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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 07:06

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Tout comme son célèbre prédécesseur Sherlock Holmes, Harry Dickson est un personnage de roman immortel. Passent les années, passent les auteurs, Harry Dickxon, surnommé d’ailleurs à l’origine le Sherlock Holmes américain, ne vieillit pas, de même que son célèbre assistant et apprenti Tom Wills. Pugnace, il a résolu moult énigmes pour la plus grande joie de plusieurs générations de lecteurs. Après Jean Ray, non pas son créateur, mais l’écrivain qui a su adapter, réécrire, inventer, des histoires plus palpitantes les unes que les autres, après Gérard Dôle, voici Brice Tarvel qui reprend fièrement le flambeau dans la tradition populaire. Ce premier tome nous convie à la lecture de deux aventures : La main maléfique et L’héritage de Cagliostro. La première se déroule à Londres, haut lieu du brouillard et de la pluie, du mystère et de l'épouvante. Pour s’être montré par trop curieux, Ignatius Barn décède en tombant d’un arbre. Journaliste minable, il pensait tenir une information de premier choix. Il surveillait l’appartement de la jolie veuve Lady Elsie Ratchford dont le mari est mort aux Indes, sous ses yeux, car elle avait refusé les avances d’un prince non habitué à se voir refoulé. Elle est donc revenue en Angleterre, emmenant dans ses bagages une relique maritale. L’une des commères qui était habituée à déblatérer sur un banc, sis sous l’arbre porteur de journaliste en mal de copie, en compagnie de deux autres vieilles filles alerte le superintendant Goodfield. Harry Dickson qui était dans le bureau assiste à la relation des événements et poussé par la curiosité décide de se mêler à l’enquête. La seconde histoire se déroule en Bretagne, sur la côte de granit rose, en un petit port de pêche. Après son évasion de la Santé, un gangster surnommé Rigoustin s’y est réfugié d’après les informations recueillies, et comme ce sont eux qui avaient procédé à sa première interpellation, il n’y a aucune raison à ce qu’ils ne récidivent pas. Un étrange personnage réside dans le même hôtel que nos deux amis. Un individu peu causant, atrabilaire, exigeant, bref détestable. Pourtant Philoxène Barbubrane, tel est son nom, se révèlera fort précieux lorsque Tom Wills traversera un moment critique et vital.

Brice Tarvel, connu aussi des spécialistes du Fleuve Noir et de Rivière Blanche sous le pseudonyme de François Sarkel, a réussi à s’imprégner de l’atmosphère et des personnages de Jean Ray, se les ait approprié pour restituer une œuvre personnelle. Ni pastiche, ni parodie, c’est la continuité de la saga dicksonienne dans un style flamboyant, usant de mots désuets fleurant bon le vieux français, apportant une touche particulièrement imagée et humoristique, et se référant souvent à Dickens, un maître. Et comme ce livre est le tome 1, nous attendons avec impatience les suivants dans lesquels monstres horribles et créatures bizarres, singulières, se dressent devant le lecteur au détour des pages, tel le diable sortant de sa boîte. Un pur régal qui devrait attirer les jeunes lecteurs friands de frissons, les plus anciens prompts à s’enthousiasmer aux aventures extravagantes, aux nostalgiques des fascicules populaires, à tous ceux qui considèrent la littérature populaire comme génératrice de plaisir. Quant à la couverture de Christophe Alves, elle met tout de suite dans l’ambiance, dans une pureté de traits dignes de l’école belge.

Deux autres volumes sont parus que vous pouvez découvrir sur le site des éditions Malpertuis.


Brice TARVEL : Les dossiers secrets de Harry Dickson (tome 1). Collection Absinthes, éthers, opiums N°7. Editions Malpertuis. Préface de Richard D. Nolane. 128 pages. 10€.

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