Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
Avis de tempête sous un crâne !
Cette charmante petite ville de Virelay porte vraiment bien son nom. Vire-les ! Alors qu’Antoine Rouvier déclare au commissariat la disparition depuis près de trois semaines de Josy, son amie rencontrée lors d’une soirée, un cadavre masculin est découvert en lisière de bois.
Rouvier ne connait rien de Josy, qu’il a rencontrée à la sortie de la petite fête organisée par Willeaume. Elle était désemparée et lui avait demandé dans la voiture qui les ramenait en ville de l’héberger. Il sait juste son nom, Gellert, mais ne possède pas de photos d’elle. J’ai l’air de quoi pense-t-il, d’autant qu’il reçoit des appels téléphoniques d’un homme qui dédaigne se présenter et lui objurgue de ne rien faire s’il veut la revoir vivante.
Le lieutenant Kamensky, dont le psychisme est affecté par un attentat qui a fait de nombreuses victimes, et a été affecté au commissariat de Virelay, est chargé de l’enquête sur le cadavre du jeune homme retrouvé. L’inconnu, il ne possède pas de papiers, a été égorgé probablement par un gaucher, et il a été tabassé, en témoignent les nombreuses plaies qui parsèment son corps. Des traces d’ADN sont prélevées, mais pour l’heure rien n’est déterminant. Et aucune disparition n’a été signalée. Un détail intrigue toutefois le légiste et les policiers. Le mort tient dans sa main un os, probablement de volatile. Le légiste qui s’y connait un peu, heureusement, précise en langage vernaculaire, qu’il s’agit d’une furcula. Ce qui signifie tout simplement en langage usuel ou véhiculaire, l’os de vœux.
Antoine Rouvier achète un vieux secrétaire Empire, après l’avoir restauré en mieux, à un brocanteur-receleur, dont se sont emparés deux petits malfrats dans une maison abandonnée. Il compte pouvoir revendre le meuble un très bon prix. Mais auparavant il en fait l’inventaire, et découvre dans des tiroirs secrets, rien ne lui échappe, des bricoles et une lettre.
Cette maison abandonnée a connu autrefois un drame. Vincent Appert, scénariste à défaut d’être romancier, s’en souvient avec cette petite pointe qui troue le cœur. Il y a vécu et s’il y revient, c’est parce qu’il l’a reçue en héritage. Mais les souvenirs affluent, abondent. Il visite les pièces, se rendant compte que des objets ont peut-être disparus, des meubles aussi, mais c’est peut-être d’une présence dont il a besoin.
Ce roman est construit comme un filet de pêche dont il faut relever tous les coins en même temps, si l’on veut être sûr d’attraper et remonter le poisson ou les poissons. Pour le lieutenant Kamensky, il s’agit d’une pêche en eaux troubles, voire glauques.
Gilles Vidal nous invite à faire la connaissance de ses différents protagonistes et le lecteur se demande quel peut être le lien, si lien il y a, si ténu soit-il, qui les relie. Tout comme le lieutenant Kamensky, ils ont vécu ou subi des traumatismes, indélébiles tout en étant invisibles. Des lésions morales, psychiques, voire physiques. Et tant pis pour les dommages collatéraux.
L’auteur déroule son intrigue et le prologue prend tout son sens dans l’épilogue, un peu avant quand même, mais c’est bien cet épilogue qui enveloppe l’histoire, lui donnant sa signification profonde. La pêche au gros a été bénéfique pour Kamensky, mais cette recherche halieutique en eau vaseuse va-t-elle lui permettre de trouver une forme de rédemption, un apaisement avec lui-même ?
Gilles VIDAL : De sac et de corde. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Ce que l'on appelle l'effet domino ! Vous avez tous sûrement vu un reportage montrant ces dominos soigneusement placés les uns derrière les autres et tomber par un petit coup de pichenette ...
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2017/04/gilles-vidal-de-sac-et-de-corde.html
Gilles VIDAL : Les sentiers de la nuit. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Sont dans le prolongement des chemins de la journée ? A la tête depuis quatre ans d'une start-up florissante à Santa Barbara, Harry Pitman a décidé de la revendre et de s'occuper de ses affair...
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Gilles VIDAL : Ciel de traîne. Editions Zinedi. Parution le 15 février 2018. 240 pages. 17,90€.