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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 12:10

Le vert : à moitié vide ou à moitié plein ?

 

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Le narrateur s’est fixé un but, une mission, un sacerdoce : traquer les faiseurs de guides qui dégradent le monde par leurs publicités, le dévoilement des secrets, l’envoi de nouveaux prédateurs...

Car divulguer la beauté des sites peu fréquentés et les proposer à tous engendre un afflux de touristes qui dégradent ces lieux et leur font perdre leurs charmes. Et c’est anti écologique selon le Tuard, dont le nom est le raccourci de Tueur de routard. Tout est pensé pour le plaisir des touristes et des guides sont payés pour découvrir les petits coins sympathiques, la nature sauvage afin de les offrir en pâture à des individus qui vont tout détériorer. Il est contre ces voyages organisés qui favorisent le déploiement de gaz carbonique, de vapeurs d’essence et le réchauffement climatique.

Et lorsqu’il tue un de ces guides à la recherche d’un nouveau terrain de chasse à proposer à ces prétendus amoureux de la nature, la vraie, il le fait dans les règles de l’art. Il maquille ses forfaits en accidents, et bien entendu les endroits réputés paisibles deviennent des lieux à éviter car dangereux.

Son nouveau terrain de chasse programmé se situe en Franche Comté et en Lorraine. Pour l’aider dans cette mission, Monty, jeune géant ancien sapeur des forces de l’ONU en Bosnie, dont le point de fixation est les éoliennes. Il fait Kourou, c’est-à-dire qu’il truffe d’explosifs les pieds des éoliennes afin que les engins dressés comme des fusées se prennent pour une fusée Ariane sur une base de Kourou délocalisée.

Tout ceci aurait pu durer longtemps si le grain de sable ne s’était pas glissé dans l’engrenage.

Dans cette nouvelle, Jacques Mondoloni s’amuse à mettre en avant les fausses valeurs de l’écologie, de cette mode qui veut que l’individu fasse un retour à la nature parce que c’est bien, parce que c’est tendance, parce que c’est sain, sans se rendre compte que souvent il va à l’encontre de la véritable écologie. En réalité, cela devient le nouveau poumon de l’économie, en douceur, insidieusement. D’ailleurs ne trouvons pas dans des endroits que l’on supposait vierge, là où la main de l’homme n’avait pas mis les pieds !, des emballages de sandwich, des bouteilles, des tubes de crème solaire, des déchets divers. Ce que l’on appelle peut-être le tourisme raisonné.

 

Le carton jaune est adressé à l’éditeur qui propose ce petit livre au prix de 12,95€. Un peu coûteux à mon avis, d’autant que d’autres petits éditeurs, ceci n’est pas péjoratif, offrent des livres pour le même prix ou presque avec un nombre de pages multiplié par trois ou quatre. Il me semble qu’un éditeur qui veut se faire une place au soleil et conquérir des lecteurs se doit d’être moins onéreux. Je ne suis pas un économiste, d’ailleurs ceux-ci établissent souvent des diagnostics souvent à l’encontre du bon sens, mais il vaut mieux vendre plus d’exemplaires à petit prix que moins et plus cher. Mais ceci n’est que mon avis.


Jacques MONDOLONI : Le guide du tuard (Halte au réchauffement climatique) Collection Osaka, éditions Oslo. Parution 4 septembre 2012. 56 pages. 12,95.

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