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24 août 2019 6 24 /08 /août /2019 03:35

Pratique pour ne pas perdre le nord…

Gilles VIDAL : La boussole d’Einstein.

Si Félix Meyer revient dans sa ville natale située près de l’océan, après plus d’une décennie de pérégrinations, de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel, parfois en louant un petit studio, s’établissant dans divers pays pour ses occupations, ce n’est pas par nostalgie mais parce que sa sœur Carole, seule rescapée familiale, vient de décéder dans des circonstances étranges et dramatiques.

Carole a été retrouvée écrasée par un chauffard qui s’y est repris plusieurs fois lui roulant sur la tête afin d’achever le travail mortifère. Bref, il ne s’agit donc pas d’un suicide, d’un accident, mais bel et bien d’un meurtre. Suffit de trouver le motif de cet acharnement.

Félix Meyer se rend auprès de la lieutenant Aurélie Costa qui s’occupe de l’affaire. Le lieutenant ou la lieutenante se demande Félix, une réflexion et une question qui lui évitent de trop penser. Un dérivatif spirituel. Mais Aurélie Costa est surchargée de dossiers en instance et ne sait plus où donner de la tête.

Alors Félix se renseigne, va visiter l’appartement de Carole mais ses investigations ne lui apprennent pas grand-chose. Toutefois il est étonné de ne pas voir de photos dans cet appartement, comme si le ménage mémoriel avait été fait. Mal d’ailleurs car il découvre sous le lit une bague masculine dont le chaton est surchargé d’inscriptions bizarres et illisibles. Ce sera pour plus tard.

Il rencontre également une de ses collègues, un voisin qui a pris des photos de l’événement, quelques autres personnes, et à la morgue où le corps de Carole est entreposé à des fins d’autopsie, il prélève une mèche de cheveux.

 

Une intrigue simple et tortueuse à la fois mais éclipsée par le rôle tenu par des personnages atypiques. En effet si l’on sait, ou presque, au départ quels sont les antécédents de Félix Meyer, son engagement par la suite pour une entité inconnue n’est dévoilée que progressivement.

De même, tous ces protagonistes possèdent une fêlure intime, psychique, morale, physique, ce qui leur offre une aura de mystère peu à peu dissipée. Le lecteur avance dans l’intrigue à la suite des dévoilements de ce qui pousse les personnages à évoluer dans la vie et souvent cela remonte à loin. Dans leur tendre enfance.

Et l’auteur place ses révélations comme autant de bougies dans une pièce obscure, les allumant une à une, avec parcimonie au départ, puis lorsque l’éclairage est suffisant, toutes les zones d’ombre s’effacent progressivement.

Gilles Vidal joue avec le lecteur, lui proposant une sorte de puzzle littéraire à reconstituer patiemment, mais le tableau terminé, la vue d’ensemble est réjouissante. D’autant que la touche finale d’humanité se révèle conforme aux souhaits du lecteur, souhaits qu’il n’osait penser qu’ils seraient réalisés.

Les métaphores placées ici ou là apportent une petite touche d’humour non négligeable, mais qui n’entament en rien l’aspect psychologique du roman.

 

Il menait désormais une vie aussi bien rangée qu’une paire de draps au fond d’une armoire.

 

Gilles VIDAL : La boussole d’Einstein. Editions ZINEDI. Parution le 6 août 2018. 230 pages. 17,90€.

ISBN : 9782848591919

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commentaires

A
Ce que tu dis de l'aspect psychologique du roman (et de son humour) me tente.
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O
Ne te prive surtout pas Alex !
P
Salut Paul, ce roman sera bientôt en lecture chez moi, bien sur. Probablement la semaine prochaine suite à ton billet, qui donne furieusement envie ! Amitiés
Répondre
O
Bonjour Pierre, je te souhaites une bonne lecture. Aussi intense que celle que j'ai ressentie <br /> Amitiés

Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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