Après mon portrait de Michel Grisolia, une lecture.
Philippe Angelin est médecin de quartier, une vocation héréditaire. La cinquantaine blasée. Marié, deux enfants, une femme qui ne vit que par les invitations des uns et des autres, bourgeoise obsessionnelle. Lui, il aimerait parfois être tranquille, loin des réunions quasi obligées entre membres de la même confrérie, professionnelle ou snobinarde. Il est confiné dans un univers préfabriqué qui commence à l’étouffer.
Il suffit qu’un jeune homme fasse appel à lui pour que sa vie bascule. Gérard, le fils d’un confrère, un prothésiste décédé cinq ans auparavant, lui demande de secourir sa mère, gravement malade. Angelin propose de la conduire à l’hôpital mais Gérard ordonne que la malade soit soignée dans une clinique haut de gamme, celle dirigée par Jotterand. Angelin sait que la réputation du chirurgien est usurpée mais il se plie aux exigences de Gérard. Nicole, la patiente, était divorcée d’avec le père de Gérard. Peut-être est-ce pour cela qu’Angelin ne la reconnaît pas. Pourtant il devrait, selon le jeune homme.
Nicole décède, et évidemment la question se pose : fatalité ou meurtre par négligence ? Gérard harcèle Angelin. Il lui prétend que sa mère, de son vrai nom Andrée, n’avait jamais aimé que lui. Alors Angelin essaye de se souvenir mais le passé fuit. Il prend en filature Gérard et s’éprend d’Odile, la petite amie du jeune homme. Il s’installe seul dans une maison, loin de sa famille, afin de recomposer son passé.
On sent l’influence de George Simenon dans ce roman de Michel Grisolia, tout en nuance et intimiste. Une lente dérive d’un homme obligé de côtoyer les bourgeois et les notables de sa cité, Nice, mais qui ne s’y habitue pas alors que sa femme n’aspire qu’aux honneurs et aux représentations. Une lente décomposition de la cellule familiale et une reconstruction d’un passé qu’il avait enfouiparce que trop pénible. Simenon, oui Michel Grisolia l’avoue, ne serait-ce qu’à travers ces deux extraits : “…il s’évadait de ses cours en lisant Simenon ou des romans policiers anglais ” (page 132) ou encore par ce genre de petite phrase qui marque l’atmosphère : “ De menus évènements lui reviendraient en mémoire, plus tard, de cette journée sans histoire ” (page 140). Un roman intimiste prenant, sans grand esbroufe mais efficace.
Lystig 02/09/2012 12:54
Oncle Paul 03/09/2012 14:51
Alex-Mot-à-Mots 16/08/2012 21:06
Oncle Paul 17/08/2012 14:26
Claude LE NOCHER 13/08/2012 20:21
Oncle Paul 14/08/2012 13:27