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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 05:13

On nous cache tout, on nous dit rien
Plus on apprend plus on ne sait rien
On nous informe vraiment sur rien…

Gildas GIRODEAU : Nuclear parano.

En allant à la pêche, occupation fort prisée lorsque le confinement le permet, Jaume Ferrer ne pensait pas trouver un aussi gros poisson. En bas de la falaise de Cap Béar, non loin de Port-Vendres, gît le corps d’une femme. Il descend pour constater les dégâts, et courageux mais pas téméraire, il informe la police d’une cabine téléphonique. En remontant il trouve dans les herbes une gourmette qu’il empoche.

Paul Feder, qui vit sur une goélette amarrée sur les quai de Port-Vendres, désire s’approvisionner en oursins, et pour cela il possède son vendeur attitré, Loïc Lebozec. Malheureusement, ce jour-là, Loïc n’a pu récolter ses hérissons de mer. Il a toutefois découvert une pierre dont Paul aura l’utilisation. Mais ce n’est pas tout. Loïc pêche parfois des moules au large pour le compte d’un laboratoire. Or une scientifique lui avait donné rendez-vous mais elle ne s’est pas présentée. De plus, et Paul assiste de loin à la scène, il est importuné par un petit vieux qui marche avec une canne.

Le soir même Loïc réveille Paul, qui dort doucement balancé par la houle. Il lui demande de l’héberger car rentrant chez lui, il s’est fait attaquer par un individu. Il a pu échapper au coup de matraque qui lui était destiné et à son agresseur, et a eu le temps d’apercevoir un second individu dans une voiture. Il s’est jeté dans les eaux du port et a nagé jusqu’à l’embarcation de son ami.

Le lendemain matin, alors que Loïc dort encore, Paul va prendre son petit jus chez Raoul. Le cafetier lui tend le journal local. D’après le journaliste, Loïc est recherché par la police pour une affaire de drogue et pour ses accointances avec la morte qui a été identifiée. Il s’agit de Laure Blanchet, une scientifique vivant à Perpignan.

Loïc affirme n’avoir jamais vu cette scientifique. Juste des relations téléphoniques et des moules. Des bivalves qu’il pêchait près d’une des bouées cardinales de la réserve marine de Banyuls et qu’il plaçait dans des emballages isothermes qu’un transporteur express venait chercher. Or, d’après le canard local et son concurrent, une histoire de drogue relierait Loïc à cette Laure. Ce qu’il dément formellement.

Paul convainc Loïc de prévenir les forces de l’ordre. Aussitôt dit, aussitôt fait. Ces braves représentants de l’ordre arriveront dans une demi-heure, le temps de venir de Perpignan. Seulement lorsque les pandores arriveront sur place, ce sera pour récolter Loïc qui vient de se farcir quelques pruneaux, expédiés aimablement par deux individus circulant à bord d’un véhicule noir.

Le commissaire principal Fernand Costes est chargé de cette affaire et demande à Paul Feder, qui fédère tout le monde apparemment, de l’aider à retrouver les assassins. Paul accepte, pour la mémoire de son ami, mémoire salie par cette présomption de marchand de drogue, alors qu’il sait pertinemment que jamais Loïc n’y aurait jamais touché ni vendu.

Paul pense que les policiers se trompent de chemin et qu’ils sont mal embarqués. Les événements vont lui donner raison et les morts vont s’accumuler sur son chemin, tels les cailloux du Petit Poucet.

 

Le lecteur avisé aura compris que cette affaire cache une affaire liée au nucléaire, la nouvelle drogue étatique. Et Gildas Girodeau nous propose par ce roman, qui relève tout autant du policier que de l’espionnage, une diatribe contre les agissements de l’Etat français de l’époque, rappelons que ce roman a été édité pour la première fis en 2009, qui veut nous faire croire que ses mains sont blanches alors qu’il amoncelle les mensonges avec effronterie. Mais ceci n’est pas nouveau.

Les Français sont forcément mêlés à ça. Dans la situation actuelle, si un accident nucléaire a eu lieu ils l’étoufferont par tous les moyens. Les enjeux sont trop importants.

Oui, en plus leur nouveau président s’est fit l’apôtre du nucléaire dans le monde. Partout où il se rend, de la Chine à l’inde en passant par la Libye ou les Emirats du Golfe, il promet le soutien de la France pour l’accès au nucléaire civil et propose la vente de leur nouvel E.P.R.

Ça ne m’étonne guère, la France a toujours penché pour le nucléaire. Le consensus est général, gauche et droite confondues. Sous les manipulations répétées du lobby, ils ont fini par croire que c’était le futur, alors que maintenant c’est franchement le passé. Mais comme leur économie va mal, ils exportent leur savoir-faire.

Ce n’est pas le seul exemple proposé.

Petit aparté : L’E.P.R. deuxième génération de Flamanville (Manche) dont la construction a débuté en décembre 2007, et dont la mise en service était prévue pour 2012, accumule retards et vice de forme si bien (ou mal) que cela est reporté à 2023. Si tout va bien, car les incidents n’en finissent pas de se déclarer et on se demande si un jour il sera opérationnel. Nonobstant, des milliards sont engloutis tous les ans pour rien, alors que cet argent pourrait servir ailleurs, dans la recherche médicale par exemple. Voir à ce sujet l’article détaillé dans le lien ci-dessous :

Avec ce roman qui aurait mérité une plus large diffusion, Gildas Girodeau fait œuvre pie, mais comme écrivit Mathias Lübeck Nul n’est prophète en son pays, et dont la citation complète est : Nul n'est prophète en son pays, mais qu'on veuille l'être à l'étranger on se fait appeler métèque.

De son petit coin catalan, Gildas Girodeau s’élève contre les mensonges, les omissions, les propos faussement vertueux, les écrans de fumée, les thèses supposées complotistes et dénoncées comme telles car trop proches d’une vérité dérangeante. Mais un jour, et peut-être ne serons nous plus là, et nos gouvernants non plus qui entre-temps auront engrangés des pots de vin et auront œuvrés pour laisser l’illusoire trace de leur passage politique à la postérité, pour constater et vérifier les méfaits de toute cette technologie prônée comme le modernisme mais qui pourrait bien être l’ouverture de nos cercueils.

Première édition : Editions Cap Béar. Parution 1er avril 2009.

Première édition : Editions Cap Béar. Parution 1er avril 2009.

Gildas GIRODEAU : Nuclear parano. Suite catalane 2. Collection Noire sœur. Editions Ska. Parution 30 septembre 2020. 150 pages. 4,99€.

Version papier éditée chez Horsain. Parution 27 février 2020. 168 pages. 11,00€.

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