De son véritable patronyme Martiniani Marc, né à Toulon le 30 décembre 1 967, Marcus Malte habite depuis plus de quarante ans à La Seyne sur mer. Après un bac littéraire il se tourne vers le 7ème art, obtenant une licence d’études cinématographiques et un CAP de projectionniste. Il également été musicien, thème qui se retrouve dans ses livres. Il aime la vie, les hommes, les femmes et le reste. Ce qui l’amène à déclarer “ rien d’extraordinaire dans ma vie ! » Il lit depuis qu’il sait lire et écrit depuis qu’il sait écrire. Une profession de foi. “C’est essentiellement une question de plaisir (pour moi et pour essayer d’en procurer autour de moi). Je ne cherche pas particulièrement à faire du Noir ou de la littérature pop. C’est ainsi ou plutôt je fais ce que je peux ! ”
Si on lui demande parmi sa production quel est l’ouvrage qu’il préfère, il répond modestement : Aucun de mes romans ne plaît entièrement. Seulement quelques phrases dans chacun. Quand j’en aurai écrit 200, je rassemblerai peut-être les meilleurs morceaux. Dans le domaine littéraire, il privilégie le polar, le roman noir. Mais il n’est pas toujours certain que ce soit de la littérature populaire. Sinon tout, quand c’est bon avec toutefois une préférence pour Giono, qu’il met au dessus du lot. Parmi les romanciers plus spécifiquement noirs ou policiers, il aime à l’instar de beaucoup de ses confrères Chandler, Goodis, Manchette. Mais il professe surtout une vive admiration pour Frédéric Dard/San-Antonio. Une anecdote qu’il narre volontiers : ”Le premier de ses bouquins sur lequel je suis tombé s’appelait San-Antonio chez les Gones. Il traînait depuis un bon moment entre les deux banquettes de la vieille voiture de mon père. Je l’ai ramassé, dépoussiéré, ouvert, j’en ai lu une partie, puis je me suis arrêté et l’ai mis de côté. Parce que j’avais 12 ans. Je sortais à peine du Club des Cinq et de Fantômette. San-Antonio, je n’y comprenais pas grand chose. Sa langue, son style, ses mots, tout ça, c’était trop nouveau pour moi, trop original. Une explosion. Je sentais que beaucoup de choses me dépassaient, je sentais en même temps que c’était dommage, parce que c’était précieux et qu’il n’en fallait rien perdre. Bref, ce n’était pas le moment. Patience. J’y suis revenu quelques années plus tard. J’y suis encore et toujours. ”
Mais Marcus Malte ne fait ni du San-Antonio, ni du Frédéric Dard. Il écrit du Malte, se bonifiant à chaque livraison. Il débute dans la collection Noirs du Fleuve Noir avec Le doigt d'Horace (1996,) puis Le lac des singes (1997) mais Carnage Constellation (1998) est sans aucun le roman qui aurait dû mériter un prix en 1998, de par cet humanisme qui s’en dégage, sa construction fouillée, travaillée, ses personnages qui tentent de se surpasser tout en refusant le titre de héros. Et, sans vouloir déflorer l’intrigue et l’atmosphère de ce roman, disons que Marcus Malte a écrit des morceaux d’anthologie dans lesquels l’amour prend le pas sur l’érotisme. Ensuite il émigre aux éditions Zulma où là encore, il se fait remarquer par des ouvrages emprunts de poésie, de musique, gardant son style particulier, et ses personnages décrits tout en émotion : Et tous les autres crèveront, La part des chiens, Mon frère est parti ce matin..., Intérieur nord, Garden of love, Toute la nuit devant nous. Garden of love est peut-être le roman qui aura le plus marqué les lecteurs et obtenu une grande diffusion nationale, sortant du carcan des amateurs de romans noirs, obtenant le Grand Prix Littéraire des lectrices de ELLE 2008. Mais Marcus Malte écrit aussi des romans pour enfants et adolescents, publiés chez Syros ou Pocket Jeunesse.
Mais cet article ne serait pas complet sans la chronique de son dernier roman paru en janvier 2011 à la Série Noire avec pour titre tout l’univers musical de Marcus Malte : Les Harmoniques.