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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 15:23

La collection 33, dont le nom a été choisi en fonction du prix pratiqué ànishimura5.jpg l’époque, 33 francs soit l’équivalent de 5€, était dirigée par François Guérif qui entamait une nouvelle aventure éditoriale après Red Label, Fayard Noir, pour les titres étrangers, Engrenage International, et en complément de Rivages Noirs, créé en 1986, et Rivages Thriller et connaître la consécration avec ces deux dernières. Au catalogue de cette collection on peut retrouver des auteurs fétiches tels que Fredric Brown, Robert Bloch, Richard Matheson, John Sladek ou encore Jack Finney et William Irish. Cette collection ne connaitra malheureusement que 16 titres.

Le premier ouvrage publié était celui d’un auteur japonais qui aura droit à une autre publication : Petits crimes japonais, réédité chez Rivages Noir n° 218.


Ellery Queen, Hercule Poirot, Jules Maigret à Tokyo, ce n’est pas de la fiction, mais bien la réalité. Et s’ils sont tous les trois dans la capitale de l’Empire du Soleil Levant, c’est à la demande de monsieur Sato, un richissime Japonais.

Le but de cette réunion des grands détectives auxquels se joint Kogoro Akéchi, le célèbre détective nippon, est simple : monsieur Sato, connaissant l’éthique, la probité et la profession de foi de ces enquêteurs scrupuleux et intègres, va se faire voler deux millions de dollars par un individu choisi, élu selon certains critères afin de reconstituer fidèlement un vol similaire et évidemment de démasquer le coupable.

nishimura.jpgMais rien ne se passe toujours comme on l’a souhaité et il existe ce petit grain de sable qui grippe la machine. Et ce grain de sable, ce n’est ni plus ni moins que le meurtre du voleur télécommandé malgré lui. Les déductions d’Ellery Queen, la mise en fonction des petites cellules grises d’Hercule Poirot, le profil psychologique du coupable vu par Maigret, l’apport sagace non négligeable du détective nippon Kogoro Akéchi, tout nous est conté avec verve, avec humour, avec une connaissance certaine de ces classiques par Kyotoro Nishimura.


Les références littéraires ne manquent pas et les personnages des détectives sont présents avec leurs tics, leurs manies, leurs conceptions de mener une enquête. Et c’est avec un réel plaisir que nous voyons les Grands Détectives s’affronter ou au contraire confronter leurs résultats. Ce roman n’est ni un vulgaire pastiche ni une parodie quelconque. C’est un hommage rendu à toute une culture, une littérature, une reconnaissance de l’apport des Occidentaux à un genre qui s’internationalise de plus en plus. Hommage donc aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne, à la France, et à la Belgique puisque, aussi bien Hercule Poirot que Simenon, sont belges.

Un roman à découvrir ou redécouvrir.

Kyotaro NISHIMURA : Les grands détectives n’ont pas froid aux yeux. Collection série 33, éditions Clancier-Guénaud (1988). Réédition Philippe Picquier (1998). Traduit du japonais par Jean-Christian Bouvier.

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