La poudre arrêt-curé n’empêche pas Requiem d’avancer mais lui permet d’effectuer
le grand nettoyage…
Sollicité par madame de Saint-Bousiers, Requiem, le curé atypique dépendant directement du Vatican pour des enquêtes non officielles, est fort étonné de se trouver face à une vieille dame agonisante d’une stature impressionnante : 1,50m pour 30 kilos.
Il a été introduit, en tout bien tout honneur, dans la chambre de la vieille femme par son fils, Charles-Nicolas, mais Requiem tombe de haut lorsque la vieille dame, allongée dans son lit et apparemment à l’article de la mort, ressuscite et se conduit comme une jeune fille. Profitant du départ de son fils pour une occupation extérieure, elle mande à sa domestique de leur apporter un cordial. Maria se révèle être une accorte personne habillée comme une soubrette de théâtre, avec la lingerie adéquate et minimaliste enveloppant des formes avantageuses.
Après une boisson forte qui réveillerait un mort, ceci expliquant peut-être cela, et une collation digne d’un Gargantua, Nadine, puisque c’est le prénom de cette brave dame qui donne le change, Nadine confie une mission à Requiem. Rémunération conséquente à l’appui.
Esteban Lehydeux, véritable patronyme du curé attiré par les bonnes choses de la vie, alimentaires, liquides, sexe, se voit confier une mission de protection. Mais auparavant Nadine lui récapitule un peu les antécédents familiaux. Son mari a fait fortune dans la vente de breloques réputées pour leur efficacité non prouvée mais que les gogos achètent alléchés par des promesses non tenues. Bracelets, bagues porte-bonheur, colifichets en tout genre, fétiches… Décédé d’un infarctus, il ne devait pas porter un de ses gris-gris, le fils a pris la relève mais a étendu sa petite entreprise en vendant du rêve sous forme d’aphrodisiaques, poudres de corne de rhinocéros, d’antilope, de cocu, puis depuis peu, des safaris africains pour chasseurs fortunés et peu scrupuleux. Voila le tableau et Nadine est inquiète pour une jeune fille prénommée Elodie, qui à vingt ans est devenue écoterroriste et s’est mis en tête de contrecarrer les plans de Charles-Nicolas. Et Elodie n’est autre que la petite fille de Nadine, et non mon fils précise-t-elle (pour ceux qui suivent…).
Et c’est ainsi que Requiem s’envole pour l’Afrique du Sud, en compagnie de Cécile, sa coachonne (pour l’explication se reporter au roman en vente dans toutes les bonnes librairies, les salles de sport pour développer les muscles et pas que abdominaux, et autres endroits libidineux), sous le prétexte de rédiger un livre. Cécile prend les photos entre deux séances de décrassage dont je ne te dévoilerai pas la teneur vu que dans le roman ce n’est pas précisé.
Ils louent un bungalow dans le Parc Kruger, auprès de l’agence spécialisée appartenant à la société de Charles-Nicolas. Leur séjour est perturbé par les exploits bruyants d’un couple pachydermique de Teutons qui s’adonnent au simulacre de la procréation à la bête à deux dos. Ils remarquent que ceux-ci, leur petite séance sportive terminée, engagent un guide. Requiem et Cécile les suivent à bord d’un tracteur de brousse amélioré et c’est ainsi qu’ils vont sauver la mise d’Elodie qui poursuivait le couple d’Allemands (j’évite autant que faire ce peut les répétitions) à moto, lors d’une charge d’éléphants, de rhinocéros et autres mastodontes qui ne demandaient rien à qui que ce soit. Les autres, c’est-à-dire les cadavres germains, restant sur place afin d’engraisser la nature, ce qui évite l’épandage d’engrais.
Puis, nous retrouvons Requiem accompagné de Cécile et Elodie à bord d’un navire se rendant vers les îles Féroé à la poursuite d’un baleinier nippon mais mauvais. Je ne vous dévoile rien, puisqu’une partie de cet épisode constitue le premier chapitre du livre. Mais il est à remarquer que Requiem se conduit en amoureux des animaux, particulièrement des poissons, puisqu’il n’hésite pas à les nourrir, penché sur la rambarde, en délestant son estomac.
Comme vous l’avez compris, ce roman catalogué policier est surtout une diatribe contre les chasseurs de fauves, cette huitième plaie de la nature, et Requiem, via l’auteur, prend la défense (normal lorsqu’il s’agit d’éléphants) des animaux dits sauvages, mais moins sauvages que les humains qui les traquent pour ramener des trophées destinés à l’édification de leurs amis.
Le tout conté avec humour mais qui s’avère un véritable pamphlet contre ceux qui affichent leurs photos de carnage sur les réseaux dits sociaux. Preuve nous en fut donnée il n’y a guère. Tout un système, vous dis-je.
A signaler que chaque tête de chapitre se rapporte à un animal en voie de disparition avec une note en bas de page humoristique mais pas que… Dommage qu’un sommaire ne figure pas en fin d’ouvrage afin de répertorier tous ces chapitres, ce qui donnerait une vue d’ensemble non négligeable.
Mais ce qui n’est pas en voie de disparition, ce sont les coquilles glissées dans le texte.
Au bout d’un moment ça va se voir que je pilote un bateau aussi bien qu’un président gouverne la France. C’est-à-dire sans savoir comment faire et encore moins où on va.
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Stanislas PETROSKY : Opération Requiem. Collection Polar. Editions French Pulp. Parution le 11 juillet 2019. 224 pages. 17,00€.
ISBN : 979-1025104767
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