Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 15:04

Beau Gotha et Liaisons dangereuses !

 

bosco.jpg


Bogota, Colombie pendant les années 2000.

L’avocat Federico Lopez s’est fait piéger par une prostituée, cela lui apprendra d’ailleurs qu’il ne faut pas suivre n’importe qui. Il est enlevé par une bande de mômes qui tiennent le quartier mal famé de Montacalle sous leur coupe. Et pour se faire obéir, respecter comme diraient certains truands, ils n’hésitent pas à employer les grands moyens. Federico Lopez est avocat, en relation avec un cartel de la drogue, mais ce n’est pas ce qui intéresse les mômes. Ils réclament une rançon. Isabelle, la secrétaire associée de Federico appelle à la rescousse Lucas, surnommé le Maudit. Elle a peur que l’enlèvement ne se réduise pas à un simple kidnapping, mais qu’une fois en possession de la somme d’argent réclamée, les auteurs du rapt sacrifient leur otage.

Lucas, a quitté Nice après un démêlé avec la police française et il s’est installé en Colombie, négociant son savoir-faire de tueur auprès des FARC ou des AUC (groupe paramilitaire d’extrême droite) puis des Américains devenant un tireur d’élite. Il délivre, non sans qu’il y ait du grabuge, Federico qui lui confie une autre mission. Des Péruviens contrarient les projets d’un cartel de narcotrafiquants et Lucas doit abattre leur chef, un criminel particulièrement dangereux, échappant à tous les pièges et couturé de cicatrices dus à des engagements plus que virils. D’ailleurs il a été surnommé l’Increvable ou le Crevard.

 

Cannes, France, sensiblement à la même époque.

Amanda n’aurait jamais dû écouter aux portes. Prostituée de luxe (on appelle ça Call-girl, c’est moins péjoratif), ayant connu une enfance difficile, elle est une femme qui ne peut qu’attirer les regards et les portefeuilles bien garnis. Elle travaille en association avec Ponzonni qui, avec Saïd et Janis, dirige des nombreuses brasseries et autres commerces à Paris, des couvertures pour leurs activités illégales.

Donc, ayant terminé son petit travail auprès d’un riche client dans un hôtel de Cannes, elle entend dans le couloir des cris provenant d’une chambre. Elle est surprise lorsque la porte s’ouvre et qu’un homme la propulse à l’intérieur. Il n’aime pas être dérangé pendant que lui et ses hommes dressent une jeune fille promise à l’abattage. Alors, muni d’un couteau, il la balance sur le lit et tente de la violer. Amanda n’est pas du tout d’accord. D’abord elle se fait payer, 1000€ et plus pour une nuit, ensuite c’est elle qui choisit ses clients, à moins que ce soit Ponzonni qui les propose. Elle se débat, tant et si bien que le coutelas de l’homme se retrouve dans la gorge de son agresseur. Les autres occupants du lieu sont médusés et elle parvient à s’enfuir et rejoindre Paris.

Seulement, mauvaise pioche pour Amanda qui a trucidé le frère d’un caïd Croate. Le grand frère voit rouge et grâce à des complicités et de l’argent, il parvient à retrouver la trace d’Amanda. Il propose à Ponzonni, qui refuse, de lui racheter Amanda dont le sort devrait être scellé dans une ferme croate. Elle serait déclassée, dégradée, devenant une pute subissant les pires sévices sexuels. Le Croate n’apprécie pas l’affront qui lui a été fait et allié aux Albanais qui tiennent une partie du pavé et du marché de la drogue dans la capitale, il se met en tête de récupérer coûte que coûte Amanda, quitte à éliminer Ponzonni et consorts. Et afin de mettre la pression, il enlève Mira, la jeune sœur d’Amanda.

 

Deux personnages, deux destins qui vont finir par se croiser, pour le meilleur et pour le pire.

 

A la lecture de ce roman je me suis senti comme la proie fascinée, hypnotisée par les yeux d’un serpent, tout en ressentant un sentiment de répulsion. A dire vrai, j’ai eu l’impression de lire un polar des années 50, avec affrontements entre gangs, prostituées au grand cœur, ou un roman de guerre, les actes de violence et les éclaboussures d’hémoglobine à l’appui. Des scènes dignes d’un Rambo mâtiné de Réservoir Dog, de Pulp Fiction et de Scarface. En plus brutal. Pourtant, j’ai été subjugué par l’ambiance, par les descriptions, par les dialogues, par le « professionnalisme » de l’auteur qui ne s’embarrasse pas de faux-fuyants, de voiles de gaze pudiquement jetés sur les scènes de férocité.

On ne peut s’empêcher d’aimer et de détester à la fois les deux personnages principaux, qui comme Helicon, ou Helikaon, dans la trilogie Troie de David Germmell, sont tiraillés entre le Bien et le Mal.

C’est peut-être ça le talent. Ne pas laisser le lecteur indifférent, mais lui proposer une palette d’émotions, l’attirer et le repousser à la fois, lui faire comprendre qu’il n’y a rien de tranché (sauf quelques mains et têtes par ci par là), qu’entre le blanc et noir existe plusieurs strates de gris.


 A lire du même auteur : Et la mort se lèvera.

  Et vous pouvez retrouvrer les avis de Paco de Passion Romans ainsi que de Pierre de Black Novel .
Jacques-Olivier BOSCO : Aimer et laisser mourir. Collection Jigal Polar. Editions Jigal. 272 pages. 18,50€.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Y
Pas lu celui-ci mais Le Cramé du même auteur, un polar à 100 à l'heure qu'on ne peut lâcher avant la toute fin.
Répondre
O
<br /> <br /> Bonjour Yv<br /> <br /> <br /> Pas lu encore le Cramé, et si ça continue ce sera du charbon de bois pour ne pas dire de la suie. Va falloir que je le sorte de ma PAL.... Peut-être pour l'année prochaine, par temps de froid<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> <br />
A
Un auteur qu'il faut que je découvre....
Répondre
O
<br /> <br /> Cela ne fait aucun doute Alex...<br /> <br /> <br /> <br />
J
Merci Oncle Paul (ça y est j'ai un tonton dans le milieu) et merci aussi pour toutes les autres chroniques, et aux chroniqueurs, je suis, j'avoue, moi aussi passionné de roman noirs et policiers et<br /> je passe beaucoup de temps sur vos sites, et ça m'aide beaucoup à choisir ce que je vais lire. Mais vraiment, d'avoir fait perdre des cheveux à un lecteur (désolé), ça me fout la chair de poule à<br /> moi aussi. heureux de ne pas être tous seul à m'absorber dans mes histoires et mes univers. Bonne semaine tonton, et au plaisir d'une rencontre (qu'on parle un peu de Bialot, RIP, de Dorcino ou de<br /> Simonin, Goodis, Thompson (mon Dieu)- Les arnarqueurs un chef d'oeuvre - ou encore de Pike ou d'autres).<br /> JOB
Répondre
O
<br /> <br /> Oui, JOB, si je puis me permettre, mais  je ne suis pas un tonton flingueur. Enfin je crois....<br /> <br /> <br /> Quant aux cheveux, ce n'est pas grave, je les ai récupérer, ils me servent de marque-pages.<br /> <br /> <br /> Parmi les auteurs cités, je garde un très bon souvenir de Bialot, que j'ai rencontré à plusieurs reprises, mais également de Goodis et de Thompson, entre autres.<br /> <br /> <br /> Passionné de romans noirs, oui, mais pas que... Seulement la différence entre vous et moi, c'est que je n'écris pas. Mais continuez à nous enchanter, c'est dans vos cordes<br /> <br /> <br /> Bien à vous<br /> <br /> <br /> <br />
P
Brillant ce bouquin! Mais tu connaissais déjà mon avis... Bonne soirée à toi
Répondre
O
<br /> <br /> oui Paco, mais pas trop, car lorsque j'ai prévu de chroniquer un ouvrage, je ne lis pas les articles déjà écrits par des confrères, préférant garder mes propres impressions pour moi. Mais tu fais<br /> bien de me rappeler à ton bon souvenir et je vais ajouter ton lien ainsi que celui de Pierre.<br /> <br /> <br /> Cela rafraîchira quelques mémoires<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> <br />
P
Comme tu le dis, Paul, on ne peut rester que pantois devant le talent de JOB, et ses romans d'action. Impeccable ! Amitiés
Répondre
O
<br /> <br /> Bonjour Pierre<br /> <br /> <br /> JOB est effectivement talentueux et Jimmy doit être fier de son poulain. D'ailleurs avec Jigal je n'ai jamais été déçu, sauf peut-être par un ou deux, mais ça ne compte pas.<br /> <br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> <br /> <br />
T
Ouch ! Comme on dit par icitte. Vaut mieux avoir le cœur bien accroché. Ça ne ressemble pas à du Agatha Christie.<br /> Hé! Pas mal le Beau Gotha, c'est de toi ?<br /> <br /> Le Papou
Répondre
O
<br /> <br /> Et oui Papou, bous sommes loin des atmosphères et ambiance feutrées de Dame Agatha !<br /> <br /> <br /> ça décoiffe, d'ailleurs j'ai perdu quelques cheveux.<br /> <br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
  • Contact

Recherche

Sites et bons coins remarquables