Mais viande saignante...
Comme bon nombre de romans qui paraissent actuellement Bois-Brûlé ne se démarque pas de cette forme d’obsession envers les périodes troubles, et joue en filigrane avec les cicatrices morales de la Grande Guerre et des évènements d’Algérie.
Ce ne sont que des images, avec une résonance matérielle, éclats d’obus, queues de grenades, ossements, mais qui expliquent le comportement des “ héros ”, du moins des protagonistes.
Victor Brouilley, standardiste dans une maison d’édition, plaque tout du jour au lendemain, sur un coup de tête. Il a cru reconnaître sur les photos d’un magazine la maison où il passait enfant ses vacances, avec comme occupante Mara, une chanteuse populaire.
Viviane vit à Bois-Brûlé, en lisière de la forêt d’Argonne, avec son fils Stephen, dont le père est parti soigner ses blessures et celles des autres et Martin Tissier, notaire. Stephen n’apprécie guère ce père de substitution, et Viviane n’attend que le retour du géniteur. Leila a été embauchée, le temps des vacances de Pâques comme baby-sitter de Stephen.
Le drame naît lors de l’arrivée de Victor, mais en est-il vraiment responsable ? Les images qui se bousculent dans la tête des protagonistes sont autant de photos choc qui s’inscrivent dans l’esprit.
Claude Amoz découpe son histoire d’une façon insidieuse, laissant le suspense monter, s’installer, tarauder l’esprit du lecteur qui croit détenir une vérité habilement déformée et dont l’ambiguïté ne sera levée qu’à la toute fin du dernier chapitre.
Claude AMOZ : Bois-brûlé. Rivages Noir N°423. Parution février 2002. 320 pages. 8,65€.
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