Hommage à Pierre Bourgeade, né le 7 novembre 1927.
Mais que dit Di ?
Gabriel Lecouvreur, alias Le Poulpe, est par définition un homme curieux, aussi c’est avec plaisir qu’il se rend, à l’invitation de son ami Papa Bombo, faux prêtre haïtien vaudou mais véritable charmeur, au sacrifice d’un coq dans l’enceinte du Père Lachaise. Une cérémonie au cours de laquelle le volatile est égorgé.
Deux soirées plus tard, nouvelle mise en scène et miracle, le gallinacé ressuscite comme si de rien n’était. Ce qui donne une idée à Gabriel, premièrement pour faire plaisir à Chéryl, deuxièmement pour faire la nique à la couronne d’Angleterre, troisièmement parce que ce thème n’avait pas encore été évoqué dans ses aventures. Bref, ressusciter Lady Di dont le véhicule a bêtement embrassé un pilier du souterrain de l’Alma.
Pour Papa Bombo, pas de difficultés majeures mais les deux hommes doivent d’abord se rendre clandestinement dans la propriété du comte Althorp, sur la petit île où réside le corps de la princesse. Opération réussie, pour la plus grande joie des admirateurs et fans de la ressuscitée, des journalistes, de Chéryl bien évidemment, mais tout ceci au grand dam de la maison royale qui n’avait pas besoin de ce genre de publicité.
Atmosphère de magie, de fantastique, images d’apocalypse également pour ce roman qui nous dévoile une nouvelle facette du Poulpe. Mais la Princesse des cœurs n’était pas de sang noble à cent pour sang, alors pourquoi ne pas défier la monarchie régnante. Après tout, il s’agit bien d’une œuvre de fiction et l’auteur a le droit de débrouiller son intrigue comme il en a envie. Et ce ne sont quand même que des personnages publics, non mais. Un petit livre charmant qui nous change du sérieux avec lequel certains s’enveloppe pour faire passer des messages.
Pierre Bourgeade : Gab save the Di. Le Poulpe N° 214, éditions Baleine. 8€.