L’univers de la Reine du crime appelée aussi la bonne dame de Torquay dévoilé et décrypté.
Les amateurs de littérature policière sont partagés en deux clans. Ceux qui aiment les romans de suspense dont la grande prêtresse fut et reste Agatha Christie, et les tenants du roman plutôt noir qui jugent ses histoires désuètes. Et il est vrai que dans la première catégorie, se distingue une frange d’un lectorat occasionnel de romans policiers, dont l’intérêt se réveille lors de vacances, un lectorat désireux de se plonger dans des histoires considérées comme faciles, réservées pour se délasser. Or c’est ce que l’on demande prioritairement à un livre, sortir des préoccupations de la vie quotidienne.
Ceci étant énoncé abordons le sujet de cette chronique. Il existe des livres que l’on ne lit pas, mais que l’on dévore… des yeux. Sur les Traces d’Agatha Christie, fait partie de cette catégorie, autant par la qualité et la pertinence du texte que par la très riche iconographie. On peut entamer cet ouvrage de façon classique, linéaire, en débutant par la biographie de la bonne dame de Torquay qui ne connu les bancs de l’école qu’à l’âge de treize ans, sachant déjà lire depuis celui de cinq ans en ayant appris d’une façon quasi autodidacte, ou grappiller de ci de là en feuilletant les pages et s’arrêtant par exemple sur la présentation des personnages : l’incontournable Hercule Poirot et son compère le capitaine Arthur Hastings, ou Miss Marple ou encore Tommy et Tuppence Beresford, et quelques autres.
Revenons quelques moments sur Hercule Poirot. Tout le monde a entendu parler de ce Belge, ancien policier bruxellois, dandy et maniaque, légèrement imbu de sa personne. Mais qui le connait vraiment, intimement ? Les auteurs nous proposent de découvrir sa famille et sa jeunesse, son physique et son caractère, sa méthode, sa maison et plus étonnant, ses amours. Quant à Miss Marple elle nait en 1930 à soixante cinq ans dans l’affaire Protheroe et cette vieille fille, ou jeune fille prolongée selon les sensibilités langagières, représentante pour certains membres de sa famille de l’époque victorienne, a failli se fiancer, idylle rapidement interrompue par sa mère.
Mais l’on pourra se plonger avec ce bonheur simple de la découverte, dans l’univers d’Agatha Christie : les trains mythiques dont le fameux Orient-Express, le Devon, comté du Sud-Est de l’Angleterre à rapprocher de la Cornouailles britannique, région dans laquelle Agatha Christie aimera vivre et placer bon nombre de ses intrigues. Mais l’un des éléments principaux de l’œuvre de la romancière réside dans les comptines, les « Nursery Rhymes » qui émaillent la plupart de ses romans, et issues de son enfance.
Agatha Christie a vu son univers littéraire rapidement adapté au théâtre, au cinéma, à la radio ainsi qu’à la télévision dans des séries devenues cultes et dont les visages des interprètes ont marqué d’une image indélébile leurs héros. Mais je m’en voudrais de clore cette chronique en ne mentionnant pas l’admirable et riche iconographie : Couvertures originales de livres, photos, reproductions de cartes postales, images extraites de films, affiches de films, dessins…
Sans oublier les règles d’une Murder Party, d’un jeu de l’oie et d’un quiz, ainsi que les titres des adaptations cinématographiques ou télévisées, et une bibliographie complète des premières éditions anglaises et françaises, mais également celle des principaux personnages qui gravitent dans l’univers christien. Un ouvrage remarquable qui donne incontestablement envie de lire ou relire ces romans qui pour quelques uns ont défrayé la chronique parce que dérogeant aux sacro saintes règles du roman policer qui étaient imposées à l’époque.
A lire Meurtre en Mésopotamie et autres chroniques sur le blog du Papou
Armelle LEROY & Laurent CHOLLET : Sur les traces d’Agatha Christie, un siècle de mystères. Editions Hors Collection (Novembre 2009). 168 pages. 32,50€.