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7 novembre 2019 4 07 /11 /novembre /2019 05:03

Nos qualités se remarquent plus quand on est mort !

Béatrice NICODEME : La mort au doux visage.

Clouée sur son lit d’hôpital, Laure Favier, pharmacienne de son état, séparée de son mari âgé de trente ans de plus qu’elle, est dans l’incapacité de se rappeler les circonstances de l’accident dont elle est victime. Ce qu’elle déclare aux gendarmes.

Selon le conducteur de la voiture qui l’a heurtée, l’agent immobilier qui lui a vendu sa maison, elle marchait au milieu de la route. Débouchant d’un virage, il n’a pu l’éviter.

L’adjudant-chef Rémi Bechtel et son adjointe Fabienne Robin, ont une autre affaire sur les bras : la disparition du jeune Jan Dobry, dix ans. Quittant précipitamment ses copains de jeux, il était parti en vélo. Sa mère inquiète avait téléphoné chez Laure, chez qui elle effectue des heures de ménage. Selon des témoins, Jan se serait dirigé à vélo vers la maison de Laure.

La jeune femme est en proie à des cauchemars mettant en scène ses parents, son père décédé quelques mois auparavant, ou sa jeune sœur avec laquelle elle s’est brouillée. Célibataire, Laetitia lui avait annoncé qu’elle attendait un enfant alors que Laure lui reprochait ses trop nombreuses frasques.

A sa sortie de l’hôpital, Laure découvre le cadavre de sa sœur dans sa maison. La mémoire lui revient soudain en partie : elle avait trouvé le corps de Laetitia, vision qui l’avait profondément choquée, provoquée son amnésie et l’accident.

Le corps du petit Jan est lui découvert dans la forêt, le jour de l’enterrement de Laetitia, dans une cabane abandonnée. Il y a été déposé après les recherches des gendarmes, avec dans les mains des brins de bruyère blanche de la même espèce que celle poussant dans le jardin de Laure. Son visage a été enduit de poudre de riz et Bechtel trouve près du cadavre un poudrier ayant appartenu à la jeune femme.

Si les soupçons des gendarmes se focalisent sur Laure, ils n’en dédaignent pas moins ses proches : son amie Estelle et son compagnon Jefferson, libraire, Claude son mari qui fut proche de son père, Me Billy un avocat réputé, les employés de la pharmacie et l’agent immobilier.

 

Ce titre La mort au doux visage, que l’on croirait emprunté à un roman de la collection Harlequin ou à un ouvrage de M.H. Clark, n’est cependant pas usurpé car tous les protagonistes, du moins les défunts, possèdent un visage quasi angélique, même Jan, le petit garçon.

Et c’est bien l’enfance qui prévaut dans ce livre : les morts certes, mais également l’origine des drames vécus par Laure qui engendrent des cauchemars dans lesquels se mélangent réel et virtuel, l’annonce de la grossesse de Laetitia, sans oublier l’assassin et les personnages secondaires qui tous ont subi des traumatismes durant leur prime enfance ou le début de leur adolescence.

Le gendarme Bechtel lui non plus n’est pas épargné car sa première femme est retournée au Brésil emmenant leur enfant, et sa nouvelle compagne refuse d’être enceinte pour des raisons qui lui sont propres.

Et si l’identité du coupable intervient un peu comme un cheveu sur la soupe, l’intérêt du livre réside sur la résurgence des drames du passé, et sur la faculté des personnages à s’en accommoder. Les rapports entre Bechtel et son adjointe Fabienne sont assez savoureux et apportent une petite note d’humour.

 

Réédition J’ai Lu N°7314. Parution 1er juin 2004. 510 pages.

Réédition J’ai Lu N°7314. Parution 1er juin 2004. 510 pages.

Béatrice NICODEME : La mort au doux visage. Le Masque Moyen format. Parution 15 octobre 2002. 448 pages.

ISBN : 978-2702479537

Réédition J’ai Lu N°7314. Parution 1er juin 2004. 510 pages.

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