Alex Delaware, psychologue pour enfants, après une affaire qui a laissé des traces dans son mental, et des années passées dans la turbulence de sa vocation, a raccroché. Un pédophile s’était suicidé dans son cabinet, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Depuis il vit une retraite anticipée et pense-t-il agréable dans une maison nichée dans les collines de Bel Air, avec vue sur l’océan Pacifique. Jusqu’au jour où son ami l’inspecteur Milo Sturgis lui demande de reprendre du service. Alex se fait tirer un peu par les oreilles mais par amitié et peut-être aussi parce que l’aventure le tente, il s’engage dans la brèche.
Morton Handler, un psychiatre, a été assassiné ainsi que sa compagne, Elena, une institutrice d’origine hispanique. Melody, sept ans, serait le seul témoin du meurtre. Elle aurait vu, ou cru voir, deux ou trois ombres dans la nuit. Seulement elle s’enferme dans un mutisme qui révèle un profond désarroi. La gamine est profondément perturbée, et Alex s’attache à découvrir à quoi cela est dû. Il pense que l’hypnose peut aider à résoudre certains des problèmes et obtenir de Melody des révélations. Elle est sous tranquillisants et le professeur qui les prescrit est un pontife pontifiant, imbu de sa personnalité. Sous le vernis Alex ne voit en lui qu’un charlatan.
Ce roman de Jonathan Kellerman, qui date précisons-le de 1985, met en évidence bon nombre de pratiques peu avouables. D’abord l’utilisation abusive de médicaments préconisés dans le but de calmer les enfants. Sur l’irresponsabilité de médecins peu scrupuleux qui pensent avant tout à leur carrière, usant d’une influence acquise par des procédés quelque peu en marge de la déontologie. Sur l'ascendant exercé par des directeurs de Centre de rééducation, sans que ceux-ci soient véritablement contrôlés et la provenance de fonds, d’aides financières publiques ou privées, sans vérifications poussées de la part des organismes compétents.
Un roman fort et dur, dont l’intrigue va crescendo.