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27 avril 2019 6 27 /04 /avril /2019 04:25

Laissons la plage aux romantiques…

Jean FAILLER : C’est la faute du vent…

Célèbre comédien, Armand Demaisieux est actuellement en vacances près du village bigouden de Tréguennec, célèbre pour sa plage prisée par les surfeurs, dans la baie d’Audierne. Il a acheté un penty où il aime venir se ressourcer, selon un mot à la mode. Et il se balade en cette fin de mois d’octobre dans la palud, ces terres marécageuses rases et déshéritée sur lesquelles peu de promeneurs osent se risquer, à cause du vent.

Pourtant ce jour-là, il croise une jeune femme qui vient de se tordre la cheville. Elle se présente, Florence de Saint-Marc, cavalière émérite puisqu’elle est vice-championne olympique d’équitation. Elle loge à l’hôtel et Artaban, son cheval, prend une cure de bains de mer afin de fortifier ses chevilles. Il ne loge pas à l’hôtel mais dans un haras proche qui offre aux touristes des promenades à dos de cheval.

Bref le comédien emmène sa cavalière chez lui et la soigne. Ils sympathisent puis se retrouvent avec plaisir. Armand a connu des déboires dans sa vie amoureuse et Florence également, ce qu’il fait qu’ils sont à égalité sur le plan sentimental. Un point commun qui semble les rapprocher un peu plus, mais n’anticipons pas les évènements.

En se promenant tout en devisant aimablement près de l’usine de broyage de galets qui servit à l’édification du mur de l’Atlantique, ils repèrent un corps qui semble dormir. Un sommeil éternel. Une jeune morte probablement victime d’un assassinat. N’écoutant que leur courage, ils préviennent immédiatement la gendarmerie de Pont-l’Abbé.

 

Mary Lester prend toujours des vacances à cette époque de la Toussaint, pour des raisons familiales qui lui sont personnelles. Aussi elle n’aime pas être dérangée au téléphone, surtout lorsqu’il s’agit d’un malotru qui est au bout du fil. Ce n’est pas elle qui a pris la communication mais son amie Amandine qui lui sert aussi de cuisinière. Quelle que soit la raison de cet appel, elle s’en moque mais Fabien, son commissaire divisionnaire, vient la relancer jusque chez elle. Il explique que l’appel téléphonique émanait de l’adjudant de gendarmerie Papin, de Pont-l’Abbé, au sujet du corps découvert sur la plage. Elle serait impliquée dans cette affaire car un message, écrit sur une feuille empruntée à un cahier d’écolier, message écrit apparemment par un gamin et sur lequel son nom figure.

Il n’en fallait pas plus pour que le gendarme porte ses soupçons sur le commandant Lester. Le mal embouché est sur les lieux de la découverte du corps et les premiers échanges oratoires sont assez tendus. L’adjudant de gendarmerie, imbu de ses prérogatives en tant que représentant de l’Etat, est rien moins qu’amène dans ses propos. Droit dans ses bottes tel un petit coq, il assène des propos acrimonieux à Mary Lester mais elle a vite fait de le rabrouer.

Il n’en faut pas plus pour que Mary Lester, accompagnée de son fidèle ami Jipi, alias le capitaine Fortin, s’immisce dans l’enquête, mettant tout en œuvre pour découvrir le coupable. Elle fait la connaissance de Demaisieux, Armand de son prénom (rien à voir avec la chanson de Pierre Vassiliu même s’il fut un ancien jockey) et de Florence, qui étaient sur les lieux également, transis de froid grâce aux bons offices du gendarme acariâtre et coléreux.

Un policier spécialiste de l’informatique est chargé par Mary d’essayer de découvrir l’identité de la jeune morte, tandis qu’elle-même et Fortin vont continuer de sillonner la région, se déplaçant à cheval en compagne de Florence, Fortin les couvrant en vélo. Et ils remarquent une vieille bâtisse qui semble abandonnée, pourtant du linge sèche dans une cour. Drôle de linge, des sortes de combinaisons noires. L’apport d’un drone piloté par la fille de Fortin va aider les enquêteurs à résoudre l’affaire.

 

Ce roman policier de facture classique n’hésite pas à utiliser des procédés modernes, mais le petit plus, c’est le ton humoristique employé. Les dialogues sont savoureux et l’art de la dialectique n’échappe pas à Mary Lester qui sait renvoyer dans les cordes l’adjudant de gendarmerie revêche.

Le major Papin régnait sur la gendarmerie de Pont-l’Abbé comme un despote de droit divin. Ces termes appartenant à des temps révolus n’étaient pas excessifs tant l’autorité du chef de corps planait sur les locaux même quand le chef n’était pas là.

Des dialogues savoureux et l’on aimerait pouvoir posséder le sens de la répartie dont dispose Mary Lester. Mais il est vrai que dans ce cas, il s’agit d’un roman et donc l’auteur a eu le temps de peaufiner ces causeries entre gendarme obtus et policière sachant garder son calme tout en assénant ses phrases comme des tirs meurtriers.

Tout de même, on souhaiterait parfois se montrer aussi vif dans les échanges oraux tout en restant flegmatique et précis. Se montrer incisif sans perdre son calme.

L’épilogue est comme une farce, un petit règlement de compte et l’explication concernant l’implication écrite de Mary Lester dans cette affaire peut sembler tirée par les cheveux. Mais après tout, pourquoi pas !

 

Treguennec Le bunker

Treguennec Le bunker

Bâtiments de l'usine de concassage

Bâtiments de l'usine de concassage

Jean FAILLER : C’est la faute du vent… Série Mary Lester 50. Editions du Palémon. Parution le 19 janvier 2019. 300 pages. 10,00€.

ISBN : 978-2372605489

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commentaires

A
Certains commentaires de Mary m'ont paru un peu vieillots.
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O
Pas moi. Mais il est vrai que Jean Failler et moi sommes à peu près du même âge et donc possédons la même sensibilité envers la langue française. La mode actuelle est de placer argot, anglicismes et vulgarité dans des romans, ce que je déplore, et c'est pour cela que je me réfugie plus volontiers dans les ouvrages du XIXe et début XXe siècle... C'est un choix que je assume
S
Bonjour Paul, bonjour Pierre.<br /> Je crois déjà l'avoir signalé ici (à moins que ce ne soit sur un autre blog...), mais les Mary Lester font l’objet d'une réédition chez France Loisirs, dans leur collection de poche appelée "Piments". Prix plus qu'abordables et belles couverture en sus. Solution moins aléatoire que les brocantes. Les 15 premiers volumes sont disponibles. Aucun n'émerge vraiment, aucun n'est honteux. De bons petits bouquins, oui, à l'écriture fluide et agréable. De là à dire que je lirai les 50... Et l'aspect régional n'est pas pesant...<br /> Amitiés.
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O
Bonjour Serge<br /> de bons petits romans agréables à lire et qui offrent un moment de détente appréciable.<br /> Mais contrairement à ce qui est annoncé sur la couverture, ce roman n'est pas la cinquantième aventure de Mary Lester car il existe des titres déclinés en deux volumes.<br /> Par exemple : Mary Lester et la mystérieuse affaire Bonnadieu qui porte les numéros 46-47. En réalité il y a 42 titres avec celui-ci. Une petite menterie éditoriale...<br /> Amitiés
F
bonjour j'habite quelques kms de l'usine la ville de penmarc h lieu du festival policier du goéland masqué<br /> j ai évidemment lu ce court roman qui plus est gratuit<br /> pour moi belle description de l'endroit bon mais les mary lester, roman breton par excellence ,ont leurs limites<br /> dites a pierre faverolle dont je suis le blog de ne pas s 'emballer
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O
Bonjour<br /> Pour moi les Mary lester sont de bons petits bouquins qui m'offrent une récréation de temps à autre. Mais l'aspect régional est intéressant et l'épilogue, dans ce roman est un peu faible effectivement, à part la petite pique envers Jean-Luc Bannalec qui n'est pas cité.<br /> Bon week-end
P
Salut Paul, voilà un auteur qu'il va falloir que je découvre ! Aurais tu des conseils ? Amitiés
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O
Bonjour Pierre<br /> Le mieux est d'essayer de dénicher dans un vide-grenier, une brocante ou autre un ou deux Mary Lester afin faire sa découverte. Te donner un titre, ce n'est guère facile, mais évite les volumes en deux parties car il y a un peu trop de délayage à mon avis. <br /> Amitiés

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