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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 08:44
Carolyn WESTON : Casse-gueule au Tiers-Monde

Et casse-pipe au Quart-Monde ?

Carolyn WESTON : Casse-gueule au Tiers-Monde

Acteur Noir, ou plutôt artiste à succès, Shad Smith est quémandé par un colonel qu'il a côtoyé lors de la guerre de Corée pour remplir une mission qu'apparemment il est le seul à pouvoir mener à bien.

La jeune république de Danju, située en Afrique Orientale, était aidée financièrement, politiquement et techniquement par les Etats-Unis. Seulement un coup d'état fomenté par le général Okéfé a destitué le premier ministre Fernando Corraia, obligé de se réfugier à Lisbonne, et a permis l'intrusion d'attachés commerciaux de l'Europe de l'Est.

En compagnie de son attaché de presse, le Juif Marty Brom, Shad effectue un voyage éclair à Lisbonne où il rencontre l'homme politique en disgrâce puis met le cap sur Porto Saba, la capitale du Danju. Conformément aux instructions reçues, il se rend en pleine nuit dans la Vieille Ville de Porto Saba, en réalité un bidonville. Mais de son contact, il ne reste qu'une main gardée religieusement comme relique par sa femme. Le fils de celle-ci lui conseille toutefois d'aller en haut du fleuve.

Prétextant vouloir visiter le pays afin de prendre des repérages pour un prochain film, Shad, accompagné de Marty, emprunte un vieux coucou auprès du général Okéfé. En cours de vol il propose au pilote une tablette de chocolat, denrée rare au Danju. Puis Marty prend la place du pilote, celui-ci souffrant de relâchements intestinaux.

Ils découvrent à la frontière une base de lancement de missiles et sont poursuivis par un avion à réaction, se posant d'urgence sur une piste où ils sont récupérés par un diplomate du Danju.

De retour à Porto Saba, Shad retrouve avec surprise sa femme Gloria qui a été invitée à rejoindre son mari. Malgré les sourires et l'amabilité affichés par Okéfé et son aide de camp le major Belelondrès, Shad et son épouse ainsi que Marty sont en résidence surveillée.

Ils reçoivent un message sibyllin sous forme d'un morceau de partition musicale. Tout trois sont conviés à un safari. Mais en pleine brousse, alors que les porteurs et leurs accompagnateurs les ont abandonnés un à un, ils sont encerclés par un incendie. Ils sont recueillis par leur mentor qui se retranche derrière la pleutrerie des indigènes et promet à l'encontre de ceux-ci de sévères remontrances et des sévices. Shad est persuadé qu'Okéfé a voulu attenter à leur vie.

 

Annoncé par un bandeau jaune comme un roman d'espionnage, Casse-gueule au Tiers-Monde n'est en fait qu'un roman d'aventures épicé d'une mission confiée à un acteur Noir dans un pays imaginaire qui pourrait être le Sierra Leone.

D'ailleurs l'auteur, Carolyn Weston, ne s'étend guère sur les motifs de cette mission et si Shad découvre une base de lancement de missiles, qui selon toutes probabilités aurait été implantée par les Russes, on peut supposer que l'explosion relatée par les journaux serait à porter au crédit des Américains qui aurait pu favoriser le retour au pays du premier ministre Corraia. Cette mission n'est qu'un prétexte d'envoyer Shad au Danju et s'inscrit en filigrane d'une trame rocambolesque.

 

On n'accède à la gloire que pour succomber à ses poisons.

 

Curiosité :

De nombreux acteurs de cinéma sont évoqués au cours de cette histoire, afin de donner, peut-être, plus de poids au personnage de Shad, qui aurait pu être interprété par Sammy Davis Junior.

 

Carolyn WESTON : Casse-gueule au Tiers-Monde (Danju Gig - 1969. Traduction de Michel Deutsch). Série Noire N°1369. Parution septembre 1970. 256 pages.

 

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 14:50

Pourtant les sushis se mangent crus...

Carlos SALEM : Japonais grillés.

Nouvel ambassadeur de la littérature noire et policière hispanique, l'Argentin Carlos Salem démontre en quelques nouvelles caustiques son art de la dérision.

 

Tout commence avec Japonais grillés, la première nouvelle qui donne son titre au recueil.

Méfiez-vous des Japonais en vacances qui voyagent en groupe. Ils sont toujours prêts à dégainer l'appareil-photo. Et il faut qu'ils se prennent plus ou moins serrés les une contre les autres, devant un monument ou tout simplement dans un marché où pullulent les chalands. Or le principe de précaution pour un tueur, c'est justement de passer inaperçu et on ne sait jamais si un Japonais ne va pas prendre un cliché révélateur lors de la réalisation d'un contrat.

 

Petits paquets :

Un atelier clandestin, des machines infernales, des guillotines qui coupent du plastique, et parfois les doigts. L'Artiste travaille dans cet atelier, mais il a une autre passion, il repeint une partie du pont, une immense fresque sur la partie cachée. Quant à Poe, le narrateur, homme toutes mains, il balaie, découpe les plastiques, et confectionne les petits paquets. Un jour il a l'idée de fabriquer des petits palmiers avec les chutes de plastique. Un qui est content, c'est le patron. Mais un jour, des doigts s'envolent sous l'action de la lame de la guillotine.

 

Comme voyagent les nuages :

Un rendez-vous manqué à cause d'une sonnerie manquante. Poe aime (poème ?) Lola, mais ce soir-là elle n'est pas venue. Elle s'est fait remplacer au bar par sa sœur. Il est allé chez elle, il n'a sonné que douze fois. S'il avait tenté une fois de plus, elle lui aurait ouvert. Dans un bar il commence à discuter avec un an homme qui fête ses quarante ans. Bel âge pour passer à autre chose.

 

Des marguerites dans les flaques :

Avant, Salgado était le chef de celui qui est devenu son chef. Tout change surtout lorsque la politique et la boisson se mêlent de distribuer des cartes biseautées. Il ressasse ses souvenirs au bar d'Ulises. Des souvenirs qui lui remuent les trippes, qui lui brouillent les idées comme un nuage efface le ciel, à cause d'une fille à la tige, pardon la nuque brisée.

 

Mais c'est toi qu'elle aimait le plus :

Poe dans un bar, Lola au comptoir. Entre dans l'établissement Cortés. Les deux hommes se connaissent, mais ils ne se fréquentent guère. Pourtant Cortés a besoin de Poe. Son ami Navarrin, Poe se défend qu'il fut son ami, mais passons, Navarrin donc a disparu alors qu'il devait se marier avec la fille d'un homme politique en vue. Les employeurs de Cortés ont peur que Navarrin, s'il a été enlevé, révèle de petits secrets qui leur seraient préjudiciables. Alors Cortés et Poe doivent se mettre à la recherche de Navarrin. Pourtant il existe un différent entre les deux hommes. Un différent qui n'est autre qu'une fille et ils sont persuadé que cette fille les aimait mais autant l'un que l'autre. Lequel des deux ? Une question primordiale.

 

Belle panoplie de personnages troubles que nous présente Carlos Salem dans ces historiettes qui oscillent entre farce macabre et dérision. Un tueur à gages qui a oublié qu'il ne doit jamais, ou susceptible d'être pris en photo, un flic qui descend progressivement la pente, des prostituées, un candidat au suicide... autant d'individus qui gravitent dans des bars, lieu privilégié de rencontres alors que justement, ces rencontres ou retrouvailles, ils veulent y échapper.

Un recueil qui permet, à ceux qui ne connaissent pas encore Carlos Salem, de s'imprégner de son univers quelque peu décalé.

Ce n'est pas pour rien que Carlos Salem a appelé le bar madrilène qu'il a codirigé : Le Bukowski !

 

Carlos SALEM : Japonais grillés. Collection Polaroïd. Editions In8. Parution le 19mars 2015. 80 pages. 12,00€.

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 13:47
Jacques SYREIGEOL : Vendetta en Vendée.

Hommage à Jacques Syreigeol décédé le 25 mars 1992.

Jacques SYREIGEOL : Vendetta en Vendée.

Sûr que Marc n'aurait jamais pris cette jeune auto-stoppeuse s'il avait pu penser un seul moment que ce geste de complaisance envers son prochain lui retomberait sur les épaules sous la forme d'une poigne virile émanant d'un gendarme.

En prison le Marc !

Accusé de viol alors que la jeune Marie était non seulement consentante mais avait provoqué ce rapprochement épidermique dans les maïs par des sollicitations manuelles.

Faut dire que Marc, la cinquantaine avancée, ne connaissait plus guère les joies du simulacre de la procréation qu'avec des partenaires féminines fugaces et épisodiques, sa femme ayant depuis longtemps décidé que le devoir conjugal pour elle c'était terminé.

Et pour avoir batifolé avec une jeunette pas du tout farouche, non seulement il se retrouve en prison, mais de plus ses maigres biens mobiliers et immobiliers s'évanouissent peu à peu, sous la cupidité de sa femme et de sa famille.

Faites preuve de gratitude après, alors que la famille vous tourne le dos au moindre pépin. Seul Luc, son copain d'enfance, le réconforte moralement et financièrement. Marc se trouve assommé par ce coup du sort. Et quand il sort de prison, dans sa tête mûrit une vengeance bien compréhensible et légitime.

 

Cette histoire, dont une grande partie provient d'un fait-divers réel, Jacques Syreigeol l'a située en Vendée, son pays d'adoption. Mais elle aurait tout aussi bien pu se passer dans le Sud des Etats-Unis tant on sent une communion d'esprit, plus qu'une influence, avec des auteurs comme Faulkner, Erskine Caldwell ou John Steinbeck.

Le maïs, la chaleur, le personnage de paysan naïf et celui de la jeune garce en puissance qui a compris qu'on ne mène pas les hommes uniquement que par le bout du nez.

Un livre qui se lit avec plaisir et qui fera peut-être réfléchir les conducteurs mâles qui espèrent toujours dégotter sur leur route une bonne fortune et parfois une compensation maritale.

Un roman qui appelait d'autres, d'ailleurs Jacques Syreigeol a récidivé avec des romans plus approfondis et travaillés qui sont Une mort dans le Djebel (Série Noire N°2242) et Miracle en Vendée (Série Noire N°2260), mais la construction du récit ne pouvait être employée deux fois, un piège qu'il a évité par la suite.

 


Le passé, c'est comme le vin quand on le débouche, si on le boit pas il aigrit.

 

Jacques SYREIGEOL : Vendetta en Vendée. Série Noire N°2220. Parution mars 1990. 192 pages. 6,65€ (disponible).

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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 13:26
Les 70 ans de la Série Noire.

Depuis le 1er janvier, chaque jour, un roman paru en Série Noire depuis les débuts de la collection.

Si vous désirez lire la chronique concernant un de ces titres, cliquez sur le nom de l'auteur ou tout simplement la ligne qui vous intéresse.

 

SN 104 : STARR Jimmy. Ma tête à couper.

SN 105 : PRATHER Richard E. Un strapontin au Paradis.

SN 111 : CURTIS James. Poids lourd.

SN 126 : HERRINGTON Lee. Minute, fossoyeur.

SN 154 : ADAMS Cleve F. L'arme à gauche.

SN 168 : CHABER M.-E. La saison du bourreau.

SN 189 : GAULT William C. Le suaire enchanté.

SN 207 : GOODIS David. Le casse.

SN 229 : THOMEY Ted. La machine à sous.

SN 230 : JACKSON Giles. Charmante soirée.

SN 244 : KEENE Day. En ménageant ma petite santé.

SN 237 : DUQUESNE André. Freudaines.

SN 265 : DOMINIQUE Antoine. L'archipel aux Gorilles.

SN 278 : DUQUESNE André. Une paire d'ailes au vestiaire.

SN 339 : SABER Robert O. Le tango des alambics.

SN 345 : KEENE Day. Le canard en fer-blanc.

SN 361 : WHITTINGTON Harry. T'as des visons ?

SN 386 : BREWER Gil. Mâtinés de Zoulous.

SN 397 : DOMINIQUE Antoine. Le Gorille et les Pelouseux.

SN 405 : ROHDE William L. Interdit aux nomades.

SN 413 : FINNEY Jack. En double.

SN 436 : KEENE Day. Deuil Immédiat

SN 469 : WHITTINGTON Harry. Faut ça craque.

SN 479 : CONROY Albert. Coups de gomme.

SN 480 : KERSH Gerald. Les forbans de la nuit.

SN 527 : CANNON Curt. Faites donner le Cannon.

SN 539 : KEENE Day. Vice sans fin.

SN 540 : QUARRY Nick. Suivez-moi, jeune homme.

SN 542 : MacPARTLAND John. Bonjour Maffia !

SN 615 : BROWN Carter. La tournée du patron

SN 639 : GAULT William Campbell. Une riche nature.

SN 654 : CAILLOU Alan. Conspirons !

SN 660 : TRACY Don. La vape.

SN 670 : LATOUR Pierre. Accidenti !

SN 671 : KEENE Day. Change pas de disque !

SN 688 : ERLICH Jack. Un moment de faiblesse.

SN 691 : GOODIS David. Les pieds dans les nuages.

SN 718 : FLYNN J M. Ça sent le gaz !

SN 720 : GAYLORD Otis H. La chute d'un caïd.

SN 729 : KANE Henry. Ami à Miami.

SN 739 : SHECKLEY Robert. Chauds, les secrets !

SN 748 : WAUGH Hillary. Feu, l'épouse de Monsieur.

SN 787 : FITZGERALD Kevin. Un trône de baïonnettes.

SN 796 : WORMSER Richard. Bons baisers, à mardi !

SN 824 : JUDD Harrison. Les ailes de la peur.

SN 834 : CLIFTON Bud. Le spécialiste.

SN 885 : STARK RIchard. Pour l'amour de l'or.

SN 912 : GAULT W. C.. Il court, il court...

SN 931 : DAVIS Mildred. La Chambre du haut.

SN 937 : BRALY Malcolm. La neige était noire.

SN 949 : FLEISCHMAN A.S. Gardez-vous à Gauche !

SN 963 : CUNNINGHAM E.V. Tu peux crever !

SN 975 : BROWN Carter. On demande une victime.

SN 1016 : DELAMARE Maxime. Quadrille aux Antilles.

SN 1020 : CAREY Michael. Un poulet à frire.

SN 1032 : BLACKER Irwin R. Du rif à l'échelon.

SN 1037 : BALLINGER Bill. Le cirque de Pékin.

SN 1053 : DELAMARE Maxime. O.T.A.N. pour les crosses.

SN 1067 : McSHANE Mark. Le rideau de brume.

SN 1098 : ADAMS Clifton. La loi du flingue.

SN 1120 : BALLINGER Bill S. En Java.

SN 1124 : DELION Jean. Pouce !

SN 1145 : DELION Jean. Chérie froide.

SN 1146 : HOGAN Ray. Le mort sur un cheval noir.

SN 1149 : BROWN Carter. La veuve aux yeux secs.

SN 1160 : JAMES Bréni. La grande lessive.

SN 1180 : DELION Jean. Les espions ont soif.

SN 1181 : DAVIS Christopher. Le déterré.

SN 1198: THOMAS Ross : Suicidez-moi !

SN 1202 : O'HARA Patrick. J'ai pas de frangin !

SN 1208 : LAMBESC Michel. La horse.

SN 1242 : FAIRMAN Paul W. L'échelle de verre.

SN 1267 : ADAMS Clifton. Un foutu métier.

SN 1285 : FRANCIS Dick. Forfaits.

SN 1311 : BROWN Carter. La vipère du Manoir.

SN 1314 : WEEKS Jack. On caracole aux Caraïbes.

SN 1361 : MARTIN Troy Kennedy & WASCHLIN Ken : L'or se barre.

SN 1362 : SPANN Weldon. Chasseur à gages.

SN 1366 : POWELL Talmage. La fille en cage.

SN 1369 : WESTON Carolyn. Casse-gueule au Tiers-Monde.

SN 1379 : SPANN Weldon. A bas la quille.

SN 1380 : MALING Arthur. Les crocs de l'agneau.

SN 1399 : GEX André. Week-end à Carthagène.

SN 1444 : LOCKRIDGE Richard. La mort du prêcheur.

SN 1447 : ORIANO Janine. Au veuf hilare.

SN 1474 : ASHFORD Jeffrey. Piège à flics.

SN 1494 : FERGUSON Anthony. Les embrouilles de Gulliver.

SN 1501 : AMILA Jean. Contest-flic.

SN 1518 : BLEEK Oliver. Confidences mortelles.

SN 1527 : VALLET Raf. Mort d'un pourri.

SN 1528 : JACKS Jeff. Sortie des médiums.

SN 1559 : AMILA Jean. Terminus Iéna.

SN 1571 : ESSER Richard. Rallye missiles.

SN 1576 : COTLER Gordon. Derrière la grille.

SN 1577 : CRAIG David. Alerte à la fraîche.

SN 1592 : SADLER Mark. Je te plumerai...

SN 1604 : GARDNER Erle Stanley. Le témoin en colère.

SN 1606 : CONROY Al. Soldato.

SN 1607 : MITCHELL Scott. Furie à Babylone.

SN 1612 : GARDNER Erle Stanley. L'hirondelle éporée.

SN 1614 : CONROY Al. Comme il y va !

SN 1619 : Mark McSHANE. Fluides

SN 1622 :GEX André. M.I.R.

SN 1625 : CANNING Victor. L'oeil incandescent.

SN 1672 : HENSLEY Joe L. Un été pourri.

SN 1711 : ERRER Emmanuel. L'envol des corneilles.

SN 1744 : KENRICK Tony. Heureux les condamnés !

SN 1752 : RIFKIN Shepard. Crépuscule de sang.

SN 1758 : DEUTSCH Arthur V. La java du poulet.

SN 1768 : WILES Domini. Les pas beaux.

SN 1778 : FRANCIS Dick. A la cravache !

SN 1781 : LUARD Nicholas. Piège pour un frimant.

SN 1798 : SULLIVAN Tim. La ballade des diamants perdus.

SN 1804 : PAGE Jake. La case de l'oncle Tomahawk.

SN 1818 : PARKER Robert. Ramdam-dame.

SN 1844 : AMILA Jean. Le pigeon du faubourg.

SN 1949 : JONQUET Thierry. Mygale.

SN 2000 : JONQUET Thierry. La bête et la belle.

SN 2011 : KRISTY Eric. Pruneaux d'agents.

SN 2015 : KAMINSKY. Le toutou du président.

SN 2017 : CONIL Philippe. Le treizième môme

SN 2018 : FRIEDMAN Mickey. La Grande Roue de Brahma.

SN 2019 : WAINWRIGHT John. Le bois de justice.

SN 2025 : MARIE & JOSEPH. La grande arpente des champs d'en bas.

SN 2026 : HANSEN Joseph. Les ravages de la nuit.

SN 2030 : Mac GILL Gordon. Un mauvais moment à passer.

SN 2033 : EARLY Jack. La mort dans l'art.

SN 2037 :  KINNET Paul. La Tour, prends garde !

SN 2045 : COLLINS Max Allan. Un flingue peut en cacher un autre.

SN 2059 : LION Julius A. Poulets et perroquets.

SN 2066 : JONQUET Thierry. Le manoir des immortelles.

SN 2075 : POSLANIEC Christian. Punch au sang.

SN 2107 : KRISTY Eric. Circulez !

SN 2110 : COLLINS Max Allan. La polka des polluants.

SN 2111 : GELLER Michael. Faux cracks et vrais tocards.

SN 2115 : FOSSAERT Frédéric. Touche pas à ma cible.

SN 2117 : ALBERT Marvin. Descends à Babylone.

SN 2123 : KAMINSKY Stuart. La case de l'oncle atome.

SN 2127 : COLLINS Max A. Ça sent la rousse.

SN 2143 : ALBERT Marvin. Le tombeau de dernier sourire

SN 2150 : ELLENA Yves. Prêcheur en eau trouble.

SN 2155 : LION Julius A. N°5 Paysage.

SN 2167 : BENACQUISTA Tonino. La maldonne des sleepings.

SN 2173 : DELTEIL Gérard. Riot Gun.

SN 2180 : JOLY François. Be-Bop à Lola.

SN 2200 : ALBERT Marvin. La Sœur de Minuit.

SN 2206 : COLLINS Max Allan. Le Boucher de Cleveland.

SN 2208 : LION Julius A. Les corbillards reviennent à vide.

SN 2213 : DELTEIL Gérard. Balles de charité.

SN 2215 : BIALOT Joseph. La nuit du souvenir.

SN 2218 : BENACQUISTA Tonino. Trois carrés rouge sur fond noir.

SN 2219 : STERN Richard Martin. Sang pour sang.

SN 2220 : SYREIGEOL Jacques. Vendetta en Vendée.

SN 2328 : FETIS Laurent. Chien-froid.

SN 2233 : CHASTAIN Thomas. Le retour de Perry Mason.

SN 2236 : ALBERT Marvin. Le paradis des poulettes.

SN 2252 : GOULART Ron. La chasse à la BD.

SN 2297 : PICOULY Daniel. NEC.

SN 2301 : ALBERT Marvin. Un démon au paradis.

SN 2302 : LEON Pierre. Comme de la peste.

SN 2305 : FETIS Laurent. Le mal du double Bang.

SN 2308 : DAVID Eva. Cavale.

SN 2311 : LECAS Gérard. Le syndrome du volcan.

SN 2332 : THIEBAUT Olivier. L'enfant de cœur.

SN 2334 : PAVLOFF Franck. Le vent des fous.

SN 2409 : MESSAGER Mat. Le Truc.

SN 2411 : PRUDON Hervé. La Revanche de la Colline.

SN 2474 : FACON Roger. La crypte.

SN 2556 : PERRIN Jean-Pierre. Chiens et louves.

BLOCK Lawrence. Balade entre les tombes.

POUY Jean-Bernard : Tout doit disparaître.

Sup. N. 1 : VALLET Raf. Adieu poulet !

Sup. N.24 : GAGE Nicolas. Du vent dans les toiles.

Sup N 35. KENRICK Tony. Trois petits soldats.

Sup N 95 : MARSHALL William. Hong-Kong Blues.

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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 08:59
Marvin ALBERT : Un démon au paradis.

Hommage à Marvin H. Albert décédé le 24 mars 1996.

Marvin ALBERT : Un démon au paradis.

Pierre-Ange Sawyer sépare deux femmes en train de se crêper le chignon dans les jardins d'un hôtel lors du Festival de Cannes.

Il connait la première, Sandrine Tally, une courtisane qui n'apprécie pas qu'une inconnue lui marche sur les plates-bandes. Sawyer raccompagne chez elle la seconde et apprend ainsi que la jeune fille se nomme Manon Jabot, qu'elle cherchait simplement une introduction pour entrer dans le monde du cinéma, et est la fille du chef des mercenaires de Cabral, un ex-dictateur de San Marrano, un pays d'Amérique Centrale, réfugié en France. Cette visite à l'ex-dictateur intéresse au plus haut chef Vollant, un agent de la D.S.T.

Deux ans plus tard, Sawyer est appelé en catastrophe par Manon. Elle est chez Sandrine, avec qui elle s'est liée d'amitié. Un cadavre gît dans l'appartement. Sawyer pense que Sandrine n'a pu faire autrement que d'abattre un éventuel agresseur. Deux inconnus enfoncent la porte mais Sawyer et la jeune fille leur échappent. Les hommes emmènent le cadavre à bord d'une voiture diplomatique. Sandrine n'a pas donné signe de vie depuis la veille et Sawyer accepte la mission de la retrouver. Il fait jouer ses connaissances afin de connaître à qui appartient le véhicule et se renseigne auprès de Dizbo, un simplet qu'hébergeait Sandrine, ou encore Marie-Laure, une ex-call-girl qui a monté son propre réseau.

D'après les résultats enregistrés, la voiture appartient au gouvernement de San Marrano, et Sandrine aurait eu la visite quelques jours auparavant d'un nommé Gabriel Gérard peu de temps. Gérard a trafiqué dans le commerce des armes et il est en délicatesse avec sa femme dont l'avocate n'est autre qu'Arlette, l'amie de Sawyer. Le détective découvre les cadavres de Gérard, travaillé au couteau, et d'une prostituée tuée par balles. Il prévient immédiatement Arlette afin que la veuve devienne sa cliente ce qui lui donnera un motif officiel d'enquêter.

Rentrant chez lui il est attendu de pied ferme par Bénitez, un attaché commercial du gouvernement de San Marrano, et son garde du corps, l'un des inconnus ayant enlevé le cadavre. Bénitez lui propose de l'argent afin de retrouver Sandrine. Sawyer comprend que la jeune femme était en cheville avec Gérard pour fournir des armes à Cabral qui désire fomenter une révolte afin de rentrer chez lui. Cabral ou son fils Lorenzo. Et que Bénitez est là pour empêcher le coup d'état. Sandrine et Manon ont disparu. Sawyer suit leurs traces dans un cabanon en Camargue avec un ami, John Duncan, un ancien flic américain. Sandrine est blessée et Manon a été transportée dans près des Baux de Provence.

Sawyer recrute un spécialiste dans les écoutes téléphoniques et Jabot accepte de l'aider afin de retrouver sa fille.

 

Ce roman de Marvin Albert est plus intéressant que les précédents, tout en adoptant la même démarche. Une intrigue solide, où l'argent joue un rôle prépondérant, Sawyer n'ayant pas vraiment d'états d'âme, et au cours de laquelle notre privé fait le tour de ses relations afin de parvenir à son but, retrouver sa cliente.

L'intrigue en elle-même ne tiendrait pas en 326 pages, si Marvin Albert, en vieux briscard, n'émaillait son récit de nombreuses considérations géographiques, touristiques, et historiques.

 

Il n'y a que les morts qui puissent se vanter de ne pas se tromper.

Si tous les politiciens qui ne s'aiment pas renonçaient à se mettre ensemble quand leurs intérêts convergent, il n'y aurait plus un seul gouvernement à même de gouverner dans le monde. Ce ne serait peut-être pas plus mal.

 

Retrouvez ci-dessous quelques chroniques de Marvin H. ALbert sous ses différents pseudonymes.

 

Ce roman a bénéficié d'une réédition en Folio Policier

Marvin ALBERT : Un démon au paradis.

Marvin ALBERT : Un démon au paradis. (The riviera contract -1991. Traduction de Laurette Brunius). Série Noire N°2301.Parution mai 1992. 336 pages.

Réédition Folio Policier N°304. Parution juillet 2003. 336 pages. 8,00€. Disponible.

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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 13:29

Et l'Ange vint... démon !

Viviane JANOUIN-BENANTI : Petites Angevines en danger.

Pourquoi un jeune homme à peine sorti de l'adolescence attend à la sortie des écoles des gamines afin de procéder à des attouchements, voire plus ?

Une fable de La Fontaine, ou plutôt sa morale, La raison du plus fort est toujours la meilleure, a déclenché ce qui était latent depuis son enfance et même avant.

Cela remonte à Angèle, sa future mère, une fillette de dix ans qui fait la fierté de ses parents. Elle a un frère plus âgé qu'elle mais elle focalise toutes les attentions. Elle est gaie, joyeuse, calme, timide et chante tout le temps, d'ailleurs elle fait partie de la chorale. Son père, cordonnier et poète à Angers l'a même surnommée son Rossignol. A l'école, ses notes sont excellentes, mais elle parle peu. Aussi afin qu'elle fréquente d'autres camarades, son père à l'idée de l'inscrire à l'école de danse de mademoiselle Lardou, professeur d'une trentaine d'années, et réputée pour ses spectacles de fin d'années.

Et tout d'un coup le caractère d'Angèle change du tout au tout. Elle devient agressive, refuse de manger de la viande. La première fois se manifeste lorsque des cailles sont servies. On ne mange pas de petits oiseaux, telle est la litanie d'Angèle, malgré les explications du père à son Petit Rossignol. Puis elle refuse les œufs, puisque ce sont de petits oiseaux en puissance. Aveugles les parents d'Angèle lui offrent même des cours particuliers de danse, toujours avec mademoiselle Lardou.

Toutefois Jacques et Constance, les parents d'Angèle, ne comprennent pas ce revirement de caractère et ils s'en ouvrent à l'abbé de la paroisse qui ne peut expliquer, étant tenu au secret de la confession, que la professeur de danse s'adonnait à des attouchements avec certaines de ses élèves. Angèle fragile ne les avait pas supportés. Toutefois l'abbé Gauthier conseille à Jacques et Constance d'abandonner la danse, Angèle ayant déjà assez d'activités pour l'occuper et elle doit penser à sa scolarité délaissée.

Angèle reprend peu à peu ses habitudes et du jour au lendemain elle demande de la viande. Mais son incartade alimentaire a influé sur sa morphologie. Elle grandit peu, gardant un physique de petite fille. A quatorze ans elle passe avec succès son certificat d'études et son père la fait entrer chez maître Samuel Tracaire, notaire. Le tabellion, marié avec une femme plus âgée que lui d'une vingtaine d'années mais à la dot imposante, est un homme jovial, et lorsque Jacques lui demande d'embaucher sa fille, il a dans les yeux une lueur d'excitation que le père ne voit pas.

Pour Angèle, au début le travail n'est guère fatiguant mais répétitif. Elle doit classer des dossiers non encore archivés. Mais bientôt commence une nouvelle épreuve, assise l'après-midi sur les genoux de son patron. Les approches sont timides de la part de maître Tracaire, et troublé il renvoie un jour la petite Angèle. Constance est aux abois, mais non, rien de spécial, maitre Tracaire est satisfait de sa petite protégée et il se fait fort de s'occuper de son éducation. Un lapsus que ne relève pas la mère d'Angèle. Les autres clercs, dont le Premier Clerc, un individu aux dents longues et pointues qui lorgne sur l'étude, sont plus ou moins au courant de ce qu'il se déroule derrière la porte calfeutrée, mais ce n'est pas leur problème.

Constance est contente, Angèle prend du poids. Normal, depuis qu'elle mange à sa faim, et la formation effectuant son œuvre, la gamine devient peu à peu jeune fille. Et même femme. Car bientôt Constance se rend compte que cette prise de poids n'est pas normale au contraire. Angèle est enceinte. Quelques mois plus tard naîtra Pierre. En 1902.

 

La jeunesse de Pierre Gueurie, puis les avatars qui l'amenèrent sur la guillotine sont donc directement liés à Angèle. Et si Viviane Janouin-Benanti s'attarde plus sur la jeunesse perturbée d'Angèle, que sur celle de Pierre, c'est bien parce que le problème de ce gamin provient de l'enfance de sa mère. La vie de Pierre et ses démêlés sont résumés en quelques chapitres, tout le récit ou presque étant consacré à Angèle.

Et parfois il ne faut pas s'attarder, dans des affaires similaires qui défrayent la chronique que sur le seul coupable, mais bien sur ses antécédents familiaux afin de comprendre ce qui a motivé ses dérives.

Avec une écriture simple, claire, limpide, Viviane Janouin-Benanti nous plonge dans un double drame avec pudeur, un sentiment que beaucoup d'auteurs oublient à tort. Ce fait-divers réel, mais romancé, s'en trouve renforcé.

 

Viviane JANOUIN-BENANTI : Petites Angevines en danger. Editions du Petit Pavé. Parution le 16 février 2015. 236 pages. 20,00€.

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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 08:45
Talmage POWELL : La fille en cage

Une couguar enfermée ?

Talmage POWELL : La fille en cage

Tandis que Webb est parti inspecter l'état des clôtures de ses pâturages, Temple, restée à la maison, est attaquée et violée par un homme alors qu'elle vaquait à sa lessive près de la rivière.

De retour Webb retrouve sa femme à demi-folle. Il construit une cage d'osier, enferme sa femme à l'intérieur, place le tout dans un chariot et tout à sa vengeance abandonne sa ferme. Il contacte Clyde Tomberlin, son plus proche voisin, et lui demande de l'aider dans sa recherche. Clyde refuse mais Ethel, sa femme, ne l'entend pas de cette oreille et ils partent tous les deux à la suite de Webb.

Clyde porte en lui un lourd secret, et s'il a refusé son aide ce n'est pas par antipathie envers Webb, mais parce que quelques années auparavant il a été accusé, à tort, de viol, et cette histoire lui pèse toujours. En cours de route Webb secourt un homme, un prospecteur, que deux étrangers ont tabassé et laissé pour mort après l'avoir dépouillé.

Tobe Loudermilk raconte son odyssée et sa rencontre avec ses deux agresseurs, un Blanc nommé Sykes et un Noir, Colombus George, dont ce n'est pas le premier forfait. Rejoint par le couple Tomberlin, Webb accueille avec plaisir ce renfort. Au petit matin Temple a disparu. Ils la retrouvent au bord d'un ravin, endormie. Webb ne comprend pas comment sa femme, qui la veille paraissait effrayée, ait pu s'extraire de la cage et qui plus est comment la jument a pu se détacher.

Les choses rentrées en ordre, ils continuent leur périple sur les traces des deux malandrins. Une diligence a été attaquée par les deux truands. Webb tente de secourir l'unique rescapé mais celui-ci meurt dans ses bras. Il peut cependant recueillir les dernières paroles du moribond qui a été détroussé par les bandits qui descendent vers la frontière mexicaine. Sykes a été blessé, ce qui l'handicape dans ses pérégrinations.

Poursuivant leur chemin, Webb et ses compagnons sont ravitaillés par un couple de fermiers compatissants et leurs deux fillettes. Turbulentes, les gamines jouent près du chariot et sont effarouchées par Temple consignée dans sa cage. Webb est obligé de repartir, cependant il a senti chez sa femme comme une lueur, une espèce de guérison à la vue des fillettes. Les tribulations de Webb ne sont pas terminées.

La petite caravane est attaquée par une poignée d'Indiens menés par Micco, un rebelle qui veut retrouver Gloire et Honneur au Mexique.

 

Alliant roman noir et western, La fille en cage est agréable à lire malgré une certaine frustration. Deux-cent-cinquante pages ne suffisent pas à explorer toutes les facettes de ce drame, et l'on aurait aimé que le personnage de Temple soit un peu plus mis sous les feux des projecteurs.

Le récit est entrecoupé de la narration de l'attaque de la diligence par Sykes et Colombus, des motivations et rancœurs de Micco, descendant de Séminoles parqués dans l'Arkansas, loin de leur Floride natale, et de la première rencontre entre Temple et Webb.

 

Clyde avait cédé son droit au commandement, et c'était une chose qu'un homme pouvait prendre à un autre homme, mais jamais à une femme.

 

Curiosité :

Clyde fut accusé à tort de viol, et il en porte toujours les cicatrices morales. Webb, tout à sa vengeance, ne réfléchit pas, et lui aussi commet une erreur de jugement, ce qui aurait pu être grave si les innocents de ce crime avaient été d'honnêtes citoyens.

 

Talmage POWELL : La fille en cage (The cage - 1969. Traduction de Marcel Frère). Série Noire N°1366. Parution septembre 1970. 256 pages.

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 10:57
Weldon SPANN : Chasseur à gages

Et le perdant aura un gage !

Weldon SPANN : Chasseur à gages

Ancien policier, Kell Hunter, reconverti comme détective privé, ne roule pas sur l'or.

Mais il ne veut pas s'abaisser à démontrer son talent dans de vulgaires affaires de divorce. Aussi l'appel téléphonique de J. A. Yates lui met du baume au cœur.

Millie, la femme de Yates, a disparu depuis deux jours et le brave homme est aux abois. Elle s'est volatilisée au cours d'une réunion organisée par Cameron Powers pendant laquelle elle s'était laissé conter fleurette de façon éhontée par Burl Thomas, le gendre de Powers. Hunter découvre vite que Millie avait des rapports avec Otto Kansas, proxénète de son état. Et ce ne sont ni les offres financières ni les menaces qui émanent de Powers ou de Wade Dermody, conseiller municipal d'Argenta, qui vont le détourner de son enquête.

D'autant que Millie est retrouvée morte, assassinée, dans une chambre d'hôtel. Burl a été aperçu quittant l'établissement à une heure qui pourrait correspondre à celle du crime. Seulement il possède un alibi en la personne de Laverne Kennedy, une des prostituées employées par Kansas.

Hunter est agressé par trois hommes et la description qu'il en fait à la police lui permet de découvrir qu'ils sont à la solde de Vince Quato, truand notoire et ami de Powers. Ses investigations le mènent à Rummville, un petit village situé non loin d'Argenta. Il apprend que non seulement Kansas, de son vrai nom Otis Kansacki, est originaire de ce patelin, mais que Powers y possédait une villa.

Millie et Nelson Rumm étaient amis lors de leur adolescence et ils avaient même convolés en justes noces en trichant sur leur âge. Le père de Rumm avait cassé le mariage, les jeunes époux étant mineurs. De plus Millie ne convenait pas à ses aspirations. La femme de Powers a été assassinée dix-huit ans auparavant, et leur fille Sandra avait découvert le corps de sa mère, victime présumée d'un rôdeur. Une histoire vieille de dix-huit ans qui remonte brutalement à la surface. Hunter suppose qu'Otto et Millie se livraient depuis à des chantages exercés auprès de différentes personnes.

En fouillant la maison natale de Millie, Hunter trouve une photo représentant Millie, Sandra, Nelson Rumm et Otto Kansas, ce qui lui ouvre pas mal d'horizons. Les quatre adolescents étaient amis et la collusion entre Millie et Kansas est évidente. Otto à son tour est assassiné.

 

Histoire tarabiscotée, surtout dans la dernière partie, Chasseur à gages n'est ni meilleur ni plus mauvais qu'un autre roman américain de cette époque. Disons qu'il relève de la production courante, mettant en scène un détective et des situation convenues.

La partie la moins crédible de cette intrigue réside dans le décalage temporel trop important entre ces deux affaires. Entre la mort de la mère de Sandra et le meurtre de Millie, dix-huit années se sont écoulées. Tout est axé ensuite sur des chantages ayant des rapports plus ou moins étroits avec la première affaire.

Ce qui est compréhensible dans des vengeances, par exemple Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, l'est un peu moins dans un roman policier, surtout lorsque les protagonistes ont pu évoluer librement. A moins qu'il s'agisse d'une erreur de traduction et que les dix-huit années se réduisent à dix-huit mois.

 

Une petite tête ronde couverte d'une toison crêpelée semblable à de la paille de fer surmontait son cou de taureau, et la disproportion entre ses courtes jambes et son torse massif faisait penser à un véhicule trop chargé en hauteur.

 

Weldon SPANN : Chasseur à gages (Hunter for hire - 1970. Traduction de Roger Guermet). Série Noire N°1362. Parution août 1970. 256 pages. 4,00€ (disponible)

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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 13:34

Un ouvrage Hammett en bonne place dans votre bibliothèque...

Collectif : Hammett détective.

Les auteurs pressentis par Natalie Beunat et tous issus du catalogue Syros n'ont pas chercher pas à rédiger leur texte à la manière de... mais ils se sont investi dans le personnage du romancier lors de ses débuts à la Pinkerton, la célèbre agence de détectives qui en même temps assurait la sécurité à la demande de patrons face à des ouvriers en grève.

Tous ont donné leur version de cette première enquête mais peut-être possédaient-ils diverses sources, car pour le plus grand plaisir du lecteur, ils ont narré cet épisode différemment. Ils n'ont pas cherché à uniformiser leur récit et ont gardé leur propre sensibilité, leur vision personnelle de l'Amérique de l'année 1915, leur écriture et leur enthousiasme, leur manière d'appréhender une histoire tout en gardant à l'esprit que c'est Dashiell Hammett le héros et non pas un être issu de leur imagination..

 

Dans L'âge légal pour mourir Stéphanie Benson, qui ouvre le bal, honneur à la seule représentante du sexe féminin et qui est la mieux placée alphabétiquement, nous emmène à Baltimore, ville dans laquelle débuta Dashiell Hammett sous la houlette de James Wright, le directeur-adjoint de l'agence Pinkerton et mentor du jeune Dash. Adèle, la fille de Frederick Wood, le patron de la Pennsylvania Steel Company a été retrouvée morte et c'est son fiancé, Roger Harris, qui travaille dans cette boite, qui a contacté la Pinkerton. Et il aurait tout perdu avec la mort d'Adèle, car il ne peut plus accéder au magot via le mariage. Mais est-ce la véritable raison de ce meurtre, et le véritable assassin ?

 

Les frères Guérif, Benjamin et Julien, nous emmènent avec L'homme d'Adak, dans un bar. Le narrateur attend l'arrivée de Barthelsson, recherché pour bigamie. la description qu'on lui en a faite ne correspond pas au client qui entre dans le café. S'engage entre les deux hommes et le barman une conversation qui tourne autour justement la bigamie, la cafetier ayant justement connu un confrère qui s'est rendu coupable de cette entorse à la loi.

 

Jérôme Leroy nous présente La fille du sénateur, en ce mois de juillet 1951 à New-York. Il a soixante ans à peine, est reconnu comme romancier, mais il est face au juge qui doit statuer sur son sort de communiste. Parmi la foule qui assiste à ce procs il reconnait une femme et ses pensées s'envolent vers sa première mission pour Pinkerton. Celle de l'enlèvement d'une Blanche par un Noir. Mais était-ce réellement un kidnapping ?

 

Marcus Malte nous assène Jamais plus ! Chaque année, le 19 janvier, quelqu'un dépose sur une tombe d'un cimetière presbytérien de Baltimore trois roses et une bouteille de cognac entamée. Et pas n'importe quelle tombe, celle d'Edgar Allan Poe. Une tradition qui dure depuis cinq ans. Sa mission, découvrir qui est admirateur inconnu. Alors Dash, afin de mieux connaître celui sur lequel il va veiller durant la nuit du 19, s'imprègne de l'univers romanesque de l'écrivain, auteur de Double assassinat dans la rue Morgue.

 

Jean-Hugues Oppel envoie, via James Wright, le jeune Dash qui est employé à la Pinkerton depuis quelques mois et n'a que vingt et un ans, à Wenderstown, en Pennsylvanie. Une mission de confiance, dont le titre Poissons rouges ressemble à un code secret. Non, Dash doit rencontrer dans ce patelin une certaine madame Babygrass, une amie de la famille du sous-directeur. Madame veuve Babygrass est inquiète, elle n'a plus de nouvelle de sa fille unique Joséphine. Enlèvement ? Fugue amoureuse ? Autre supposition ? La réponse est peut-être dans le bocal de poissons rouges.

 

La première enquête pour de vrai, est dans Coup double et c'est Benoît Séverac qui l'affirme. Une affaire relativement simple d'après le mentor de Dash. L'enlèvement d'une gamine de huit ans, mais comme les parents ne veulent pas mêler la police à leur problème, c'est Dash qui va enquêter. D'ailleurs Wright n'a personne d'autre sous la main. Et puis comme dans la majorité des cas, les demandes de rançon émanent de domestiques, il n'y a qu'à les cuisiner. Alors direction Washington et la famille Humber qui n'emploie que des Asiatiques.

 

Marc Villard nous propose une petite balade, avec un Chariot dans la neige, jusqu'à Billings, dans le Montana, le 16 décembre 1915. Encore une affaire d'enlèvement, Dash commence à y être habitué, mais il s'agit du genre d'affaires principalement solutionnées par la Pinkerton. un homme d'affaires accuse un de ses employés d'avoir kidnappé sa fille. Bref, le cas banal. Sauf que Dash va devoir prendre les grands moyens pour se mettre à leur poursuite, la neige tombe et il est difficile de conduire un chariot attelé dans une nature hostile. Dans ses poches, Dash trimballe trois lettres que lui a envoyé de France son ami Franck Malloy qui est sur le front, participant à la guerre contre les Allemands.

 

Enfin Tom Willocks, avec La fille de Big Bill Shelley, envoie Dash à Butte, dans le Montana, ville réputée pour ses gisements de cuivre. Seulement les conditions de travail étaient déplorables, et le 6 septembre 1915, un homme est mort, assassiné à coups manche de hache et noyé. Dashiell Hammett a été envoyé en même temps que d'autres hommes de la Pinkerton pour réprimer le mouvement de grève qui s'était déclenché avec de justes revendications. Mais qu'a-t-il réellement fait, face aux Wobblies, c'est ce que narre la femme la plus âgée d'Amérique, qui à cette époque n'avait que quatorze ans et venait de perdre son père. Une époque trouble au cours de laquelle les syndicats, dont l'Industrial Workers of the World, obtinrent gain de cause ou presque, mais qui détermina Dash dans son engagement politique.

Un texte traduit par Natalie Beunat, mais les puristes pourront se pencher sur la version originale puisque cette nouvelle est également proposée en anglais.

 

Suit une postface signée Natalie Beunat, maître d'ouvre de cet ouvrage et la galerie de portraits des auteurs, élément indispensable de tout recueil de nouvelles.

Un ouvrage destiné aux adolescents, mais pas que, permettant de découvrir des aventures réelles ou imaginaires, celles qu'aurait pu vivre Dashiell Hammett lors de son passage à la Pinkerton, et qui ont décidé de son avenir de romancier et d'homme public engagé. Des histoires tristes ou traitées avec humour, dans une Amérique face aux conflits raciaux ou sociaux.

 

S'il y a bien un mystère qu'on ne parviendra jamais à éclaircir, c'est celui-ci : l'effet que produit la poésie sur la gent féminine.
Marcus Malte.

 

Collectif : Hammett détective. Collection Rat Noir, Hors série. Editions Syros. Parution le 4 mars 2015. 256 pages. 15,90€.

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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 10:23
Troy Kennedy MARTIN & Ken WASCHLIN : L'or se barre

Pas pour tout le monde !

Troy Kennedy MARTIN & Ken WASCHLIN : L'or se barre

A peine sorti de prison, Charlie Croker, un jeune truand, récupère l'argent d'un précédent braquage et rejoint son amie Lorna qui lui promettait une belle fête avec jeunes filles délurées en prime pour sa libération.

Hélas, ses prestations sexuelles sont contrariées par l'annonce du décès accidentel, en réalité un meurtre, de Beckerman, son nouvel employeur. Il se précipite à l'inhumation de celui-ci mais sa présence est jugée indésirable par le Syndicat de Hambourg. Malgré l'enlèvement de Lorna par les gros bras Allemands, il s'infiltre chez la veuve qui a subi une séance de torture et récupère des documents concernant sa future mission.

De retour à Londres, il contacte Freddie Camp, un homme de main de Bridger, le grand pontife britannique du crime qui contrôle tout malgré son incarcération, et requiert ses services. Il lui propose une action d'envergure imaginée par Beckerman. Lorna, qui a réussi à se libérer des griffes de ses geôliers, le rejoint alors qu'il est aux prises avec des malfrats engagés par Freddie Camp afin de l'inciter à plus de modestie dans le cadre de la grande truanderie.

Bridger est mécontent des initiatives de Charlie Croker et il possède les moyens de le lui faire savoir. Croker ne désarme pas pour autant et c'est auprès de Simon Peach, professeur de mathématiques à l'université, qu'il trouve un allié sérieux, en contrepartie de vingt-mille livres sterlings, quelques trains électriques et l'assurance de pouvoir assumer ses phantasmes sexuels qui se réduisent (!) à faire l'amour à des femmes bien en chair, pour ne pas dire obèses.

Bridger, enfin convaincu, donne son aval et Croker peut embaucher une poignée de malfrats, venus d'horizons divers, afin de réaliser la grosse opération imaginée par Beckerman : s'approprier quatre millions de dollars en or, premier paiement par la Chine pour la construction d'une usine Fiat, somme convoyée par fourgon à Turin. Le plan minutieusement agencé prévoit une panne de l'ordinateur réglant les feux rouges de la cité italienne, provoquant un embouteillage monstre.

Tout est soigneusement minuté, calculé, l'itinéraire méticuleusement tracé. Arrivés à Turin, Croker et son équipe, qui ont eu des soucis lors des répétitions, sont suivis comme leur ombre par les membres du Syndicat de Hambourg et la Mafia.

 

Pour le lecteur qui ne s'intéresse que de loin à la production cinématographique, ce roman humoristique extravagant dans lequel les cascades ont la part belle, est extrêmement visuel, surtout les scènes de l'attaque du fourgon et la course poursuite qui s'ensuit.

 

Ce n'est pas correct d'assister à l'enterrement d'un home quand on ne porte qu'un imperméable transparent.

 

Curiosité :

Ce livre est la novélisation d'un film tourné en 1969 par Peter Collinson, d'après un scénario de Troy Kennedy Martin, Michael Caine tenant le rôle principal. Bridger, incarné par Noël Coward, n'est pas un truand ordinaire. Il porte une grande dévotion à la famille royale et à l'Angleterre, et ses actions sont dictées par le souci de renflouer et renforcer l'économie britannique. Le rôle du professeur Simon Peach a été tenu par Benny Hill, le célèbre comique anglais.

Troy Kennedy MARTIN & Ken WASCHLIN : L'or se barre

Troy Kennedy MARTIN & Ken WASCHLIN : L'or se barre (The Italian Job - 1969. Traduction de Janine Hérisson). Série Noire N°1361. Parution août 1970. 256 pages.

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Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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