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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 15:15

En juillet, Fées ce qu'il te plaît...

Chantal ROBILLARD présente : Dimension Fées.

Parmi les nombreux héros de notre enfance, Martine, D'Artagnan, Pardaillan, Le Club des Cinq, Lagardère, Sissi et combien d'autres, il est de petits personnages qui se sont infiltrés dans nos rêves et notre quotidien et que Chantal Robillard, aidée de vingt-cinq complices, remet à l'honneur : les Fées.

Souvenez-vous ! La fée Clochette chère (?) à Peter Pan, la fée Viviane et l'épée Excalibur donnée au roi Arthur, la fée Morgane demi-sœur d'Arthur dont Merlin est le maître de magie, la fée Mélusine, la fée Carabosse, les fées marraines que l'on retrouve dans bon nombre de contes tels que Cendrillon, La Belle au bois dormant, Riquet à la Houppe... sans oublier celle qui catalogue une maîtresse de maison dans toute demeure qui se respecte en propreté, la Fée du logis.

Mais il est des fées qui n'appartiennent pas aux légendes, celles qu'ont rencontrées nos auteurs et qu'ils nous présentent comme leurs secrets d'enfance, qu'ils gardaient jalousement dans l'écrin de leur imagination.

Alors permettez-moi de vous en présenter quelques-unes, mais pas toutes sinon où serait le plaisir de la découverte de ces charmantes jeunes (en général) filles que l'on peut trouver aussi bien à la campagne que dans les zones urbaines.

Les fées des champs et les fées des villes.

 

Christine Baroche dans Le Diable n'est plus ce qu'il était s'identifie à une fée, ou plutôt elle s'exprime à sa place. Il est vrai que cette charmante jeune fille au doux nom de Mélangette est pudique et se promène près des locaux d'œuvres caritatives, vidant les sacs à provision qu'elle a consciencieusement emplis afin de fournir des denrées aux plus démunis.

Pierre Dubois, le grand elficologue ardennais, nous emmène sur les traces de Monsieur Paul, un vieil homme qui revoit son enfance et son adolescence. Tout jeune il vivait dans une masure, préférant jouer dans la forêt et la campagne plutôt que de partager les jeux des autres enfants. Demeuré seul après la mort de ses parents, il braconne. Catalogué comme asocial, il n'a guère fréquenté l'école pourtant il sait lire comme peut s'en rendre compte le châtelain qui le recueille et lui offre le gîte et le couvert contre de menus travaux. Le premier ouvrage auquel s'intéresse Monsieur Paul, c'est La petite sirène d'Andersen, et bien d'autres livres suivront. Non seulement il lit mais il possède une mémoire phénoménale. Et un autre pouvoir qu'il n'est peut-être pas décent de dévoiler maintenant. En étrange exil et Un retour sont les titres des deux nouvelles qui mettent en scène Monsieur Paul.

Dans Le voile de l'aube, Patrick Fischmann nous ramène quelques centaines d'années en arrière, lorsque les nobles quittaient leurs terres pour partir en croisade chez les Sarrazins. La gente dame à laquelle il avait fait la cour avant de partir l'a attendu et ils ont convolé en justes noces. Seulement le comte Hubert de la Maulnet est revenu l'esprit perturbé par les batailles et la disparition de ses compagnons d'arme. Et lorsque son épouse accouche, il est furieux car la descendance espérée n'est pas au rendez-vous.

Hervé Thiry-Duval évoque La cascade des Blondines, et ces histoires que l'on se racontait à la veillée. Comme celle de Mariette et Florentin, un couple de tourtereaux qui pour échapper aux yeux indiscrets s'étaient promenés près de la cascade. Florentin avait été subjugué par les Blondines. Comme quoi il veut mieux parfois rester chez soi.

Claudine Glot nous présente Adèle, une passionnée de fées, traquant des Hautes Terres d'Ecosse jusqu'à Prague, en passant par le Portugal et la Bretagne, les ouvrages sur ces êtres légendaires. C'est justement grâce à un libraire écossais qu'elle fait la connaissance de son mari lui aussi passionné de ces êtres éthérés. Lors d'un voyage à l'île de Skye, alors qu'il affirme entendre des chants près de la Mare au Fées, il s'écoule brutalement, mort. Mais la vie continue pour Adèle qui se retire en Bretagne. Le titre ? A Fair Revenge.

 

Fées des villes et fées des champs, ai-je écrit un peu plus haut ? Oui, on en trouve partout, pour peu que l'on prête attention au paysage.

Ainsi dans Nixia et moi de Pierre Bordage, le narrateur (l'auteur lui-même ?) est chargé de procéder à des vérifications hebdomadaires dans les stations d'épuration. Ce jour-là, il aperçoit une jeune fille assise dans les mauvaises herbes bordant la grande cuve. Il fait semblant de ne pas s'intéresser à elle, juste un sourire, mais un peu plus tard, le visage de cette inconnue le tarabuste. Il s'enquiert même dans son voisinage si quelqu'un l'a déjà aperçue, la connaît. Personne ne voit dont il s'agit, il se fait chambrer d'ailleurs. La semaine suivante et les autres il retrouve au même endroit. Ils font connaissance et elle accepte de le suivre chez lui. Mais elle le prévient, parfois, la nuit elle devra sortir et lui rester bien au chaud, ne pas tenter de la suivre.

Une histoire qui ne manque pas de sel, c'est bien celle d'Estelle Faye, titrée fort à propos Sel. La narratrice est arrivée sur le continent sud-américain. Elle a débarqué à Recife, au Brésil, et entame un long voyage qui doit la mener jusqu'au Pacifique. Pour moyen de locomotion, un vélo aménagé avec un side-car enfin de transporter quelques affaires personnelles et surtout deux bonbonnes d'eau pour se désaltérer lors de la traversée du désert. Le Salar. En repartant de son dernier relais, elle est stupéfaite par la vue d'une moto appuyée, sans antivol. Ce n'est pas tant ce manque de protection qui l'interloque mais la peinture acrylique dont est tatoué l'engin. Une fée pin-up qui lui cligne de l'œil. Une moto qu'elle reconnait pour l'avoir déjà croisée à plusieurs reprises le long de son parcours.

Si l'histoire précédente se déroule quelques années après l'an 2040, Ugo Bellagamba, avec La fin de toutes les fêtes, effectue un retour arrière, en l'an 1819, ce qui prouve que les fées traversent aussi bien le temps que les distances. Camille s'ennuie dans le château des Clermont-Tonnerre, sur la route de Sardaigne. Son père l'a déposé six mois auparavant, à la demande du roi Victor-Emmanuel 1er et il lui avait promis de revenir le chercher avant les fêtes de la Nativité. Mais celles sont passées depuis onze jours et son père est toujours absent. Une vieille femme entre dans la pièce alors qu'il s'apprêtait à manger. Elle est décharnée, sale, et lui raconte son périple, et en s'ébrouant fait s'envoler un nuage de cendre. Il la reconnait, et à la question de savoir s'il a été très sage durant les fêtes, il lui répond, oui, j'ai été très sage, Befana...

 

Arrive maintenant un entracte proposé par Roland Marx, un poème tautologique titré Félicie, aussi me soufflerez-vous, dont chaque phrase débute et se termine par une déclinaison phonétique de fée.

Mais il est temps pour moi de retrouver ma bonne fée et vous laisser découvrir par vous même cet ouvrage, même si je sais que certains auteurs m'en voudront de ne pas avoir présenté leurs textes. Toutefois je puis vous soumettre le sommaire alléchant, qui se clôt par une nouvelle de la fille de Jean Giono, Sylvie Durbet-Giono, et une postface de Chantal Robillard.

TABLE DES MATIERES:
Préface de Chantal Robillard
Christiane Baroche
: Le Diable n'est plus ce qu'il était !
Pierre Dubois : En étrange exil et ... Un Retour
Patrick Fischmann : Le voile de l'aube
Hervé Thiry-Duval : La cascade des Blondines
Claudine Glot : A fair revenge
Pierre Bordage : Nixia et moi
Estelle Faye : Sel
Ugo Bellagamba : La fin de toutes les fêtes
Roland Marx : Félicie
Hélène Marchetto : Fin
Muriel Chemouny : La Porte des Merveilles
Joel Henry : Barbe au Bois dormant
Jacques Lovichi : Carabosse, la véritable histoire
Bernard Visse : Une vague odeur de sardines grillées
Olympia Alberti : La Nuit des étoiles filantes
Henri Etienne Dayssol : A tant rêver
Jean-Pascal Ansermoz : Mûre
Joel Schmidt : Une Pianiste d'un autre monde
Philippe Di Folco : Les Faits du logis
Sybille Marchetto : Histoires de pandas et de fées
Françoise Urban-Menninger : La Petite voix de mon enfance
Olivier Larizza : Vers l'Orient
Emmanuel Honegger : La Stratégie du lierre
Elisabeth Chamontin : De quelques fées injustement méconnues
Sylvie Durbet-Giono : L'Enchanteur du Paraïs
Chantal Robillard : La fontaine Jean le Bleu, en guise de postface 

Laissez-vous prendre la main par toutes ces fées, laissez votre esprit vagabonder, rêver, rajeunir, le temps est Fée pour vous.

Chantal ROBILLARD présente : Dimension Fées. Collection Fusées N°46. Editions Rivière Blanche. Parution avril 2016. 222 pages. 20,00€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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