Bon anniversaire à Olivier Thiébaut
né le 21 septembre 1963.
Dans le roman noir, comme en général dans toute littérature, existent les textes qui dérangent et dont les chroniqueurs parfois n'osent rendre compte, peut-être de peur de se mouiller. L'enfant de cœur d'Olivier Thiébaut paru dans la Série Noire (N°2332) quasiment en même temps que La Sirène rouge de Maurice Dantec (N°2326) n'a pas eu les honneurs de la grande presse, ou alors juste quelques lignes en catimini. Il est vrai que ce roman est plus intimiste que la plupart des productions habituelles de la vénérable vieille dame en noir et jaune. Et qu'il aborde un thème un peu tabou. Faut-il pour cela l'occulter ? Non, au contraire, il faut en parler et ne pas hésiter à donner son avis.
Toutes les sensibilités doivent être respectées et ce n'est pas parce qu'une histoire trouble la conscience qu'elle doit se trouver sous l'éteignoir.
Prévenu Thiébaut: nom, prénom, âge, profession, antécédents scolaires ?
Je m'appelle Olivier Thiébaut, je suis né le 21.09.63 à Cherbourg. Mon père était inspecteur du trésor, ma mère prof d'anglais. Tous deux sont bien vivants, je tiens à le préciser. Scolarité chaotique avec au bout du compte Bac D., DEUG LAEC...
Ce qui veut dire ?
Lettres, arts, expression, communication. Tout un programme pour beaucoup de vent dans la tête. Puis une licence de cinéma. Ce qui est loin de valoir une licence IV...
Pas d'humour déplacé si vous voulez bien.
Bien monsieur. Quant à mon expérience professionnelle, elle se résume en de petits boulots. Animateur et directeur adjoint de jolies colonies de vacances, surtout avec des enfants de la DDASS; puis stagiaire et assistant, mais très peu, à la mise en scène et enfin scénariste sur une dizaine de séries télévisées. Sinon, mis à part les oreillons à 20 ans, je ne vois pas de quoi défrayer la chronique.
Comment vous est venue l'idée de ce roman.
J'avais envie de raconter une histoire d'adolescent. Ce passage entre l'enfance et l'âge adulte engendre, à mon sens, des comportements intéressants dus à la fragilisation, l'incertitude, le manque de confiance en soi... De plus je souhaitais mettre en scène un personnage de "victime" qui devienne malgré lui un "bourreau". De là à me lancer dans une sorte "d'Oedipe version rock and roll", il n'y avait qu'un pas. D'autre part, le côté familial et intimiste sans héros flics ou détectives ( d'autres auteurs font ça mieux que moi) est un genre un peu délaissé. Et pourtant, statistiquement, on a plus de chance de se faire assassiner en famille au coin du feu que dans la rue par un étranger patibulaire... Quant à la poésie, je voulais insérer un élément un peu onirique, en décalage avec le côté sordide de l'histoire. Pour Benoît, le héros, si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi, elle tient lieu de véritable religion même s'il ne l'assimile qu'à la fin. Voilà pour l'idée dont, finalement, je ne sais plus d'où elle vient. Si, de J.B. Pouy qui m'a dit un jour : " Ecris-moi un polar... Je te laisse deux mois..." J'ai mis un an. C'est énervant les gens qui pensent qu'on est aussi doués qu'eux...
Qu'elle est la part d'autobiographie ...
Elle est quasiment nulle pour autant qu'un auteur puisse totalement faire abstraction de son vécu.
Quelles sont vos antécédents littéraires ?
Dès le berceau mes parents m'ont appris à aimer la lecture. . Plus tard, ils ont insisté sur l'importance de l'expression écrite. C'est devenu une quasi obsession. Sinon, j'aimerais bien prendre l'apéro avec le prof de français qui m'a mis 7 à l'oral du BAC et qui m'a dit que si je voulais écrire, j'avais du boulot...
Un peu de respect, s'il vous plaît. Bien, passons à vos auteurs préférés et quelles sont vos influences ?
Ça fait deux question !
Pas d'impertinence et répondez !
Difficile... En polar, j'aime surtout les auteurs français. Moins de flics, de détectives... Et surtout une réalité bien de chez nous que je suis plus facilement capable d'appréhender et où l'identification est plus évidente. Je ne citerai pas de nom pour ne pas passer pour un fayot mais Pouy, par exemple, j'aime beaucoup... Hors polar, encore que, selon moi, la frontière est très mince, j'apprécie particulièrement : Vian, Nabokov, Belleto, Toole - L'unique conjuration des imbéciles - , Céline ... Et encore bon nombre d'auteurs, surtout ceux qui sur un bouquin de 500 pages ne font pas 400 pages de description pour expliquer comment le petit pont qui enjambe la rivière est joli quand le soleil se couche.
Et votre travail comme scénariste à la télé ?
Alimentaire mon cher Watson, oh pardon ...
Vous êtes excusé, mais uniquement parce que vous savez apprécier à sa juste valeur J.B.
Merci de votre mansuétude. Je voulais dire que mon travail comme scénariste c'est ... c'est un boulot qui m'a appris la rigueur, le sens du rebondissement, la simplicité d'une écriture directe et aussi l'humilité.
Acquitté, au bénéfice du doute, et à condition que vous fassiez des petits frères à L'enfant de cœur.
(Entretien publié dans la revue 813 N°52 de juin 1995).
*****
Des petits frères à L'enfant de cœur, Olivier Thiébaut en a fait quelques-uns, entre deux scénarii et des illustrations notamment pour des ouvrages destinés aux adolescents et publiés aux éditions Sarbacane. Mais il a écrit, seul ou en compagnie d'Eric Kristy, de Jean-Claude Schineizer et autres, des scénarii de téléfilms et séries telles que Une femme d'honneur, Les enquêtes d'Eloïse Rome, Le grand patron, Fabien Cosma ou encore de Chante !
Bibliographie :
Enquête d’un père, éd. Après la Lune, coll. Lunes Blafardes, 2006 ;
L’un seul, Editions Lignes noires. 2000.
J’irai revoir mon Cotentin, Éditions Baleine, coll. Tourisme et Polar, 1998.
Les Pieds de la dame aux clebs, Éditions Baleine, coll. Le Poulpe, N°15. 1996.
Rock and Vérole. La Loupiote N°4. 1996.
Larmes de fond, Éditions Baleine, coll. Instantanés de Polar, no 5. 1995.
L’Enfant de cœur, Gallimard, coll. Série noire n° 2392. 1993.
Romans Jeunesse
À feu et à sang, Syros, coll. Souris noire, 1996 puis 2000, illustré par Lewis Trondheim.
Frères de sang, Syros, coll. Souris Noire, 1998.
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