Il est le seul ?
A l'école nous jouions aux gendarmes et aux voleurs, et cela ne nous empêchait pas d'être copains. Alors, pourquoi dans la vie, un flic et un truand n'auraient-ils pas une certaine sympathie, une certaine affinité, un certain respect l'un pour l'autre ?
C'est ce qui arrive entre Coppa, le gangster, et Georges Moréas, ou plutôt son double, le narrateur. Spécialiste de l'évasion, Coppa est plus qu'un voleur haut de gamme. C'est aussi un aventurier.
Et les rumeurs, qu'il ne dément pas, circulent parmi les pontifes de la police comme quoi il serait à la tête d'une immense fortune : lors de l'une de ses pérégrinations qui l'avaient mené en Afrique, il se serait approprié le trésor d'un dictateur en fuite.
Coppa lui donne rendez-vous dans un café, mais les deux hommes tombent dans un traquenard. Coppa parvient à s'échapper. Il est à nouveau arrêté alors qu'il s'apprêtait à passer la frontière espagnole sous une fausse identité. Lors de son transfert vers Paris il est abattu ainsi qu'un des inspecteurs qui l'accompagnait.
Le policer remet sa démission et part pour le Kibonda, en compagnie de la fille de Coppa afin d'exécuter ses dernières volontés. Mais il se demande quel rôle il tient dans ce drôle de jeu.
Roman policier tout autant que roman d'aventures, Le flic qui n'avait pas lu Proust permet à Georges Moréas de philosopher sur certains événements et sur la condition des flics, ou plutôt de ceux appartenant à certains services. Il entre dans ce roman comme une grande part de désabusement, et l'on n'est pas sans associer le narrateur à l'auteur.
Georges Moréas nous entraîne dans une ronde infernale où la manipulation est reine, mais dans un contexte nouveau, à la frange d’un système politique.
Georges MOREAS : Le flic qui n'avait pas lu Proust. Collection Les Noirs grand format. Editions Fleuve Noir. Parution janvier 1996. 328 pages.
ISBN : 978-2265057173
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