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20 novembre 2020 5 20 /11 /novembre /2020 04:59

Bienvenu chez moi
Pour partager l'ivresse, les doutes, les peines et les joies…

Clarence COOPER : Bienvenue en enfer

Comment ce fait-il qu'on ne trouve jamais de logement, de boulot, d'endroit où étudier, mais qu'en revanche, on puisse trouver de la drogue sans aucun problème ?

Cette question fondamentale, qui reste sans réponse, Clarence Cooper la pose dans un dialogue entre détenus, son narrateur étant enfermé‚ dans un centre de détention dit la Ferme.

En théorie cet établissement doit permettre aux "pensionnaires" de purger une peine carcérale, le tribut à la société, tout en s'habituant progressivement à l'indépendance vis à vis de la drogue. Ce qui n'empêche pas les détenus de garder le contact avec le vice via l'herbe qu'ils fument en cachette.

La discrimination raciale existe, même si quelques matons, deux ou trois, sont Noirs. Ce qui pèse le plus, c'est le manque de femmes, une abstraction sexuelle avivée par les rencontres entre les représentants des deux sexes au cours de pauses-cafés. Des réunions tolérées et encouragées à la fois, en forme de récompense pour bonne conduite, qui ne permettent que des approches orales. Le toucher est interdit. En dehors de ces occasions, la conversation entre homme et femme, même par le langage des signes, les échanges oculaires sont prohibés.

Comment dans ce cas ne pas confondre avec une silhouette celle qui a disparu de votre vie. Un homme ne devrait jamais se repasser les images qu'une femme a laissées en lui.

 

La drogue est toujours présente dans ce roman, comme une obsession, et l'auteur qui affirme...et je crois donc que la meilleure drogue qui soit, c'est la lucidité n'applique pas à lui-même cette réflexion.

C'est ainsi qu'il sera découvert mort en 1978, dans une chambre d'hôtel, les poches vides et les veines bourrées d'héroïne.

Né en 1934 Clarence Cooper subit la dépendance de la drogue et connaît la prison à plusieurs reprises.

Bienvenue en Enfer est une sorte de message autobiographique, qui comme tout conseil (faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais), ne s'applique jamais à autrui et est toujours délivré pour les autres. L'on ne peut s'empêcher de tracer un parallèle avec la vie et la fin misérable de Donald Goines.

Clarence Cooper n'est pas un inconnu des amateurs de la Série Noire puisque son roman La Scène a paru en 1962 et réédité de nombreuses fois. L'écriture de Cooper est anachronique, parfois déconcertante mais non dénuée de charme.

Clarence COOPER : Bienvenue en enfer (The Farm – 1967. Traduction Jean-François Ménard). Collection Soul Fiction. Editions de L’Olivier. Parution Avril 1997. 302 pages.

ISBN : 9782879291338

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Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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