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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 03:24

Les fonctionnaires sont comme les livres d'une bibliothèque: ce sont les plus haut placés qui servent le moins.

Georges Clémenceau.

Léo GESTELYS : Nuit d’épouvante.

Tu peux aller te rhabiller déclare René Fortier à sa jeune modèle qui peut également quitter la pose. Fortier est un jeune sculpteur installé dans une petite impasse du 14e arrondissement parisien, une cité dédiée aux artistes.

Liette, diminutif de Juliette, est secrètement amoureuse du sculpteur qui lui ne pense qu’à Gemma Ricardo, danseuse étoile. Il envisage même de l’emmener en voyage, son oncle de province lui ayant envoyé la coquette somme de dix mille francs accompagnée d’une mercuriale. Il s’est empressé d’empocher l’argent, mais n’a pas lu la missive.

Puis il se rend dans un restaurant fréquenté par quelques amis et confrères, et vers minuit rentre chez lui, insouciant. A l’entrée de la ruelle, il aperçoit une forme ramassée sur un banc. Il l’interpelle, lui pose la main sur l’épaule. L’individu chavire. Il est mort, probablement de froid. Alors René Fortier se dirige immédiatement vers une borne d’urgence et contacte la police du quartier.

Son devoir accompli, il rentre chez lui, et est fort étonné que la lumière dans sa chambre soit allumée. C’est pour découvrir Liette allongée dans son lit et endormie. Pour l’éternité. Il se prend les pieds dans un vêtement et se rend compte qu’il s’agit du manteau de Liette. Le col d’hermine est taché de sang. Alors il demande à son ami Axel, un peintre norvégien qui vit dans un pavillon voisin, de prévenir la police.

Bientôt le commissaire spécial, les hommes de l’identité judiciaire, le procureur de la république, le juge d’instruction, sont sur place et pour tous, il est indéniable que Fortier est le coupable tout désigné. D’autant que le cadavre sur le banc n’est autre que l’oncle du sculpteur qui avait annoncé son arrivée dans la capitale. Leur conviction est faite. Sauf pour le jeune inspecteur Larsac qui sent que l’affaire n’est pas si simple, à cause d’un simple bout de papier traînant sous un rideau, papier que personne n’avait remarqué, sauf lui.

 

Il suffit de peu de chose pour accuser sans preuve, juste sur de simples présomptions et des déductions hâtives. Seul, ce simple représentant des forces de l’ordre émargeant dans le bas de l’échelle de la fonction publique et policière s’obstine, pensant à raison que Fortier, coupable désigné, est la victime d’une embrouille. Ce qui justifie la citation placée en exergue de ma chronique.

Une intrigue simple, comme il y en avait beaucoup dans ces petits fascicules de 32 pages, l’auteur ne pouvant extrapoler à l’infini. Et souvent, ces histoires ne se terminent pas dans la joie et la bonne humeur. Le protagoniste principal ressentant un goût amer pour s’être montré négligent et imprévoyant.

Léo GESTELYS : Nuit d’épouvante. Collection Mon Roman Policier N°17. Editions J. Ferenczi et Fils. Parution 1er trimestre 1946. 32 pages.

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