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18 avril 2016 1 18 /04 /avril /2016 15:06

Hommage à Pascal Marignac né le 18 avril 1945 qui a signé sous les pseudonymes de Kââ, Corsélien et Béhémoth.

KÂÂ : On a rempli les cercueils avec des abstractions.

Ne pas se fier au titre d’un roman devrait être la règle de base du lecteur, et s’il veut se rendre compte du sujet abordé par l’auteur, autant lire la quatrième de couverture. Lorsqu’elle existe.

Que penser d’un bouquin qui s’appellerait, par exemple, On a rempli des cercueils avec des abstractions ? Cela ressemblerait furieusement à un traité de philosophie, n’est-ce pas ? Et l’on pourrait imaginer que l’auteur qui signerait un tel ouvrage enseignerait cette matière dans un lycée. Breton, pourquoi pas ? Et pourtant Kââ s’est amusé à perturber le lecteur, en proposant un roman portant ce titre abscons. Qui plus est au Fleuve Noir, maison d’édition qui ne nous avait pas habitué à autant de sérieux, du moins en ce qui concerne les titres des ouvrages.

Disons-le tout de go, nous avons pris notre courage à deux mains, et le livre par la même occasion. Et le charme a opéré. Mais voyons plutôt le contenu.

 

Cadre supérieur, Rouvieux mène une double vie. Non, pas ce que vous pensez, mais il a tout de même une passion qui lui coûte cher. C’est un accroc du poker. Alors que sa femme Karine le croit à Londres, Rouvieux est tranquillement installé à taper le carton et surtout à se faire plumer. Les dettes s’accumulent et bientôt il faut penser à les éponger.

Des personnages peu scrupuleux, du moins il ne les voyait pas sous cet angle, lui proposent de convoyer une voiture de Suisse à Marseille. Il se sent piégé, mais il n’a pas le choix. Il ne peut refuser de rendre service.

Et, tout en conduisant, une question lui vrille l’esprit : que contient cette voiture qu’il passe en fraude ?

A cette question terre à terre et matérialiste, s’en greffe une seconde, cruciale. La mort ne le guette-t-il pas au bout du chemin ?

Mais il n’a pas envie de se faire dévorer comme les petits cochons, et il va bander (à l’époque du Viagra, c’est de circonstance !) son énergie afin de se tirer de ce guêpier.

 

Kââ, c’est un cas, et l’on ne peut même pas dire que ce roman est un encas, car il paraît que l’auteur est passionné de gastronomie intelligente. Au fait c’est quoi la gastronomie intelligente, que j’y goûte un peu et nourrisse mes petites cellules grises ?

 

 

K : On a rempli les cercueils avec des abstractions. Collection Les Noirs du Fleuve Noir N°33. Editions Fleuve Noir Noirs. Parution octobre 1997. 304 pages.

Existe en version numérique. 5,99€.

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commentaires

Q
c'est vrai que l'auteur était aussi un prof de philo assez inoubliable, qui savait nous faire penser, un passionné . J'ai lu quelques-uns de ces polars par curiosité, n'étant pas une grande fan du genre et j'ai apprécié. Il vivait vite semble-t'il, trop peut-être. Je pense que tous ses anciens élèves se souviennent de lui. L'une de ces anciennes élèves.
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O
Ce n'est pas la première fois qu'un ou une de ses élèves émet cette réflexion élogieuse. L'unanimité prime...

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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