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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 08:43
Marvin ALBERT : Descends à Babylone.

Hommage à Marvin H. Albert né le 22 janvier 1924.

Marvin ALBERT : Descends à Babylone.

Assis à la terrasse d'un restaurant, Sawyer assiste à la sortie précipitée d'une jeune fille, munie d'un sac de sport, d'un immeuble puis à l'arrivée de policiers. Un inconnu débouchant d'un immeuble voisin leur tire dessus et blesse l'un des inspecteurs.

Ravic est arrêté et argue pour sa défense qu'il pensait être attaqué par des ressortissants de son pays d'origine, la Yougoslavie. Il est soupçonné de trafic de drogue. Quelques jours plus tard, il est abattu dans le fourgon cellulaire qui l'emmenait au palais de justice.

Egon Mulhauser, ancien champion de Formule 1, demande à Sawyer de retrouver sa fille, Odile Garnier, qui a disparu, et dont il a reconnu le signalement d'après un article du journal local. Après la mort de sa femme Mulhauser s'est remarié avec une ancienne actrice, et sa fille n'a jamais accepté cette situation, préférant vivre dans la capitale depuis quelques années ou dans un studio sur la côte dont elle a hérité. Toutefois, lors de leur dernière rencontre Mulhauser s'était rendu compte qu'Odile était inquiète.

Les premières informations recueillies par Sawyer ne sont guère encourageantes. Odile se drogue et elle est en relations avec Toni Callega, le frère de Fulvio, ponte italien de l'héroïne. Elle aurait subtilisé pour trois millions de dollars de marchandise. Sawyer se frotte à Boyan Traikov, un homme de main de Didier Sabarly, le représentant en France de Fulvio. Selon le truand il doit arrêter immédiatement toutes recherches.

Dans le studio d'Odile à Villefranche, il trouve une carte postale donnant rendez-vous à la jeune fille dans la capitale. Il se rend à Paris et oriente ses recherches, conjointement avec son associé Fritz Donhoff, auprès d'amateurs des souterrains parisiens. Il visite l'appartement parisien d'Odile dans lequel gît le cadavre d'un homme de main de Sabarly. Sur une photo représentant Odile en compagnie d'un jeune homme, il reconnait un restaurant de Menton. Il redescend sur la Côte et apprend l'identité de l'ami, Gilbert. Celui-ci est fabricant de bijoux fantaisie, actuellement en Italie.

Sawyer le rencontre à Florence et le met au courant de la situation. Gilbert accepte de l'emmener dans l'arrière pays dans un chalet où se cache Odile, lui racontant en cours de route comment il a été amené à se débarrasser du sicaire qui s'était infiltré chez Odile. Mais les tueurs de Sabarly et Toni Callega sont à leurs trousses. Scindés en deux groupes, Sawyer d'un côté, Gilbert et Odile de l'autre, ils essayent d'échapper à leurs poursuivants, mais ceux-ci éventent la manœuvre.

 

De cette enquête conventionnelle due à un professionnel du roman noir, on retiendra surtout l'exploration des galeries souterraines qui assimilent le sous-sol parisien à une meule d'emmenthal. De plus, Marvin Albert met en scène un privé qui n'est affecté d'aucun handicap, au contraire de la mode actuelle qui veut que le privé, afin de lui fournir une personnalité, possède une particularité physique ou morale. Marvin Albert lui-même vit en Provence depuis une quinzaine d'années, ce qui lui permet de poser comme décor principal cette région.

 

Curiosité :

Cette enquête se déroule au moment du festival de Cannes, ce qui nous vaut la description savoureuse de quelques personnages gravitant dans les milieux cinématographiques et artistiques.

 

Citation :

- Non, non, je ne suis pas un tueur. Le revolver, ce n'est qu'une assurance.

- Ta police a été résiliée.

 

Marvin ALBERT : Descends à Babylone (Get off at Babylon - 1987. Traduction de France-Marie Watkins). SN 2117 -Parution novembre 1987. 256 pages.

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 16:00

Du 9 au 16 mai 2015

La croisière « Enquêtes & Mystères »

Le voyage incontournable des passionnés de polars

La croisière s'amuse

Imaginée par la société Média UP et montée en partenariat avec le Parisien et Costa Croisières, la croisière « Enquêtes & Mystères » propose à ses voyageurs des conférences et des activités captivantes sur les plus grandes enquêtes criminelles et les secrets de la police scientifique.

 

Les conférences seront animées par Paul Lefèvre, ancien chroniqueur judiciaire sur France Télévisions et animateur sur W9 et Planète Justice, et Dominique Rizet, grand reporter et journaliste d’investigation qui intervient régulièrement dans l’émission « Faites entrer l’accusé ».

 

La croisière s'amuseLa croisière s'amuseLa croisière s'amuse

Au programme, cinq thèmes seront proposées aux passagers :

« Police scientifique, plus fort que les Experts », « Autopsie d’une enquête criminelle entre fiction et réalité », « les tueuses : quand la folie criminelle s’empare des femmes », « 40 ans de carrière de chroniqueur judiciaire » et « les crimes de la France profonde ».

En partenariat avec Mortelle Soirée, plusieurs activités seront organisées au cours desquelles les voyageurs deviendront les enquêteurs et devront découvrir qui a tué Raoul Delamarre, riche industriel français retrouvé mort dans sa suite en première classe, Denis Blanchard, auteur de romans policiers assassiné d’un coup de couteau, et Gabriella Parker, retrouvée pendue avec un câble électrique dans le local technique. Pour les aider, un atelier de relevés d’empreintes sera organisé et de nouveaux indices apparaitront chaque jour dans le jour de bord.

 

Cette croisière se déroulera du 9 au 16 mai 2015 au départ de Marseille à bord du Costa Fortuna et permettra aux passagers de découvrir la Méditerranée : Marseille, Tunis, La Valette, Cagliari, Rome et Savone.

 

Tout le programme complet de la croisière se trouve sur le site de Média Up.

 

 

La croisière s'amuse
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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 09:24
William L. ROHDE : Interdit aux nomades

C'est ce que l'on appelle de la discrimination ?

William L. ROHDE : Interdit aux nomades

En qualité d'unique enquêteur et policier de la Global Airlines à Miami, Tom Shana doit, entre autre, s'occuper des mauvais payeurs.

Un chèque en bois signé d'un certain Robin Groffo fait retour à la compagnie. Grâce à l'adresse indiquée, Tom se rend chez Spike Groffo qui tombe des nues. Ni lui, ni son fils Van, ni sa fille Peggy ne sont à l'origine de cet impayé. Cette fraude est peut-être, selon lui, l'œuvre d'un de ses anciens employés, Tony Rodriguez.

Alors qu'ils se rafraîchissent, Peggy s'aperçoit qu'une mallette vient de leur être dérobée. Aussitôt Spike Groffo soupçonne Mitch Magill de s'être emparé de l'étui et de son contenu : une croix et une couronne sertis de pierres précieuses. Spike demande à Tom Shana de s'occuper de l'affaire et de récupérer les précieuses reliques.

L'enquêteur préfère, avant d'accepter, d'obtenir l'aval de son patron J.J. Clark et informe sa sœur Betty qui lui sert de secrétaire. Avec l'accord de son patron, Tom s'empare des emblèmes royaux mais refuse de les confier à Peggy et encore moins au directeur de la Global. Le soir même il découvre Magill assassiné dans sa cuisine. Aidé de sa sœur il balance la voiture du mort lesté du cadavre dans le port. De retour chez lui il se heurte à Johnny Vlado, le neveu de Magill. Il réussit à le calmer et l'héberge pour la nuit. Le lendemain, malgré la colère de son employeur et d'un ami de celui-ci, un certain Dumax, il remet les objets à Spike.

MacDougall, de Scotland Yard, assiste à la restitution. Ces antiquités sont la propriété des rois des gitans depuis des siècles. L'ancien roi, décédé depuis trois ans, vivait en Angleterre. Un nommé Lazarovitch les détenait depuis ce temps mais Groffo, héritier présumé, souhaitait fortement récupérer la couronne et la croix. Lazarovitch, après avoir accepté de les vendre, crie au vol. Tom, soupçonné par les policiers de la mort de Magill, est prié par J.J.CLark de donner sa démission. Il apprend que Groffo et son ex-patron sont plus des associés que des amis.

Betty, enquêtant sur les Groffo a mis au jour un dossier concernant la Sara Shore Corporation. Groffo, président; J.J. Clark, trésorier; Magill, vice-président; John O'Connor, secrétaire. Une société qui sent l'arnaque immobilière.

Le soir, Tom sort en compagnie de Peggy tandis que Betty se laisse débaucher par Van. Entre deux baisers, Peggy lui propose de s'associer dans une nouvelle société immobilière qu'elle monte en compagnie de son frère et à l'insu de son père. Restant lucide, Tom demande un délai de réflexion ce qui amène Peggy à le traiter de tous les noms. Le lendemain, un vendredi 13,la journée est relativement calme.

 

Interdit aux Nomades propose une incursion dans un milieu rarement mis en scène : celui des Gitans. Mais cette incursion reste assez incomplète, et se montre parfois même moralisatrice et condescendante. Pour les amateurs d'exploits sexuels, William L. Rohde dévoile deux recettes aphrodisiaques d'origine gitane, page 166 et 167. Ne les ayant pas testées, je ne peux en garantir l'efficacité.

 

Curiosité :

Page 45, le lecteur apprend que ... La vieille gargousse et son contenu pesait dans les trente-cinq kilos. Erreur de traduction ou force phénoménale de la part de Tom Shana, mais celui-ci se promène avec l'étui à la main comme s'il ne s'agissait que de vulgaires répliques en plastique.

 

William L. ROHDE : Interdit aux nomades. (Uneasy lies the Head - 1957. Traduction de Bruno Martin). Série Noire N0405. Parution décembre 1957. 254 pages.

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 14:19

Comme disait ma grand-mère, qui avait eu plusieurs amants avant de se marier avec mon grand-père : il ne faut pas rester sur une mauvaise impression...

Joseph INCARDONA : Aller simple pour Nomad Island.

Etant docile et curieux, j'ai donc ouvert et commencé à lire ce roman de Jospeh Incardona malgré ma déception à la lecture de Trash Circus il y a quelques temps. Déception d'autant plus grande que bon nombre d'amis blogueurs n'avaient pas tari d'éloge à son encontre. Aller simple pour Nomad Island allait-il me faire changer d'avis ?

 

Alors qu'elle compulse sur Internet un catalogue d'un club de vacances, Iris reçoit par mail un message énigmatique et tentateur :

Oubliez que vous avez des vacances

L'île de vos rêves vous aime déjà

Nomad Island Resort.

 

Et c'est comme ça qu'après avoir convaincu son mari Paul, sans réelle difficulté, que la petite famille Jensen s'envole de Genève pour cette fameuse île paradisiaque. Sur le papier.

Iris et Paul sont les parents de Lou, une gamine d'un peu plus de quatorze ans, épanouie corporellement, un peu trop peut-être car ses hormones la travaillent, et qui s'émancipe en employant entre autres des vulgarités dont se passeraient bien les oreilles de son père. Stan est quatre ans plus jeune, plus chétif, plus maussade, plus tranquille. Mais avec son géniteur il s'entend bien. Paul est banquier et depuis quelques temps participe au conseil d'administration de l'établissement bancaire. Il n'est donc pas dans le besoin. Quant à Iris, elle est depuis un an braque, susceptible, un mauvais caractère consécutif à une fausse-couche. Déjà qu'ils avaient dû recourir à procréation assistée... Bref ce voyage devrait leur apporter de la sérénité dans leurs relations.

L'arrivée sur Nomad Island Resort n'est guère propice à la détente. Le petit Cessna qui les a transporté se pose sur le tarmac mais personne n'est là pour les accueillir. Ils se retrouvent seuls, le pilote étant déjà reparti pour d'autres occupations. Le téléphone ne capte pas, ils se sentent coupés du monde. Enfin une sorte de sumo au sexe indéfinissable répondant au nom d'Ulita daigne les récupérer, eux et leurs bagages, à bord d'un pick-up déglingué. Le retard serait dû à un problème de circulation. Le trajet jusqu'à l'hôtel, pardon le Resort, se déroule cahin-caha. Stan s'étouffe en avalant une friandise, sur la route une tortue géante leur bouche le passage et ils manquent aller au fossé, enfin lorsqu'ils arrivent en vue du camp Paul est quelque peu interloqué. Un haut portail électrifié et une guérite en protègent l'accès, des grillages entourent la propriété, et il faut s'annoncer afin que les vantaux s'ouvrent. Selon Ulita ces précautions sont destinées à les protéger du gibier.

Enfin ils peuvent s'installer dans le bungalow qui leur est alloué. Nouvelles déceptions. Le réfrigérateur est vide et leurs plateaux repas ne leur sont pas livrés. Il ne leur reste plus qu'une chose à faire : se coucher. Dans la nuit Paul se réveille assoiffé. Comme le frigo est toujours désespérément vide, il veut se rafraichir aux robinets. Mais l'eau est coupée. Heureusement dans le sac de Lou il découvre une bouteille salvatrice. Et se rendant dans la chambre de Stan, Paul aperçoit son gamin debout devant la fenêtre, le regard absent. Stan a vu comme des fantômes devant la véranda. Mais il n'y plus personne.

Le lendemain tout revient à la normale ou presque. Si le téléphone est toujours coupé, le ravitaillement est normalement servi. Paul décide de compenser la frustration nocturne par une promenade en grandes foulées le long du lagon, puis dans le sous-bois jusqu'aux grillages. C'est alors qu'il se rend compte que le haut des grilles est retourné vers l'intérieur, comme si les résidents pensaient à s'évader et qu'il fallait les en dissuader.

Péniblement la famille Jensen s'intègre parmi les Résidents. Stan joue avec deux autres gamins de son âge, une fillette dont l'un des membres supérieurs est atrpohié et un garçonnet obèse. Lou sort avec deux adolescentes qui comme elle ont des visées sur Mike, le responsable de l'endroit pendant l'absence du directeur. Iris passe son temps avec de belles et sculpturales jeunes femmes, tandis que Paul cherche à combiner un moyen d'évasion. Quant aux gentils organisateurs, ils sont plus ou moins aimable, selon les circonstances.

 

Une histoire atypique qui pourrait osciller entre la série télévisée Le Prisonnier et celle plus onirique de L'île fantastique. Un huis-clos qui devient étouffant, sanguinolent même, car enfin au bout d'une année Iris à ses règles. Des règles de vie elle en a toujours eues, mais là il s'agit de ses menstrues, une période difficile à passer mais c'est peut-être justement ce manque qui la rendait acariâtre.

Roman déboussolant, on sait juste que Nomad Island Resort se trouve dans l'Océan Indien, et l'on se demande jusqu'où l'auteur va nous mener en bateau. Le final est à la hauteur de l'intrigue et ne tombe pas à l'eau.

Bref, examen de passage réussi cette-fois, et maintenant il ne me reste plus qu'à attendre sagement le prochain titre de Joseph Incardonna.

Joseph INCARDONA : Aller simple pour Nomad Island. Le Seuil Policiers. Parution le 6 novembre 2014. 268 pages. 19,00€.

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 09:25
Roger FACON : La crypte.

Bon anniversaire à Roger Facon né le 20 janvier 1950.

Roger FACON : La crypte.

Après avoir échappé à un attentat Maurice Camaerlinck se réfugie chez son ami Pierrot. Ancien truand, son passé dans les rangs d’une secte le rattrape. Dans la même région, une femme, après s’être plaint d’une secte, la Crypte, tue sa fille et se suicide.

L’inspecteur de police Loup Davidian, auteur de quelques ouvrages sur les sectes, enquête sur les agissements de l’OTNA (Ordre du Temple de la Nouvelle Alliance), ses implications avec le Temple Solaire, les Rose-Croix, ainsi qu’avec le Gladio, l’OTAN, les Stay Behind — réseaux émargeant auprès de la CIA, chargés de juguler la percée communiste durant la Guerre froide et censés être mis en sommeil depuis 1958. Il a infiltré un de ces réseaux durant sa jeunesse et est en relation avec l’un des ex-responsables locaux, infiltré lui aussi.

Maurice, fuyant la police, prend en otage une femme et sa fille. Pendant ce temps le Président de la République reçoit des révélations sur le suicide, en 1994, de Britel-Midi qui officiellement ne faisait plus partie du staff mitterrandien depuis 1981, mais aurait continué de manière occulte à diriger le cabinet noir.

Une toile d’araignée se forme dans laquelle sont englués Maurice — qui devait être éliminé comme membre du réseau en sommeil, — Davidian — dont la vie est en danger, — et tous les protagonistes rattachés de façon plus ou moins proche aux agissements politiques des sectes, et principalement celle de l’Ordre du Temple Solaire, dont les suicides collectifs ne seraient en réalité que des meurtres déguisés.

 

Un roman confus, dont l’épilogue est aussi clair que du jus de boudin, et qui ne trouve son intérêt que grâce à certains personnages hauts en couleurs, à certaines scènes d’action souvent humoristiques malgré la noirceur du décor, et surtout pour la partie documentaire sur les agissements des sectes, principalement l’Ordre du Temple Solaire, et leurs imbrications souterraines politiques. Un éclairage particulier sur des événements récents (ce roman date de 1997, rappelons-le) et complexes pour un livre de politique-fiction dans lequel la partie documentaire, riche mais ardue pour qui n’en connaît pas les arcanes, détruit le côté romanesque.

Roger FACON : La crypte. Série Noire N°2474. Parution octobre 1997. 224 pages.

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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 08:19
Antoine DOMINIQUE : Le Gorille et les Pelouseux.

Une pêche en eau trouble !

Antoine DOMINIQUE : Le Gorille et les Pelouseux.

Recommandé par un certain Pépé, Géo Paquet dit le Gorille est hébergé par les Minjoz, Henri et Yasmine, un couple de Pelouseux (voir curiosité). Ceux-ci vivent dans une casemate désaffectée comme bon nombre d'habitants de la région des environs de Boulogne sur mer, entre mer et fleuve côtier.

Lorsque l'eau monte, lors des marées ou par trop de pluies, ils se réfugient chez des compagnons. Ce qui se passe le jour même, ou plutôt la nuit même. Henri, Yasmine et Géo, devant la menace d'inondation investissent la maison de bois de Léopold Laballoux qui vit avec ses deux femmes, Irène et Titine. Léopold, comme pratiquement tous ceux de la région, est anarchiste et le simple fait de supposer Géo traqué par la police lui suffit.

Irène, nymphomane et prostituée occasionnelle, entretient sa libido en couchant avec des Noirs Américains qui travaillent à la fonderie de Rasdick, une usine toute proche spécialisée dans la fabrication de pipe-line. Justement ce soir-là la police et les gendarmes quadrillent la région. Un manœuvre Arabe de l'usine a été découvert mort, assassiné.

Géo, obligé de déguerpir, trouve une nouvelle famille d'accueil chez les Pontet, mais la crasse qui y règne le rebute. D'où un quatrième hébergement, chez Floquot, un ancien souffleur de verre. Géo n'a mis personne au courant de sa mission, non pas parce qu'il a peur des fuites, mais afin d'éviter des ennuis à ces braves gens. Se relevant nuitamment, Géo est assailli par trois hommes : Truittard, Vallieux et Nacunœil, alertés par Floquot. Géo s'en tire sans trop de dommage mais sa conviction est faite. Floquot et ses acolytes sont à l'origine des tentatives de sabotages de l'usine de pipe-line qui doit livrer des tuyaux à Israël. Des sabotages imputés à tort à des anarchistes.

Dès lors un véritable chassé-croisé commence entre Floquet et ses sbires d'un côté, Géo et les anars de l'autre. Truittard, Vallieux et Nacunœil soudoient un jeune Oranais et le chargent de mettre le feu à la fonderie. Leur entreprise ne réussit qu'à moitié. L'incendie est rapidement circonscrit et le S.R. américain sur la brèche.

 

Cette nouvelle aventure du Gorille, la vingt-huitième, à la trame bien mince et dont la mission est dévoilée peu à peu, comme à regret, ne vaut que par l'incursion dans le monde des anarchistes et des Pelouseux. Des anarchistes d'ailleurs bien pacifiques, pratiquant le gandhisme. Dans l'ensemble une histoire laborieuse, qui dégraissée aurait pu fournir matière à une nouvelle.

 

Curiosités : Les Pelouseux ramassent les pelouses, des vers semi-marins, velus et ressemblant à des mille-pattes, qu'ils expédient aux pêcheurs méditerranéens.

Antoine Dominique utilise un mélange de français, d'argot et d'anglicisme. Comme si tous ces vocabulaires n'étaient pas assez riches, il crée des néologismes : Siouxement, sieston... quant au Gorille, visiblement il s'essouffle.

 

Citation :

Pourquoi les anars sont-ils maigres ? Rongés par l'idéal.

 

Antoine DOMINIQUE : Le Gorille et les Pelouseux. Série Noire N°397. Parution octobre 1957.

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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 13:46

Pas tout à fait, Lindsay Boxer est enceinte....

James PATTERSON & Maxine PAETRO : 12 coups pour rien.

Après un premier chapitre ambigu et tendancieux sur lequel je reviendrai, entrons dans le vif du sujet, ou plutôt sortons le sujet. La petite Julie vient de naître dans des conditions orageuses chez sa mère Lindsay Boxer.

Lindsay ne l'avait pas vue venir, bon d'accord à quarante ans on sait si on est enceinte ou pas quoique parturiente primipare, mais elle n'avait pas ressenti les contractions annonciatrices de l'événement. Lindsay parvient à téléphoner à son amie Claire, médecin légiste, avant que la batterie rende l'âme et les pompiers arrivent en force afin de juguler le dégât des eaux. Trois semaines plus tard, la petite Julie rechigne à se sustenter, à dormir, et pleure sans arrêt. Mais la vie continue inexorablement.

Pour Yuki Castellano, assistante du procureur de San Francisco, débute un procès qui n'est pas gagné d'avance, elle le sait, mais elle pense avoir en main tous les atouts nécessaires pour faire condamner Keith Herman. Keith Herman était un avocat véreux, radié du barreau, défenseur d'individus aux mœurs plus que discutables, et qui gagnait ses procès en faisant pression sur les témoins de l'accusation, leur promettant même une place au Paradis s'ils parlaient. Mais il est accusé d'avoir tué sa femme et sa fille. Sa fille n'a pas été retrouvée, quant au corps de sa femme il avait été découpé puis enveloppé dans plusieurs sacs poubelles, plus facilement transportables. L'avocat de Herman, Kinsela n'est guère mieux question respectabilité et lui aussi procède à de la subornation de témoins. La partie entre Yuki et Kinsela n'est pas gagnée pour la jeune femme, mais elle n'est pas perdue non plus. Du moins c'est ce qu'elle espère.

Dans le commissariat où est affectée Lindsay, l'inspecteur Rich Conklin reçoit Perry Judd, professeur de littérature anglaise à Berkeley. L'homme déclare avoir assisté au meurtre d'une jeune femme blonde dans un supermarché. Il donne des détails concernant cette cliente, cheveux blonds, un collier de fausses perles de couleur verte, des ongles de pieds recouverts de vernis bleu clair dépassant de ses sandales et autres éléments, tout en citant des extraits de romans dont L'Etranger de Camus ou encore La Nausée de Sartre, auteurs inconnus du policier. Elle a reçu une balle dans le dos puis deux autres au niveau de la poitrine lorsqu'elle s'est retournée. Il n'a pas vu le visage de l'assassin, ne sait pas s'il y avait des témoins, pour cause, c'est un rêve qui l'a perturbé la nuit précédente. Conklin est persuadé qu'il est en face d'un dérangé et il préfère jeter l'éponge ou plutôt son stylo sur la table. Mackenzie Morales, une séduisante stagiaire qui est sur le point d'obtenir son doctorat en psychologie criminelle s'intéresse à ce témoignage. Mais elle partage le point de vue de Conklin, ce témoin est en plein délire.

Lindsay est intéressée par un article journalistique écrit par son amie Cindy. Il concerne la mort de Faye Farmer, jeune et célèbre styliste retrouvée dans sa voiture garée à un croisement. Une balle en pleine tête, en général, cela ne pardonne pas. Claire, la légiste qui a aidé téléphoniquement Lindsay, veut procéder à l'autopsie de Faye Farmer, seulement un imprévu l'empêche de faire son boulot : le cadavre a disparu. Comme Faye était morte, un fait avéré, elle n'a pu partir toute seule, donc quelqu'un a subtilisé son cadavre. Une nouvelle affaire sur les bras de Conklin, le lieutenant Brady et les policiers du groupe.

Comme Julie n'arrête pas de pleurer la nuit et que cela perturbe son sommeil, Lindsay décide en accord avec Joe, son compagnon pour l'heure en disponibilité et père de la gamine, de reprendre le travail. Au moins cela la changera. De toute façon les activités ne manquent pas. Une cliente vient d'être assassinée à la caisse d'un supermarché, exactement ou presque comme dans le rêve du professeur Judd. Ainsi il s'agirait bel et bien d'une prémonition, d'autant que l'universitaire possède un alibi en bonne et due forme, pas trafiqué. A l'heure où le meurtre s'est déroulé, il était entouré d'élèves. Pis, il se représente à nouveau au commissariat afin d'exposer le nouveau rêve qu'il a eu. La conductrice d'un bus est assassinée, selon lui. Une blonde. Or, cela se produit effectivement, au détail près que la femme abattue est une Noire.

James PATTERSON & Maxine PAETRO : 12 coups pour rien.

Lindsay et ses collègues et supérieurs sont donc confrontés à trois affaires à résoudre. Le meurtre de la styliste, ceux rêvés et réels prédits par le professeur Judd sans oublier le procès de l'ex-avocat Keith Herman. Car son défenseur Kinsela parvient à retourner les témoignages, alors que de nouveaux coups de théâtre surgissent en plein procès.

 

Un roman mené tambour battant qui insensiblement fait penser dans sa construction et son atmosphère à deux anciens maîtres du roman policier : Erle Stanley Gardner et Ed McBain. En effet, les effets de manche dans le tribunal, les déclarations des témoins, leurs revirements, les objections lancées aussi bien par la procureur Yuki ou l'avocat de la défense rappellent les histoires dans lesquelles Perry Mason est impliqué, à la différence près que Yuki doit prouver la culpabilité de l'accusé et non démontrer son innocence. Ce procès se déroule tout au long du roman, placé en alternance avec les deux autres intrigues qui elles nous font songer à l'ambiance du 87th precinct d'Isola d'Ed McBain avec comme héros emblématique Steve Carrella. Lindsay joue le rôle de Carrella, et tout autour d'elle évoluent ses collègues, avec leurs affaires familiales et leurs histoires de cœur. Lindsay, Claire, Cindy et Yuki sont amies et se retrouvent environ un soir par semaine dans un bar, constituant le Women's Murder Club. Et elles sont toutes plus ou moins en couple avec des policiers de la brigade de Lindsay. Parfois, il y a des accrochages entre couples, des velléités d'infidélité. Et Lindsay est inquiète au sujet de Julie qui ne prend pas de poids, ne dors pratiquement pas, pleure sans arrêt, bref une auscultation avec un homme de l'art est envisagée. Mais quel sera le verdict ?

 

Au fait, ce fameux chapitre que j'ai évoqué en début de chronique : Lindsay est réveillée en pleine nuit par des bruits de tonnerre. Les éclairs zèbrent le ciel. Première phrase : Je fus tirée du sommeil par une forte détonation, comme si un coup de feu avait retenti près de mon oreille. Bon, pour l'instant rien de bien spécial me direz-vous, mais attendez la suite : Ebahie par la violence de l'orage, je mis plusieurs secondes avant de prêter attention à la douleur qui irradiait depuis mon ventre. Une douleur insoutenable. C'était ma faute. Je n'aurais jamais dû me gaver de haricots à la sauce mexicaine au dîner... Non, ce ne sont pas les haricots qui lui procurent des flatulences sonores, mais bien la petite Julie qui fait des galipettes dans le ventre de sa mère, peut-être apeurée par l'orage et ses déflagrations. Et comme Lindsay ne ressent pas à priori de contractions, elle se pose des questions dans la nuit, car l'électricité est coupée.

James PATTERSON & Maxine PAETRO : 12 coups pour rien. James PATTERSON & Maxine PAETRO : 12 coups pour rien.

Bref un roman qui alterne humour et dramaturgie, aux chapitres courts, vifs, et qui peu à peu laisse monter un suspense insoutenable tant au niveau professionnel que familial, et dont l'épilogue laisse une porte entrouverte à de nouveaux rebondissements, pour peu que les auteurs le jugent utile. Certains confrères jugeront sans aucun doute que cette histoire est prémâchée, prédigérée, voire formatée. Peut-être, mais ce que j'ai ressenti personnellement c'est un grand plaisir de lecture. Le genre de livre que l'on dévore à peine entamé, qui ne procure en aucun cas ennui et bâillements, et donne l'envie d'en lire d'autres du même acabit. En comme c'est le douzième de la série du Women's Murder Club, d'autres heures de plaisir sont en vue grâce au rattrapage.

 

James PATTERSON & Maxine PAETRO : 12 coups pour rien. (12th of never - 2013. Traduction de Nicolas Thiberville). Collection Suspense & Cie. Editions Jean-Claude Lattés. Parution le 5 novembre 2014. 320 pages. 22,00€.

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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 07:54
Harry WHITTINGTON : T'as des visons !

Une femme qui porte un manteau de fourrure, c'est ce qu'on appelle une femme à poils ?

Harry WHITTINGTON : T'as des visons !

Depuis un an qu'il travaille comme garçon laitier à la Gorten Milk Company, Sam Maynard pense pouvoir se refaire une virginité. Ce n'est pas le boulot qui le rebute. Debout tous les jours à trois heure du matin pour livrer les bouteilles de lait, il cravache pour grimper l'échelle sociale. Quatre ans passés en taule lui ont suffit. Son ambition, économiser assez d'argent afin de se marier avec Loïs, une jeune fille simple même si son père ne l'a pas à la bonne.

Un matin, sa tournée terminée, une note de service l'attend. Il doit rencontrer une nouvelle cliente. Tout son passé lui revient à la figure telle une immense claque qui le laisse déboussolé. Sa cliente n'est autre qu'Eva, celle par qui et pour qui il est allé en prison. Une erreur de jeunesse. Une amourette. Mais Eva était inaccessible, sous la domination de Collie Kohzak avec qui Sam effectua quelques casses pour boucler ses fins de mois d'étudiant universitaire fauché.

Eva le vampe, lui promet d'être très gentille avec lui, s'il vient le soir à un rendez-vous. Sam refuse catégoriquement mais à l'heure dite il sonne à la porte d'Eva, soi-disant pour mettre les choses au clair. Mauvaise surprise, Kohzak l'attend, et lui intime l'ordre de l'aider à cambrioler la laiterie, sinon il le dénoncera pour le braquage non élucidé d'une bijouterie.

Sam est coincé. Entre aider à voler la paie des ouvriers de la laiterie ou retourner en prison, il n'a guère le choix.

Maynard oscille entre deux femmes. Eva, la maîtresse, ou plutôt selon ses dires l'ex-maîtresse de Kohzak, qui rêve de se faire offrir un manteau de vison, et Loïs, la pure jeune fille d'origine bourgeoise. Il hésite également entre deux solutions : ou aider Collie Kohzak dans son entreprise, ou le dénoncer, et se dénoncer par la même occasion, auprès de Del Lantis, le policier local qui ne perd pas de vue ses faits et gestes.

 

Une fois de plus, comme dans bon nombre de romans de cette époque dus à ceux qui furent surnommés la deuxième génération du Hard Boiled, et plus particulièrement les auteurs du sud des Etats-Unis, Day Keene en tête, le Bien et le Mal sont incarnés et mis en opposition par deux femmes qui, par amour ou par calcul, s'arrachent le même homme. Celui-ci se débattant dans de complexes problèmes de conscience.

 

Curiosité :

Ce roman policier dans lequel évoluent mauvais garçons et policiers ne comporte qu'une seule scène, finale, où des coups de feu sont échangés. Kohzak et Sam Maynard sont blessés mais aucune victime n'est à déplorer. Quant au casse, il avorte grâce à l'ingénieux système de Del Lantis le policier. Un piège que le lecteur perspicace peut éventer sans trop de difficulté.

 

Harry WHITTINGTON : T'as des visons ! (Mink - 1956. Traduction de G. Sollacaro). Série Noire N° 361. Parution Mars 1957. 190 pages.

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 16:14

A l'Est y a du nouveau !

Zygmunt MILOSZEWSKI : Les impliqués

Quoi de plus reposant, de plus serein, de plus calme, de plus indiqué qu'un ancien monastère pour suivre une thérapie de groupe, une constellation familiale selon la formulation du psychiatre Cezary Rudzki.

Il a réuni quatre personnes pour un week-end et ses patients couchent dans des cellules séparées et austères. Monacales en un mot.

Seulement le samedi matin, l'un des participants est retrouvé mort, une broche à rôtir enfoncée dans l'œil droit. Le procureur Teodore Szacki est en charge de l'affaire, assisté du commissaire Oleg Kuzniecov. La piste du suicide est envisagée car un tube de somnifère a été retrouvé dans la cellule du mort. Seulement il faudrait un courage inconscient à un individu pour s'enfoncer ainsi un objet pointu dans un globe oculaire.

Teodore Szacki interroge les différents participants à ce jeu de rôle particulier au cours duquel chaque personne interprétait un membre de la famille du sujet soumis à la thérapie. Et lorsqu'il n'y avait pas assez de monde, des chaises jouaient le rôle de figurants. D'ailleurs Cezary Rudzki montre au procureur une vidéo qui a été enregistrée le samedi, Henryk Telak étant confronté aux autres membres de cette réunion. Telak, directeur de la société Polgrafex, une imprimerie, avait perdu deux ans auparavant sa fille qui s'était suicidée. Son fils plus jeune est atteint d'une maladie cardiaque qui lui laisse peu d'espoir de survie. Et l'une des participantes devait jouer justement le rôle de la fille de quinze ans.

Alors qu'il attend Hannah Kwiatkowska, trente cinq ans, les autres patients étant Barbara Jarczyk, soixante ans, et Ebi Kaim, quarante ans, une jeune femme s'introduit dans le bureau deTeodore. Elle se présente comme étant Monika Grzelka, une journaliste qui d'habitude couvre les faits-divers et dont c'est la première fois qu'elle doit rédiger un papier sur une affaire criminelle. Fort avenante Monika impressionne Teodore qui, s'il n'en perd pas se moyens, se promet fort de la revoir. D'ailleurs c'est ce que Monika demande, puisqu'elle doit couvrir l'affaire.

Les dépositions des témoins, où plutôt des membres du groupe de thérapie, puisque personne n'a assisté au meurtre, madame Jarczyk ayant découvert le cadavre dans une crypte, une fois enregistrées, c'est au tour du thérapeute de donner sa version des faits. C'est lors de cet entretien que le procureur visionne la vidéo.

Mais Teodore n'a pas que cette affaire sur les bras et sa supérieure lui demande instamment de se dépêcher sans pour autant boucler le dossier et le classer sans suite. Au cours des funérailles auxquelles il assiste, il lui semble que la femme du défunt et son fils ne sont guère affligés.

 

Attardons nous maintenant sur Teodore Szacki et sa vie familiale. Avec Weronika, sa femme, avec laquelle il vit depuis quatorze ans, d'abord en union libre puis le mariage, ce n'est plus la fougue des débuts de leur liaison. Seule sa fille, Hela, sept ans, compte pour lui. Presqu'une relation fusionnelle. Mais à bientôt trente six ans, il se sent fatigué, vieux avant l'âge. Ses cheveux sont blancs, car il a pensé perdre Hela quelques années auparavant, et ces histoires de suicides ne sont pas là pour lui redonner le moral. Toutefois son attirance envers Monika ne se dément pas, et la jeune femme semble prendre un malin plaisir à le provoquer. Ils se donnent rendez-vous dans des cafés, dans un parc qu'il fréquentait souvent enfant et correspondent par mails. Mails qu'il efface soigneusement et dont il impute la faute à son travail lorsque sa femme est là. Mais il ne roule pas sur l'or et il lui faut calculer ses dépenses, afin de ne pas mettre en péril la comptabilité du ménage. Il est également un adepte des jeux vidéos.

 

Teodore se pose de nombreuses questions sur le meurtre de Talek. Par exemple, la découverte de grilles de loto, et plus particulièrement une combinaison qui figure sur chaque bulletin : 7, 8, 9, 17, 19, 22 (tentez votre chance !) et il est persuadé que ces numéros n'ont pas été choisis au hasard. En relisant les rapports, les dépositions, en discutant avec le policier Oleg Kuzniecov, il a l'impression qu'un élément lui échappe. Cette pensée le taraude mais il n'arrive pas à mettre le doigt, façon de parler, dessus. D'autant qu'en parallèle il doit s'occuper d'autres affaires, des dossiers en souffrance. En reprenant les numéros de loto, il pense qu'il pourrait s'agir de dates, aussi il se plonge dans des archives, compulsant d'anciens journaux. Les numéros fétiches de Talek doivent se référer à des épisodes du passé, mais lesquels ?

Peu à peu, ce qui n'était au départ qu'un roman d'énigme, quatre personnes cloitrée dans un lieu clos, chacune d'entre elles pouvant être considérée comme le ou la coupable idéale, se transforme en roman historique. En effet il faut à Teodore se plonger dans le passé de la Pologne, celle d'avant la chute du mur de Berlin, et s'intéresser au fonctionnement des services politiques et sécuritaires. Car, comme le fait si bien remarquer un de ses interlocuteurs, un historien, les services de sécurité s'ils ont été abrogés, les hommes qui en dépendaient n'ont pas pour autant été chassés. Il consulte également un collègue de Cezary Rudzki afin d'avoir un avis différent. Et Teodore ne sait pas qu'un vieil homme suit de loin son enquête.

 

On appréciera la visite guidée de Varsovie, un parcours semé de monuments mais sur l'architecture desquels l'auteur ne s'appesantit pas trop afin de distraire le lecteurs de l'intrigue. Quelques réparties humoristiques sont placées ça et là afin de détendre l'atmosphère, comme dans la vie courante, de même que la scène du supermarché où Teodore effectue ses emplettes sent le vécu.

L'histoire se déroule du 5 juin 2005 au 17 juin 2005, avec une impasse sur les 12 et 16 juin, chaque date équivalant à un chapitre et se clôture le 18 juillet de la même année. Chaque chapitre est précédé de brèves de journaux, décisions politiques, faits divers et culturels du monde et de la Pologne, météo du jour. Ce qui permet de se remémorer certains événements.

Si des auteurs polonais ont déjà été traduits en France, dans le domaine de la SF notamment avec Konrad Fialkowski dans la collection les Best-sellers de la Science-fiction au Fleuve Noir, c'est à ma connaissance la première fois qu'un auteur de romans policiers l'est.

 

Zygmunt MILOSZEWSKI : Les impliqués (Uwiklanie - 2007. Traduit du polonais par Kamil Barbarski). Première édition Editions Mirobole. Réédition Pocket le 8 janvier 2015. 472 pages. 7,90€.

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 12:19
Thomas CHASTAIN : Le retour de Perry Mason

Hommage à Thomas Chastain, né le 17 janvier 1921.

L'avocat a mûri...

Thomas CHASTAIN : Le retour de Perry Mason

Certains héros de romans policiers sont tellement appréciés du public, ont une telle présence, un tel impact, entretenus de plus en plus par le cinéma et la télévision, que lorsque leur créateur décède, ils ne peuvent le suivre dans la tombe.

Ainsi en est-il pour Sherlock Holmes, de Raffles, d'Hercule Poirot, mais aussi de Philipp Marlowe et maintenant de Perry Mason. Perry Mason, célèbre avocat californien toujours dévoué à ses belles clientes et assisté de la fidèle Della Street.

Nous le retrouvons avec quelques années de plus, ayant à ses côtés sa secrétaire Della et pour le seconder dans ses démarches le fils du détective Paul Drake, Paul Drake junior. Et l'affaire dont il a la charge ne départit pas au scénario habituel : il doit défendre une jeune femme, Laurel Adrian, accusée d'avoir trucidé son richissime mari. Un décès qui vient à point puisque le couple était en instance de divorce et que de plus Gilbert Adrian devait supprimer le nom de son épouse sur les tablettes de l'héritage.

 

Affaire classique donc pour Perry Mason et ténébreuse à souhait et si le roman de Thomas Chastain est solidement construit, il y manque cependant une petite touche particulière à Erle Stanley Gardner. Le charme et la magie n'opèrent pas tout à fait. Trop de rigueur peut-être et certaines longueurs parfois dans le déroulement de l'enquête qui font que l'on ne retrouve pas la patte du créateur de Perry Mason.

Un texte plus concis et quelques touches d'humour auraient rendu plus fidèlement l'atmosphère, il me semble.

Mais ne boudons pas notre plaisir et nous aurons l'occasion de retrouver Perry Mason dans de prochains romans de Thomas Chastain, pour peu que l'auteur récidive dans cette voie en empruntant un personnage éminemment sympathique.

 

Thomas CHASTAIN : Le retour de Perry Mason (Perry Mason in the case of too many murders - 1989. Traduction de Laurette Brunius). Série Noire N°2233. Parution le juin 1990. 256 pages. 7,10€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
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