Bon anniversaire à Marc Villard, né le 29 juin 1947
Abandonnant l'habit de romancier noir, Marc Villard ôte en même temps un masque et se découvre en tant qu'homme. Celui qui comme tout un chacun se penche parfois sur son passé et épluche ses souvenirs.
En vingt cinq courtes nouvelles, il déshabille l'écrivain et c'est l'être humain qui surgit. Son enfance, ses errances d'adolescent, ses premiers pas dans l'édition à compte d'auteur, ses phobies et ses rendez-vous presque manqués avec Christine sont sujets à se moquer de soi-même et peut-être à régler ses comptes avec une enfance, si l'on en croit pas toujours heureuse.
Pas tant par manque d'argent que d'affection ou de compréhension. Il se retourne et regarde le gamin qu'il fut, celui qui ressentit ses premiers ‚mois en classe de CM1, celui qui joua les ouvreurs dans une salle de cinéma à seize ans, celui qui à vingt et un ans paie pour faire publier ses premiers poèmes. Vingt ans plus tard, il se trouve confronté‚ à d'autres situations qui cocasses pour le lecteur sont déprimantes ou émouvantes, consternantes ou attendrissantes pour l'auteur.
Ainsi sa rencontre en compagnie de Joseph Périgot d'élèves de CM1/CM2 dans une bibliothèque et de la séance de dédicaces pour le moins insolite qui s'ensuivit ou le voyage qu'il fit à Bordeaux à l'initiative d'un comité d'entreprise.
Pudique, Marc Villard ne dévoile pas tout à fait ses sentiments et tel l'acrobate il s'efface dans une pirouette humoristique. Il nous montre une autre facette de son talent, celle de se mettre en scène, de se moquer de soi-même, ce qui se révèle souvent plus difficile que de se gausser des autres. Plus périlleux aussi. Mais Marc Villard s'en sort par la justesse de son écriture, par son talent et par une certaine forme d'humilité.
Marc VILLARD : J'aurais voulu être un type bien. Recueil de nouvelles. L'Atalante. Juin 1995. 160 pages. 10,60€.