Un Marin d'eau douce...
Etant réfractaire à tout matraquage publicitaire, j'ai décidé de ne point vous parler de En douce, le dernier roman de Marin Ledun. Des confrères, et néanmoins amis, blogueurs arrosent de toute part les sites, et un avis supplémentaire n'apporterait rien de plus à ce déferlement d'articles.
J'ai donc préféré vous proposer un roman publié dans une collection pour adolescents chez Syros et réédité chez J'ai Lu dans la collection Thriller, gagnant un statut d'adulte mais également plus de visibilité.
Tous les dimanches d’été, ou presque, c’est la même chose. Le déjeuner sur la terrasse s’éternise, les hommes sont à moitié ivres, et les femmes constatent sans dire.
Luz, en vérité Lisa mais sa mère préfère l’appeler ainsi, Luz n’a qu’une envie, se baigner dans les eaux de la Volte. Elle a réussi, non sans mal à convaincre sa mère de lui acheter un maillot de bain deux pièces. A quatorze ans, elle n’est plus une gamine, du moins c’est ce qu’elle pense.
Alors qu’elle s’apprête dans la salle de bain, elle est dérangée par Frédéric Vanier, le meilleur ami de son père. Il pue l’alcool et la sueur. Luz en a des hauts le cœur. D’autant plus qu’il commence à la tripoter, en la complimentant sur sa féminité naissante. Elle parvient à échapper à ses grosses mains grasses mais elle est quand même troublée par ces attouchements répugnants.
Lorsqu’elle redescend à l’étage, Marie sa jeune tante, la seule qui la nomme par son prénom de baptême, se rend compte que quelque chose perturbe l’adolescente. Mais Luz préfère se taire, car elle croit apercevoir des larmes dans les yeux de sa mère.
Sa mère est réticente à accorder à Luz la permission de se rendre sur les rives de la Volte, mais Marie intercède en sa faveur et Luz ne demande pas son reste. Maud et Virginie ses deux sœurs sont absentes, tant pis, elle ira seule. Auparavant elle doit encore subir une nouvelle humiliation. Vanier veut l’obliger à ingurgiter un petit verre d’alcool, sous l’œil indifférent de l’assistance. Luz s’échappe et, par un réflexe auquel elle ne peut donner aucun sens, elle attrape une bouteille d’eau de vie de mirabelle qu’elle glisse dans son sac.
Arrivée sur le lieu de la baignade, elle trouve qu’il y a déjà trop de monde et décide de s’éloigner, de profiter de la rivière en s’isolant. En remontant le cours d’eau elle aperçoit sur l’autre rive Thomas, un élève de troisième dont elle a fait la connaissance un peu avant la fin des cours.
Elle n’est pas insensible à sa dégaine de baroudeur de seize ans, un peu frêle mais aux épaules larges. Elle le rejoint mais à son grand désappointement il n’est pas seul. Il est accompagné de Manon, une adolescente de l’âge de Luz. Elles sont toutes deux dans la même classe depuis la sixième mais c’est bien la seule chose qu’elles ont en commun.
Manon est extravertie, toute en rondeurs, et elle brille durant les cours. Elles se connaissent, point, mais ne se fréquentent pas. Pourtant il faut bien que Luz la supporte si elle veut se baigner avec Thomas. Alors qu’ils se rendent jusqu’à un point d’eau difficile d’accès, ne voilà-t-il point que quelques jeunes, trimballant des bouteilles de bière, se joignent à eux, pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire comme le constatera Luz à son corps défendant.
Marin Ledun ne se contente pas d’écrire des romans pour adultes, romans qui sont souvent récompensés par des prix comme Les visages écrasés (Editions du Seuil) titre qui a accumulé les récompenses, il fait profiter les enfants et les adolescents de son talent.
Luz est bien loin de l’ambiance des Vacances de la Comtesse de Ségur, car le propos de Marin Ledun, s’il n’est pas moralisateur, montre les dangers encourus par naïveté, par indifférence, par inconscience, par les premiers émois amoureux et la montée de la libido, par l’ingestion d’alcool (tout autant par les adultes que par les jeunes), par toutes ces petites défectuosités auxquelles les adolescents sont confrontés.
Mais je le répète, Marin Ledun ne se dresse pas en censeur, en moralisateur, il décrit quelques scènes qui ne sont pas si anodines et rarissimes que l’on pourrait croire, et pas uniquement en banlieues, cibles privilégiées sur lesquelles on pointe trop souvent le petit bout de la lorgnette.
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