On a toujours besoin d'un plus petit que soi !
Enfin, Wiggins est investi d’une mission ! Depuis le temps qu’il attendait ça, qu’il croyait que son ami Sherlock le boudait, le détective se manifeste et lui demande de le remplacer dans une tâche à priori délicate mais enthousiasmante, car une autre obligation requiert ses cellules grises.
En réalité Wiggins va faire d’une pierre deux coups. Louis, son copain Louis, un vendeur d’oignons qui a quitté sa Bretagne natale pour quelques mois, lui a proposé de venir avec lui découvrir les lieux de son enfance. Wiggins est alléché par cette offre. Seulement au cours d’une algarade avec une autre bande d’enfants des rues, il se fait faucher l’argent qu’il avait mis de côté pour se payer le trajet. Et s’il veut accompagner Louis il va lui falloir se débrouiller pour rentrer dans ses fonds.
Alors que son esprit est en pleine ébullition, malmené par ses tracas d’argent, Wiggins reçoit la visite de Sherlock Holmes. Celui-ci lui confie la mission suivante : quelques jours auparavant un dangereux criminel s’est évadé de la prison de Dartmoor, et il se serait réfugié chez sa grand-mère maternelle à Roscoff. Du moins c’est ce que Sherlock affirme selon des sources qu’il ne précise pas. La mission de Wiggins, s’il l’accepte, est donc de retrouver cette aïeule dont le détective ignore le nom.
Le voyage est donc envisagé mais avant de prendre le bateau à Plymouth, Wiggins doit prendre le train, et il est quelque peu apeuré à l’idée de voyager à bord d’une machine diabolique qui crache des nuages de fumée noire. Il arrive à bon port (c’est le cas de le dire) et embarque en compagnie des Johnnies, ne quittant pas Louis d’une semelle. Alors que les deux amis partent à la recherche de nourriture dans les entrailles du navire, une ombre souffle dans l’oreille de Wiggins : Si tu tiens à la vie, ne va surtout pas en France. De plus en arpentant le pont, alors qu’il a découvert dans son paquetage un petit mot l’enjoignant à se trouver à minuit à la proue, Wiggins remarque un drôle de personnage qui semble s’intéresser à lui. Ce qui n’est pas pour le rassurer.
Arrivé à Roscoff, il se confie à Louis qui lui avoue avoir remarqué cet inconnu parlant à un douanier. L’homme, qui aurait un œil de verre, se renseignait afin de savoir où se trouvait le guichet de vente des billets, étant obligé de repartir immédiatement. Bizarre ! D’autant qu’en lisant un journal récupéré sur le bateau, Wiggins apprend que Sherlock Holmes a arrêté un certain Western, l’homme qu’il devait rechercher. En apprenant cette nouvelle Wiggins est furieux. Sherlock s’est totalement moqué de lui.
Des questions toutefois restent en suspens et turlupinent Wiggins. D’abord qui est ce fameux inconnu à l’œil de verre ? Pourquoi repart-il précipitamment ? Pourquoi Sherlock l’a-t-il envoyé en mission en Bretagne sous un prétexte fallacieux ? Franchement cela dépasse l’entendement.
Les intrigues concoctées par Béatrice Nicodème avec Wiggins pour héros, sont de plus en plus complexes et consitantes au fur et à mesure des aventures trépidantes qu’elle prête à son jeune héros. Sherlock Holmes est toujours présent, même si parfois ce n’est qu’en filigrane, et il se montre souvent diabolique afin de mener à bien ses propres enquêtes, qu’elles soient liées de loin ou de près à celles qu’il confie à Wiggins. Et les lecteurs adultes, s’ils apprécient les histoires du locataire de Baker Street, ne seront pas déçus par ces romans destinés théoriquement aux enfants.
A lire également les autres aventures de Wiggins :
Béatrice NICODEME : Wiggins et les plans de l’ingénieur. Souris Noire, éditions Syros. 128 pages. 6€. Pour 10 ans et plus.