Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 05:05

Ce soir j’attends Madeleine…

Léopold REMON : Madeleine du faubourg.

Un regard au hasard d’un croisement dans une rue, un matin de décembre neigeux et froid, ce fut tout et pourtant ce fut beaucoup.

Se rendant à pied comme tous les jours à son travail de bureaucrate, Roger Perrin croise la route d’une jeune fille qui le regarde non point avec insistance mais non plus avec indifférence.

Les jours suivants, le même manège se produit, et ce regard prend une signification particulière qui l’amène à observer plus attentivement cette passante qui passe. Une aguicheuse ?

Quoi qu’il en soit, ils se croisent souvent, et un jour il la suit jusqu’à son travail. Puis le soir, même manège et ils sont amenés à échanger quelques mots. Puis ce sont de longues conversations, une relation qui s’établit comme entre deux jeunes gens qui se sentent attirés l’un vers l’autre. Elle avoue avoir dix-huit ans, lui frôle la trentaine. Ce n’est pas rédhibitoire.

Ce qui l’est plus, c’est qu’il a oublié de lui avouer qu’il était marié et avait un enfant. Elle s’en rend compte lorsqu’un jour elle l’aperçoit en compagnie de sa petite famille.

 

Paul Norvès est l’un des plus vieux amis de Roger Perrin, mais depuis quelques mois, il végète, car il lui est arrivé la même mésaventure, mais à l’envers.

En effet l’un de ce qu’il supposait être un ami, et qui lui demandait souvent de l’argent, lui promettant de le rembourser plus tard, quand il serait en fond, l’un de ses amis ne s’est pas contenté de lui prendre de l’argent sous des prétextes fallacieux, mais il a aussi emprunté sa femme. Et pourtant celle-ci connaissant la situation, s’était enfuie avec son amant. Un coup rude dont il ne se relève pas.

 

Un court roman dans lequel sont imbriqués deux histoires d’amour ayant pour protagoniste le personnage de Roland Perrin. Si les deux histoires sont différentes et pourtant similaires à la base, elles se complètent mais avec des finalités divergentes. L’une se termine bien, l’autre se clôt dans la tragédie.

D’un côté l’homme marié qui tait son statut familial, de l’autre la femme volage qui part avec un homme qui spolie son mari. Pas très moral tout cela mais si représentatif de la vie.

Cependant j’émets quelques réserves car Madeleine si elle se montre aguicheuse, l’auteur commet toutefois une petite erreur. Au début Roland Perrin lui donne au moins vingt ans, sinon un peu plus. Or elle avoue n’en avoir que dix-huit. Seulement, lorsque la femme de Perrin rencontre la mère de Madeleine, celle-ci est toute étonnée car sa fille n’a que seize ans. Je sais que parfois certaines jeunes filles paraissent un peu plus que leur âge, qu’elles sont plus matures, mais quand même. Ce n’est pas tant son côté de jeune séductrice qui est à mettre en avant, après tout elle ne sait pas que Roland est marié, et donc que la faute en incombe à l’homme, mais cette propension à vouloir séduire les mâles à un âge qui n’est plus consacré aux poupées, mais pas encore à la drague. Du moins à cette époque. Et c’est toujours l’homme qui est fautif au bout du compte.

 

Sous le pseudonyme de Léopold Rémon se cachait René Poupon, l’un des grands fournisseurs de petits fascicules chez Ferenczi.

Léopold REMON : Madeleine du faubourg. Collection Le Roman d’amour illustré N°19. Editions Ferenczi et fils. Parution le 11 juin 1932. 32 pages.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
  • Contact

Recherche

Sites et bons coins remarquables