Aurait besoin d’une bonne révision ?
Nous avions quitté les protagonistes de La Poupée sanglante sur ces deux phrases : Eh bien, oui l’aventure de Bénédict Masson est sublime ! Elle est sublime en le fait qu’elle ne fait que commencer…
L’arrestation et l’exécution de Bénédict Masson, le relieur qui a perdu sa tête, ne manquent pas d’attiser les conversations, les suppositions, les ragots, et engendrer une forme de terreur comme aime à le préciser Mme Langlois, l’ex-femme de ménage du décapité.
Et lors d’une réunion bihebdomadaire dite à la camomille, breuvage servi dans l’arrière-boutique de Mlle Barescat, et fourni par M. Birouste, l’herboriste, les langues ne s’endorment pas malgré le breuvage. Il paraîtrait que la tête de Bénédict Masson aurait été réclamée par l’Ecole de Médecine et récupérée dans le panier et amenée chez l’horloger, spécialiste des engrenages aux roues carrées, par Baptiste, l’aide de Jacques Cotentin, le fiancé de Christine Norbert, la fille de Jacques Norbert, le fameux horloger qui aurait bricolé le corps de Gabriel. Des suppositions.
C’est à ce moment où la tension est vive entre les quatre participants de cette soirée à la camomille, que Gabriel s’introduit dans la maison portant Christine, évanouie et le visage ensanglanté. Alors ils entendent des voix. Celles de M. Norbert et de Jacques Cotentin qui sont à la recherche de Gabriel et de la jeune fille. Lorsqu’ils pénètrent dans la maison, il n’y a plus personne, sauf les quatre buveurs de camomille. Gabriel est parti par une porte située à l’arrière, avec dans ses bras Christine, écrivant un petit mot sur une feuille de carnet. Le plus surprenant est à venir : L’écriture est celle de Bénédict Masson, il n’y a aucun doute là-dessus.
Alors, non seulement Gabriel serait un homme rafistolé, mais de plus l’horloger et Jacques Cotentin, le prosecteur (personne chargée de la préparation d'une dissection en vue d'une démonstration, d'ordinaire dans une école de médecine), lui auraient greffé le cerveau de Benedict Masson ?
Et si Benedict Masson était mort pour rien, car dans les disparitions de jeunes femmes, en Touraine, continuent, semblant confirmer ses assertions lorsqu’il déclarait qu’il était innocent ?
Débute une partie de cache-cache entre Jacques Cotentin, à la recherche de sa fiancée, et Gabriel accompagné de Christine, ou le contraire, et d’autres protagonistes plus ou moins impliqués dans ce récit d’aventures échevelé, à la trame fantastico-scientifique. De l’Île de la Cité jusqu’en Touraine en passant par la banlieue parisienne, c’est une course poursuite échevelée qui se déroule sous nos yeux.
Avec des références à Henri Heine, auteur du Docteur Faust, à Villiers de l’Isle Adam, qui mit en scène L’Eve future, premier roman dans lequel apparait pour la première fois une androïde ou plus exactement Andréide, ainsi qu’à Mary Shelley avec Frankenstein, Gaston Leroux ne fait pas œuvre de véritable nouveauté mais propose une version plus moderne de ces personnages qui ont traversé les siècles de la littérature dite populaire, ouvrant la voie à un fantastique scientifique dont déjà la médecine actuelle commence à s’emparer, et va peut-être bientôt dépasser toutes les affabulations de nos auteurs qui ne manquent pas d’imagination.
L’imagination débridée de Gaston Leroux mêle les deux genres précédemment évoqués en y incluant une trame policière, un petit goût d’exotisme avec des références aux Thugs, le tout dans un voile de poésie noire. Tous les ingrédients sont utilisés par Gaston Leroux afin de tenir le lecteur en haleine, et il y réussit toujours, près de cent ans après la première publication de cet ouvrage en feuilleton dans Le Matin du 10 août et le 19 septembre 1923. Si ce roman peut se lire indépendamment de La Poupée sanglante, il est préférable toutefois d’avoir lu le premier épisode afin de mieux comprendre jusqu’où la folie créatrice de Gaston Leroux peut s’exprimer.
Gaston LEROUX : La poupée sanglante. - Les Lectures de l'Oncle Paul
N'est pas une poupée de cire et de son... Dans un coin retiré de l'île Saint-Louis, près du Pont Marie et de la rue Le Regrattier anciennement rue de la Femme-sans-Tête, à l'ombre des hôtels...
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/2016/08/gaston-leroux-la-poupee-sanglante.html
Jean-Claude LAMY : Gaston Leroux ou le vrai Rouletabille. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Hommage à Gaston Leroux, né le 6 mai 1868. Pour certains Gaston Leroux incarne l'écrivain qui tirait un coup de revolver lorsqu'il avait terminé un roman. Pour d'autres, ce sont les noms de ...
Gaston LEROUX : La machine à assassiner. Collection L’Aube Poche. Editions de l’Aube. Parution 18 août 2016. 304 pages. 11,90€
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