Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
Bon anniversaire à Martin Winckler né le 22 février 1955.
Mourir d’une complication de sa grossesse n’est guère banal pourtant c’est qui arrive à une jeune femme, qui a peur de faire une fausse couche, et est suivie par le docteur Charly Lhombre.
L’autopsie révèle qu’elle est décédée d’une complication rare, un placenta accreta, et dont le développement ne se produit pas, théoriquement, au cours des premiers mois. Or, Frédérique, la parturiente primipare, n’est pas la première à décéder de cette façon. D’autres cas ont été recensés au cours des précédentes semaines.
Jean Watteau, jeune juge d’instruction, est lui sur une affaire d’assassinat. Le professeur Seryex, spécialiste en pharmacologie, est mort dans un accident de voiture. Seulement il est retrouvé avec une balle dans la tête, ce qui est illogique et fait penser à un meurtre en local clos. Les deux affaires vont se croiser, s’imbriquer, avec moult documents à l’appui.
Martin Winckler sait de quoi il parle, et même de ce qu’il écrit. Ce qui donne le ton juste à ce roman, à la narration éclatée, même si l’on ne veut pas croire à tout ce qui est étalé. Pourtant de nombreuses éclaboussures médiatiques confirment ce que le lecteur pressentait.
Saint-argent priez pour nous et les autres on s’en fout. Bon ce n’est pas tout à fait comme ça mais ça y ressemble. Bien sûr l’auteur se réfère à la vieille histoire de la Thalidomide, mais il n’est pas interdit de penser, de supputer, de subodorer, d’extrapoler sur de semblables déviances. Et ce n’est pas fini. Sans vouloir polémiquer, on ne peut s’empêcher de se dire que l’être humain n’est plus que le maillon faible d’un troupeau au service de la rentabilité.
Et la morale là-dedans ? C’est qu’il faudra toujours des cobayes pour faire avancer la science et surtout gonfler son portefeuille.
Martin WINCKLER : Mort in vitro. Collection Polar Santé, coéditée par les éditions Fleuve Noir et la Mutualité Française, janvier 2003. Réédition Pocket mai 2004. 199 pages. 5,50€.