Sans oublier le blues du lecteur !
Depuis quelques mois Bernie Rhodenbarr s'est rangé des voitures. Il s'est acheté une conduite (intérieure et extérieure) et gagne honnêtement sa vie avec son métier de bouquiniste.
Seulement de temps en temps ça le démange, et il doit trouver des excuses, des palliatifs pour ne pas redevenir l'espace d'une nuit monte-en-l'air, une activité qui lui a permis d'ouvrir son échoppe. Seulement son propriétaire, un spéculateur mais pas un lecteur, lui annonce que son loyer va augmenter dans des conditions astronomiques. Il faut donc que Bernie trouve de l'argent, le plus rapidement possible. Un seul moyen pour combler le gouffre qui s'évase devant lui : reprendre son ancien métier. Une opportunité se présente qu'il ne laisse pas passer. Un couple doit partir en voyage, un petit renseignement que lui fournit une jeune femme qu'il rencontre en sortant du métro, et envolées les bonnes résolutions. C'est le début des embrouilles et des soucis pour Bernie qui se retrouve avec un cadavre sur les bras.
Bourré d'humour, ce nouveau roman de Lawrence Block mettant en scène ce sacripant de Bernie Rhodenbarr, dont on attendait les nouvelles aventures avec une certaine impatience. Il joue comme à son habitude sur les retournements de situation, tout se dénouant à la fin avec une explication entre les divers protagonistes. Outre l'histoire, qui est parfois un peu tirée par les cheveux, ce sont les réflexions de l'auteur vis à vis de la spéculation du marché du livre d'occasion qui apportent la note philosophique. Et les digressions sur les livres de Sue Grafton et plus particulièrement sur le choix des titres, ne manquent pas de piquant. Nous sommes loin de la noirceur des livres dont Matt Scuder est le héros, mais une pinte d'humour ne fait pas de mal de temps à autre.
Lawrence BLOCK : Le blues du libraire. Editions Points N° 533. 304 pages. 7,30€.