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23 février 2015 1 23 /02 /février /2015 08:45
Mildred DAVIS : La chambre du haut

Un classique de la littérature de suspense...

Mildred DAVIS : La chambre du haut

Le mystère plane sur la maison des Corwith, sise dans le Bronx, faubourg campagnard de New-York.

Swendsen, le nouveau chauffeur embauché pour un mois, s'intéresse de près à ses patrons, à leurs habitudes, inspectant l'état de leurs voitures. Il interroge les employés, la cuisinière, Weimuller le maître d'hôtel, et surtout Patricia, la femme de chambre.

Minou, la plus jeune fille des Corwith vit cloîtrée dans une chambre à l'étage depuis son accident de voiture qui l'a laissée défigurée. Minou touche à peine à ses plateaux repas, joue parfois du piano. Ce sont les seules manifestations de sa présence. Dora et Hilda, ses sœurs, et ses parents en parlent, de même que les domestiques, mais avec réserve, avec réticence. Surtout Hilda qui exprime un profond ressentiment envers cette adolescente choyée, adulée, plus belle qu'elle et qui avant son accident était le pôle d'attraction de la maisonnée. Minou qui attirait les hommes et était détestée des femmes.

Au cours d'une séance d'hypnose, Helen, une amie de la famille, est priée de tuer Dora qui joue le rôle de Minou, avec une pipe. Elle laisse échapper l'arme improvisée et la ramasse. Ce n'est plus un article de fumeur qu'elle brandit, mais un canif tombé malencontreusement d'une poche. Swendsen surgit à temps pour immobiliser son bras. Ce n'était qu'un incident qui s'inscrit parmi tant d'autres.

Patricia confie au cours d'un repas bien arrosé à Swendsen qui ne lui est pas indifférent, que malgré les affirmations de la famille, Minou n'aurait pas été seule dans la voiture lors de son accident. Dora doit se marier avec Francis et la noce se prépare dans la fièvre mais pas dans l'harmonie. Francis, qui est docteur et a ausculté Minou après la tragédie, ne semble pas empressé auprès de sa fiancée.

Un jour, alors qu'il vient de déposer Corwith à son bureau, Swendsen aperçoit la voiture d'Hilda. Il la suit et entre comme par hasard dans le restaurant où elle déjeune. Il lui fait du gringue, l'invite dans une boîte de nuit et passe un mystérieux coup de fil. Sur le chemin du retour ils passent devant la propriété des Batchfleder. Des hommes fouillent dans les buissons à l'aide de torches électriques. Un événement qui trouble fortement Hilda.

Le dimanche suivant, alors que la cérémonie du mariage doit avoir lieu, l'effervescence règne chez les Corwith. Hilda va d'un groupe à l'autre, à moitié ivre. Dora trébuche dans l'escalier et se foule une cheville ce qui entraîne au grand soulagement de Francis le report du mariage. Lewis, le jeune garçon des Corwith est affolé : Minou n'est pas dans sa chambre.

 

Premier roman de Mildred Davis, écrit alors qu'elle fréquentait encore le lycée, La Chambre du haut n'en est pas moins construit avec rigueur, avec minutie, entretenant le suspense avec une pointe de sadisme, dévoilant peu à peu les arcanes de ce mystère comme une stripteaseuse se dévêt morceau par morceau, prolongeant l'attente du spectateur fébrile.

 

Du 9 février au 24 du même mois, on suit les investigations de Swendsen, n'étant pas dupe de sa couverture de chauffeur de maître. Mais l'hypothèse du maître-chanteur vient immédiatement à l'esprit et rien ne laisse supposer qu'il s'agisse d'un policier, à moins de connaître les numéros de téléphone new-yorkais.

Le récit est subtilement découpé par la narration en filigrane d'une femme évoluant dans une chambre, et lisant un carnet intime. Cependant subsiste un mystère qui permet toutes les extrapolations : la mort de Dora, fauchée par une voiture.

 

Curiosité :

On peut lire en exergue à ce roman : Cet ouvrage a paru en 1950 dans la Série Blême. C'est sa qualité et le faible tirage de l'édition antérieure qui nous ont incités à la publier dans la Série Noire.

 

Citation :

L'ennui de l'enseignement gratuit, dit-elle d'un ton acerbe, c'est que n'importe qui, à commencer par le balayeur des rues, se croit psychologue à ses heures.

Quelques éditions ou rééditions de La Chambre du hautQuelques éditions ou rééditions de La Chambre du hautQuelques éditions ou rééditions de La Chambre du haut

Quelques éditions ou rééditions de La Chambre du haut

Mildred DAVIS : La chambre du haut (The room upstairs - 1948. Traduction de Lola Reinova). Série Noire N°931. Parution 1965. Réimpression Mai 1997. 272 pages. 7,80€.

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 16:40

Bon anniversaire à Pierre Filoche, né le 22 février 1951.

Pierre FILOCHE : Le Septième Pilier.

Jamais un roman n’aura autant mérité l’apposition de cette petite phrase figurant la plupart du temps sous le copyright : Les personnages et les événements relatés dans ce roman sont fictifs.

Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite, phrase qui permet à l’auteur de délirer sur des faits plus ou moins réels, connus ou non du public.

 

Ainsi Pierre Filoche nous entraîne dans la Principauté de Montésimi, coincée sur la Côte d’Azur.

Eddy Derouet est videur dans une boîte de Pigalle. Il ne parle pas, ne met pas son nez dans les affaires des autres même si parfois le patron va un peu trop loin. Bref, le serviteur idéal auquel le boss va confier une mission de tout repos.

Eddy se voit propulsé garde du corps de Cristina, la belle princesse et accessoirement fille du comte de Montésimi. Une véritable sinécure, entrecoupée toutefois par les incursions déplacées des paparazzis, qui lui laisse le temps de s’éprendre de la belle qui ne demandait que ça. Faut bien que jeunesse se passe et que les tempéraments trouvent un palliatif corporel et charnel.

Seulement il s’est embarqué dans une galère qu’il ne soupçonnait pas et qui va le meurtrir.

Pierre Filoche joue dans le registre de la satire, faussement naïf, et inverse les rôles de la bergère et du prince charmant. Comme cela pourrait se dérouler dans la réalité si celle-ci était objective. J’ai bien dit pourrait, mais cela n’est qu’une fiction et toute ressemblance etc… ne serait que pure coïncidence.

Un roman réjouissant basé sur la manipulation et dont le dénouement sans être véritablement imprévu s’inscrit dans une logique impitoyable.

 

Pierre FILOCHE : Le Septième Pilier. Collection Instantanés de polar N°215. Editions Baleine. Parution mars 2001. 154 pages. 9,00€.

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 09:33
William Campbell GAULT : Il court, il court...

A la longue, il va s'essouffler !

William Campbell GAULT : Il court, il court...

Accusé à tort du meurtre de sa richissime femme Loïs, abattue dans sa propriété de Saint-Louis, Tom Spears s'est évadé de la prison où il croupissait.

Dans un patelin de l'Arizona, aux portes du désert, il est abordé par une jeune femme qu'il reconnait vaguement. Il s'agit de Jane Revolt, la fiancée de son avocat, Joe Hubbard. Elle lui apprend que non seulement Joe a été assassiné, mais de plus a saboté sa défense lors du procès, enfonçant un peu plus Tom.

Bookmaker avant son emprisonnement, Tom veut prendre contact avec Nannie Koronas, son patron, le caïd des paris de la Côté Ouest. Il demande asile à son ami Jud Shallock, bookmaker également, mais l'intrusion d'un policier l'oblige à fuir. Il accepte l'hospitalité de Jane, et malgré les conseils de celle-ci s'obstine à vouloir renouer avec Nannie puis à se réfugier au Mexique. Jane l'encourage à se défendre, à prouver son innocence, mais à cause d'un copain trop curieux de la jeune femme, et d'un policier qui se présente chez elle avec un mandat de perquisition, il poursuit sa cavale.

Il se rend alors chez Connie, fille facile chez qui il a partouzé un soir avec Joe. Connie lui en apprend de belles sur son avocat qui aurait couché avec Loïs, et ce n'était pas le seul. Joe n'était pas l'ami qu'il croyait se révélant homme à double personnalité.

Un individu surveille l'appartement de Connie, et malgré son aversion pour ceux qu'il appelle les pieds-plats, Tom prend rendez-vous avec Delavan, détective privé. Au cours de l'entretien Tom apprend que le policier qui désirait perquisitionner chez Jane n'en est pas un en réalité. Il ne peut s'empêcher de soupçonner Jane d'être à l'origine du meurtre de sa femme, jalouse de la liaison de son fiancé avec Loïs. Mais le meurtre de Joe ne s'imbrique pas dans ses déductions.

Delavan lui prête un appartement dans lequel Tom peut se cacher un certain temps. Mais le détective est inquiet, un homme, le même qui poireautait devant chez Connie, surveille son bureau. Tom téléphone à Lisa, la petite ami de Nannie, qui accepte de le recevoir et l'héberger pour la nuit.

 

Au cours de sa cavale, Tom Spears va connaître en trois nuits, trois femmes différentes et se partager leurs faveurs. Leurs motivations ne sont pas les mêmes. Jane désire profondément aider Tom dans ses démarches malgré, ou à cause, qu'elle fut la fiancée de Joe Hubbard et s'apercevant peu à peu que l'homme qu'elle aimait n'était pas celui qu'elle imaginait; Connie elle aussi, un peu en mémoire de Hubbard, mais sans calcul, par seule bonté d'âme, connaissant les liaisons de l'avocat mais lui pardonnant; Lisa enfin, par duplicité, ne cherchant qu'à s'approprier le magot de Nannie.

Trois femmes qui s'érigent un peu en marge des héroïnes de l'époque, à l'origine des initiatives prises par Tom, se montrant plus réfléchies et dont le rôle s'avèrera primordial. Sans Jane et sans Connie, Tom n'aurait songé qu'à fuir, à s'établir au Mexique, la quête de la vérité passant après sa soif de liberté.

Ne se fiant qu'à l'amitié virile, il aura les yeux dessillés par les femmes même si, une fois de plus, c'est l'une d'entre elles qui joue le rôle du méchant.

A noter un passage très angoissant et cinématographique au cours duquel Tom, réfugié dans le grenier de la villa de Jane, obligé de rester immobile afin de ne pas révéler sa présence, doit subir les attouchements, sur sa tête et le long de sa figure, d'une araignée noire.

 

Curiosité :

Il faudra attendre vingt ans et le numéro 1948 (Le Méchant Samaritain) pour que la Série Noire accueille à nouveau W.C. Gault à son catalogue.

 

Citation :

Certes, ils se livraient à des opérations illicites, mais celles-ci répondaient à un sentiment apparemment universel : l'attrait du jeu. Et la loi conférant à l'Etat l'exclusivité d'un commerce considéré par ailleurs comme illégal et répréhensible au point de vue social paraissait bien étrange.

 

William Campbell GAULT : Il court, il court... (Run, Killer, Run - 1954. Traduit par André Bénat). Série Noire N°912. Parution janvier 1965. 256 pages.

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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 19:26

Aucun rapport avec la Gordini, mais ça roule aussi vite...

SELLIG : L'opération R8.

Dans un lotissement normal, situé dans une périphérie normale lyonnaise, vit une famille normale, comme un certain président. Et ils vont vivre, avec quelques amis normaux, des aventures presque normales.

D'abord, il y a la mère, Olga, chef d'atelier dans un garage, qui pratique assidument le culturisme comme peuvent le démontrer ses muscles harmonieusement développés.

Ensuite Bernard, dit Nanet, qui travaille à l'EDF et dont la principale occupation est d'assister aux pots de départ, d'arrivée, et autres boulots tout aussi exténuants. C'est un bricoleur impénitent, mais il ne possède apparemment pas le mode d'emploi des objets qu'il fabrique, car ils ne fonctionnent jamais, ou à une autre destination que celle qui était prévue à l'origine.

Jürgen, dit Doudou, le fiston de bientôt dix-huit ans, est également passionné par des expériences, souvent sur animaux, qu'il réalise en compagnie de ses deux amis, Alexandre, obséquieux et flagorneur, et la glaciale Ruth qui ne l'est pas encore mais ressent un certain penchant inavoué pour Jürgen.

Pupuce, c'est le chienchien à sa mémère, façon de dire car Olga est une femme moderne et épanouie qui aime les animaux, et Pupuce, c'est un cas d'os de la nature. Décrire Pupuce prendrait au moins trois ou quatre pages, mais signalons que si elle est de race indéfinie, elle pourrait être la progéniture d'un chien, d'un hippopotame et d'un dahu mais dont les pattes seraient plus courtes à l'avant que sur le côté. Elle engloutit ses trois kilos de barbaque par jour et en dessert des chambres à air, des éponges, un sécateur... Elle a toujours une petite faim dans un coin de l'estomac. Et Olga, s'étant fait rejeter par tous les vétérinaires de la région a trouvé en René Lacrosse, un véto digne de ce nom, ancien béret vert selon ses voisins.

Enfin pour compléter le tableau des personnages, n'oublions pas Sam, le frère d'Olga, qui rechigne tout le temps, pestant contre ci ou contre ça, rouspétant mais déjeunant quand même le dimanche chez Olga et Bernard, sa sœur sachant se montrer convaincante. Et Henri Baratté, leur voisin, installé dans le lotissement à peu près en même temps qu'eux, avec qui ils s'entendent bien, surtout lors de l'apéro, au pssé toruble et indéfini.

Un dimanche de juin ensoleillé, alors qu'ils sont réunis en famille comme tous les dimanches, ils entendent des sirènes. Un camion de pompier et un véhicule des urgences sont stationnés devant chez le voisin. Henri est mal en point selon les infirmiers qui transportent le brancard sur lequel gît Henri. Crise cardiaque et il n'est pas sûr qu'il ne soit pas décédé. Départ en trombe direction l'hôpital. Olga téléphone à l'hôpital où doit être réceptionné leur ami, mais aucune entrée n'est signalée à son nom. Et dans les hôpitaux environnants, même réponse.

Alors il ne leur reste plus qu'à ouvrir une lettre qu'Henri leur avait remise quelque temps auparavant, lors d'un apéritif copieusement arrosé, leur demandant de ne prendre connaissance du contenu que si un cas exceptionnel se présentait. Et justement il s'agit bien d'un cas exceptionnel. Seulement l'enveloppe referme un rébus qu'il faut déchiffrer.

Je vous passe les détails, vous les trouverez dans le livre, mais sachez qu'une fois l'énigme résolue ils obtiennent un numéro de téléphone. Et au bout du fil, quelqu'un qu'Olga connait bien: il s'agit tout simplement de René Lacrosse, le vétérinaire attitré de Pupuce.

Aussitôt l'ancien béret vert prend les choses en mains (il lui faut bien les deux) car Henri Baratté est son ami.

Tout commence cinq ans auparavant en Amazonie...

 

Roman policier, roman d'aventures, thriller, Opération R8 est tout cela et plus, le lecteur navigant dans le mélange des genres avec appétence, tant Sellig joue avec le vraisemblable et l'invraisemblable. Mais il ajoute une denrée non périssable, l'humour. Une forme de nonsense à la britannique, l'humour par l'absurde, un peu comme le pratiquait Wodehouse et bon nombre de ses confrères romanciers qui privilégient la dérision au sérieux. Sellig nous entraîne dans des péripéties insensées, virevoltantes, mais par paliers successifs, le ton changeant selon son humeur et surtout les avatars, les aventures traversées par nos héros.

Pourtant, le roman, s'il met en scène des situations drolatiques, possède un fond de gravité car en Amazonie Henri Baratté et René Lacrosse ont fait une découverte fondamentale pouvant mettre en péril toute une économie. La nature est bien faite et il faut savoir l'exploiter à bon escient, seulement la nature est contradictoire. Certaines plantes annihilent les effets d'autres végétaux, et lorsque toute une industrie repose justement sur des effets indésirables sur la santé, il est évident que cela ne peut pas plaire à tout le monde et tous les moyens sont bons pour contrecarrer certaines mises en œuvre susceptibles de favoriser une atteinte à une hégémonie mercantile.

Sous la couche d'humour se niche la gravité du propos. Un roman qui ne manque pas de profondeur dans le propos et devrait faire un tabac !

 

SELLIG : L'opération R8. Hors Série. Editions Rivière Blanche. Parution février 2015. 272 pages. 20,00€.

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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 10:08
Richard STARK : Pour l'amour de l'or

Parker, un Arsène Lupin américain ?

Richard STARK : Pour l'amour de l'or

Truand indépendant, Parker qui s'est mis le Consortium à dos, abat un soir un tueur de l'Organisation qui a retrouvé sa trace malgré un changement d'identité et une opération de chirurgie esthétique.

Bett, la jeune fille qui se prélassait dans la couche de Parker, en profite pour subtiliser le revolver du crime. Elle le convoque à Miami et lui présente Harrow, son père, richissime homme d'affaires et collectionneur, qui lui demande un petit service. S'emparer d'une statuette médiévale dont le propriétaire actuel est Kapor, attaché d'ambassade d'un état slave situé au nord de la Tchécoslovaquie, la Klastravie. En échange il lui remet l'arme compromettante et une substantielle poignée de dollars.

Assisté d'Handy McKay qui a séduit Clara, la bonne du diplomate, afin de connaître les aîtres, Parker de retour à Washington organise minutieusement le hold-up. Seulement une autre bande semble être sur le coup et McKay est enlevé. Parker remonte en cuisinant la boniche la piste des ravisseurs, délivre son ami et soutire les coordonnées du chef de la bande rivale, un nommé Menlo. Celui-ci lui apprend qu'il est chargé par son gouvernement de récupérer 100 000$ qu'aurait détourné Kapor au préjudice de son pays. Menlo estime que ses qualités ne sont pas reconnues à leur juste valeur et il a décidé de s'approprier le magot et de s'évanouir dans la nature.

Associé à Parker et McKay, il profite des charmes de Bett, la jeune femme n'étant pas sectaire partageant volontiers son lit, négligeant le physique de son partenaire mais pas son portefeuille. Mais Menlo est gourmand, une fois introduit dans la salle aux trésors de Kapor, il se débarrasse de Parker et McKay en leur tirant dessus, les laissant pour morts, et il s'enfuit avec la statuette et l'argent laborieusement amassé par le diplomate.

Parker, moins sérieusement touché que son compagnon, sollicite le concours de Kapor, effondré par la perte de son argent. McKay est conduit dans une clinique et Parker rejoint Harrow à Miami, se doutant que Menlo contactera le collectionneur.

 

Richard Stark, alias Donald Westlake, nous conte avec humour les aventures de cet épigone américain d'Arsène Lupin, qui, s'il n'en a pas toutes les qualités, se rapproche cependant de notre gentleman-cambrioleur national. Il existe de nombreux points de convergence entre ces deux héros, mais dans cette histoire cette ressemblance est accentuée par l'enjeu constitué par la statuette.

En effet, ce "pleurant" d'albâtre (petite statue d'une quarantaine de centimètres de hauteur et représentant un personnage triste, souvent un moine dans une attitude d'extrême affliction, feinte ou non) convoité par Harrows, tire son origine de l'histoire de France, et plus précisément fait partie d'un lot de quatre-vingt-deux statuettes, toutes différentes, exécutées pour orner des niches entourant le tombeau de Jean Sans Peur et Philippe le Bon. A la révolution ces sculptures ont été disséminées et soixante-dix-neuf d'entre elles ont pu être récupérées ou repérées. La statuette de l'histoire étant l'une des pièces manquantes.

La corrélation entre Maurice Leblanc et Richard Stark est évidente, tout du moins dans Pour l'amour de l'or, puisque le thème principal des œuvres de Leblanc était la recherche de trésors, principalement ceux ayant appartenu aux Rois de France.

Mais le personnage de Richard Stark est beaucoup plus violent et nettement moins poétique, moins fantasque, moins distingué que son prédécesseur. Il lui manque la prestance et la dignité, mais pas le sens de la répartie. Il reflète cependant un certain état d'esprit caractérisé par la lutte pour la survie des artisans face aux monopoles tentaculaires et aux grosses entreprises représentées par le Consortium. Dans Voyage au bout de la Noire, Parker est même considéré comme le Nicoud des bas-fonds.

Quant à la construction du récit, elle utilise souvent le retour en arrière, ce qui permet une relance d'intérêt lorsque l'action s'essouffle et d'entretenir le suspense dans l'intrigue.

 

Curiosité :

Malgré le titre il n'est pas une seule fois question d'or, seulement d'argent, en liquide, et d'objets de collection, des statuettes.

 

Citation :

L'expérience lui avait appris que les gens les plus pressés de torturer leurs semblables étaient ceux qui se mettaient le plus vite à table pour échapper à la torture.

 

Richard STARK : Pour l'amour de l'or (The Mourner - 1963. Traduction de Marcel Frère). Série Noire N°885. Parution octobre 1964. 192 pages.

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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 16:12

Parfaitement parfaits !

Raphael MONTES : Jours parfaits .

Etudiant en médecine, se destinant à devenir légiste, Téo aime Gertrudes. Cette association de prénoms n'est pas aussi romantique que celle de Roméo et Juliette, mais l'amour y est tout aussi platonique. En effet Gertrudes n'est autre que le cadavre que Téo dissèque allègrement depuis quelques semaines afin de se faire la main.

C'est un jeune homme timide, réservé qui ne pense qu'à ses études et ses dissections. Il ne boit pas d'alcool, ou rarement. Il vit chez sa mère, Patricia, veuve d'un juge qui était en délicatesse avec la loi et décédé dans un accident. Depuis Patricia est paraplégique et ne se déplace qu'un fauteuil roulant.

Malgré son aversion pour les sorties, et son statut de végétarien (on le comprend, à charcuter de la barbaque longueur de jours) il est obligé, afin de faire plaisir à sa mère, de l'accompagner à une barbecue partie. Il pensait s'ennuyer mais il est abordé par Clarice, un petit bout de femme, légèrement plus âgée que lui, et au style de vie totalement différent. Je bois pas mal, je mange de tout, et j'ai déjà fumé un peu aussi. Et, ma foi, je baise de temps en temps. Elle est en fac d'histoire de l'art mais elle est passionnée par une autre activité : elle écrit un scénario pour le cinéma. Il est subjugué et le voilà transformé en Loup de Tex Avery amoureux de Betty Boop. Sous un prétexte fallacieux il lui demande de lui prêter son téléphone portable et grâce à un subtil (pense-t-il) subterfuge, il obtient son numéro d'appel.

Rentré chez lui il téléphone à Clarice, prétendant lui demander des renseignements pour un sondage et ainsi il sait où sa dulcinée habite. Il la suit, la voit entrer dans une boîte de nuit, sortir avec un homme qui pourrait être son amant et est violoniste, et surtout se tenir de façon inconvenante avec une autre femme qui l'embrasse. A sa décharge il faut avouer que Clarice est pompette, mais quand même cela ne se fait pas, de plus en pleine rue. La jalousie le torture. Et Clarice pousse l'affront de l'informer qu'elle va partir durant quelques mois afin de peaufiner son scénario.

Une annonce qu'il n'apprécie pas et Téo achète dans un sex-shop quelques petits gadgets qu'il détourne de leur fonction première, le plaisir supposé des partenaires. Puis il enlève Clarice et la cache chez lui, sous son lit, droguée afin que sa mère ne sache pas qu'il est en bonne compagnie. Il l'attache avec des menottes et des écarteurs de membres, la bâillonne, afin qu'elle ne puisse se faire entendre et s'évader. Seulement Sansao, leur chien, sent une personne étrangère au domicile et afin d'éviter qu'il donne l'alerte, Téo l'endort définitivement à l'aide d'une boîte de cachets de sa génitrice, mélangeant les comprimés dans la pâtée canine. Sa mère est attristée de cette perte, et comme elle a entraperçu Clarice, dont seuls les cheveux dépassaient de la couverture, elle l'accuse tout en laissant les soupçons se porter sur son fils.

Téo lit le scénario de Clarice : Jours parfaits mais il ne lui convient pas et en fait part à son invitée surprise. Il va l'aider à le retravailler. Mais cette lecture lui a donné une idée. Comme elle doit partir, son voyage étant programmé, il va l'emmener en voiture vers les différentes étapes prévues. Ils partent donc pour Teresopólis et comme c'était prévu dans Jours parfaits, s'installe dans un motel, l'Hôtel du Lac des Nains, tenu justement par des personnes de petites tailles. Le réceptionniste et patron se nomme Gulliver ! Or Clarice et ses parents ont l'habitude de se rendre régulièrement se reposer en ce lieu. Il faudra donc à Téo jouer des manœuvres subtiles (?) pour que personne ne se demande pourquoi Clarice ne sort pas de la chambre. Mais l'excursion n'est pas terminée.

 

Clarice l'avait prévenu, elle voulait bien devenir son amie, pas SA petite amie, mais Téo, grand adolescent imbu de sa personne, infatué, menteur, n'appréciant pas que quelqu'un lui résiste lorsqu'il a décidé de quelque chose, ne l'entend pas de cette oreille.

C'est un manipulateur qui veut que tout le monde se plie à ses exigences, et lorsqu'il est obligé de temporiser, comme avec sa mère, il donne l'impression de plier mais parvient toujours à ses fins. Il trompe son mode en effectuant des photomontages le représentant en compagnie de Clarice. Il sait toujours retomber sur ses pieds, même dans les moments délicats. Il sait dénigrer avec sourire et persuasion tous ceux qui pourraient lui nuire en approchant Clarice.

Il est mythomane, mégalomane, mais tous ces défauts se dessinent peu à peu et s'imposent dans l'esprit du lecteur qui n'est pas dupe. D'autant que le lecteur ne connait en réalité l'histoire que du point de vue de Téo, même si le roman est écrit à la troisième personne. Et bien entendu, même vis à vis du lecteur, Téo est présenté, au départ comme quelqu'un d'intransigeant certes, mais pour la bonne cause. La sienne, qui est juste, jusqu'au moment où tout dérape.

Au début du roman, on pense être plongé dans une simple farce, une joyeuseté cynique, mais peu à peu on se rend compte que cette farce peut se révéler macabre. Quant à l'épilogue, il surprend, mais finalement est moral sans l'être.

Et dire que l'auteur a l'âge de son héros ou presque !

 

Raphael MONTES : Jours parfaits (Dias Perfeitos - 2014. Traduction du portugais /Brésil par François Rosso). Editions des Deux Terres. Parution 11 février 2015. 272 pages.

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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 14:00

Pourrait être l'Hôtel du Nord ?

Francis PORNON : Hôtel du Canal.

A l'avant de la voiture, deux hommes, à l'arrière, Rosette, qui est accognée près de la vitre, loin des mitraillettes cachées sous le siège.

A la gare de Montauban, elle se précipite, un sac à la main et un béret sur la tête. Elle remonte les wagons du Toulouse-Bordeaux en sifflotant Que reste-t-il de nos amours ? de Charles Trenet. Le signal de reconnaissance.

Dans un compartiment, un homme élégant reprend le refrain. En cette année 1944, même si l'air est à la mode, l'individu ne peut qu'être son contact, celui qu'elle doit accompagner jusqu'à destination. Ils vont former un couple afin de déjouer les éventuels suiveurs. Un bisou (dans le temps on disait un bécot) qui se transforme rapidement en baiser prolongé, ce qui n'est pas pour déplaire à Rosette même si au départ ce n'était que de la frime.

En gare de Toulouse, ils descendent sur le quai, passant devant les soldats allemands et deux membres de la Gestapo qui ne font pas attention à ce couple dont l'allure est éminemment amoureuse. Puis ils se dirigent vers le lieu de rendez-vous qui leur a été indiqué, l'hôtel du Canal, où ils doivent attendre les instructions. La tenancière, dont le regard en dit long, est elle aussi abusée par ces deux personnes, jeunes, qui sans aucun doute vont passer un bon moment.

 

Un épisode de la Résistance vers la fin de la guerre, comme il y a dû s'en dérouler beaucoup. Une femme qui accompagne un homme, pour le protéger, un couple qui passe plus facilement inaperçu qu'un homme seul, des heures d'attente, tel fut le lot de bons nombres de personnes engagées ou simplement désireuses d'aider selon leurs faibles moyens parfois, et des histoires avortées ou non. Un sujet à la Simenon pimenté avec élégance.

Francis Pornon sait faire monter la pression avec pudeur le lecteur visualise cette histoire comme s'il l'avait vécue.

Francis PORNON : Hôtel du Canal. Collection Culissime (Romance rose). Editions SKA. Parution février 2015. 1,49€.

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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 08:15
Bud CLIFTON : Le spécialiste

Il existe des spécialistes en tout mais surtout en rien !

Bud CLIFTON : Le spécialiste

Hal Williams est un tueur, méthodique, maquillant ses meurtres en accidents.

Il est embauché par Contino, l'un des responsables des rackets de Los Angeles, pour abattre Albers, son rival, convoqué devant le grand Jury. Un contrat qui permet à Williams d'assouvir une vengeance personnelle.

Marié, Contino possède une maîtresse d'origine nordique, Unne, au passé indéfini. Il s'attend à une guerre des gangs mais il n'en a cure, arguant que la piétaille doit trinquer en premier. Lorsque Unne et Wiliams se rencontrent, c'est le coup de foudre réciproque, tempéré cependant de la part de la jeune femme d'une certaine réserve.

Comme prévu, Norman, le bras droit d'Albers, déclenche des représailles et peu à peu les effectifs maigrissent de chaque côté. Bientôt ne sont plus en lice que Norman d'un côté et Contino assisté de Paul son adjoint de l'autre. Une situation qui déplaît fortement à Petersen, le grand caïd résident à Las Vegas. Unne elle aussi a un compte à régler avec Contino qui est à l'origine de la mort de son mari, un routier qui ne voulait pas se plier aux exigences du Syndicat.

Hal Williams se délecte de cette hécatombe, la favorisant même. Il enlève Norman et l'abandonne dans le désert. De même il se débarrasse de Paul en sabotant un ascenseur. Il n'a qu'un but, celui de prendre en main les rackets de Norman et Contino. Il est éconduit dans ses revendications par Petersen qui ne veut pas confier ses affaires à un homme qu'il juge non seulement dangereux mais cinglé.

 

Hal et Unne vivent une histoire d'amour pimentée de haine et de méfiance, unis dans leur combat contre Contino. Leurs motifs ne sont pas les mêmes mais tous deux ont une vengeance à accomplir.

Cependant Hal, qui au départ est décrit sous un jour disons d'un homme normal, froid, méthodique, méticuleux, ambitieux, malgré un statut de tueur, est transformé en personnage nerveux, considéré comme cinglé. Et l'on ne sait pas trop où le décalage s'effectue.

Le reproche que l'on peut faire à Bud Clifton est de ne pas avoir exploité à fond le personnage de Hal Williams, de ne pas en avoir exploré toutes les facettes et la psychologie. De même les rapports entre le tueur et la maîtresse de Contino manquent de consistance, malgré les périodes de méfiance, de suspicion, ou au contraire de crédulité totale de la part de Hal lorsque tout commence à aller à vau-l'eau. La prédominance est un peu trop donnée aux seconds couteaux qui rejettent dans l'ombre le "héros" de cette histoire qui en pâtit légèrement et manque de ce fait de tonus.

 

Curiosité :

A part une ou deux fois, les villes de Las Vegas et Tijuana sont orthographiées Vegas tout simplement et Tia Juana.

 

Citation :

Je sais même faire la cuisine, dit-il; à condition d'avoir un ouvre-boîte sous la main.

 

Bud CLIFTON : Le spécialiste (The murder specialist - 1959. Traduction de M. Elfvik). Série Noire N°834. Parution janvier 1964. 256 pages.

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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 13:31

A déguster sans modération !

Max OBIONE : Gaufre Royale.

Issu d’un accouplement improbable entre Shrek et Obélix, Abel Salinas après avoir été policier s’est reconverti comme détective privé, spécialisé dans les minables affaires de cocufiage.

Bref il végète jusqu’au jour où une enquête qui pourrait se révéler lucrative lui est confiée par un ténor du barreau à la santé déficiente.

Maître Beausang ressent une forme de remord car de tous les nombreux procès qu’il a gagné haut la main et le verbe, un dossier n’a jamais été mené à bon terme. Une tache dans une brillante carrière.

Trois ans auparavant, la cour d’assises de Paris a condamné Edo Gradine, d’origine lituanienne, à dix ans de réclusion perpétuelle, pour le meurtre de Berverly Poulot. Or Maître Beausang est convaincu que l’inculpé n’a pas commis ce crime, d’ailleurs aucun cadavre n’ayant été retrouvé. Abel Salinas va donc remonter la filière, de Bully les mines où a vécu la jeune femme dans une famille d’accueil, jusqu’à Cabourg, en passant par Granville et autres lieux de villégiatures de la côte normande, utilisant ses méthodes personnelles, et son flair de chien pataud.

 

Max Obione dans Gaufre royale, avec une écriture bourrue, joue avec le lecteur, passant allègrement du Je au Il, le personnage s’adressant tout autant à lui-même qu’à un imaginaire compagnon, à moins que ce soit le lecteur qu’il prend pour témoin en employant aussi la deuxième personne du singulier, une tournure grammaticale particulière pas forcément recommandée par les profs de français dans la rédaction des compos, mais qui se révèle jouissive à la lecture.

Une gaufre sucrée salée à déguster sans arrière pensée de cholestérol, de diabète, une gaufre normande certifiée bio à déguster sans modération.

Max OBIONE : Gaufre Royale. Editions du Horsain (3ème édition). 168 pages. 8,00€

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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 08:49
Harrison JUDD : Les ailes de la peur

C'est vrai que la peur donne des ailes !

Harrison JUDD : Les ailes de la peur

Patron d'une petite agence de publicité en devenir, Ben Latham est la victime depuis quelque temps d'une campagne de dénigrement.

On l'accuse notamment d'ivrognerie et un incident survenu dans un bar élégant le met brutalement en face de la réalité. Mais il n'y attache que peu d'importance. Janie, sa jeune secrétaire, est prête à lui faire des confidences mais se rétracte au dernier moment.

Le soir même il participe avec sa femme Lori à un raout chez le riche Ed Lindsell, ex-soupirant de Lori, qui aimerait bien investir dans l'agence Latham. A leur retour, le lieutenant Floyd de la brigade criminelle leur apprend le décès de Janie, retrouvée morte sous un pont. Après autopsie il s'avère que Janie est morte étranglée et qu'elle attendait un enfant.

Ben Latham, en mémoire de la jeune fille, décide d'enquêter et découvre chez elle des mots doux tapés à la machine sur du papier à en-tête de l'agence. Appréhendé par des policiers qui surveillaient l'appartement, il est relâché faute de preuves.

Le Globe, journal à scandales, lui consacre la Une, Tripp le journaliste et son assistant photographe utilisant d'odieux subterfuges pour réaliser des photos le montrant dans des postures délicates. Ainsi Latham est agressé par un énergumène l'accusant d'avoir tué sa fiancée. Auprès d'une vieille dame, voisine et amie de Janie, Ben tente d'en connaitre davantage sur les habitudes de sa secrétaire et ses relations. Tout s'écoule autour de Latham.

Lori quitte le domicile conjugal, Le Globe est de plus en plus virulent dans ses articles à l'encontre du publicitaire et Floyd lui apprend que son alibi ne tient pas, la jeune fille ayant été assassinée en début de soirée. De plus le policier a trouvé chez Janie une alliance appartenant à Ben et que Lori ne portait plus. Latham lui confie la boîte dans laquelle elle était rangée afin de vérifier les empreintes digitales. Ray Payton, son adjoint, lui conseille de passer la main, les clients annulant leurs contrats. Une initiative corroborée par Aggie Peters, maquettiste et pivot de l'agence, peu gâtée par la nature.

A une nouvelle visite à la vieille dame, Ben fait la connaissance de Forbes, le neveu de celle-ci qui l'entraîne dans un hôtel très spécial, habité par des travestis et des homosexuels. Latham comprend qu'il est tombé dans un traquenard d'autant qu'à sa sortie les journalistes du GLobe sont encore présents.

 

L'histoire d'un homme victime des rumeurs et des événements, manipulé et qui doit se défendre bec et ongles d'une accusation d'assassinat, ce n'est pas nouveau et William Irish, entre autres, en a plusieurs fois exploré les facettes sous l'angle du suspense. Ce roman cependant se lit avec plaisir, car comme l'édictait une publicité pour un grand magasin parisien, à chaque instant il se passe quelque chose.

Mais là où l'auteur, et peut-être le traducteur, dépasse la dose dans l'ineptie réside dans la description des démêlés de Latham avec les homosexuels. Les termes, les qualificatifs injurieux font florès et Latham se montre particulièrement odieux et virulent dans ses jugements, ses discours discriminatoires. Ce qui enlève, non pas de la crédibilité au récit, mais la note de sympathie que le lecteur pouvait ressentir envers celui qui victime des rumeurs et des racontars, ne se prive pas de taper à bâtons rompus sur une partie marginalisée de la population.

 

Curiosité :

Les amateurs de cocktails trouveront la recette du Side-car : un mélange de jus de citron, de Cointreau et de Cognac.

 

Citation :

Une femme affligée d'un visage comme le mien doit faire travailler sa tête si elle veut survivre.

 

Harrison JUDD : Les ailes de la peur (Experiment in fear - 1963. Traduction de André Maury). Série Noire N°824. Parution décembre 1963. 256 pages.

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Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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