Avant la vache folle, il y eut la roue folle… A chaque époque sa folie.
Destinés plus aux préadolescents qu’aux enfants, la série Bennnett de l’Anglais Anthony Buckeridge connut vingt-quatre épisodes dont vingt-deux furent traduits en France.
Cette série est résolument placée sous le signe de l’humour, un comique de situation mais également ponctué de quiproquos à cause d’une incompréhension entre les propos des élèves, et particulièrement de Bennett, et des adultes, le plus souvent Monsieur Wilkinson, l’un des professeurs de la Troisième Division du collège de Linbury, près de Dunhambury, deux petites villes imaginaires du Sussex.
Le plus souvent, Bennett et son ami Mortimer, onze ans, sont opposés dans des situations comiques qui risquent de s’envenimer à Wilkinson, dit Wilkie par les élèves, lequel est assez soupe-au-lait et ne comprend pas toujours soit ce que veulent dire les deux enfants, soit ce qu’ils veulent entreprendre ou ont déjà réalisés en toute bonne fois. Les autres professeurs, Carter et madame Smith, prennent les situations avec bonne humeur, déminant les imbroglios, et n’en tiennent aucune rigueur aux gamins qui gaffent, souvent involontairement.
Et chaque chapitre est autant de petites scènes, parfois désopilantes, souvent cocasses, mais dont ne se rendent pas compte les acteurs.
Tout débute lorsque pour son Noël Bennett se voit offrir par sa tante un carnet rouge dans lequel il doit consigner quotidiennement ce qu’il fait de ses journées. La carotte pour tenir régulièrement son journal étant un beau billet de cinq livres à la fin de l’année. Seulement, ce carnet étant confidentiel, Bennett trouve une astuce : écrire à l’envers. Seul Mortimer est dans la confidence de ce code.
Une interrogation d’histoire est prévue avec M. Wilkinson, le peu sympathique professeur et Bennett en est malade. Mentalement et physiquement. Il est soigné par Mrs Smith qui prend sa défense auprès du prof acariâtre et en remerciements Bennett veut lui offrir quelque chose. Mais quoi, telle est la question.
Alors il se rend en compagnie de son ami Mortimer à Dunhambury mais avec seulement cinquante pence en poche, les possibilités sont réduites. D’autant que l’argent file vite, location de vélos pour se rendre à la petite ville, obérant partiellement leur pécule. Mais Mortimer n’a jamais fait de vélo, hormis ceux munis de stabilisateurs. Et comme les vélos sont dans un médiocre état, le parcours est jonché d’incidents.
L’attrait de la fête foraine, l’achat d’un cornet de frites, et le passage au stand de tir est quasiment néfaste au reliquat de leur bourse. Et si par un heureux hasard, Bennett gagne une coupe en verre taillé, celle-ci est brisée lors du retour. Et la roue folle me demanderez-vous, avec pertinence. L’épisode se déroule un peu plus tard. Bon, d’accord, allons-y tout de suite, et ne perdons pas de temps en chemin, malgré les autres scènes drôlatiques qui s’intercalent.
Mais auparavant il me faut signaler que Bennett se verra confisquer son carnet rouge et afin de se plier aux exigences de sa tante, il notera dans un cahier à la couverture verte ses faits et gestes. Une initiative qui lui procurera quelques désagréments en fin de trimestre.
Suite à un os découvert dans les petits jardins alloués aux élèves, Bennett et Mortimer s’intéresse à la paléontologie et l’archéologie, et comme il existe un ancien camp romain non loin du village, ils s’y rendent afin de prospecter et découvrir éventuellement des vestiges romains. Effectivement, en grattant la terre, ils découvrent d’abord une chaîne rouillée, de fort belle longueur et à laquelle est accrochée une vieille roue en bois.
Ils sont persuadés, d’après l’inscription qui est gravée dessus, qu’il s’agit d’une roue détachée d’un vieux char romain. Une découverte inestimable pensent-ils, ne sachant pas que cet objet va les entraîner dans une suite d’épisodes au cours desquels ils auront du mal à rester sereins, les profs aussi d’ailleurs.
Si cette roue occupe une partie de l’histoire, il ne s’agit que d’un épisode et le titre français induit quelque peu en erreur, le titre original devant signifier, si mes notions d’anglais sont encore bonnes, le carnet ou le journal de Jenning, Jenning ayant été transformé en Bennett dans la traduction française.
Bennett et Mortimer envisagent de créer un musée d’antiquité d’où la scène suivante :
Extrait :
Comme ils s’élançaient vers l’escalier, ils aperçurent M. Wilkinson qui sortait de la salle des professeurs. Bennett jugea le moment bien choisi pour solliciter sa coopération.
« Pardon, m’sieur ! Nous cherchons des antiquités. Est-ce que nous ne pourrions pas jeter un coup d’œil dans la salle des professeurs pour voir s’il n’y aurait pas quelques vieux fossiles ?
Malheureusement, M. Wilkinson interpréta mal ces mots. Son visage s’empourpra.
« Quoi ? Quoi ? Rugit-il. Des vieux fossiles dans la salle des professeurs ?... Qu’est-ce que c’est que ces allusions impertinentes ? Essayez vous de faire le malin, mon garçon ?
« Pas du tout ! assura Bennett. Je veux parler de trucs pour notre musée, vous comprenez ? Des oiseaux empaillés, par exemple…
Si vous désirez en savoir plus sur Anthony Burckridge, sachez que la revue Le Rocambole lui a consacré un numéro double en compagnie d'Enyd Blyton.
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Anthony BUCKERIDGE : Bennett et la roue folle (Jennings Diary – 1953. Texte français d’Olivier Séchan). Illustrations de Daniel Billon. Collection Bibliothèque Verte. Parution novembre 1975. 190 pages.
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