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22 janvier 2021 5 22 /01 /janvier /2021 04:56

Retour vers le futur ?

KEMMEL : Au bout du ciel.

En ce temps-là – il peut y avoir cent millions d’années, un peu plus ou un peu moins – existait à l’autre bout du ciel une planète d’âge déjà vénérable que ses habitants appelaient Gorla.

Telle est la première phrase de ce second roman de Kemmel, alias Jean Bommart, dans la collection Anticipation après Je reviens de… En effet il n’aura participé que deux fois au Fleuve Noir pour des romans de science-fiction et d’anticipation. Mais on retrouve dans Au bout du ciel les genres chers à Jean Bommart, c’est-à-dire l’espionnage et le roman policier.

Adam Zohr est réveillé en pleine nuit par son oncle Alexandre, 167 ans, qui se meurt. En réalité, il est déjà mort, mais le médecin lui a injecté un produit presque miracle à l’aide d’une piqûre afin de le maintenir encore en vie durant quelques heures. Adam se précipite à son chevet car le vieillard moribond doit lui confier un secret et mettre en même temps ses affaires en ordre. Il attend le notaire afin qu’Adam puisse percevoir son héritage, soit quelques cinquante milliards. Mais ce n’est pas le plus important.

Gorla est divisée en deux parties. L’Ouralie et la Siamie. Ces deux blocs ont absorbé peu à peu les petits pays, et maintenant ils se font face. Une guerre froide s’est établie et les deux blocs savent que s’ils se combattent, non seulement ce sera à mort, mais que Gorla pourrait exploser, anéantie dans l’univers. Cet état de guerre froide est souvent violé par les Siamites, par des escarmouches, mais il existerait une solution.

Deux pilotes intersidéraux Ouraliens, des frères jumeaux, Luis et Caïn Arkad, ont découvert une planète très lointaine dont les conditions de vie seraient favorables aux Ouraliens. Mais il faut vérifier leurs assertions et Adam participera à la prochaine expédition de reconnaissance.

Seulement, Moatti, le président ouralien, prévoit un voyage de plusieurs mois. Adam est d’accord sur le principe. Mais les membres de l’expédition doivent être célibataires. Qu’à cela ne tienne. Adam va divorcer, au grand dam de sa onzième ou douzième femme. Les choses s’arrangent finalement non sans mal. Lors de son entrevue avec Moatti, Adam a aperçu une jolie jeune fille, la secrétaire du président, qui n’est autre que sa fille.

Il est démontré qu’Alexandre, qui malgré son grand âge se portait comme un charme, a été assassiné. Et pour faire bonne mesure, son valet de chambre et son toubib également.

Mais les ennuis débutent pour Adam. Il échappe de justesse à des accidents qui auraient pu se terminer tragiquement ainsi qu’à des attentats. Un garde du corps lui est alloué, puis un second. Ce qui n’empêche pas Adam de manquer s’écraser lors d’un duel aérien alors qu’il est en compagnie de la charmante secrétaire, Eve Moatti.

Enfin, après quelques péripéties, le grand jour est arrivé. Et Adam est surpris et content car parmi ses coéquipiers pour cette balade interstellaire, il retrouve outre l’un de ses gardes du corps, outre les jumeaux qui sont totalement différents l’un de l’autre, mais surtout la charmante Eve Moatti. Une présence qui lui fait particulièrement plaisir.

 

Dès le début de l’histoire, le lecteur se doute comment se terminera l’histoire de ce voyage, mais l’épilogue est toutefois assez bien amené. L’ensemble est une aimable parabole sur l’origine, non pas du monde, mais de la découverte d’une nouvelle planète habitable et de la survie d’êtres humains en proie à une guerre froide. L’auteur joue sur certaines hypothèses émises sur la présence, il y a bien longtemps, d’êtres extraterrestres sur Terre.

Il est amusant de noter de quelle manière les divorces sont prononcés et surtout avec quelle rapidité. Il suffit d’établir une sorte de visio-conférence avec un employé d’état-civil, de décliner leur numéro de code, et de déclarer accepter tous deux le principe du divorce.

Evidemment, la guerre froide entre l’Ouralie et la Siamie nous ramène à celle qui existait entre le Bloc Soviétique et les Etats-Unis, chacun cherchant à établir sa prépondérance. Les moyens employés résidaient surtout dans l’intimidation et les escarmouches et l’annexion, forcée ou non, des pays émargeant dans l’un ou l’autre bloc. L’arme nucléaire étant souvent brandie. Et l’on reconnaitra dans les noms utilisés justement le Bloc Soviétique, l’Ouralie déformation d’Oural, et la Siamie, qui rappelle le Siam mais surtout la Chine.

Les descriptions scientifiques sont si précises, je ne les ai pas vérifiées, et si convaincantes, qu’on se laisse prendre au jeu. Ce qui était le but du roman.

KEMMEL : Au bout du ciel. Collection Anticipation N°193. Editions Fleuve Noir. Parution 1er trimestre 1962. 192 pages.

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commentaires

M
C'est un jolie blog, au plaisir de vous voir.
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  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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