du conseil de la Commune. Ce qui lui vaudra de connaître les geôles de Fort Boyard puis d’être déporté en Nouvelle Calédonie. Ses pérégrinations ne s’arrêtent pas là et Xavier Noël, qui a écrit une biographie de Paschal Grousset alias André Laurie, narre mieux que moi ces aventures. Je me contenterai d’ajouter qu’il (André Laurie) milite et encourage la pratique de l’éducation physique et du sport en général, « souhaitant une pratique sportive partagée par tous, y compris les femmes, tandis que Pierre de Frédy, baron de Coubertin, a une vision élitiste et machiste de la pratique sportive ». L’histoire n’a retenu que le nom de ce dernier !

Ce dossier du à de nombreux contributeurs est épais de plus de cent-trente pages dans lesquelles sont disséquées l’homme, l’auteur et son œuvre.

Revue LE ROCAMBOLE N°51 : Dossier André LAURIE. Revue LE ROCAMBOLE N°51 : Dossier André LAURIE.

Mais comme j’ai déjà eu le plaisir de le signaler, mon Rocambole à peine déballé de son enveloppe, je recherche la partie consacrée aux révélations et concoctée par Jean-Paul Gomel, Paul J. Hauswald et Claude Herbulot. Dans ce numéro nos trois complices se penchent sur les éditions de L’Arabesque, qui pour beaucoup d’entres nous sont synonymes de Luc Ferran, héros incontournable des années 50/60. Ils s’attachent également à décrypter les pseudonymes de quelques uns de ces auteurs dont Jean Bure qui sera plus connu sous le nom de Jan de Fast dans la collection Anticipation du Fleuve Noir. Mais Jean Bure possédait d’autres pseudos chez L’Arabesque et je vous laisse les découvrir dans ce numéro de Rocambole. Jean-Michel Sorel, autre touche-à-tout accumulant les alias, et le catalogue qui proposait moult auteurs se réduit considérablement à ce recensement.

D’autres révélations attendent les amateurs de romans populaires, tous genres confondus. Personnellement j’aimerai qu’un dossier complet sur les éditions de l’Arabesque soit enfin réalisé, car cette maison d’édition révéla de nombreux romanciers, dont Michel Lebrun et Fred Kassak et permit à Georges-Jean Arnaud de pouvoir enfin s’exprimer en littérature après avoir connu les joies du Grand Prix de littérature policière puis galérer à la recherche d’un éditeur reconnaissant son talent et sa capacité de produire de bons romans à une vitesse phénoménale.

Pour tous renseignements vous pouvez vous rendre utilement sur le site du Rocambole.

 

Revue LE ROCAMBOLE. Bulletin des amis du roman populaire. N°51 : Dossier André LAURIE. Parution été 2010. 176 pages. 15,00€

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 08:00

 

...de vous connaître !

William Campbell GAULT : Le suaire enchanté

Sonné au cours du 7ème round, Luke Pilgrim ne reprend vraiment conscience qu'au petit déjeuner. Max Freeman, son manager, 1ui apprend qu'il a gagné son combat contre Charley. Après, ils sont allés en boîte. Luke a fait connaissance d'une superbe rouquine, Brenda Vane, un mannequin ex entraineuse. Ils ont raccompagné Max à l'hôtel puis Luke a passé une bonne partie de la nuit chez Brenda. Mais de tout cela Luke n'a aucun souvenir.

Ce qui est pour le moins désagréable la lecture des journaux lui apprenant le décès de Brenda assassinée par la main brutale d'un tueur sadique et vicieux. Luke est-il responsable de ce meurtre, 1ui qui dans un combat de boxe se conduit parfois comme un tueur ? Pour prouver son innocence, ou sa culpabilité, il lui faut rétablir son emploi du temps depuis ce fameux 7ème round jusqu'à son réveil du petit-déjeuner.

Malgré les conseils de Max, Luke ne veut pas abandonner la boxe sur une victoire au rabais. Luke se sent frustré, depuis quelques temps il ne combat que des tocards.

Il veut prouver sa valeur en se mesurant à Giani Patsy, un jeune loup aux dents longues tenu en laisse par des truands magouilleur. Luke prend des nouvelles de Charley à la clinique Drinkwater puis se rend au commissariat où il est reçu par le sergent Sands afin d'y faire sa déposition. Avec Sally, sa fiancée arrivée récemment de Chicago, il refait en voiture le trajet supposé de la veille. De l'endroit où Sam Wald a organisé la soirée jusqu'à chez Brenda puis retour à l'hôtel. En cours de route il aperçoit une enseigne publicitaire reproduisant un petit moulin qui lui rappelle de vagues réminiscences.

De l'appartement de la jeune femme ils se rendent au Harry's Hoot 0wl Club tenu par Harry Bevilaqua, un ancien boxeur ayant connu Brenda. Alors qu'ils discutent près d'une consommatrice, entre un chauffeur de taxi de nom de Noodles. Celui-ci après avoir été quelque peu malmené reconnait avoir ramené Pillgrim à son hôtel le soir du meurtre, l'ayant pris en charge sur le trottoir. Sam Wald accompagné de deux truands, Paul D'Amico et Johnny, un tueur, propose au boxeur un combat truqué contre Patsy, leur poulain devant gagner le match. Luke accepte, flairant le chantage, pour mieux les doubler et prévient Sands. Prétextant des achats, Sally rencontre seule Ruth, la petite amie de Noodles, qu'elle avait aperçue dans le bar d'Harry mais celle-ci ne peut lui fournir que de maigres renseignements.

Max loue une maison à Malibu afin que Luke puisse s'entrainer dans le calme. Suite à un message téléphoné de Noodles qui leur donne rendez-vous, Sally et Luke découvrent le chauffeur de taxi assassiné, sa concubine comme en transes. Nolan, un inspecteur de police rouquin qu'ils ont croisé à plusieurs reprises lors de leurs pérégrinations, arrive sur les entrefaites ce qui leur sauve la mise. Luke retourne s'entrainer à Malibu en compagnie de Tony Scarpa, un ancien boxeur, et de Charley. De plus en plus il pense que Bevilaqua est au centre de l'affaire el joue un rôle prépondérant.

 

William Campbell Gault joue sur l'association d'idée, d'images, mais également sur la similitude des mots puisque Drinkwater et Bevilaqua signifient tous deux Buveurs d'eau. Sans vouloir se montrer par trop moralisateur, W. C. Gault énonce dans ce roman quelques valeurs concernant la déontologie sportive, les vertus de la lecture - Luke par exemple doit s'enrichir intellectuellement grâce aux livres conseillés par Sally - et l'emploi de mots à connotation raciste.

- Il ne faut pas s'attaquer à Patsy Giani et sa bande de Ritals.

Je le corrige:

- D'Italiens. Sally prétend qu'il ne faut pas dire Rital.

 

Citation:

- Il y a un poste de télévision, si vous vous ennuyez tous les deux. Il y en même quatre !

- Il y a peut-être aussi une bibliothèque, dit Sally.

Pas de bibliothèque.

- Quatre postes de télévision, à cinq cents dollars pièce, à peu près, dit Sally. Ça fait deux mille dollars. Pour trois dollars quatre-vingt-dix, il pourrait y avoir les œuvres complètes de Shakespeare. Mais il préfère dépenser deux mille dollars pour voir des âneries.

 

William Campbell GAULT : Le suaire enchanté ( The canvas coffin- 1953 - traduit de l'américain par Henri Robillot). SN°189. Parution février 1954. 254 pages.

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 10:22

Top 12 sans prétention et uniquement pour le plaisir...

Mon palmarès 2014.

N'ayant pas la prétention d'avoir lu toute la production exponentielle de la littérature populaire de l'année 2014, je n'aurai pas l'outrecuidance de déclarer que les titres figurant dans mon top 12 (comme les 12 mois de l'année) sont les meilleurs, les incontournables, les indispensables, ceux qu'il faut absolument avoir lus si l'on ne veut pas mourir idiot.

Tout est subjectif et obtenir un prix ne reflète pas le même plaisir de lecture pour tous. D'ailleurs les foires d'empoigne et les nombreux tours destinés à départager les romans en lice afin de ne couronner qu'un seul livre ne manquent pas. Que ce soit pour le Prix Goncourt ou celui du salon d'un modique village qui organise avec ses maigres moyens des rencontres destinées à faire rencontrer auteurs et lecteurs. Donc il s'agit bien des livres que j'ai lus et aimés pour l'année 2014.

Et souvent ce n'est pas dans les grandes maisons d'édition que la dégustation est la plus intense. Les petits éditeurs, appellation qui n'est nullement péjorative, possèdent parfois en leurs catalogues des auteurs sur lesquels il serait bon de se pencher même s'ils ne font pas partie de la coterie des éditeurs germanopratins.

En 2014 j'ai lu 212 livres, des inédits, des rééditions, ou des exhumés de ma bibliothèque, se positionnant dans tous les genres de la littérature dite populaire. Des romans de suspense et d'énigme comme il se doit, des romans d'aventures et des thrillers, des romans noirs mais aussi de science-fiction et de fantastique, de cape et d'épées, historiques et même quelques érotiques quoique cette production ne m'attire guère préférant être participant que voyeur. Mais ne soyez pas ébaubis par ce nombre qui peut sembler disproportionné : parmi ces ouvrages figurent de petits textes, publiés souvent en format numérique, mais également des livres papiers de toutes tailles allant de la nouvelle améliorée et épicée au pavé indigeste.

Mais à chacun ses goûts et ses couleurs, ses coups et ses douleurs, ses égouts et ses odeurs….

Dernière petite précision : certains vont peut-être s'étonner du nombre de titres sélectionnés. Parce que je voulais différencier romans francophones et traductions. Mais également par l'envie de proposer une palette diversifiée, un arc-en-ciel d'ouvrages, allant de l'humour au roman noir, et ne désirant pas rester cantonner dans un seul genre, de ne pas scléroser mon esprit, de vous offrir à vous visiteur occasionnel ou abonné, un choix et non une prescription égoïste.

Mon palmarès 2014.

Si vous souhaitez découvrir la fiche relative à chaque roman cliquez sur le titre.

Honneur cette année aux éditions Lajouanie pour trois romans que je n'ai pas réussi à départager et que je réunis donc dans un satisfecit collectif :

DESAUBRY Jeanne : Poubelle's Girls.

 

SOLOY Claude: La poule borgne.

 

Jan THIRION : 20 manière de se débarrasser des limaces.

 

 

Voici donc mon TOP 12 de romans pour 2014, par ordre alphabétique :

Dans la catégorie romans francophones :

 

AUBENQUE Alexis : Les disparues de Louisiane. Toucan noir.

 

BIBERFELD : Laurence : La meute des honnêtes gens. Au delà du Raisonnable.

 

CONTRUCCI Jean : Rendez-vous au Moulin du Diable. Nouveaux Mystères de Marseille. Jean-Claude Lattès.

 

DELTEIL Gérard : Les années rouge et noir. Le Seuil.

 

FARNEL Joseph : Escort Girls à louer. Pascal Galodé Editeurs.

 

GEORGET Philippe : Tendre comme les pierres. Jigal Polar.

 

LEBAN Damien : Les héritiers des ténèbres. City.

 

LEGER Antoine : Le 6 coups de minuit. Paul & Mike

 

MOATTI Michel : Blackout Baby. HC éditions

 

Roland SADAUNE : Mina. Val d'Oise éditions

 

VIDAL Gilles : Le sang des morts. Zone d'ombres. Asgard.

 

WHALE Laurent : Goodbye Billy. Critic

 

Et comme pour les huîtres ou les œufs, lorsque votre marchand vous en

proposait treize à la douzaine, j'ajouterai :

 

DARIO : La valise et le cercueil. Les 2 Encres.

Mon palmarès 2014.

Dans la catégorie Romans étrangers :

 

BANNALEC Jean-Luc : Un été à Pont-Aven. Presses de la Cité

 

BARR Robert : Lord Strangleigh millionnaire. Rivière Blanche.

 

BORRMANN        Mechtild : Le violoniste. Le Masque.

 

BOX C. J. : Au bout de la route, l'enfer. Seuil Policiers.

 

BROWNE S.G. : Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël. Mirobole éditions

 

GAUTREAUX Tim : Nos disparus. Le Seuil.

 

HARRINGTON Kent : Tabloïd Circus. Sueurs Froides. Denoël.

 

HIAASEN Carl : Mauvais coucheur. Editions des Deux terres.

 

KATZ William : Nuits sanglantes. Presses de la Cité.

 

MAYNARD W. P. : La terreur de Fu-Manchu. Rivière Blanche

 

RASH Ron : Une terre d'ombre. Le Seuil

 

STEVENS Chevy : Des yeux dans la nuit. L'Archipel.

 

Et comme pour les romans francophones, j'ajoute dans mon panier :

 

HILL Headon : Les vengeurs. Rivière Blanche.

Mon palmarès 2014.

Enfin, hors catégorie, j'ai choisi deux bandes dessinées :

 

ELRIC & DARNAUDET : Harpignies. Paquet.

 

TARVEL & ALVES : La maison Borgne (Harry Dickson)1. Grand West Editions Pascal Galodé.

 

Et que 2015 soit riche en bonnes et belles parutions !

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 09:18

Y'a plus de saison mais toujours des bourreaux  !

M.E. CHABER : La saison du bourreau.

Milo March, enquêteur à Denver, n'est guère emballé d'effectuer une mission près de Los Angeles, mais il faut bien obéir à son patron, n'est-ce pas ?

Il rencontre donc dans la bonne ville d'Aragon Linn Willis, ingénieur, propriétaire d'un journal, d'usines d'aéronautiques et président du Comité Civique de redressement moral de la Cité. A l'en croire la bonne ville est sur la pente descendante et sombre dans le crime : enfer du jeu, de la drogue, de la prostitution. Les responsables de ces délits sont connus de tous mais inattaquables, sinon intouchables : Jan Lomer, la tête et Johnny Doll, les jambes. Là où le bât blesse, c'est que l'un des membres de la municipalité, et pourquoi pas du Comité, agit en sous-main pour protéger les deux malfrats. Afin de pouvoir enquêter en toute tranquillité et en toute légalité, Milo March est affublé d'une couverture : adjoint au district attorney.

Un appartement, une voiture et un numéro de téléphone figurant sur la liste rouge lui sont généreusement octroyés. Le secret n'est pas si bien gardé : successivement une prostituée puis deux flics s'introduisent chez Milo March. Deux flics, genre Laurel et Hardy mais en plus méchant, que Milo rencontrera souvent en travers de sa route, bleus et contusions seront là pour en témoigner. Ils s'introduisent chez Milo March qui est convoqué successivement chez Johnny Doll et Jan Lomer à qui il explique que son travail est de démasquer celui avec qui les truands sont en affaire, et non à traquer les truands eux-mêmes. Il rencontre une vieille demoiselle, Elisabeth Saxon, instigatrice de sa venue à qui il demande quelques précisions sur les membres du Comité : Linn Willis, le président, Georges Stern, avocat, Donald Reid, banquier, Sherman Marshall, Haut-commissaire des Parcs Nationaux, le docteur David Jilton et Miss Véga Russell, vedette de cinéma.

De retour à son appartement une surprise de taille l'attend : Mickie, la prostituée, git sur le lit, nue, assassinée. Harry Fleming et Gene Grant, les deux flics, font irruption et l'embarquent au commissariat. Le capitaine Logan, soupçonné d'être aux ordres du mystérieux commanditaire, le fait transférer d'un commissariat à un autre tout en se défoulant sur March par un passage à tabac en règle.

A la suite d'un appel téléphonique March est relâché. Martin Yale le District attorney qui s'inquiétait l'attend à la sortie du poste de police et se défend d'être l'auteur du coup de fil libérateur. Après une journée passée à se reposer de ses émotions et des coups reçus, March se rend au Cassandra Club. Il aperçoit Betty, une rouquine splendide employée comme secrétaire par le comité. Ensuite il a une discussion qui tourne à l'orage avec Véga Russell; enfin il est abordé par Janet, la fille de Sherman Marshall. Elle propose de continuer la conversation chez l'enquêteur. Après un intermède amoureux elle charge son père de tous les maux d'une façon apparemment naïve mais March réalise qu'en fait elle hait son géniteur. Le lendemain après un réveil en douceur de la part de Betty il rencontre Miss Saxon.

 

Première aventure de Milo March La saison du bourreau est un livre sans prétention, à l'intrigue linéaire et guère complexe. Peut-être est-ce pour cela que ce roman accroche dès le début et se lit sans ennui. Si le roman policier français s'exporte mal, le cognac lui ne souffre pas de cet ostracisme: March en fait une consommation effrénée.

 

Curiosité:

L'on peut être truand et amateur d'art : Jan Lomer possède une coupe d'argent authentique réalisée par Benvenuto Cellini.

 

Citation :

- Dites-moi, me lance-t-elle, vous avez couché avec Véga Russell ?

- Une femme intelligente devrait trouver la réponse sans avoir besoin de poser la question.

 

M.E. CHABER : La saison du bourreau. (Hangman's harvest - 1952. Traduit de l'américain par J.G. Marquet). Série Noire N°168. Parution juillet 1953. 254 pages.

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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 08:55

C'est vrai quoi ! Ils sont toujours pressés !

Lee HERRINGTON : Minute, fossoyeurs !

Truand notoire, Malcom Portman a décidé d'acheter une conduite irréprochable.

Il contacte Barney Moffatt, adjoint du district attorney, désirant soulager sa conscience au sujet d'un cambriolage chez un certain Gillson. Il demande quelques heures pour régler ses affaires personnelles et donne rendez-vous à Moffatt au Pilgrim, l'hôtel où il loge. Moffatt s'y rend en compagnie de Sam Kincheloé, un ami policier.

Kincheloé abat Portman qui commet la faute de menacer les deux hommes avec un revolver. Gillson nie avoir été cambriolé mais il est impliqué dans une autre affaire: deux jeunes gens se sont tués au volant de sa voiture. Banal accident de voiture semble-t-il. Quant à Miss Zelma Daley, la fiancée de Portman, elle se plaint du vol d'une boîte à musique. Si Moffatt ne peut guère compter sur Gérard Frontenac, son soulographe de patron et district attorney à ses heures, il obtient une aide efficace en la personne de Patsy Delgado, son amie attachée au bureau de la circulation.

Gillson et Stella, la femme de Frontenac, rentraient d'une boîte de nuit, en voiture, ayant proposé aux jeunes de les raccompagner, l'adolescent conduisant la voiture. Homer Lane, détective privé véreux arrivé peu après sur les lieux de l'accident intervertit la position des corps. Il prend des photos et fait chanter Gillson. Lane engage Portman pour cambrioler le coffre-fort de Gillson et voler 10 000 dollars. Gillson se confie à Dee Knight, capitaine de la police, qui soupçonne immédiatement Portmann. Mais celui-ci et, Zelda décident de restituer l'argent et le petit truand prend rendez-vous avec Moffatt. Auparavant il met au clou la boite à musique contenant l'argent et les photos, sans prévenir son amie, d'où la plainte pour vol de la part de celle-ci. En coulisse cependant un inconnu tire les ficelles, maniant les personnages comme des pantins, dans le seul but de s'approprier la galette.

 

Ce roman, dans lequel plusieurs faits apparemment sans liens, convergent, traite de la guerre sourde des polices, mêlant histoires de chantage, de corruption, de magouilles et autres délits mineurs. Malheureusement si l'intention est bonne le reste ne suit pas. Les dialogues pas assez incisifs la complexité de la trame et un manque chronique d'action alourdissent la narration. Un récit classique dans la forme mais soporifique dans le fond.

 

Curiosité:

Lee Herrington décéda d'une crise cardiaque peu de temps après la publication de Minute, fossoyeurs son unique roman.

 

Lee HERRINGTON : Minute, fossoyeurs ! (Carry my coffin slowly - 1952.  Traduit de l'américain par Alex Grall). Série Noire N°126. Parution mai 1952.

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 10:39

Et elle l'a bien fait... !

Franz BARTELT : La bonne a tout fait.

Un fait-divers caché parmi tant d'autres dans le journal, et Gérard, le bistrotier du restaurant Au Pied de Porc de la Sainte-Scolasse tente par tous les miens d'attirer l'attention de son ami Gabriel Lecouvreur, alias Le Poulpe, connaissant son appétence pour les histoires délicates, et même indélicates.

Et tout ça à cause d'une petite phrase dans son horoscope du jour. On a beau ne pas y croire, des phrases ambigües comme celle qu'il vient de lire, cela attise la curiosité : Attention, sans le savoir, vous avez mis le doigt sur une affaire qui pourrait avoir des répercussions tragiques sur la vie d'un certain nombre de personnes. Or en tournant la page, au même endroit où il avait posé son doigt, il peut lire l'article suivant : Nouvelles disparitions dans un village de l'Ardenne. Suit un descriptif de ces étranges disparitions qui englobent veaux, vache, mouton, un barbecue, un anorak (neuf), six pantalons, trois paires de bottes en caoutchouc, des ballots de paille et de foin. Plus une femme, le tout dans le petit village de Painrupt.

Gabriel balaie d'un revers de main cet article, arguant qu'après tout si mystère il y a, ce n'est pas à lui de se pencher dessus. Les mois passent, un deuxième enlèvement, ou disparition, est signalé, mais quelques temps plus tard, troisième signalisation d'évanouissement dans la nature. Plus quelques animaux qui ont préféré aller brouter ailleurs. Comme depuis plus d'un an un certain Versus Bellum l'inonde de lettres dénonçant le meurtre de l'épouse d'un nommé Alfred Bermont, riche forestier de la région de Painrupt, lequel serait l'assassin avec la complicité de sa bonne entrée à son service vingt ans auparavant à l'âge de seize ans, il n'en faut guère plus pour convaincre Gabriel à visiter l'Ardenne.

Comme Versus Bellum se réclame de son ami Pedro, et se présente comme un anar pur et dur, Le Poulpe se rend sur place, persuadé qu'il ne tirera pas grand chose de cette affaire, mais qui au moins aura l'avantage de l'occuper.

Le cadavre de Madame Bermont, plus âgée que son mari de quelques décennies, avait été retrouvé sur une décharge, non loin du Grand Duché du Luxembourg. C'est ce que Le Poulpe apprend par Versus Bellum, une espèce de lutin, qui l'accueille à sa descente de car par un Salut et fraternité, écrasons l'infâme, à bas la calotte, vive l'anarchie, j'en passe et des plus raides. En chemin puis chez lui, Versus Bellum raconte à Gabriel tout ce qu'il sait et même plus lui demandant de rencontrer Bermont et sa bonne, et si possible de les faire parler. Pour cela il a une idée : Gabriel va prendre l'identité d'Amadeo Pozzi, devant négocier l'achat de l'exploitation forestière dont Bermont cherche à se débarrasser.

Et c'est ainsi que, vêtu en truand de la belle époque, au volant d'un véhicule rose, au poignet une montre énorme que si tu la possèdes pas à cinquante ans t'as pas réussi, Gabriel devenu Amadeo Pozzi arrive à midi pile devant chez Bermont dans le petit village de Bollerval. Les premiers échanges entre les deux hommes est plutôt vindicatif et acrimonieux, Amadeo Pozzi jouant son rôle comme s'il était sociétaire de la Comédie Française, mais après avoir englouti quelques bouteilles le ton devient plus amène. Comme il n'aime pas le vin, Gabriel Amadeo avance une incompatibilité religieuse : il est Mormon, et seule la bière ne lui est pas interdite. La bonne prénommée Zabe, diminutif d'Elisabeth, n'est pas franchement jolie, ni aimable, d'ailleurs elle est toujours célibataire. Mais ceci ne nous regarde pas... Sauf que Gabriel Amadeo, suspicieux, se demande si des relations ancillaires n'uniraient pas Bermont et Zabe. De toute façon il aura le temps d'affiner ses recherches car Bermont lui propose de coucher sur place, le temps de régler les détails de la transaction.

 

Franz Bartelt pratique un humour à froid, pince sans rire, caustique parfois, et ce roman poulpesque nous change des inévitables aventures contre des fascistes que Gabriel Lecouvreur est amené à vivre. Au fin fond des Ardennes, dans une ambiance bucolique, Gabriel Lecouvreur est investi par son nouveau personnage. Et il se rend compte qu'Amadeo prend le pas sur Gabriel, devenant une sorte de Docteur Jekill et Mister Hyde, dans sa façon de penser et de réagir.

Et Franz Bartelt n'applique pas à la lettre la Bible du Poulpe telle qu'elle avait été édictée afin de donner une cohérence à l'ensemble. Pas de Polikarpov, pas de Cheryl, un tout petit peu de Pedro, un tout petit peu de Gérard, et beaucoup de bières. De toute façon il est encouragé par Versus Bellum :

Il faut respecter le rituel mis au point par nos anciens. On ne cause jamais avant d'avoir bu la deuxième bouteille. Jamais. Il faut le temps de s'humecter les papilles, de se décrasser les chicots, de se délier la langue. Les fondamentalistes soutiennent même qu'on ne commence à bien causer qu'en décapsulant la quatrième.

Ceux qui ont déjà goûté aux ouvrages de Franz Bartelt ne seront pas désarçonnés. Un univers légèrement décalé, et surtout une écriture, un langage savoureux, recherché, sans pour autant tomber dans le burlesque. Plutôt dans un genre baroque mais qui possède un fond social, et l'épilogue est là pour nous le prouver.

 

Franz BARTELT : La bonne a tout fait. Le Poulpe N°282. Editions Baleine. Parution Octobre 2013. 172 pages. 9,50€.

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3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 08:34

Non, ce n'est pas de moi qu'il s'agit... !

James CURTIS : Poids lourd

On aurait dit à Tout p'tit Matthews Tu fais un jour de plus en tôle, il aurait sûrement rué dans les brancards. Une remise de peine de sept jours, cela ne se refuse pas !

Mais sortir de prison et découvrir raide morte dans son lit son amie Alice, une prostituée qui met vraiment du cœur à l'ouvrage, cela signifie la pendaison à court terme. Une seule solution, fuir.

Alf, un camionneur, accepte de le prendre à bord de son poids lourd. La police de la route arrête le routier et Matthews ne doit son salut qu'à un moment d'inattention de son gardien. Il fausse compagnie aux flics en volant leur propre véhicule. S'arrêtant dans un bar pour se restaurer, il rencontre Molly, une gagneuse itinérante avec qui il continue sa cavale. Mais la lecture de journaux incite Molly à plaquer son indésirable et recherché compagnon à Sheffield. Un chassé-croisé s'engage entre Alf, Molly et Tout p'tit Matthews, chacun subissant les contrecoups de cavale dans la pluie et le froid.

Pendant ce temps à Londres, un psychopathe schizophrène qui se surnomme Le Loup Solitaire continue son épuration chez les prostituées. Queenie, amie d'Alice, la dernière victime, remarque le tueur qui s'éclipse dans la foule. Molly est prise en stop par deux hommes qui bien vite se montrent entreprenant. Ils tentent de la violer dans un champ. Heureusement Tout p'tit Matthews passant par là réussit à assommer les deux agresseurs, et le couple repart dans le véhicule des deux indélicats. A Nottingham ils prennent le train pour Grantham. Molly, fatiguée, faible, découragée, n'aspire plus qu'à se ranger. Elle ne veut plus passer ses nuits sur le bitume, ne plus être obligée à se méfier des policiers, des hommes trop entreprenants et des mauvais payeurs.

 

Malgré certaines longueurs, notamment les passages dans lesquels l'auteur s'efface, laissant libre court aux pensées de ses personnages, Poids lourd s'inscrit dans la catégorie très bon roman. Si la conduite des camions et quelques péripéties datent un peu, on retiendra toutefois les problèmes actuels des routiers toujours confrontés aux mouchards et aux impératifs horaires.

N'est pas vraiment représentatif d'une poids lourd !

N'est pas vraiment représentatif d'une poids lourd !

Curiosités :

Lors d'une "visite" d'une maison en pleine campagne, Matthews fauche trois bouteilles de whisky, mais il n'aura pas l'occasion d'y toucher. Si les différents protagonistes s'arrêtent fréquemment dans les bars et les cafés, c'est pour ingurgiter une quantité impressionnante de thé.

Poids lourd a été adapté au cinéma en 1938 par Arthur Wodds, un film inédit en France. A ne pas confondre avec le film homonyme tourné en 1940 par Raoul Walsh avec Humphrey Bogart et George Raft dans les principaux rôles et qui se déroule également dans le milieu des camionneurs.

 

Ce roman a été réédité dans la collection Carré Noir, N°75 le 23 aout 1972.

 

James CURTIS : Poids lourd (They drive by night - 1938. Traduction de François Grommaire et Henri Robillot). Série Noire N°111. Parution 1er décembre 1951. 254 pages.

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 14:43

Douce et verte Irlande !

Raphaël GRANGIER : I.V.

Leenane, joli petit port situé dans le Connemara, à quelques dizaines de kilomètres de Galway, n'avait jamais connu pêche si miraculeuse. Pour constater ce phénomène, Andrew Richards, de la police criminelle de Londres est même dépêché sur place. Il est vrai que ramener dans son filet un poisson humain n'est guère courant, surtout quand le corps a été déchiqueté au niveau du ventre et qu'une inscription y a été gravée : I.V. Normalement cette affaire incombe à la police irlandaise, et donc à Nuala Mc Feen, de la police du comté de Dublin. Mais la victime étant une ressortissante anglaise, il y a bien du travail pour deux.

D'autant que, lorsque Andrew Richards arrive sur place, l'effervescence règne sur les quais, effervescence qui n'est pas due à la présence de Nuala. Une jambe et deux doigts ont été ramenés dans un filet garni, et là encore sur le membre, l'inscription I.V. figure. Il ne s'agit pas d'un tatouage à la mode, et il faut en découvrir la signification.

Evidemment il ne faut pas s'attendre à ce que les deux policiers tombent immédiatement dans les bras de leur partenaire imposé. Mais bien faire contre mauvaise fortune bon cœur. D'ailleurs ils vont coucher dans le même hôtel, mais pas ensemble, je le précise au cas où vous auriez des idées de rapprochement incompatible entre deux représentants de nations ennemies. A la réception Andrew récupère une lettre contenant la liste du personnel embarqué à bord du Bloody Mary, le navire ayant récupéré le cadavre. Il est étonné que parmi l'équipage Irlandais figure un Anglais.

La victime, une touriste du nom de Mary Hogdson, venait de Liverpool et tandis qu'Andrew continue son enquête sur place, Nuala s'envole pour le port anglais, célèbre pour son groupe de rock, les Beatles. Selon le médecin légiste, les scarifications auraient été perpétrées à l'aide d'un harpon, et il reste des traces de graisse ancienne.

Une nuit Andrew aperçoit sur le bord de la falaise, de l'autre côté du fjord Killary, une silhouette semblant porter une charge. Le lendemain il fait part de sa vision nocturne à Nuala, mais la jeune femme ne s'intéresse guère à son propos, parlant d'une légende d'un sauvage. Andrews se rend de-ci delà, recueillant des informations, des témoignages. Une missive lui est même remise, signée par l'un des marin, un benêt parait-il, pourtant ce qu'il écrit intrigue fortement Andrews. Cette lettre évoque Brad, le marin anglais qui faisait partie de l'équipage et qui a disparu ainsi que du sauvage.

Alors Andrew décide de se rendre sur place de l'autre côté du fjord car à n'en point douter les corps ne sont pas venus de la mer mais ont été jetés du haut de la falaise. Il loue une barque puis grimpe le flanc abrupt du fjord. Pas pour rien puisqu'il découvre dans un sentier bordé de rocher quelques objets. D'abord un passeport au nom de Mary Hogdson et un morceau de plastique, puis plus loin un collier muni d'un pendentif. Le médaillon renferme deux photos. Au dos de l'une d'elle figure l'inscription P. Loughnane.

Ce nom va entraîner Andrews dans les années 1920, alors que les soldats anglais sévissaient dans le Connemara et toute l'Irlande, que des mercenaires, les Black and Tans torturaient les autochtones rebelles à la couronne. Patrick Loughnane était un indépendantiste et Andrews va découvrir son histoire en se rendant à Galway, au National Library.

 

Les fêlures, les fractures, les crevasses existent toujours même si apparemment les combattants de l'indépendance de l'Irlande ont signé un pacte envers leurs ennemis de longtemps, sinon de toujours, les Anglais. Et il était inévitable que les années noires du Sin Fein ressurgissent dans ce roman. Une trace indélébile marque à tout jamais leur histoire et même les plus jeunes en connaissent les soubresauts, tout comme d'autres contrées réagissent à une spoliation de leur indépendance, leur intégrité, leur liberté. On en a tous les jours la preuve avec la Catalogne, la Belgique déchirée en deux, et bien d'autres pays. Et l'auteur a construit son intrigue sur ces années noires, sans pour autant s'immiscer dans le conflit avec une vision partisane. Seulement il décrit les faits réels qui se sont déroulés avec leur lot d'exactions.

Si la première partie du roman est consacrée à la découverte des corps et au début de l'enquête entreprise par Nuala et Andrews, la deuxième partie plonge le lecteur dans une période trouble qui fascine et révulse à la fois. On ne peut s'empêcher de penser aux auteurs Irlandais tels que Liam O'Flaherty qui écrivirent avec passion le combat, leur combat. La troisième partie est consacrée à la suite de l'enquête, à ses retournements de situations et au dénouement final qui peut sembler banal mais n'est pas anodin.

Selon les situations le lecteur est confronté à une enquête d'énigme classique, à une reconstitution historique et à un épilogue ancré dans un quotidien ordinaire, tel que peuvent le vivre bon nombre de personnes mais qui ne laisse jamais indifférent. Entre classicisme, roman noir, roman social, I.V. joue sur plusieurs tableaux mais ne s'emmêle pas les filets de pêche dans les harpons du manichéisme. Chacun des protagonistes possède ses failles qu'il ne faut jamais négliger ou occulter.

 

Raphaël GRANGIER : I.V. Editions Paul & Mike. Parution le 30 octobre 2014. 308 pages. 16,00€.

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 08:46

Il faut toujours se méfier des couteaux, et même des seconds couteaux...

Richard Scott PRATHER : Un strapontin au Paradis

Dans le métier de détective privé, on en voit de toutes les couleurs. On peut s'attendre à effectuer toutes sortes d'enquêtes, mais Sheldon Scott n'aurait jamais imaginé qu'une jeune femme puisse requérir ses services pour la sortir, l'emmener danser et dîner en ville. Une proposition de travail assez bizarre mais Shell Scott a l'habitude de recevoir des clients déboussolés pour comprendre que ce genre de demande cache quelque chose de plus grave, de plus sérieux.

Georgia Martin est inquiète, sa jeune sœur Tracy a disparu depuis la veille et elle se doute d'un coup fourré. Pourtant elle ne peut avertir la police ni en dire plus à Shell. Ne peut ou ne veut.

Après une soirée mouvementée au El Cuchillo, une boîte de nuit dans laquelle se produisent des attractions dont un lanceur de couteaux, Shell et sa cliente sont pris en chasse par une voiture. Une poursuite qui se termine mal pour Georgia puisque celle-ci décède d'une indigestion de pruneaux. Avant de trépasser elle a néanmoins réussi à chuchoter quelques mots dont Narda et Tué.

Scott, désormais sur un terrain plus familier, sait maintenant ce qu'il lui reste à faire. Découvrir pourquoi sa cliente a été assassinée et retrouver Tracy. Il remonte la piste Narda, grand-prêtre d'une des nombreuses sectes qui fleurissent en Californie. Alors qu'il interroge Narda, deux tueurs, des jumeaux, font irruption et le séquestre dans une maison isolée où est déjà détenue Tracy. Ils réussissent à d'enfuir, tuant l'un des deux frères, et Tracy rentre chez son père.

Au El Cuchillo Lina est blessée par Miguel, le lanceur de couteaux et partenaire. Shell la recueille alors chez lui. Il repère un jeune homme sortant du temple u Monde Intérieur où officie Narda. Il s'agit d'un obscur écrivain qui, pour se faire de l'argent, rédige les sermons enflammés du grand-prêtre. Shell s'introduit subrepticement dans la chambre de Narda et subtilise les registres sur lesquels figurent les noms des fidèles ainsi qu'un verre à dent qu'il confie à son ami Sam, un policier, afin de procéder au relevé d'empreintes. Lors d'une nouvelle visite dans la boîte de nuit, Shell tue le second jumeau mais se fait blesser à la main par Miguel. Celui-ci, apparemment sous l'emprise de la drogue réussit à sa fondre dans la nuit. Shell trouve du réconfort auprès de Lina.

D'après le empreintes, figurant sur le verre, Narda et un certain Walter Press, truand notoire, ne font qu'un. Théoriquement l'escroc est décédé depuis un an et le signalement entre les deux hommes ne correspond pas.

 

Une histoire fort agréable à lire et menée rondement, par l'un des petits-maîtres méconnus du roman noir américain. A noter que les problèmes liés au trafic de la drogue et des sectes restent toujours d'actualité.

 

Curiosité :

Un strapontin au Paradis est le premier roman écrit par Richard S. Prather, le premier à être traduit en France et donc à la Série Noire et le premier dont Shell Scott est le héros. Malgré une quarantaine d'aventures et quarante millions de volumes vendus au Etats-Unis, Shell Scott et son père spirituel n'ont jamais eu les honneurs d'une adaptation télévisée ou cinématographique.

 

Richard Scott PRATHER : Un strapontin au Paradis

Réédition Carré Noir N°105. Parution le 15 février 1973. 3,80€.

 

Richard Scott PRATHER : Un strapontin au Paradis (Case of the vanishing beauty - 1950. Traduction de Maurice Tassart). Série Noire N°105. Editions Gallimard. Parution le 1er octobre 1951.

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 09:09
Jimmy STARR : Ma tête à couper.

A ne pas prendre au pied de la lettre...

Jimmy STARR : Ma tête à couper.

Organiser une réception au Palais du rire dans le parc d'attraction de Santa Monica, voilà qui n'est pas banal, mais peut se comprendre de la part d'une vedette de cinéma en quête de publicité, en l'occurrence Wilma Castle.

Mais que Joe Medford, le journaliste chargé de rendre compte de cette soirée tombe nez à nez avec un cadavre débouchant d'un toboggan à l'entrée même de la baraque foraine, voilà qui est pour le moins original. Curieux cadavre en effet que celui de la belle Lana Sutton, actrice de second plan, dont la tête décapitée a été rattachée à l'aide d'agrafes.

L'enquête est menée conjointement par Joe Medford et Harry Powell, dit Fer à cheval, agent de la brigade criminelle, malgré quelques dissensions entre les deux amis. Dolly Beal, journaliste au Tribune, Gene Gates, détective féminin de San Francisco, Gran Sutton, la grand-mère de la victime, octogénaire pleine de charme et de vivacité, riche qui plus est, croiseront le chemin parsemé d'embûches de Koe Medford dans cette enquête qui s'avère périlleuse pour le journaliste. Guy Sutton, père de la décapitée, personnage guère sympathique, Ransome, le fiancé, Malcolm Boyd, avoué, Puggy Black propriétaire du Palais du rire, complètent, entre autres, cette galerie de portrait.

Outre quelques bijoux, un saphir est particulièrement convoité par les différents protagonistes auxquels Joe est amené à se mesurer. La découverte dans le port d'une guillotine servant à la prestidigitation lui permet de reconstituer le puzzle.

 

Après un début prometteur et rapide, ce roman sombre quelque peu dans un ronron verbal, et certaines répliques supposées humoristiques et hilarantes tombent à plat. Heureusement le dénouement est rondement mené malgré certaines invraisemblances.

 

Citations :

 

Son expression est aussi neutre que celle d'une pucelle qui n'arrive pas à se décider.

 

Je trouve que les automobilistes mâles devraient se munir de pistolets à eau. Les cinglées du volant craindraient pour leur maquillage et se tiendraient plus tranquille.

 

Jimmy STARR : Ma tête à couper. (Heads you lose - 1950. Traduction de Maurice Tassart). Série Noire N°104. Editions Gallimard. Parution le 1er octobre 1951.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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