Bon anniversaire à Franz-Olivier Giesbert, né le 18 janvier 1949.
Quatre truands Marseillais abattus à quelques semaines d’intervalle, en des endroits différents, et appartenant au gang du Rascous, voilà de quoi intriguer la commissaire Marie Sastre. Le Rascous est l’un des gros pontes de la pègre et les soupçons pèsent sur Charly, autre truand local, travaillant un peu en franc-tireur.
Dix huit mois auparavant, huit hommes du Rascous, avaient monté une embuscade. Charly, malgré vingt deux balles dans tout le corps s’en était sorti miraculeusement. Depuis il vit sur un bateau et n’a gardé que quelques fidèles. Martin, ami d’enfance et trésorier de l’OM, et Mickey et Pat, deux lieutenants en qui il a toute confiance. Une autre piste est évoquée, celle du Pistachier, concurrent direct du Rascous, enfermé depuis des années ,aux Baumettes, mais toujours influent. Charly, traqué doit changer plusieurs fois de lieu de résidence.
Deux autres affidés du Rascous sont descendus, dans des conditions quasiment identiques, mais Charly est hors de cause. Ses animaux, puis Mickey sont mis hors jeu. Aidé de Pat, Charly contacte Aurélio le Finisseur et lui démontre que ses arrangements avec le Rascous ne tiennent pas. Aurélio se fait gruger, ce qui ne plaît guère au jeune truand en devenir. Le Rascous fait enlever Anatole, le fils de Charly, mais Boumian, devenu bras droit du truand facilite l’évasion du gamin.
Roman basé sur la guerre des gangs, un de plus, L’Immortel vaut surtout par ses doses d’humour et d’invraisemblance et qui pourtant puisent certains fait dans la réalité.
Le lecteur ne peut s’empêcher de ressentir une certaine sympathie envers Charly, malgré ses méfaits, peut-être parce que ses adversaires sont encore plus corrompus, plus malsains, plus vils. Le Rascous s’enorgueillit de posséder dans sa manche de relations qui se nichent à la Chambre des Députés et même dans quelques ministères clefs, relations qui l’abandonneront vite lorsqu’il sera grillé.
La morale reste sauve, en façade. Plus que le récit, classique, c’est la magie des mots, du parler marseillais, qui opère. Des mots que l’on décrypte, car le lexique est absent, et qui sentent bon la fragrance provençale.
Un film réalisé par Richard Berry a été adapté de ce roman. Il est sorti le 24 mars 2010 et avait comme interprètes principaux : Marina Foïs, Claude Gensac, Gabriella Wright, Jean Réno, Kad Mérad, Jean-Pierre Daroussin, Richard Berry et Venantino Venantini dans les rôles principaux.
Franz-Olivier GIESBERT : L’Immortel. (première édition Flammarion 2007). Réédition J’ai Lu Policier N°8565. Février 2008. 320 pages. 6,80€.