Elle était si jolie
Que je n'osais l'aimer…
Trentenaire, le comte Robert de Tanville aime vaquer dans son vaste cabinet de travail, au milieu de ses livres, de ses bibelots et de ses archives familiales.
Ce matin là, sa femme de charge, la bonne Madeleine vieillissante, lui apporte, en même temps que ses journaux, une lettre en provenance d’Algérie. La misive émane de la veuve de son ancien général, madame Louise Bouvray, qui lui annonce son intention de quitter Alger et de s’installer dans la région avec ses deux filles, Hélène et Josette. Le père de Robert, le colonel de Tanville, et le général étaient amis, et c’est tout naturellement que la veuve du général Bouvray lui demande un asile momentané.
Il va donc chercher à leur arrivée au train madame Bouvray et ses deux filles. Aussitôt Robert est impressionné par la beauté d’Hélène, dix-huit ans. Sa plus jeune sœur Josette est belle elle aussi mais un peu plus fade. Une joliesse un peu moins prononcée. Mais au point de vue caractère, les deux jeunes filles sont totalement différentes. Autant Hélène est hautaine, bipolaire, aguicheuse, autant Josette est serviable et attentionnée.
Pourtant c’est bien d’Hélène que Robert s’éprend, au grand dam de Madeleine. Et lorsqu’il offre à la famille Bouvray de s’installer à La Renardière, une propriété qu’il possède non loin, c’est avec joie que cette proposition est acceptée. Il va leur rendre visite quasi quotidiennement, mais il souffre car Hélène n’a de cesse d’inviter quelques personnes qui lui tournent autour. Dont un certain lieutenant, ce qui attise la jalousie de Robert, même s’il se garde de le montrer.
Ce roman est gentillet mais il pèche par son épilogue rapidement expédié et qui laisse de nombreux points d’interrogation en suspend.
Notamment cette lettre anonyme (qui n’est pas signée, bien évidemment) lui indiquant qu’Hélène rencontrerait le beau lieutenant de Franchay en catimini à la lisière d’un bois jouxtant La Renardière. Bon, le lecteur s’imagine quel peut-être l’expéditeur, mais cela aurait demandé quelques explications et précisions.
Ensuite, comment se fait-il que Robert de Tanville, trentenaire posé, appréciant la solitude et le calme, s’entiche d’une jeune fille inconstante, et apparemment volage ? Pourquoi ne s’intéresse-t-il pas plus à Josette, dont le caractère s’approcherait du sien ?
Ce roman donne l’impression d’avoir été écrit à la va-vite, comme si l’auteur était pressé de rendre sa copie. Des ellipses dans la narration confortent cette impression.
Et alors que Robert de Tanville demeure en Anjou, l’auteur cite la ville de Chambly qui est dans l’Oise !
Paul DARCY : Si belle. Collection Les Romans de la vie N°28. Editions C.E.P. Parution 1er trimestre 1946. 32 pages.
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