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18 septembre 2019 3 18 /09 /septembre /2019 04:02

Le roman aussi m’allait, bien…

Jean NORMAND : Le couteau malais.

Un homme à la mer, aurait pu s’exclamer le marinier, s’il ne s’était pas trouvé près du Pont de Charenton. En effet, le brave homme qui vit sur la Seine depuis des années vient d’apercevoir un cadavre flottant entre deux eaux.

Il repêche le noyé qui après auscultation du médecin légiste s’avère avoir été tué d’un coup de couteau en plein cœur. Et pas n’importe quel couteau car il reste un débris de la lame dans la plaie, un petit morceau de bois. Nul doute qu’il s’agit là d’un reliquat d’un couteau malais fabriqué dans une essence très dure.

Comme le cadavre ne possède pas ses papiers sur lui (ce qui est une infraction en regard de la loi), la photo du défunt est publiée dans les journaux sur les judicieux conseils de l’inspecteur Mouret. Un cafetier de Chambry, en Seine et Marne, reconnait en l’homme un certain Maurice Froger, tandis que quelques heures plus tard c’est un bijoutier parisien, Rosendal, Hollandais de naissance, qui affirme que le noyé était un courtier en pierres précieuses du nom de Von Zollen, demeurant à Auteuil.

Après vérifications, les deux hommes ne font qu’un. L’inspecteur Mouret se rend aux bureaux de Von Zollen où il est accueilli par le caissier, un homme déjà assez âgé nommé Fageot. Le coffre contient un lot de perles acheté récemment par Van Zollen. Le policier découvre également des cartes-lettres adressées à Maurice Froger, à Chambry, et signées Soriana. Bizarre car cette Soriana est le nom d’une femme qui devait rencontrer le bijoutier à Chambry, d’après le cafetier. Et un expert affirme que les perles sont fausses !

 

Alors l'inspecteur Mouret décide de prendre le taureau par les cornes et de suivre Fageot à la sortie du bureau. L’homme remet discrètement un papier à une marchande de journaux, dont le visage à moitié caché par un voile noir usagé est le reflet de la boisson et de la misère. Changement de programme pour Mouret qui suit cette vieille femme lorsqu’elle emprunte le métro, puis s’engage dans des rues mal éclairées de la Porte de la Chapelle et entre dans un troquet. Mouret est obligé de s’attabler devant un pichet de piquette, attendant que cette marchande de journaux reprenne son parcours ou rencontre quelqu’un. A un certain moment, le gargotier indique en morse, tapant sur le comptoir avec des pièces de monnaie, qu’il n’y a aucun danger. Aussitôt la vieille femme sort mais dépité Mouret ne peut que constater son échec. Une voiture passe, la femme s’engouffre dedans et au revoir la compagnie.

Un peu plus tard, Mouret reçoit un message d’Amsterdam lui signifiant qu’un receleur de pierres précieuses doit arriver en France. Un nommé Daken, bien connu des services de police mais qui n’a jamais pu être confondu pour ses forfaits.

 

Si l’inspecteur Mouret est un policier, il se conduit tel un détective privé, n’hésitant pas à se grimer et à se déguiser afin de passer inaperçu auprès de ceux qu’il file.

Sur une trame un peu convenue, le vol de pierres précieuses, Jean Normand offre toutefois un épilogue intéressant dont l’origine remonte aux Îles de la Sonde.

Une intrigue simple, comme ne pouvaient qu’en écrire les romanciers de l’époque dans ces petits fascicules de 32 pages, mais assez riche en épisodes mouvementés et possédant un fond d’exotisme.

Jean Normand, de son véritable patronyme Raoul Antoni Lematte, est né à Cherbourg le 9 février 1885 et décédé à Corbeil le 28 juillet 1956. Il a écrit de nombreux romans relevant de la littérature populaire, romans d’aventures maritimes et exotiques le plus souvent pour les éditions Ferenczi. Il a également signé sous les pseudonymes de Fernand Petit et Francis Lienart.

Jean NORMAND : Le couteau malais.

Jean NORMAND : Le couteau malais. Editions CPE Police. Sans date. 32 pages.

Autre édition : Le couteau malais signé Fernand Petit. Collection Police Express N°6. Editions A.B.C. 1941.

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