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22 juillet 2020 3 22 /07 /juillet /2020 04:04

Urbanisme contre vestiges !

Jerry WEST : Les Jolivet et l’or des pionniers.

L’arrivée d’engins de chantier à Shoreham signifie le début d’une nouvelle aventure et d’une épopée dangereuse pour les cinq enfants Jolivet.

Bob, 12 ans, et Ricky, 7 ans, et leurs sœurs, Patty, 10 ans, Jenny, 6 ans, et Susie, la petite dernière de 4 ans mais qui ne donnerait pour rien au monde sa place dans les tribulations de cette fratrie, composent cette famille dont le père est un homme aimable, toujours souriant, pour ne pas dire rieur, et d’une mère jolie, mince et toujours prête à confectionner des gâteaux. Bref une famille américaine comme l’on aimerait en voir plus souvent.

Ce jour-là, alors que débutent les vacances de Pâques, les enfants sont abordés par l’un des conducteurs qui leur demande son chemin, pensant s’être perdu. Il conduit un énorme tracteur remorquant un plateau sur lequel est placé un énorme engin de terrassement, une pelle mécanique. Il se nomme Buster et est accompagné de Stan, et invite les enfants à monter dans la cabine ou sur la remorque afin qu’ils leur montrent le chemin jusqu’à l’entrée du chantier de la nouvelle route.

Ce chantier avait été retardé à cause de l’emplacement d’un vieux fort historique, le fort de la Liberté, mais la décision vient d’être prise. Et si durant les travaux les ruines de ce vieux fort sont mises au jour, le tracé de la nouvelle route sera dévié afin de les contourner. En cours de route, l’engin manque écraser un jeune cycliste. Il s’agit de Jo Brill, le mauvais garnement, la teigne, le tourmenteur des Jolivet. Plus de peur que de mal, heureusement.

Rentrés chez eux, les enfants Jolivet trouvent leur mère en train de lire Le phare de Shoreham, la gazette locale. Un article retient son attention : la municipalité offre 10 000$ au propriétaire du terrain sur lequel se trouvent les vestiges du Fort de la Liberté, et 500$ à la personne qui découvrira le fort.

Il n’en faut pas plus pour que les Jolivet construisent des châteaux en Espagne, même s’ils vivent aux Etats-Unis, probablement dans l’état du Vermont. Patty et Jenny décident de se rendre au musée municipal, la bibliothèque regorgeant de vieux papiers, vieux livres et journaux d’autrefois tandis que les garçons retournent sur le chantier.

Dans un ancien magazine, mis aimablement à leur disposition par le bibliothécaire, Patty et Jenny lisent un article dans lequel il est question d’un vieux monsieur de quatre-vingt-quinze ans. Il avait écrit au conseil municipal et dans sa missive il avait joint un parchemin indiquant l’emplacement du fort de la Liberté. Or cette lettre n’était jamais parvenue à destination. Un individu au long nez, appendice pratique pour fouiller dans les affaires des autres, s’intéresse à leur lecture. Elles ne le connaissent pas et s’en méfient.

Les travaux de démolition avancent et les ouvriers s’attaquent à l’ancienne gare, où justement était placée la boîte aux lettres. Les enfants Jolivet parviennent à découvrir le fameux pli avant la démolition complète. Il ne leur reste plus qu’à continuer leurs recherches, recherches qui sont entravées par le fouineur et la teigne toujours placée dans leurs jambes au mauvais moment.

Mais un autre fait se dresse sur leur chemin. La maison d’une famille est située non loin et doit être rasée. Ils vont tout faire pour empêcher un drame familial et social avec cette nouvelle démolition programmée. Mais ils n’ont guère de temps pour réaliser leur projet. Le relogement ou plutôt le transport de cette maison sur un nouveau terrain, lequel est à définir.

 

Une charmante histoire avec les bons éléments, les enfants Jolivet, leurs parents et la famille qui doit être expulsée, et les mauvais éléments, Jo Brill et l’homme au long nez. Avec pour conclusion la découverte de l’emplacement de cet ancien fort, et de ses ruines, ainsi que d’un trésor signalé dans le titre fort explicite.

Le point intéressant dans cette intrigue réside dans le fait du transport d’une maison à l’aide d’un plateau avec des madriers et des poutres de soutènement. Une technique hasardeuse qui demande un savoir-faire sans précédent, mais qui date de plus d’un siècle. A ce propos voir l’intéressant article paru dans Sciences et Voyages N°272 du 13 novembre 1924 ici.

Une raison de plus pour les adultes de se pencher sur les romans publiés à l’attention des juvéniles et qui se révèlent être source d’informations tout en restant un plaisir de lecture.

L’auteur, qui se cache sous le pseudonyme de Jerry West, se nomme en réalité Andrew E. Svenson, et a également écrit sous l’alias d’Alan Stone. Il est l’auteur de plus de soixante-dix romans pour enfants, sous divers pseudonymes dont certains sont partagés avec d’autres romanciers.

Sur les trente-trois romans consacrés à la série Les Joyeux Jolivet, seuls dix-huit titres ont été traduits en France. Quant aux personnages, l’auteur n’a pas eu besoin de chercher loin puisqu’il s’est inspiré de ses propres enfants, et de son entourage. Même celui de Jo Brill évoluait près de chez eux. Ainsi que le chien Zip et le chat Nez-blanc de la famille Jolivet ne sont que des projections des propres animaux de Jerry West.

Toutefois on peut se demander par quelle aberration le patronyme de cette famille américaine a été modifié dans la version française en Joyeux Jolivet. Mais ce n’était pas une première car d’autres séries traduites ont subies le même sort dont Alice de Caroline Quine, ou encore Le Club des Cinq d’Enid Blyton. Bizarre et inconvenant, pour ma part.

Jerry WEST : Les Jolivet et l’or des pionniers. Série Les Joyeux Jolivet (The Happy Hollisters and The Secret Fort – 1955. Texte français de Suzanne Pairault). Illustrations de Maurice Paulin. Nouvelle Bibliothèque Rose N°340. Editions Hachette. Parution 30 janvier 1970. 190 pages.

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